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 »BURNING MAN, VOYAGE IN UTOPIA »

Publié le | par

BURNING MAN LE FILM

Voici la bande annonce de fin d’une série de trois extraits d’un film de 90 minutes que notre correspondant en Californie, Laurent Le Gall, sort ces jours-ci en DVD. Il est de passage en France en ce moment pour la diffusion et pour trouver une salle de cinéma qui pourrait le projeter. Nous vous avions déjá présenté le projet de Laurent il y a quelques mois sur LaTéléLibre. Bonne chance Laurent !

« Je vis entre la Californie et la France depuis presque 10 ans. Ce pays est aussi étrange que fascinant. Mon rapport á l’Amérique évolue de jour en jour. En essayant d’échapper au fameux anti-américanisme primaire qui plombe en France depuis quelques années.

En effet aux Etats-Unis, ce pays continent de 270 millions d’habitants ne saurait se résumer á la politique ubuesque menée par l’invraisemblable administration Bush. Mais il faut bien admettre que la Dernière décennie a été pour le moins riche en rebondissements dignes de soap opéra ou de série B, allant du mensonge au cynisme et de la connerie á la guerre pour faire court.
Il faut alors bien comprendre á quel point Burning Man est, dans ce contexte, encore plus important pour les gens qui s’y rendent. Dans ce pays en guerre on a besoin de se donner un espoir, de fuir quelques temps le flux toxique recyclé jusqu’à la nausée par des médias partiaux et dédiés au sensationnalisme.
Alors, oui Burning Man est un échappatoire, une parenthèse utopique pour certains, une bouffée d’oxygène pour d’autres, mais aussi une réflexion sur le monde. On en a bien besoin non ? »

Laurent Le Gall (Réalisateur et correspondant de LaTéléLibre à San Francisco)

Une autre Bande Annonce:


SITE FREE RUN PICTURES

CREDITS PHOTOS SCOTT LONDON

EXTRAIT DU BLOG

Déjá publié sur LaTéléLibre :
https://latelelibre.fr/index.php/2007/08/burning-man-voyage-in utopia/

TEXTE COMPLEMENTAIRE

« En 2002 je tombe sur un article décrivant Burning Man. J’y vais sans rien savoir de plus que ce j’ai pu lire dans l’article. Un désert, une ville éphémère, un homme symbolique que l’on brûle, de l’art en liberté.

Sur place c’est un choc. La taille, la beauté, la différence, la créativité une échelle et une puissance inédite. Pendant 3 jours, impossible de filmer une image. Par où commencer, comment montrer à la fois la démesure et le détail minuscule ? L’incroyable énergie déployée et la créativité omniprésente qui déclenche une palette d’émotions ? C’est une ville qui grouille, qui ne dort jamais. Les cinqs sens sont sollicités en permanence. Un bouillonnement interne de sensations vous rend à la fois léger et grave. L’expérience vous pousse à vous interroger sur vous même. Etes-vous prêt à vivre cela ?
Je rencontre David Best qui construit des temples en matériaux de recyclage à la mémoire des êtres chers diparus. Cela tombe bien je suis empétré dans le deuil douloureux de mon père décédé brutalement quelques mois plus tôt d’une tumeur fulgurante au cerveau. David dédie cette oeuvre d’art interactive aux proches disparus avec une place spéciale reservée au suicide. Il est présent, explique, écoute, parle de sa vision du monde et de la mort à son auditoire au pied de ce temple sublime. Il délivre un message important et met une étape essentielle sur le cheminement du deuil de tout un chacun. L’acceptation. Ce temple est magnétique. On y revient plusieurs fois. Cette oeuvre monumentale, incongrue dans le paysage, devient peu à peu familière. Les gens apportent des offrandes. Photos, objets, moments. Le temple se couvre d’hommages et devient un sanctuaire. L’invraisemblabe sensation nous explose à la gueule. KO, à genoux dans la poussière. Fauchés par l’émotion. Tous réunis devant la présence de l’absence.

