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Faites Entrer l’Préjugé : Spécial Roms

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[STAGE REPORTERS PARISIENS] À l’occasion de la Journée Internationale des Roms, les Reporters Parisiens se sont intéressés à cette communauté bien souvent stigmatisée par les médias et la classe politique. Pendant une semaine, ils ont travaillé à la réalisation d’une émission tantôt sérieuse, tantôt humoristique voire parodique tournée entre la cave de LaTéléLibre, la Place de la République et les allées du Cirque Romanes. Logement, nomadisme, intégration versus assimilation… Autant de thèmes abordés pour mieux comprendre la situation de la communauté Rom aujourd’hui.

« Voleurs de poules », « mendiants professionnels », « violents », « sales »… Les passants de la place de République ne tarissent pas d’éloge à l’égard des Roms.

Préjugé (Larousse) : jugement sur quelqu’un, qui est formé à l’avance selon certains critères personnels et qui oriente en bien ou en mal les dispositions d’esprit à l’égard de cette personne ».

Une heure de micro-trottoir nous a suffi pour constater que dans l’imaginaire collectif, roms et rue ne font plus qu’un. Certains diront qu’ils n’ont pas le choix, d’autres que c’est leur volonté et qu’ils ne veulent pas s’intégrer. Depuis plusieurs années, les démantèlements de camps de roms se multiplient. En 2014, 138 camps ont été démantelés soit 13 000 roms délogés sur les 18 000 présents sur le territoire français. Ces expulsions à répétition ne règlent pas le problème de ces familles qui vont s’installer quelques centaines de mètres plus loin, dans les mêmes conditions insalubres. Pourtant, la circulaire du 26 aout 2012 indique clairement que les autorités doivent accompagner les démantèlements en proposant aux familles des solutions de relogement.

BRANN-LTL-DAL

La République du Logement

Pour aider ces familles dans leurs parcours d’insertion, plusieurs associations s’activent. Le DAL (Droit Au Logement) agit pour les sans abris et mal logés de toutes nationalités confondues. Depuis le 1er avril, l’association a installé un campement sur la place de la République. Un lieu aussi symbolique que cette initiative, mise en œuvre pour sensibiliser à la fois les citoyens et les politiques. Pour nous en parler, Brann du Senon, président du 115 du Particulier, collectif rattaché au DAL. Roms, maliens, ivoiriens, tchèques… Il ne fait aucune différence, il va même jusqu’à dire que « la question rom n’existe pas ». Les camps de roms sont d’ailleurs pour lui qu’une « goutte dans le système ». Il avoue néanmoins et non sans réserves que les Roms n’ont pas toujours le réflexe de se tourner vers les institutions françaises car il savent qu’il n’y ont pas leur place.  Un système dont « les migrants, à une échelle plus large, ramassent les miettes ».

Voyageur sans Frontières

Autre son de cloche du côté d’Alexandre Romanès, fondateur du dernier cirque tsigane d’Europe. Ce Rom (qui préfère qu’on dise Tzigane car c’est plus joli !) aussi bien réputé pour ses talents de musicien, de poète que de militant, accuse le système occidental d’exclure cette communauté en bafouant la particularité même de leur culture : le nomadisme.

ROMANES-LTL-STAGE

Un mode de vie ancestral, voire une philosophie dont la survie est gravement menacée par l’évolution de nos sociétés. Droit au travail, paperasses administratives… « on  cesse de nous mettre des bâtons dans les roues »  déclare Alexandre. Et lorsque nous lui posons la question de l’intégration des Roms, il n’y a pas à disserter, un Rom intégré, donc sédentaire, n’est plus un Rom. « Hors du temps », « à contre courant »… Les images pour définir la culture tsigane sont nombreuses, elle qui devient de plus en plus arythmique au fur et à mesure que le monde évolue. Alors qu’en est-il de la survie du peuple tsigane ? Sa culture peut-elle toujours s’exprimer en marge de la société? Difficile de reposer la question de l’intégration à la lumière de ces considérations.. « Nous sommes les derniers » nous répète tristement notre hôte.

Back-STAGE

S’attaquer à la question des roms en si peu de temps, quelle gageure ! Ballotés entre la vague des préjugés glanés place de la République et celle du  lyrisme des Romanès qui nous invite à regarder les Roms sous un jour si poétique… On tente tant bien que mal de tenir la barre et le cap !

