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Il Faut Sauver Hasankeyf !

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Les Kurdes, ces nouveaux alliés de l’occident, ne se battent pas seulement contre le groupe État Islamique. Il se battent aussi pour sauver un patrimoine archélogique millénaire menacé par le projet du barrage d’Ilısu initié par le gouvernement d’Ankara. Reportage devant le mur de la paix à Paris.

Hasankeyf, une petite ville au Sud-Est de la Turquie en plein le Kurdistan, regroupe a elle seule les vestiges des civilisations Romaines, Ottomanes, Byzantines ou encore Assyriennes. Un bijou d’histoire qui devrait disparaître sous les eaux dès la mise en route du barrage d’Ilısu actuellement en fin de construction. En France, une poignée de militants tentent de faire pression auprès de l’UNESCO pour faire classer la ville et interdire le barrage.

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Petra et Antoine sont deux globetrotteurs tombés sous le charme d’Hasankeyf lors d’un voyage. C’est lorsqu’ils apprennent la disparition presque inéluctable de cette pépite archéologique qu’ils décident de s’engager pour sauvegarde d’Hasankeyf. Plus de 280 monuments historiques, 80% des sols qui restent à fouiller et surtout une histoire : la notre. Sans structure ni association pour porter leur voix, les deux jeunes voyageurs sont allés chercher le soutien de la FEYKA (Fédération des Associations Kurdes de France) qui connaît bien le dossier. Pour Fidan, membre de la Feyka, le barrage d’Ilısu est une façon de contrôler la région et les populations Kurdes qui dérangent Ankara. En effet, le PKK (et ses peshmergas qui se battent actuellement aux frontières turques, syriennes et irakiennes contre l’EI) est considéré comme un groupe terroriste. Aussi, 60 000 personnes vivant dans la zone vont être déplacées dont 8000 pour la ville d’Hasankeyf. Enfin, le contrôle du débit du Tigre peut permettre par ailleurs d’assoiffer l’Irak et en particulier… les Kurdes ! Ceux qui vivent au Nord de l’Irak.

L’histoire d’Ilısu

Le barrage d’Ilısu fait parti du grand « Projet d’Anatolie du Sud-Est » initié par le gouvernement turc pour un coût global de 32 milliards de dollars. Le but de ce vaste plan est d’irriguer une surface de 1,7 millions d’hectares de terre grâce à 22 barrages construits sur le Tigre et l’Euphrate. Alertés par la disparition future de la ville d’Hasankeyf des assureurs crédits suisses, allemands ou autrichiens se sont retirés du projet, handicapant un temps la construction du barrage. Finalement, après un arrêt des travaux pendant un an, la construction du barrage a repris et devrait s’achever à la fin de l’année.

L’UNESCO comme ultime recours

Aujourd’hui, seule une reconnaissance d’Hasankeyf par l’UNESCO comme patrimoine mondial de l’humanité pourrait sauver la ville des eaux. Si la citadelle du Kurdistan turc compte suffisamment de critères pour obtenir le statut officiel, la demande doit être effectuée par le pays concerné soit : la Turquie. Et forcément, ce n’est pas dans son objectif de classer Hasankeyf…

À la fin de l’été, lors d’une petite manifestation organisée à Paris, les quelques militants de la cause appelaient l’UNESCO à intervenir et contourner la règle pour classer « de force », sans demande du pays, la ville Kurde qui abrite notre histoire. Hasankeyf ne doit pas finir comme l’Atlantide.

Journaliste : Thibault Pomares
Images : Clément Montfort
Montage : Antoine Conort

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