LE POUVOIR "CORPS" AU FEMININ. PETITS "COUPS DE GRIFFES" D'INCONSCIENT

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Par Catherine Hurtut, psychanalyste plasticienne (16 mai 2007)

Pour la première fois en France, une femme se présentait au deuxième tour des élections présidentielles, une femme qui mettait en avant sa féminité. Cette situation a provoqué de nombreuses réactions dans la société et les médias, des sursauts machistes, des réponses féministes. J’ai souhaité vous présenter mon point de vue « sexiste », une posture de femme que je ne crois pas pouvoir dissocier de mon sexe.

Monsieur Sibony , à la suite au débat télévisé « Royal-Sarkozy », cherche à démont(r)er les limites d’une « magie » très féminine pour accéder au pouvoir présidentiel. Cela n’est-il pas insultant pour Madame Royal et pour les femmes en général, de se voir affublées de ce diplôme de « magie », de cette capacité d’irréalité, voir d’occultisme ?

Monsieur Schneider écrit qu’il ne veut pas d’une présidente « maman ». C’est-à-dire une présidente qui inclurait dans sa manière de gouverner le fait d’avoir été mère. Selon lui et d’autres, « la poigne et l’autorité de l’état n’aurait pas de sexe ». Le « Pouvoir » agirait donc comme une essence pure, désincarnée ? Pourtant, il est bien entendu que l’exercice de celui-ci imprime une personnalité, impose une « signature », un pouvoir exercé à la manière de De Gaulle, ou de Mitterrand par exemple. La personnalité ne serait donc pas liée au sexe ? Je crois pour ma part que Madame Royal, contrairement à Madame Thatcher, citée pour la neutralité sexuée de l’exercice de son pouvoir, incarne un pouvoir de mère et de femme.

Madame Royal était-elle correctement « armée » pour pénétrer le cercle du pouvoir politique réglementé et codifié par des hommes depuis des « lustres », un « entre-soi » au masculin dont beaucoup n’ont même plus conscience ?

Lisez les titres des articles relatifs au thème de la politique dans des journaux comme Le Monde, Libération, etc … : « Sarkozy est attendu sur les fronts extérieurs », « Le duel SARKO – SEGO » (le prénom pour la femme !), « Chirac et ses lieutenants … », « Le PS à l’heure des grandes manœuvres ». J’en passe … et des plus meurtriers.

Dans le même esprit, Monsieur Le Vaillant , qui semble confondre femmes et filles, s’offusque de réunions politiques qui pourraient se tenir entre femmes. Il écrit notamment : « Comme si les dîners de filles pouvaient tenir lieu de visions du monde » au sujet de réunions envisagées par Madame Royal, avec Mesdames Merkel et Clinton !

Combien de places politiques de pouvoir sont « occupées » dans le monde quasi exclusivement par des hommes et se déroulent sur des champs de bataille symboliques ? Non, Messieurs, nous n’avons pas votre histoire et votre inconscient. Nous n’étions pas sur ces champs de bataille là, avec vos armes à la main. Nous étions pour la plupart, engagées dans d’autres combats, non moins valorisants, riches également de savoir, de savoirs de femmes et de mères.

Récemment sur un stade de football, j’entendais parler un homme qui vantait « le pouvoir » de Madame Royal. Il disait avec admiration : « Cette femme, elle a des couilles ! ». Une expression souvent entendue … Tant que certains persisteront à nous déguiser avec ces postiches, les femmes ne pourront imposer leur style, leur vision à elles. Celle d’être d’un autre sexe, d’une autre histoire, d’une autre expérience de vie, d’une autre mémoire, d’une autre transmission, d’un autre passé, d’un autre corps, d’un autre langage, d’une autre aventure, d’un autre savoir, ancestral et immense. Des guerrières aussi ! Tant de femmes ont été effacées et le sont aujourd’hui de par le monde. C’est pourquoi je crois qu’il faut « dire la femme », la faire entendre et au plus vite.

Nous sommes tous composés, comme le confirme Monsieur Le Vaillant, de « féminin » et de « masculin ». Entièrement d’accord ! Peu semblent cependant faire la différence entre « femme » et « féminin ». Une femme, c’est du « masculin » et du « féminin » incarné dans un « corps de femme ».

Je crois à l’histoire de notre « corps de femme » comme d’un lieu de culture à part entière. Le corps pris dans tous ses sens : le corps du sensible, de l’instinct, du sexuel, du sacré, du sensoriel, de l’intelligence et de l’intellect, du biologique, de la mémoire, de la communication, du quotidien, de l’action, de la mère et de la femme.

