TOUCHE PAS À MES RUSHES!
Publié le | par La Rédac'
L’agence Capa a été perquisitionnée, vendredi 9 novembre, dans le cadre de l’enquête sur l’Arche de Zoé. Les responsables de l’agence de presse ont refusé de livrer les K7 de Marc Garmirian concernant son enquête au Tchad, en invoquant le principe de « la protection des sources ». Les juges sont repartis les mains vides.
Le droit français est aujourd’hui flou sur l’indépendance des journalistes.
L’article 9 du code de procédure pénale stipule que « tout journaliste, entendu comme témoin sur des informations recueillies dans l’exercice de son activité, est libre de ne pas en révéler l’origine ». Mais depuis la loi Perben (2004), la loi tente de restreindre le droit des journalistes au secret de leur sources, lorsque qu’un journaliste est « susceptible de détenir des documents intéressant (une) enquête » . La perquisition chez nos confrères de Capa s’inscrit dans cette dérive.
En Mai 2007, c’est l’affaire Clearstream qui avait justifié une autre tentative de perquisition au Canard Enchaîné. Les journalistes avaient refusé de donner les clés. Mais en 2006 et 2005, c’est à Nice-Matin, au Midi-Libre, au Point et à l’Equipe que des perquisitions avaient déjà eu lieu.
Les syndicats de journalistes appellent à l’application de la jurisprudence européenne qui garantie la protection des sources. L’article 10 de la Convention européenne des droits de l’Homme, adoptée en 1950, stipule que « toute personne a droit à la liberté d’expression ». Ce droit « comprend la liberté d’opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques ».
Larbi Aarab, Anthony Santoro
Les commentaires (13)
Encore BRAVO, pour cet acte de Résistance, apparement, ce genre de procédés ont l’air de se multiplier…ne lâchez rien, c’est l’honneur de cette profession!
L’enclume du recèle et le marteau de la diffamation, tout l’outillage est là depuis quelques années pour forcer le vrai journalisme à fermer sa gueule. Il est déjà tellement difficile à produire que ses derniers carrés sont irréductibles, faisons en sorte qu’ils deviennent inexpugnables.
Autant l’appel à la résistance peut-être outrancier ces temps-ci, et je lui préfèrerais le mot lutte par exemple, autant il est totalement approprié à cette entrave à une liberté fondamentale. Résistez , nous les prenons à revers !
Moi je suis plutôt confiant ds la capacité à lutter des journalistes et de la presse en général : quand le pouvoir essaie de les embêter, ils ont les moyens de faire du bruit.
Mais il est vrai que les sirènes hurlantes n’ ont impressionné qu’ un temps les monte-en-l’ air.
Ils ont sutrout rapidement compris comment les neutraliser, Bourreau: Si tu veux dire du mal de Dassault tu peux aller bosser chez Lagardére et vice-versa, mais si tu veux dire du mal des marchands d’arme le choix se restreint, quant à être indépendant sur tous les sujets…
C’ est limpidement dit, Aslan.
En naissant et grandissant ds une démocratie confortable ou la Liberté d’ Expression est un droit fondamental, où l’ on peut acheter librement Le Monde et Gros Seins Magazine, où les médias font à ce point partie de la vie quotidienne qu’ ils sont comme un second souffle, on a du mal à s’ imaginer ce que serait une insuffisance respiratoire et des caresses érogènes avec seulement le portrait de Big Brother.
D’ où un certain optimisme qui ne doit être en fait que de l’ inconscience. Et en l’ absence de poster central, plongeons nous ds les fables de La Fontaine : « Le lièvre et la tortue » ;
la course du lièvre et de la tortue entre 1) les initiatives de résistance comme la Télé Libre et 2) le contrôle généralisé ; ces deux protagonistes étant issus des mêmes technologies (pour filer la métaphore des sirènes.) Le lièvre en a marre de partir précocement, alors il cherche à interdire les revues turpitudantes sur papier glacé avec photos couleurs de Cécilia ; virez moi son rédac’ chef ! (la tortue résiste par l’ endurance.)
