Lecteur vidéo

Faire un don

Faire un don

Envoyer l’article par mail
Télécharger le .torrent

Fichier indisponible pour l’instant

Qu’est-ce que le Torrent ?

Grâce à Bittorrent vous pouvez télécharger et partager la vidéo que vous êtes en train de visualiser.

L’ Hurlu-Berlu (Orgies et Préjugés)

Publié le | par

En l’absence de Silvio Berlusconi, le procès du Rubygate n’aura duré que 8 minutes. Le temps pour les magistrats de le reporter au 31 mai. Retour sur le jour le plus court du procès de Berlusconi. Face à face entre deux Italie, l’une pro Silvio, l’autre anti Berlusconi…

Le procès Rubygate s’ouvre après plusieurs mois de malaise dans l’opinion italienne. Au cœur du scandale, les frasques de Silvio Berlusconi, le président du Conseil. Le Cavaliere est accusé d’avoir eu des relations sexuelles tarifées avec une prostituée d’origine marocaine, la fameuse Ruby. Une affaire de plus, pense-t-on, ses déviances sexuelles n’étant qu’un secret de polichinelle. Malheureusement pour l' »Hurlu-Berlu », cette-fois-ci, la jeune fille était mineure au moment des faits. En sus d’être accusé de « prostitution de mineure », Berlusconi est accusé « d’abus de pouvoir » pour avoir forcé la libération de sa protégée, lors d’une interpellation pour vol. Pendant l’hiver, les magistrats milanais font le forcing pour que le président du Conseil soit jugé comme n’importe quel quidam. En janvier, une décision du Conseil Constitutionnel qui fait voler en éclats l’immunité de Silvio Berlusconi précipite les évènements. Mi-février, les magistrats convoquent Silvio Berlusconi à s’expliquer dans l’affaire qui est devenue, au fil du temps, le « RubyGate ».

Un procès organisé comme un huis clos secret entre la justice et les journalistes

Ce 6 avril, le tribunal de Milan est mis sous étroite surveillance, particulièrement en ce premier jour du procès de Berlusconi. Une cohorte de policiers encadre les allers et venues autour du bâtiment, souvenir de l’époque mussolinienne.

Nous sommes contrôlés à l’entrée, avec l’obligation de laisser à l’extérieur tout matériel de captation visuelle. En Italie, il est impossible de filmer ou de prendre des photos à l’intérieur d’un tribunal. Une des particularités coercitives italiennes qui a le don de provoquer systématiquement un effet de cohue lors des grandes affaires médiatiques.

Arrivant du monde entier, nous sommes alors regroupés là, à pointer, avec numéro de carte de presse, devant des forces de l’ordre plus ou moins compréhensives. Les journalistes échangent entre eux. Un journaliste du Corriere de la Sera, visiblement heureux de l’engouement international autour de l’affaire Ruby, remarque la présence de journalistes de TF1, et s’empresse de se lier aux équipes étrangères.

Vient l’appel des noms de chaque journaliste. Les premiers appelés sont assurés de pouvoir rentrer. Quelques rires s’échappent à l’appel d’un nom ressemblant étrangement à celui de « James Bond ». Un moment de distraction qui contraste avec la froideur des lieux.

La chambre de cour d’assises s’offre à nous. L’édifice est en travaux, mais pour les journalistes chevronnés, il respire encore l’atmosphère mythique des procès de la mafia de ces dernières années. La majorité des rangées est réservée aux chroniqueurs judiciaires. Une image qui démontre l’avidité de l’industrie du spectacle médiatique. Dans les minutes qui précèdent l’entrée des juges, les journalistes venus du monde entier se bousculent pour sauvegarder leur place respective. Malgré le va et vient des policiers, le tribunal se remplit d’un brouhaha perceptible et quasi joyeux, semblable à une cours de récréation. Le tempérament latin vient débrider les plus discrets d’entre nous. Quelques échanges significatifs, pris à la volée : – « Si vous avez besoin, mon mari est de l’AFP derrière. » – « Je suis du Canada, sur Paris » – « Ils vous envoient pour le procès ? » – « Non, je fais un sujet plus large ».

La juge, Me Ilda Boccassini entre enfin. Moment solennel. Le public se lève. Le banc pénal est constitué de trois femmes. La symbolique est forte. On juge les moeurs débridées de l’homme du pays. Une avocate au premier rang se présente aux magistrates, et successivement, ses confrères la suivent sous ce registre procédurier, en l’absence des parties civiles. De quoi frustrer déjà l’audience avide de spectacle. Deux trois échanges de formalités et d’agenda suivent avec la juge.

A 9h45, c’est déjà fini. Le procès est reporté au 31 mai 2011 !

Les journalistes, déçus, se précipitent pour prendre les numéros des avocats et quelques renseignements. Les téléphones portables se transforment en enregistreurs. Les gardes laissent faire. Un premier débriefing s’organise auprès de l’avocate de Ruby, Me Paola Boccardi. Les uns et les autres se passent les informations. On récolte les miettes, tels des vautours acharnés et affamés. La séance dure, et Me Paola Boccardi hésite plusieurs fois à partir, profitant finalement de cette occasion rêvée d’être sous les projecteurs, de vivre son moment de gloire professionnelle. Dehors, les caméras patientent.

Le deuxième round arrive finalement, avec la sortie de l’avocate, escortée par une masse de reporters. RTL est là, M6, RMC1… Les discussions s’engagent sur les interceptions téléphoniques, les perquisitions. Finalement, le procès s’ouvre à l’extérieur du palais de justice. Place à la comédie de gestes, place à l’exubérance verbale italienne. Les manifestants pro Berlusconi d’un côté, les progressistes de l’autre. Symboliquement coupés par la route qui passe devant le tribunal, les deux Italie se regardent en chiens de faïence.

Matjules
Laurent Galinon
Montage : Vincent Rolland
Traduction : Félix
Caricatures : Olivier Dussau-Nebout

Partager cet article

Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Les commentaires (1)

  1. tu n’est pas tout seul berlusconi ,ton copain srtauskan est dans de beau drap blanc ha ha ha!!!!!