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NUCLÉAIRE : CONDAMNÉS POUR AVOIR ALERTÉ LA POPULATION?

Publié le | par

MILITANTS ANTI-NUCLÉAIRE ET JUSTICE

Depuis décembre 2007, des convois de déchets nucléaires italiens empruntent régulièrement les lignes SNCF sans qu’aucune information ne soit donnée à la population. Face à cette opacité, les militants anti-nucléaires ont décidé de réagir, mais la justice ne l’entend pas de cette oreille. Explications.

Le 1er juillet 2008, quatre militants du GANVA (Groupe d’actions non-violentes anti-nucléaires) bloquait six heures durant, en s’attachant sur les voix au Molay-Littry dans le Calvados, un train de déchets radioactif en provenance d’Italie et à destination de La Hague. Une action pacifique et collective visant à alerter les populations du trafic incessant de matières radioactives en France et de ses dangers. « Quand tous les recours légaux ont été utilisés et que la démocratie telle qu’on nous la propose ne permet plus l’expression d’une alerte citoyenne, la désobéissance civile est légitime et doit être défendue », justifie le GANVA. De son côté, la justice entend bien les faire condamner pour « entrave à la circulation », « pénétration sur une emprise SNCF » et « dégradation des voies ». Re-jugés par la cour d’appel de Caen le 22 octobre dernier après un premier passage devant le tribunal correctionnel le 28 janvier 2009 (1), le parquet a de nouveau requis une peine de quatre mois de sursis, et la SNCF, partie civile, réclamé 7 700 euros.

En fait, c’est en Savoie que ces convois atomiques entrent sur le territoire française pour rejoindre l’usine de retraitement de La Hague. Ce transit aurait dû rester secret selon les desiderata d’AREVA et de l’Etat français, mais c’était sans compter sur les militants de Sortir du nucléaire 73 qui ont rendu public le premier passage en décembre 2007. Depuis, ils multiplient les actions médiatiques et les inspections citoyennes pour alerter la population du risque qu’elle court lors du passage de ces trains. Avec un certain succès, malgré la forte présence policière. « En Savoie, le convoi est étroitement protégé sur le trajet par près d’une centaine de policiers et un hélicoptère… tout cela pour une poignée de militants avec des drapeaux qui ne demandent que l’ouverture d’une concertation publique. C’est le monde à l’envers ! Démocratie et nucléaire ne vont décidément pas ensemble ». N’empêche, que désormais les horaires et les lieux de passage des convois atomiques sont connus de tous et accessibles sur le site internet du Réseau sortir du nucléaire (2). Une petite victoire que nous évoquions déjà sur la Télé Libre fin août (voir ou revoir le reportage ci-dessous).

Que ce soit via Sortir du nucléaire 73 ou le GANVA, les anti-nucléaires dénoncent notamment « la dangerosité de ces transports nucléaires et la gravité du risque encouru par des millions de personnes en cas d’accident ou d’acte terroriste ». AREVA leur réplique que « c’est un transport extrêmement sécurisé » (3).

Pourtant, des incidents ont bien eu lieu ces six derniers mois. Le 30 juin par exemple, le lendemain du passage d’un train de déchets radioactifs, une catastrophe ferroviaire sur un train de fret en Italie faisait plusieurs mort. Le 3 août, c’est le convoi atomique même qui a été touché. « Les patins de frein avaient collés sur la roue, dégageant alors de la fumée et entraînant son arrêt pendant une heure en gare d’Aix-les-Bains », détaille Sortir du nucléaire 73. De quoi se poser des questions tout de même…

Plus absurde encore, l’existence de ces transports n’est que la conséquence du choix du « retraitement » par l’industrie nucléaire, une optique qui ne constitue en rien un recyclage. Seulement 10% des déchets nucléaires sont retraités, et non 96% comme l’affirme AREVA (4). Les anti-nucléaires vont même plus loin. « Aucune solution concernant la gestion des déchets n’est acceptable -sûrement pas celle de l’enfouissement-, il est donc aberrant de continuer à en produire ». N’oublions pas non plus que ces convois atomiques sont le résultat d’un troc nucléaire de 250 millions d’euro entre AREVA et l’Italie, avec en bonus une contribution au financement de l’EPR de Flamanville-3 (5).

Bref, l’état de nécessité semble bien justifier l’action des quatre militants du GANVA, d’autant plus qu’elle a permis la mise en place d’un débat public au sein des conseils municipaux de Caen et de Chambéry. Peu de chance pourtant que la justice s’attaque à son tour au lobby nucléaire, et c’est une nouvelle fois la démocratie qui en sortira affaiblit… A moins que ? La cour a mis son jugement en délibéré au 20 novembre.

Mikaël Chambru

1. En première instance, les militants ont été condamné à 2 500 euros d’amende chacun, dont 2 000 euros avec sursis, et au paiement de 7 700 euros de dommages et intérêts à la SNCF.
2. Voir http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=545
3. Voir « Journal de 18 heures », France Bleu Pays de Savoie, 23 février 2009.
5. Voir « Déchets, le cauchemar du nucléaire », Arte, 13 octobre 2009.
6. Voir http://blog.greenpeace.fr/news/transports-de-dechets-italiens-vers-la-france-le-troc-nucleaire-continue-235-tonnes-de-dechets-contre-des-financements

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Les commentaires (11)

  1. Il est possible d’envoyer vos dons à Cacendr, 5 rue du 15 septembre 1944, 54 320 Maxeville, chèque à l’ordre de Cacendr avec inscription au dos du chèque « Soutien Ganva ».

  2. 4 commentaires ! c’est beaucoup trop ! Où sont tous les bavards donneurs de leçons habituels?

  3. Reportage intéressant qui mériterait un plus ample traitement.
    Seul « petit » bémol : le commentateur parlait un peut trop vite…

  4. Quant à pervers…
    Déchets balancés ou placés…
    Sachant que ce hazard n’existe que dans quel but…
    Vous avez dit Lobotomisation…
    Stratégie de la Mutation programmée…
    Liaison d’inclinaison de 23°45…
    Quant la locomotive chut chut…

  5. libero ?
    communication ?
    comme unique action ?
    commune inaction ?
    communie action ? non, alors quoi ?
    « loco  » motive ? mais c’est masculin…