D’abord un espace créatif et artistique, l’art oratoire est devenu peu à peu une manière de s’exprimer, une manière de se vider la tête et l’esprit. Les jeunes n’hésitent plus à s’en servir pour se confier, voire se confesser. Importé des Etats-Unis dans les années 90, le slam a peu à peu conquis l’Hexagone. Rues, bars, pubs, salles de concerts, bistrots, espaces culturels …pratiquement tous les lieux sont prétextes à se livrer à l’art oratoire, pourvu que le public soit conquis.

Le slam comme arme

Au cœur d’une des rues les plus populaires et fréquentées de la capitale : Belleville, les meilleurs jeunes slameurs de France se sont affrontés pour remporter le prestigieux tournoi du Grand Slam National interscolaire. De l’école primaire jusqu’au lycée, on a des choses à dire, des choses à crier, des choses à slamer. De la simple envie de faire marrer les camarades au désir de soulever les consciences, du besoin de délirer avec des choses drôles de la vie quotidienne, à la nécessité de dénoncer le racisme et le terrorisme, les jeunes ont su investir le slam et s’en servir pour déclamer tout ce qui leur tenait à cœur.

Mathéo, Anaïs ou Khaled… Porte-paroles de leur génération

Mathéo, 12 ans, en classe de 6ème au collège Terres Rouges d’Epernay (51) a composé deux textes pour l’événement. L’un sur son expérience de slameur, l’autre sur son envie de décorer la planète pour, dit-il, « la rendre meilleure ». Ses vers ont en émus plus d’un parmi un public en effervescence. Résultat : son équipe se hisse en finale et termine 3ème sur le podium du tournoi des collèges.

Chez les primaires, Anaïs et Khaled, tous deux en CM1 à l’école Jean Merlette dans l’Essone à Brunoy, avaient beaucoup à dire. Leurs paroles dénoncent les inégalités rencontrées au quotidien. Pour la première, l’envie de vivre dans un monde plus tolérant où le racisme n’existerait plus l’a poussé à écrire un texte qu’elle a voulu émouvant. Pour le second, le besoin de dénoncer les bruits parasites qui l’empêchent de jouer tranquillement en bas de chez lui avec ses petits amis l’a poussé à produire un texte revendicatif.

Tous ces jeunes ont travaillé leurs textes en classe de français avec professeurs et coachs pour leur permettre de s’approprier l’art de déclamer son texte en public pour en faire un espace personnel de création et d’épanouissement.

Journaliste : Sala Sall
Images : Pierre Fourchard
Montage : Mars Lefébure

Des liens

• Le site du Grand Slam 2014
• Le Site de la fédération française de slam
• Le slam c’est quoi, sur Wikipédia