LA GAÎTE NUMÉRIQUE

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La Gaîté Lyrique ou le projet d’une nouvelle approche de la culture en France

Mercredi 19 décembre 2007, Christophe Girard, Adjoint au maire de Paris chargé de la culture, Pierre Aidenbaum, maire du 3ème arrondissement et la future équipe de la Gaîté lyrique présentaient le projet d’ouverture du nouveau centre culturel dédié aux arts numériques et aux musiques actuelles. Pour Aurélie Durand, reporter à LaTéléLibre, ce projet d’envergure permettrait à la France de retrouver enfin une place sur la scène culturelle internationale.

Un conseil: passez au mode « plein écran » pour apprécier les images.

L’histoire de la Gaîté lyrique présente à elle seule une aventure digne d’un roman à succès. Construit sous le Second Empire, le théâtre de la Gaîté lyrique, dirigé par Jacques Offenbach en 1870, devient une référence de l’opérette à Paris. Ce succès fulgurant s’estompe au début du XXème siècle pour disparaître complètement 100 ans plus tard. Pendant 20 ans, ce monstre de l’histoire de la scène théâtrale parisienne est laissé à l’abandon. En 1980, il est indubitablement dénaturé par la création d’un parc d’attractions, appelé « Planète Magique ». Des sommes colossales – plusieurs centaines de millions d’euros – sont déboursées pour ce projet qui connaît un échec à la hauteur de son succès d’antan. En 2001, la Ville de Paris décide d’accorder à ce lieu prestigieux l’honneur qu’il mérite en le reconvertissant en centre culturel des arts numériques et des musiques actuelles. Il ouvrira ses portes au 2ème trimestre 2010. Mais ce n’est pas tant la Gaîté lyrique que le concept du centre qui nous intéresse ici.

Ce projet rentre dans une démarche plus vaste de la nouvelle politique culturelle du maire de Paris, Bertrand Delanoë. Sa politique consiste à ouvrir ou à rénover des centres culturels de qualité à Paris (le 104, la maison des Metallos, le cinéma Luxor, Forum des Images…), qui constituent de réels lieux d’échange et de dynamique intellectuelle. Cette démarche relève en fait d’une volonté de changer l’idée de la culture en France et des comportements à son égard.
La Gaîté lyrique n’est donc pas un simple lieu de représentation. C’est un centre qui ouvre des perspectives de connexions. Lieu de production, de diffusion, de débats et de confrontation, de tranversalité, de relations, de conférences, de représentation, d’accueil d’artistes, de formation, d’information… comme il en existe déjà à Berlin, Vienne ou Londres pour ne se restreindre qu’à l’Europe. Longtemps méprisés par les Français comme sous-culture, les arts numériques – qui comprennent tous les arts contemporains (danse, théâtre, cinéma, musique…) – pourront retrouver leur dignité sur la scène culturelle française.

À l’aide de ce genre de centres encore inconnus en France, notre pays pourra enfin jouer dans la cour des grands. L’image répandue d’une France muséifiée et réifiée pourra être balayée par cette fraîcheur moderniste symbolisée par des centres comme la Gaîté lyrique. La France ne sera peut-être plus considérée comme une vieille France par ses voisins occidentaux. Ce centre lui permettra enfin de prendre conscience de ses trésors trop délaissés à l’heure actuelle et pourquoi pas de retrouver son rayonnement du siècle des Lumières sur la scène internationale, bien qu’elle en soit encore très loin.

Aurélie Durand

Image: Quentin d’Hainault/ Montage: Mylène A

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Les commentaires (10)

  1. Merci pour ce moment ou sont reunis ,enfin ,tous les ingredients d’un excellent reportage.On attend avec impatience la finalite de ce projet qui merite un second regard et une oreille attentive.On touche,la;le presque parfait,prises de vue, montage,son,commentaire,etc….Tele libre c’est possible.Le petit clin d’oeil a la fin est genial.

  2. Moi la provinciale, je n’avais pas l’info.

    Peut-être parce que j’ai fini par ne plus allumer ma télé et que je ne lis pas les bons journaux !

    merci : c’est important que le couvert soit mis pour tous « à la table de la culture » .

    Simple et bien ficelé , le reportage…on a tout compris…et on se réjouit que notre vieille france s’interesse enfin à la musique contemporaine…
    L’image de fin est en effet, très bienvenue !

  3. Voilà un bon reportage, concis et juste. On aurait cependant aimé en apprendre peut-être un peu plus sur la mise en place, la date d’ouverture, le financement, etc.

  4. Reportage très clair et intelligent qui m’a permis de rafraichir ma mémoire sur la Gaîté Lyrique que j’avais effectivement oublié. Bravo au reporter!

  5. Montage trés sympa.

    Il ne faut pas retenir qu’un début de ou qu’une franche calvitie rendue plus hype par une bonne tonte, est plus que bienvenue dans le milieu de la culture parisien, mais bien que le mandat de Monsieur Bertrand aura accouché de réalisations culturelles ambitieuses, je pense aussi à l’énorme 104 en cours d’aménagement dans un des coins les plus banlieuïfié de Paris.

    Pour la com institutionnelle c’est par là:
    http://www.paris.fr/portail/projets/Portal.lut?page_id=7307

  6. ……..on dirait que tout le monde a oublié un festival de grande qualité qui s’apl imagina je crois et qui était réalisé par l’ina justement a la pointe des n techno
    que l’ina a été desossé sous l’équipe jospin (…….)
    j’aimerais l’avis de l’ancien direc de l’ircam qui se trouve maintenant a beaubourg,stigler,
    je crois il etait direc de l’ina ?
    faire et defaire

    faire et defair

  7. Encore l’argent des contribuables pour des allumés qui se réclameront de la nouvelle culture… Combien de chambres d’accueil pour sans-abris pourrait-on faire dans ce lieu ?
    Bon, à chacun son truc.

  8. je trouve votre site excellent malgré des informations qui me rendent pessimiste, donc merci pour ce reportage qui met un peu de joie dans mon esprit .

    Cordialement !