Que dire du “burn” si ce n’est qu’il faut le vivre ! Je n’ai rien amené d’autres avec moi que mes souvenirs et l’obsédante question. Comment fait-on pour continuer à vivre ? Après. Qu’est ce que le deuil ? S’habituer ? Vivre avec ou plutot sans. Et puis désorienté, je tombe sur David Best lui même. Sans rien savoir de mon histoire, il me dit: “Its your Papa ?”. Je crois que c’est le mot “Papa” qui m’a foudroyé. J’explose en sanglot dans les bras de cet inconnu. Ca me fait du bien. On parle. Moi beaucoup au début. Et puis lui après. Tout cela m’apaise. Je le regarde prendre soin du chagrin des autres. Des lettres d’adolescents suicidés sont accrochées. Des mères pleurent des fils tombés en Irak. Des photos d’enfants cotoient des messages d’amour.

Je sais maintenant pourquoi je suis venu jusqu’ici. Moi qui ne crois pas, j’ai une révélation. Pas religieuse. Humaniste. Immédiatement je pense à faire partager cette expérience. Mon film sur Burning man parlera de ça. Et j’amènerai ici ceux que j’aime. Mes amis, ma famille. Ma compagne enceinte et deux ans plus tard notre fils. La candeur du regard de Lhassa sur ce spectacle visuel flamboyant me bouleverse. L’année d’après j’accompagnerai une amie, Samantha, venue mettre dans le temple les cendres de sa mère emportée par un cancer dix ans plus tôt. Je commence à documenter tout ça.

J’interview le créateur Larry Harvey, des artistes ainsi que des participants. Filmer à Burning Man est difficile à moins d’avoir une logistique imposante. Les conditions climatiques particulièrement austères pour le matériel. Le sable notamment, la poussière plus exactement qui rendent l’expérience si intense et vous complique la vie. La chaleur. Les moyens de déplacements, le vélo en l’occurrence. Le fameux “Burning Man time” bien différent du monde extérieur. Le temps est malgré tout compté. Tout cela va disparaitre dans une semaine. Les témoignages, l’atmosphère, ce qui s’y passe. Tout contribue à faire ce documentaire une expérience unique. Le festival « Burning Man » est une grande rencontre musicale et bariolée jusqu’à l’indescriptible. Au delà de l’évènement aussi extraordinaire soit il, nous allons passer de l’autre côté du miroir et analyser le phénomène artistique qu’il est devenu, avec ses codes sociologiques et anthropologiques. Parce que Burning Man doit se vivre de l’intérieur, je vais m’y immerger une fois encore et en suivre la préparation, le déroulement et la disparition au travers de la création de David Best en particulier.

Trois extraits supplémentaires :

Extrait 1

Extrait 2

Extrait 3

Une diffusion du film est programmée le mardi 6 mai, à 14h, au 133 avenue des Champs Elysée, salle Publicis en présence du réalisateur !

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Les commentaires (14)

  1. « prendre soin du chagrin des autres » ce que nous ne savons plus faire …
    Aujourd’hui, chez nous , il faut  » faire son deuil ‘ et vite !!
    Pas question de déranger avec un chagrin au coeur ! A la rigueur , on peut le regarder, l’exhiber au 20 h

    prendre soin du chagrin … et c’est au burning que l’on trouve cela !

  2. Je suis assez fascinée par cette approche du monde aux antipodes de nos « réalités  » mercantiles…

    merci pour le partage de ces moments intenses.

  3. Ca me fait penser à Taizé, une petite communauté oecuménique en Bourgogne qui acceuille plein de jeunes catho/protestants du monde entier! On s’exile une semaine dans micro société utopique, coupé du monde, où tout va mieux tout d’un coup. C’est un endroit magique… Et de voir ce principe transposé au milieu du désert, et sans précepte religieux réducteur, ça m’émerveille!
    Voilà un endroit où on se pose et on réfléchit au « vivre heureux ensemble », s’épanouir.
    Et le nom « Burning man » appel au rêve, comme « far west », sauf que là c’est aujourd’hui et maintenant.
    Coool Raoul!

  4. Sérieusement… je vous conseille un vrai film documentaire: Dust & Illusions. J’ai failli organiser une projo a Paris, mais c’était trop d’organisation pour moi a cette époque. C’est un film qui retrace 30 ans d’histoire de l’événement et surtout qui rappelle les origines dans les années 70 au travers de super exemples et un super travail d’archives. Très très conseillé.
    http://dustanduillusions.com