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Tiens ? qu’ apprend-je, en voulant vérifier la position de la France ds le classement mondial de la liberté de la presse d’ RSF :
«La France gagne quant à elle six places pour se positionner en 31e position. « Les journalistes ont été épargnés des violences qui les avaient touchées fin 2005 lors d’un conflit syndical, en Corse, et pendant les manifestations dans les banlieues.»
Cependant :
«de nombreuses inquiétudes demeurent en raison de cas de censure persistants, de perquisitions dans des rédactions et d’un manque de garanties concernant la protection du secret des sources » (+ les concentrations de médias.)
La presse serait-elle plus respectée par la population que par le gouvernement ?
si je comprends bien le précédent commentaire, ce qui menace la presse française selon reporters sans frontières, ce sont …les jeunes de banlieues, les syndicats !
en revanche, le controle par le pouvoir des medias français, soit directement (france 2) soit indirectement par les amis, les « frères » du président, ça, c’est plutôt positif, ça améliore la place de la France dans le classement de la liberté de la presse.
Reporters sans frontières devrait offrir un prix de la liberté de la presse à Arlette Chabot
Bah non Louise, l’exercice 2006 ne prend pas en comptes le prime time du SarkoShow et le classement « naturel » du journalisme de notre pays de notables (31éme place donc) devrait s’en trouver affecté en 2007. Pour 2006 comme les 9 années précédentes et dans tous les domaines la chiraquie n’aura apporté quasiement aucun changement (enfin je suppose).
@Bourreau
Remarques comme nous nous trouvons quasiement seuls à commenter ce sujet avec le montagnard Giorgio (amitiés) et Louise LM (salutations). Que de fol engouement n’avons nous pas pourtant connu sur ce site pour le silence géné des confréres de JPL qu’il molestait affectueusement de son micro:
la gente journalistique était alors pour la majorité des commentateurs de vils valets du capital et du pouvoir et (en gros) pouvaient bien crever de la crise (révée?) de leur milieu naturel croupi tandis que se levait à l’orient le journaliste nouveau qu’allaient imprégner de leur puissance des milliers et bientôt millions de voix opprimées.
Aujourd’hui la nuit se fait et l’on peut bien tambouriner aux portes, dormons, nous demanderons demain matin de l’audace à ceux qui se compteront.
@ Aslan ;
Pour ce qui est du cercle des commentateurs disparu, peut être est ce la poigné de main avec le social traître BHL qui a été fatale à JPL. En plus doit pas y avoir la DSL ds le maquis (je plaisante, compains partisans.)
@ Louise LM ;
Heu … non, il y a manifestement erreur d’ appréciation.
J’ ai isolé ce passage pour «La France gagne quant à elle six places pour se positionner en 31e position.»
Ce qui suit parle des atteintes physiques faites aux journalistes en général, pas pour sti- gmatiser les banlieusards ou les syndicalistes.
J’ ai glissé-déposé cet extrait parce qu’ on y apprend que la France remonte de six places
ds le classement mondial de la liberté de la presse, l’ année dernière elle en avait perdu
cinq. Le passage concernant les jeunes et les manifestations est à situer ds un contexte
plus général de « violence à l’égard des professionnels des médias » de part la planète que
l’ on qualifie de « bleue », et qui gagnerait en clarté à s’ appeler planète rouge (mais c’ est déjà pris comme nom.)
RSF nous dit que ce sont plutôt les états qui menacent – physiquement et professionnelle- ment – les journalistes. Le texte ds son intégralité :
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=24011
Ds le sd extrait, RSF parle justement du sujet dont traite la vidéo : « perquisitions dans des rédactions et (…) manque de garanties concernant la protection du secret des sources »
Mais ta réaction est intéressante, Louise. Un type d’ extrême droite aurait sorti cette phra- se de son contexte – moi c’ est par maladresse – pour accabler les » racailles de banlieue » et les » privilégiés de syndicalistes « . Notre quiproquos est une illustration de ce que peut être la désinformation.
