PROCÈS DE L'ERIKA: TOTAL CONDAMNÉ

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Total a été condamné mercredi après midi par le tribunal correctionnel de Paris à 375 000 euros d’amende pour « faute d’imprudence », dans le procès de l’Erika.

Le 12 décembre 1999, soit il y a plus de 8 ans, le navire battant pavillon maltais sombrait au large de la Bretagne et déversait 20 000 tonnes de fuel sur 400 km de côtes. Une véritable catastrophe écologique. Dès lors, Total avait affirmé son innocence.

Mais aujourd’hui, le tribunal a jugé que la compagnie pétrolière, en ne tenant pas compte de l’âge avancé du bateau, près de 25 ans, était coupable d’une « faute d’imprudence », et par la même reconnu le groupe pour partiellement responsable de la pollution maritime engendrée par le naufrage. Il fallait s’y attendre, Total a fait appel. Mais le jugement n’en constitue pas moins une avancée pour les associations écologistes, qui pourront désormais se constituer parties civiles pour demander réparation en cas d’atteinte à l’environnement. Comme l’avait réclamé exceptionnellement en juin dernier le deuxième procureur Marjorie Obadia, le tribunal a en effet rendu une décision qui fait jurisprudence en reconnaissant l’existence d’un préjudice « résultant de l’atteinte portée à l’environnement ».

Le verdict, qui fera donc l’objet d’un appel prévu dans environ un an, inflige également à Total une « condamnation solidaire » de 192 millions d’euros de dommages à intérêts, à partager entre les coupables et à reverser aux parties civiles. Si cette peine est confirmée, Total risque de voir ces dernières se retourner en priorité contre elle pour réclamer leur dû. Les autres condamnés, l’armateur, le gestionnaire, et la société de classification RINA sont en effet moins riches que le géant du pétrole.

Joseph Hirsch

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