En s’intéressant au cas des Roms, on a bien pris conscience de ce que voulait dire le mot préjugé. On juge sans connaître, sans vécu car sur la question des Roms, on s’avère malheureusement, pour la plupart du temps, assez mal renseignés. La misère dérange plus qu’elle n’attire de compassion. Certains ont beau être touchés, ils n’agissent pas pour arranger les choses. On est déjà bien trop absorbé par les difficulté de notre propre quotidien. On a le sentiment d’une problématique inextricable. Les français souffrent du mal logement et n’ont pas le temps de se préoccuper de la misère des autres. Pourquoi les roms devraient-ils être aidés les premiers quand beaucoup de Français sont sur liste d’attente depuis des années pour trouver un logement social ? Cette question est souvent revenue. Et puis en rencontrant Alexandre Romanès, notre regard sur cette communauté s’est ouverte sur une autre horizon… Celle de la culture plus forte que les règles établies de notre société. La volonté de ne pas rentrer dans le système pour ne pas perdre  ses valeurs tout en caressant l’idée de vivre temporairement dans celui-ci. L’incapacité de deux modes de pensée à fusionner pour le bien de chacun. Romanès accuse notre société d’uniformiser ses citoyens, de les enfermer entre quatre murs pour mieux les abêtir…. Des idées que beaucoup doivent partager avec lui mais que personne ne prendra vraiment la liberté de mettre en pratique. Ça sent l’impasse… L’art, la joie, la famille, la convivialité, une culture tsigane riche de valeurs ensoleillées qui vient contraster avec une société Française que l’on ressentait morose cette semaine dans les rues de Paris. L’intégration, chez nous passe-t-elle forcément par l’acculturation ?

FELP-LTL

En savoir plus

Les roms, communauté d’environ dix millions de personnes, sont aujourd’hui officiellement reconnus comme la première minorité ethnique d’Europe. Originaires du nord de l’Inde, ils sont arrivés sur le continent européen au XIVème siècle. Les Roms ne forment pas une communauté mais sont constitués d’une multiplicité de groupes aux traditions et histoires distinctes. Les termes « rom » ou « tsigane » englobent ces différents groupes, parmi lesquels nous distinguons par exemple les Sinté (dits aussi Manùs, essentiellement présents dans les pays saxons : Allemagne, Suisse, Autriche, Benelux, ainsi que certains pays nordiques),  les Kalé (dits aussi Gitans, surtout présents sur la péninsule Ibérique et au sud de la France), ou enfin les Roms, qui eux sont essentiellement présents dans les Balkans, ainsi qu’en Europe centrale et orientale.

En France, on les estime à une dizaine de milliers. Leur arrivée en France s’est faite principalement au cours du XXème siècle, dans les années 1990 majoritairement en provenance des pays d’ex-Yougoslavie, puis dans les années 2000 davantage en provenance de Bulgarie et Roumanie.

Difficultés d’accès à l’emploi, aux soins, aux documents d’état civil, absence d’aide sociale, discriminations et humiliations à l’école, relégations dans des logements insalubres excentrés, interdictions d’accès à certains lieux, harcèlements policiers, injures publiques à caractère raciste de la part de la population dominante… que ce soit en France ou dans leur pays d’origine, force est de constater que les roms sont exclus d’une manière générale des droits fondamentaux (éducation, santé, logement, travail, culture, droits sociaux…).

En matière de droit au logement et de droit au travail, les ressortissants de Roumanie et Bulgarie ont été soumis à des restrictions par rapport au droit communautaire, restrictions seulement levées en janvier 2014. Le fait est qu’aujourd’hui les roms roumains et les bulgares sont plus fréquemment reconduits que lorsqu’ils n’étaient pas encore européens.

Le droit au logement est un des domaines où les discriminations à l’égard des roms sont les plus manifestes. Partout en France le même constat est fait : des conditions de vie indignes conjuguées à la menace permanente d’expulsions, au sein d’espaces où les infrastructures d’eau et électricité sont dans la très large majorité des cas inexistantes, et où les services publics ne sont pas assurés (distribution du courrier, ramassage des ordures…).

ROM-ANTIQUE-TEAM

L’équipe des Roms Antiques

Alexia Veriter
Éléonore Prieur
Hamza Merabet

Formateur : Thibault Pomares

Les Roms Antiques tiennent à remercier chaleureusement Fabrice Burdese pour ses conseils et prêt de matériel artistique dans la réalisation de la Caravane du plateau.

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Les commentaires (3)

  1. Bonjour,
    Quel est le rapport entre 115 DP, Brann du Senon et les Roms ? Aucun . Ce n’est absolument pas le combat à la place de la république . Pas compris ce reportage ! Alors que des combats sur des camps Rom : il y en a mais ce n’est absolument celui qui est montré dans ce reportage. Désolée mais c’est une énorme erreur , de mon point de vue .

  2. Bonjour David,

    L’idée dans ce reportage – qui est je le rappelle conçu dans le cadre d’un stage formation – est d’aborder la question du logement des Roms régulièrement expulsés de camps. Effectivement, l’événement lancé par le DAL et le 115 DP à République n’a rien à voir avec la thématique et d’ailleurs ce n’est pas ce que nous disons dans ce reportage, Mais, c’est dans ce contexte particulier que nous avons rencontré Brann… Président du 115 DP, il nous a été recommandé par JB Eyrault pour répondre à nos questions. Travaillant auprès de tous précaires du logement sans distinctions, il possède un regard sur la (vrai ou fausse) question Roms. Ce pourquoi ses mots nous intéressaient. À aucun moment du reportage il est dit que la manifestation de république a un lien avec le sujet roms. En revanche, c’est un point de contexte du reportage.

    Cordialement!

  3. Les reportages sont fait avec les « tripes » (dans le sens préjugés ou orientations politiques…) de celui qui le fabrique, alors !!!!