Merci pour ces précisions.
mais ma réaction venait , plus généralement ,d’une absence de prise en compte, ou au moins d’une minoration par RSF du problème de la propriété des médias, et de ses conséquences sur la liberté des journalistes.
pour dire les choses simplement, ce n’est pas parce qu’un media est privé, que les journalistes qui y travaillent sont libres !
c’est une question d’actualité …
C’est sûr, Bourreau avait d’ailleurs ajouté pour son compte la concentration des médias à la liste de RSF, probléme d’acutalité.
La recherche judiciaire des sources et la tenaille diffamation/recéle sont des probléme plus grave à mes yeux car c’est l’ « atomique des familles » (pour les fans de Dune), le pouvoir d’empêcher la révélation des collusions les plus graves qui posent justement probléme dans la concentration et le financement des médias.
La capacité judiciaire de recherche des sources d’un média c’est la clef de voute de l’omerta, la touche qui ferme les bouches à double tour, mais on peut encore la mettre en échec (canard vs instruction clearstream; ici Capa, à raison pour le principe).
La tenaille diffamation/recél met, elle la manifestation de la vérité à un prix exorbitant. A ma connaissance, bien que les textes actuels permettent son usage aucune « famille » n’a encore souhaité l’utiliser directement contre un média important (contre D.Robert par exemple je ne sais plus), comme l’arme nucléaire son emploi est risqué et les familles préférent d’autres manoeuvres plus fines dont les pressions par capital interposé que tu dénonce justement.
Le journalisme de qualité sur des enjeux importants à l’echelle du média c’est carrément le parcours du combattant aujourd’hui, il faut résister sur ces points et ,tu as raison, ouvrir le front du rapport capital/rédaction comme l’a fait latélélibre avec ses sujets sur les
sociétés de rédaction ou en soulignant cette partie du discours béarnais.
Probablement RSF aura voulu ne pas se marquer comme un dangereux groupe de gauchos en attaquant la propriété privée et la « liberté de l’entrepreneur » qui sont les régles dominantes du milieu ou se débat le journalisme. D’autant moins que le journalisme d’enquête ici porté au nu est anglo-saxon et donc en milieu trés libéral. Ah, le probléme de l’audience encore une fois !
« Ils ont sutrout rapidement compris comment les neutraliser, Bourreau: Si tu veux dire du mal de Dassault tu peux aller bosser chez Lagardére et vice-versa, mais si tu veux dire du mal des marchands d’arme le choix se restreint, quant à être indépendant sur tous les sujets… »
Pas mieux…
L’article 10 de la Convention européenne des droits de l’Homme, adoptée en 1950, stipule que “toute personne a droit à la liberté d’expression”. Ce droit “comprend la liberté d’opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques”.
la France a juste 57 ans de retard
Naïvement, je continue de croire que les journalistes , de part leur sacerdoce,sont mieux informés et mieux armés et plus déterminés et plus entreprenants et plus curieux que nous autres pauvres hères .
Et ils devraient être les premiers à connaitre leurs droits Et à les faire valoir
(à propos,avez vous signé la pétition pour soutenir Denis Robert?non? c’est le moment)
L’affaire de l’arche de zoé m’est passée à côté car JE N’AI PAS LA TELE.(vous savez, ce truc moche au milieu du salon avec des filles à poil dedant qui vous disent d’acheter une bagnole)
Et bien vu Bourreau, dans le maquis , l’ADSL fait plus que des siennes (les 20 000 suppressions de postes prévues chez orange avant la fin de l’année y seraient-ils pour quelque chose?)(et quant à monsieur BHV, ça n’existe qu’à Paris…..)
Moi j’adhère à la Télé Libre, je remercie de tout coeur cette bande d’illuminés bourrés de bonne volonté qui chaque jour nous offrent le brut de l’information.
Tant mieux si les juges sont repartis les mains vide de chez Capa,
Ils peuvent demander plus de moyens à sarkozy pour enquêter au Tchad ,
En vertu de la convention européenne des droits de l’homme , ces juges ont agit …illégalement !
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