Madame Royal a été critiquée de s’être exprimée avec des « je ressens que … », toujours inscrits entre guillemets dans les articles des journaux. Un langage qualifié d’imprécis et de peu « clair ». Je crois pour ma part, qu’il est temps d’oser exprimer un langage qui parle aussi de sensations et de ressentis, un langage de corps femme, et de l’imposer comme valable, avec ses limites bien entendu. « L’enfant que nous portons », ou ne portons pas, nous le « sentons », nous ne le gérons pas et n’en attendons pas des résultats.

Il est temps aussi je crois, de réhabiliter la place du corps, en dérive médicale « et de sécurité sociale ». De revoir et de réentendre notre rapport occidental au corps, perverti dans de nombreuses sphères où l’intelligence se mesure encore avec la « tête contre le corps ». Ce corps trop souvent maltraité, méprisé, sacrifié et abandonné, à la trace judéo-chrétienne encore si profonde. Une nature si peu respectée.

Madame Royal n’était peut-être pas assez « armée » pour faire face à des critiques aussi péjoratives que celles du genre « qui gardera les enfants ? ». Elle n’était peut-être pas prête à recevoir le ton paternaliste et infantilisant de Monsieur Sarkozy lors du débat du 2 mai dernier : « Il ne faudra pas s’énerver hein, Madame, quand vous serez Présidente ! ». Puis, quand il sous-entend la larme à l’œil : « Vous n’êtes pas gentille avec moi Madame ! ».

Il faut que vous sachiez que certains hommes feront encore à certaines femmes ces reproches bien connus : femmes hystériques et caractérielles si elles pointent la saine colère, pas assez douces, pas assez « gentilles », pas assez soumises. Dans le même genre, a-t’on entendu dire que Monsieur Sarkozy avait été trop « homme » ce soir là ? Non, car cela ne se voit pas, on est habitué. Beaucoup tricheront, manipuleront, retourneront les situations, juste pour la « gagne ». Certains nous diaboliseront en vierges virginales dès que nous porterons « chemise blanche », d’autres nous « rabaisseront » et nous regarderont comme des « prostituées » si nous les affolons avec des bas et des talons … ! D’autres fantasmeront sur la mère « tape-dur », qui fouette sadiquement dès qu’elle pose et s’impose. Nous reconnaîtrons là les projections des fantasmes bien connus de la Vierge, la mère castratrice et la putain …

A force de penser qu’il ne faudrait pas s’abaisser à répondre à ce type d’attaques, on finit par négliger un territoire vite exploité par certains, perdre de sa souplesse et marcher dans les poubelles.

Que les femmes se réveillent et assument en plus de leur intelligence et de leurs diplômes un pouvoir de corps, de séduction et d’érotisme plus original et plus puissant que ces clichés simplistes. Et, surtout, que les femmes au pouvoir ne cherchent pas toutes à ressembler à Madame Thatcher !

Le 6 mai, pendant un court instant, j’ai eu la « vision » d’une femme présidente qui me faisait « face ». Et j’ai pris conscience alors avec saisissement, que j’avais l’habitude de placer, inconsciemment, le Président plutôt en face de mon mari, un face à face entre eux deux, dont je me sentais exclue.

Madame ROYAL a parlé de « création », de la France comme d’un « grand atelier de création ». Sublimes paroles. La création, ça ne s’évalue pas précisément, c’est un mouvement, pas une gestion, c’est une poussée. Ça fait bouger, ça ouvre, ça remet du souffle, de la vie et tout n’est pas quantifiable au commencement. Elle a dit que « quelque choses s’était levé », une nouvelle conscience des femmes peut-être. De nombreux livres ont fleuri récemment sur l’histoire des femmes. Fallait-il donc le préciser, le mot « femme », à cet endroit là ?

Je crois à un pouvoir « femme » différent, pas contre les hommes, mais en relation avec eux, en partenaires. Un pouvoir qui ne s’exprimera pas comme une « discrimination positive », mais de façon naturelle, intégrée, dans un dialogue fécond avec les hommes. Un pouvoir femme autre que celui d’une mère avec ses « petits garçons ».

Nous avons, nous les femmes – celles pour qui ce texte résonne – à chercher à définir, à posséder, à reconnaître la nature de notre pouvoir politique dans la cité. A s’en saisir, à l’imposer, chacune à sa façon. Pour l’inscrire dans notre histoire à toutes et tous. Un pouvoir à trouver avec les hommes, tous et toutes ensemble.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 23 mai 2007

Catherine Hurtut, psychanalyste plasticienne
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Catherine Hurtut est psychanalyste plasticienne. Ces deux mots réunis sont au cœur de sa pratique : créer une alliance entre la psychanalyse et son «écoute» de plasticienne.

Plasticienne comme plastique (corps), plasticité (mouvement), plasticienne comme art plastique (forme, création).

Elle pratique une écoute plus axée «corps, mouvement et création» qui amène au dévoilement de l’inconscient logé dans le corps des mots et dans les «maux» du corps. Pour permettre «les retrouvailles» avec l’instinct du mouvement de vie.

