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[DOC] La Femme Tunisienne : Elle est Là !

Publié le | par

Dans la nouvelle constitution tunisienne tout juste adoptée, «tous les citoyens et les citoyennes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. Ils sont égaux devant la loi sans discrimination aucune». »En supporter de la femme tunisienne » Jean-Pierre Pierre est parti en Tunisie. Il a rencontré ces femmes et ces hommes qui se battent pour ne pas perdre leurs acquis et poursuivre leur quête d’égalité. Nous partons avec lui à la rencontre des acteurs d’une lutte quotidienne.

La femme tunisienne, libre ?

La femme tunisienne est libre.
Moins de cinq mois après l’indépendance de 1956, Bourguiba fait de l’égalité entre les hommes et les femmes la priorité du fameux Code du Statut Personnel (CSP), cet ensemble de lois progressistes qui s’attaque à la polygamie, à la procédure judiciaire du divorce et au consentement mutuel pour le mariage.

La femme tunisienne est libre. Du moins, plus libre que d’autres… Mais bien qu’on ne puisse nier les avancées en matière de droits des femmes, le CSP laisse à l’homme le statut de chef de famille. Quand au fils, conformément à la Charia, il hérite deux fois plus que la fille. Et si un vent d’égalité entre les hommes et les femmes nait en Tunisie à l’époque de Bourguiba, c’est un féminisme qui n’a pas toujours pour fondement le désir d’émancipation : « L’avortement, [légalisé en 1973], n’avait pas pour but l’émancipation des femmes mais rentrait dans la logique d’une politique nataliste pour contrôler la démographie », analyse Chiraz Bitrou, féministe tunisienne. « Du temps de Bourguiba puis de Ben Ali, le mouvement féministe était en fait très encadré, les militants féministes indépendants de l’Etat étaient réprimés », continue-t-elle. Alors en faisant la Révolution en 2011, les femmes espéraient aller bien plus loin en réclamant la liberté. La même que les hommes, tout simplement.

Un nouveau féminisme

Un mouvement féministe indépendant de l’Etat commence alors à naitre. Les femmes du bassin minier de Redeyef qui ont pris en main la lutte pour sauver le travail de leurs enfants façonnaient en même temps une nouvelle forme de lutte féministe. « Bientôt on voterait des lois égalitaires sur l’héritage, bientôt on affirmerait l’égalité en politique ! C’était pour bientôt des lois contre les violences au sein de la sphère privée… » se permettaient-elles de rêver.

Mais c’est alors que le parti islamiste Ennhada arrive au pouvoir et parle de « complémentarité » entre les hommes et les femmes. Et fait ainsi planer la menace d’un retour en arrière… Chopée au vol par les femmes et les hommes qui se battent pour plus d’égalité, parvenant ainsi à faire de la nouvelle Constitution votée en janvier 2014 une « Révolution » qui, pour Tahar Ben Jelloun est « exemplaire pour le Maghreb« . Avec celle ci, «tous les citoyens et les citoyennes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. Ils sont égaux devant la loi sans discrimination aucune».

Continuer à se battre

La « complémentarité » est finalement éradiquée, mais les femmes en Tunisie se battent aujourd’hui pour ne pas revenir en arrière.  « Aujourd’hui avec la Troïka, on passe toute notre énergie à défendre le CSP tel qu’il est, alors qu’on se battait pour qu’il évolue! Quelle régression… » déplore Chiraz Bitrou.  Alors les hommes et les femmes continuent à sa battre pour que l’égalité reste une priorité et soit considéré comme nécessaire à la tranquillité social.

Jean Pierre Pierre est parti à Tunis, et sur sa route il a croisé le chemin de ces femmes et de ces hommes qui luttent encore. « Comme aujourd’hui on peut lire les journaux en plus de se faire dorer sur la plage, j’ai vu qu’il y avait une manif pour les femmes tunisiennes, j’y suis allé et j’ai vu qu’elles avaient des choses à dire, alors je leur ai donné de quoi s’exprimer ». Et derrière chaque interview, un slogan résonne en filigrane : « La Révolution sera féministe ou ne sera pas! »

Réalisation : Jean-Pierre Pierre

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Les commentaires (3)

  1. Bonjour, j’aime quand les femmes font la révolution car cela fait avancer les choses, alors que quand ce sont les hommes qui decendent dans la rue ça finit par une nouvelle dictaure.