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[COURT-DOC] Les Boulistes de Vercingétorix

Publié le | par

Depuis plus de 30 ans, jeunes et vieux, blacks blancs beurs et hommes comme femmes investissent un bout de la rue Vercingétorix dans le 14ème arrondissement de Paris pour jouer à la pétanque. Thibault Pomares est parti à leur rencontre et raconte dans ce court-doc leur histoire : celle de joueurs amateurs et passionnés qui avec le temps ont cimenté des amitiés transgénérationnelles et multiculturelles au rythme des boules qui roulent et des tirs qui claquent.

 

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Entre chemins de fer, barres d’immeubles et espaces verts, un petit terrain de boules rassemble les riverains du quartier Plaisance-Pernety qui viennent ici se vider la tête et faire un peu d’exercice.

Ici, tout le monde se connaît, tout le monde se côtoie

« Yvonne est ici ? Non. Et l’ami Guy ? Il m’a dit qu’il passait, alors on va l’attendre. Ça lui ressemble pas ce retard ! Ah mais tiens, regarde ! Voilà François. »

Des sans-abris aux grands-parents en passant par la communauté musulmane qui passe part là entre deux prières, c’est le complexe portrait de la France qui se retrouve ici en harmonie. Qu’ils soient Français de souche ou Sénégalais, Marocains ou Antillais, les boulistes de Vercingétorix viennent ici pour les même raisons : prendre un peu de bon temps, serrer des pinces puis discuter, oublier les tracas quotidiens et viser le cochonnet.

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Rien ici ne saurait diviser la communauté des boulistes si ce n’est leur niveau… et encore !

À l’ombre sous le grand arbre, il y a les petits vieux qui se retrouvent presque quotidiennement depuis 30 ans. Une équipe de choc indivisible ou chaque joueur est spécialisé pour compléter son équipe. Un pointeur, un tireur et en avant. « Ensemble on va chercher le beau jeu, le 12-13 ! Mais quand un(e) ami(e) manque à l’appel, on va pas rester sur le banc à refaire le monde ou parler sport toute la journée ». C’est là que le groupe s’ouvre et que les nouvelles rencontres se font.

Un peu plus au soleil, il y les jeunes, les trentenaires. Ici pas de groupe formel on invite qui veut bien. Le bouliste venu équipé, mais tout seul sur son banc à attendre… comme le débutant ou le confirmé s’il veut bien se joindre au groupe entre deux parties…

Le terrain de pétanque de Vercingétorix, c’est le théâtre de la paix sociale qui s’actionne autour d’un sport. Un sport simple et populaire qui ne coûte rien à part trois boules.

En réalisant ce film, je suis rentré dans l’histoire d’hommes et de femmes qui sortent de leur immeuble pour en rencontrer d’autres, échanger, partager, s’apprendre des choses et rigoler. J’ai eu l’impression de tomber sur une incroyable communauté engagée pour faire la nique au système ! Les joueurs sont apparus à mes yeux comme le vestige d’une société qui s’est depuis temps renfermé sur elle-même, aujourd’hui cachée dernière l’écran d’un smartphone pour communiquer. Pourtant, ici on n’a pas le numéro de téléphone de l’autre, on sait très bien qu’il viendra à un moment de la journée. On ne connaît pas non plus son nom de famille, le prénom suffit pour l’appeler quand c’est son tour. On ne va pas se prendre la tête sur les opinions de l’un ni sur la couleur de l’autre… du temps qu’il sait jouer… Et puis ici, on ne vient pas pour se plaindre ou causer tracas, ça pourrait nous déconcentrer.

Aujourd’hui, quand je me rends au terrain, on me serre la main, on me demande comment ça va, on m’invite à faire une partie. Pourtant personne ne me connaît, personne ne sait qui je suis ni d’où je viens. Contrairement à ce que j’aurais pu penser, ils ne sont pas là les critères nécessaires pour rentrer dans « la famille ». Ils résidaient simplement dans ce que j’apportais sur le terrain depuis le début de mon tournage : mes boules et ma poignée de main !

 

Un petit film présenté par LaTéléLibre et Casdal 14
Réalisation : Thibault Pomares

Images : Thibault Pomares, David Nouguès, Vincent Massot.
Coup de pouce technique : Larry Waxman, Sala Sall.

Montage : Thibault Pomares
Musique : Musopen / Mozart par l’orchestre de Prague (musique sous License libre)

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Les commentaires (3)

  1. C’est en effet très rassurant de savoir qu’il existe encore des lieux de rencontres comme celui là …à Paris …car en province et dans le sud en particulier, c’est une tradition bien implantée !

    Bravo à Thibault pour son regard délicat.