Avec ses outils de plasticienne et de psychanalyste, elle tente d’exprimer l’envers du décor entendu en séances, à témoigner sur les «horreurs» faites aux «êtres-corps» et passées sous silence.

Après un diplôme de Docteure en Pharmacie à Nancy et une formation de styliste au Studio Berçot à Paris, elle décide de plonger plus en profondeur dans l’expression libre et créative de l’être humain.

Elle s’engage alors dans une psychanalyse et expose en parallèle ses créations de plasticienne sur le thème de la femme avec le groupe des artistes du Nadir en région parisienne. Nourrie également d’une expérience de danse et de yoga, elle se passionne pour l’expression du mouvement de «l’être-corps», sa danse, sa chorégraphie de vie.

En tant que femme, elle cherche à exprimer, à développer «un l’engage corps» spécifique au féminin. A désépingler les mots inconscients, inscrits dans le corps et le langage, qui contribuent à l’effacement de la «femme». Elle réfléchit également sur la place de «la beauté» comme outil thérapeutique. Un livre sur le thème de l’inceste est en cours d’écriture. Elle exerce à Neuilly-Plaisance dans le 93.

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Les commentaires (6)

  1. Je suis juste d’accord…et on aura aussi constaté que nombreuses femmes se sont révélées encore plus machistes que certains hommes ! c’est plutôt inquiétant !

  2. Je suis d’accord avec ce qu’écrit Catherine Hurtut.
    Et concernant le machisme de certaines femmes : c’est aussi avec leur complicité que de par le monde le machisme persiste, sans ça le problème de la violence faite aux femmes serait résolu. Etant donné qu’il y a un peu plus de femmes que d’hommes de par le monde… Qui éduquent les enfants ? Qui excisent les petites filles ? etc. C’est dû au réflexe qu’ont certaines victimes. Devenir bourreau soi-même pour ne pas trop souffrir. Sans parler de la haine de soi.

  3. Une période s’est-elle achevée avec l’élection présidentielle? On voudrait y croire.
    Est-on passé du pouvoir monolithe phallique à une volonté de partage, d’abord desexué – un territoire neutre sur lequel l’affrontement entre les créateurs du monde social se soit (momentanément) figé – avant que chaque figure de la création n’imprime au réel, à l’exercice du pouvoir, les leçons tirées de sa propre histoire?
    L’espoir fait vivre.
    Devra-t’on encore attendre pendant des générations avant qu’enfin les deux faces de la même pièce, l’Humanité, cessent de s’affronter pour bâtir la maison commune?
    Hélas, cela ne fait guère de doute.

    Il est évident, et il n’y a pour ce constat et cette affirmation ni tendresse ni plaisir, que les mâles ont imposé leur domination sur le débat politique. Il est évident que les mâles ont instauré la définition des territoires discursifs, leurs limites et leurs valeurs. Il faut l’aval, la mention, la reconnaissance, l’adoubement du mâle pour qu’une proposition, une parole, une vision organisationnelle acquièrent le statut qu’on leur accorde sans examen préalable lorsqu’elles s’échappent d’une bouche masculine. Et ce ON est encore, souvent, une assemblée monosexuée.

    Et si les femmes ont à se réveiller pour assumer plus que leur diplôme et leur intelligence, le  » pouvoir de corps, de séduction et d’érotisme plus original et plus puissant que ces clichés simplistes. Et, surtout, que les femmes au pouvoir ne cherchent pas toutes à ressembler à Madame Thatcher », il serait peut-être temps aussi qu’elles en assument tout simplement l’évidence.

    Qu’elles choisissent (enfin) le parti d’en rire lorsque le mâle se nie en tant que corps, que volonté de séduction, que territoire d’érotisme. Qu’elles cessent de chercher dans des attitudes masculinisantes et niantes les arguments opposables. Il n’y en a pas. Les mâles ne choisissent qu’à contre « couilles » le parti de l’intelligence. Évidemment, disant cela je construis un discours uniforme et fascisant qui ne s’incarne heureusement pas en chaque garçon. Mais il faut parfois, hélas, forcer le trait pour que la finesse d’une négation apparaisse. Je veux dire par là, il peut être nécessaire de traiter les hommes de mâles pour qu’ils parviennent enfin à réinvestir leur corps d’homme. C’est ainsi, le mâle continue d’être plus épais que l’homme qu’il renferme.

    Le mâle intellectuel n’a à apporter ni preuves ni justifications à l’intelligence, la justesse, l’incontestabilité de la qualité de son propos. Il peut se contenter d’exprimer un avis pour que celui-ci soit validé, discuté, contredit. Pour qu’il incarne son importance intrinsèque. Pourtant, les exemples sont légions de la pauvreté, de la niaiserie, de la crétinité fondamentales dont s’habillent sans rougir les discours des mâles dominants. Mais la société qu’ils ont (que nous puisque je suis un mâle) construit est un cercle de cooptifs. Un espace exclusif.

    Et je crains que la présence de Ségolène Royal à un second tour d’élection présidentielle n’y change rien, bien au contraire. Cette présence a pour conséquence d’imposer l’évidence que les femmes sont bien l’autre face de la même pièce : l’humanité. Et si les femmes s’y sont de longue date préparées, ça n’est pas le cas des hommes. Loin s’en faut. Que savent-ils de leur identité propre? Rien. Aucun homme, et mesdames n’hésitez pas à en faire l’expérience délicieuse, n’est capable de préciser ce qu’il est en lui-même sans devoir se référer, se comparer. Combien de fois a-t’on entendu cette question : M. Truc, c’est quoi, aujourd’hui, être de gauche? Mesdames, en paraphrasant à peine cette question fondamentale, demandez donc à ces messieurs de répondre à cette question : Mais au fond, c’est quoi être un homme?

    Je crains que les réponses ne soient tristes à pleurer… de rire.

  4. Chaque garis roule ça pierre, bonjour Sisyphe :tous ceux qui critique Mme Ségolène Royal qui y aillent ce laver le cul à l’essence. Nous avions une occasions en or de changer de politique , tout aller changer : 1° )une Dame , des mots autogestionnaires , des phrases nouvelles ,elle voulait nous responsabiliser dans la gestion de notre vie quotidiens . nous les hommes ! qui savons tous , connaissons tous par les médias en les écoutant , lisants gala , voici , regardant la 1° chaine de télé ,bravo ! Ils ya pas 53%de votants riches en FRANCE ?des nanas votant Sarkosi sans doutes pour utiliser l’exuse du Présidant à Cécilia;lorsque elle feront cocus leurs « jules ». TOUt pouvaient changer putains ,me voilà encore roulant ma pierre dans cette Hades ( Sarkosiene ) ,voter pour des riches,???et les plus values ; serfs des temps modernes, n’oubliez pas de leurs baiser la main qui te ( nourrit ).

  5. Excusez-moi, Madame !
    Quand Ségolène Royal parle à la radio, on est obligés de l’éteindre.

    Ce n’est pas parce qu’elle est femme, c’est parce qu’elle est très pénible et que ses discours sont sans dessus dessous et que son programme ne tenait pas la route.
    J’ai voté pour elle, malgré tout. Mais j’aurais tant aimé que la gauche ait un(e) candidat(e) plus conhérent(e) et convaincant(e).

    Parce que la catastrophe n’a rien à voir avec la féminité mais avec la nullité.

  6. Il faut croire que Madame Ségolène Royale ( je précise « madame  » car hier sur le 7/9 de France Inter,
    un élu UMP s’est cru irrésistible en l’appelant « mademoiselle Royale  » .Ce qui démontre bien la mentalité
    qui anime certains hommes politiques pour qui le fait d’être mère de quatre enfants n’impose pas le respect le plus élémentaire et la reconnaissance à une femme d’être considérée comme telle, même si
    elle n’est pas passée devant Monsieur le Maire . ) était d’avance condamnée à perdre cette élection ou
    plus exactement ce combat. Il ne s’agissait pas de comparer deux projets de société , mais d’opposer
    un homme à une femme en usant de clichés élimés . Le PS a ,dans cette démarche , une grande part de responsabilité car elle ne s’est pas privée de colibets et de sourires en coin . Dès son investiture par une
    large majorité démocratiquement acquise,ses premiers adversaires se sont levés dans son propre camps et ils n’ont d’ailleurs toujours pas renoncé à leur revanche . Si un Fabius,un Strauss Kahn ou un
    Lang avait été désigné pour candidat,il aurait été soulevé en triomphe à bout de bras. Non,une femme
    ne peut pas conduire la politique d’un pays qui a mis un demi siècle à lui reconnaître le droit de vote !!!
    Les hommes politiques adorent l’histoire,surtout quand elle sert leurs ambitions . Ils oublient que lors-
    qu’ils décident de faire une guerre,l’arrière front continu à assumer le quotidien,les femmes dans les champs sont aux labours ( labour ,labeur , : travail en anglais ) d’autres sont dans les usines d’armement,
    d’autres dans les hôpitaux etc… Le pays continu à fonctionner grâce à elles. Elles ont largement prouvé qu’elles pouvaient faire face aux situations les plus extrêmes et cependant on ne leur a pas dressé de monuments devant les mairies . Il serait temps de revoir le titre de la Déclaration des Droits de l’Homme
    et du Citoyen et d’y inclure celui des Femmes et des Citoyennes . Madame Royale vous avez gagné vos galons et cela les dérange .