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Toutes Mobilisées, Toutes Motorisées !

Publié le | par

Alice et Flore n’ont pas de moto, mais elle sont fières des droits des femmes. A l’occasion de la journée de la femme, elles ont découvert les féministes de « Toutes en moto ». Des motardes en gros cubes et à grand coeur. Ensemble, les filles ont bien rigolé !

Ce matin-là je me réveille et suis mon rituel quotidien. Petit déjeuner, café, radio, douche et petit tour sur l’ordinateur.
C’est en ouvrant ma page Facebook que je constate que nous sommes le 8 Mars, soit le jour de la journée internationale de la femme.  Je ris une première fois en voyant postée cette fameuse photo de DSK nous souhaitant à toutes une bonne  journée. Bien joué !
Mais s’en suit toute une ribambelle de blagues nous visant, nous les femmes, pour nous rabaisser, nous taquiner, nous irriter.
D’accord, aujourd’hui, on va se faire charrier.

Mais pourquoi y a-t-il une journée de la femme en fait ?

C’est la question que je me suis naturellement posée. J’ai donc interrogé celui qui trouve toujours réponse à mes problèmes, j’ai nommé : Google. Je navigue de site en site et (re)découvre une chose essentielle ; des générations de femmes du monde entier se sont battues pour moi, pour mes droits.
Constat irréfutable ; je suis une femme française et je peux voter, ouvrir un compte, porter un pantalon, étudier, travailler et j’en passe. Alors d’abord, merci. Merci aux ouvrières et suffragettes du début XXème qui ont osé se soulever pour la marche vers l’égalité des sexes. Merci à Clara Zetkin qui, lors de la conférence internationale des femmes socialistes en 1910, a proposé une journée internationale des femmes. Merci aux féministes des années 70 de s’être battues pour notre liberté sexuelle qui passe par le droit à la contraception et à l’IVG. Merci à Simone Veil qui a fait voter en 1975 à l’assemblée nationale cette loi sur l’avortement.
Il y a eu un véritable combat pour l’obtention de nos droits et je constate par là même qu’il n’est pas finit. Il y a encore des inégalités dans les salaires, un manque de parité dans les hauts postes et un continuel consensus autour des endroits où les femmes ont leur place ou non.
Ça y est, j’ai vraiment compris ce pour quoi cette journée de la femme existe.

Continuant mon périple virtuel, je tombe sur un site, « Toutes en moto ».

Il s’agit en fait d’une association regroupant des femmes passionnées de moto et ayant à cœur de défendre nos droits. Quoi de plus masculin que le milieu de la moto ? Bah oui, c’est lourd une moto, et puis il faut s’y connaître en mécanique, c’est un truc de mec ça…
J’y trouve des bouts de phrases clefs ; « femmes de caractères » « nous sommes toutes en moto, toutes en liberté, en mouvement, en ébullition […] bref, en vie. ». Ça c’est des femmes. Des femmes qui vont se regrouper ce dimanche, à moto et pour la journée de la femme. J’ai envie d’y aller même si je n’ai pas de Harley mais qu’un petit scooter pour m’accompagner. Alors c’est décidé, ce dimanche 10 mars, Flore et moi serons sur place avec mon 50 centimètres cube, un bolide.

Au milieu de Toutes en moto. Ici « un homme sur deux est une femme »

A côté du Château de Vincennes se dessine une véritable armée de motards, ça sent le cuir, le pot d’échappement, on entend de loin le vrombissement des moteurs et le rythme endiablé de chansons rock. Bien loin de notre environnement habituel, Flore et moi prenons la caméra comme bouclier et nous dirigeons vers cette terre encore inconnue.
Nous y sommes, eux (et surtout elles) sur leurs beaux destriers et nous sur notre petit mais fidèle canasson.
Finalement, une fois entrées dans cet enclos à moto, on oublie vite qu’on ne fait pas partie de ce monde.
Ici, on est loin des stéréotypes des motardes masculines enfourchant leur moto comme on enfourche une bête féroce. Non, les femmes sont belles, accueillantes, souriantes.
On est bien, on se dit bonjour, on rigole, on parle moto, on claque la bise et on se présente les unes aux autres.
Sans difficultés je rencontre Annie Yahi (fondatrice de Toutes en moto) qui me voyant avec mon micro, me tape sur l’épaule et, le plus naturellement du monde, se présente. 

Sur ma moto je ne suis ni femme, ni mère, ni fille. Je suis moi!

C’est ce que me dit Annie Yahi quand je la taquine sur l’image des motardes. Elle nous parle d’un univers que ni Flore ni moi ne connaissons. On le découvre à travers ses mots et ce qu’on voit et nous sommes vite happées par la bonne ambiance de l’endroit.
« amour », « amitié », « belles » et « famille » ceci n’est pas le champ lexical de la bonne ménagère. Non. C’est celui qu’Annie à choisit pour définir la société des motardes.
Le regard fier, elle me présente sa bécane, (enfin, si je puis dire, c’est quand même une Harley) et en profite pour m’expliquer que c’est un symbole fort, les femmes ont investi sans complexe un monde présumé masculin, et en ce dimanche défileront fièrement pour les droits des femmes.

Le féminisme n’est pas un gros mot !

Encore une phrase forte que m’a lancé Annie. Elle est douée pour ça. C’est vrai qu’avec elle on découvre une nouvelle définition de ce terme. Ici pas question de scander des messages violents contre nos amis les hommes. Ils sont même nombreux à être de la partie, certains n’hésitant pas à se travestir pour l’occasion.
Elle nous rappelle gentiment que si toutes ces générations de féministes n’avaient pas existé nous ne serions sans doute pas là à la titiller avec notre micro et notre caméra. Elle nous parle d’un féminisme moins radical, mais il y aura quand même un ordre de départ pour le petit périple à deux roues ; les femmes d’abord, c’est notre journée quand même !

Avec Toutes en moto, on conduit notre vie

Voilà ce que, avec ses yeux rieurs et pétillants, m’a dit Pauline. On ne cesse de nous parler de liberté sur un fond musical Rock, ça nous fait rêver voyage sur moto le menton haut, fières d’être femmes. Ça tombe bien, le périple va commencer et Flore et moi sommes plus que jamais prêtes. D’accord, on déchante un peu quand la réalité nous rappelle à l’ordre, ce n’est pas une grosse moto qui nous attend mais bien mon petit scooter.
En route on rit du décalage mais on remarque aussi que oui, ces femmes à moto sont belles, oui, on se sent libres là-dessus et que oui comme toutes les femmes de Toutes en moto, nous sommes fières d’être femmes.
Ce mouvement existe depuis 2010, il s’est propagé à travers la France (à Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Nantes, Lille, Strasbourg, Le Mans, Montpellier, Perpignan, Clermont-Ferrand, Nice, Caen) mais aussi à travers le monde (à Genève et Marrakech). Les femmes ne cessent de se mobiliser pour atteindre un jour une réelle égalité, rappelons qu’à travers le monde nous avons encore un long chemin à faire avant de l’atteindre.
« Toutes en moto » grandit d’année en année, et franchement on souhaite que ça dure au moins pour l’ambiance !

Alice Pfälter
Image : Flore Viénot
Montage : Alice Pfälter avec Larry Waxman

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Les commentaires (2)

  1. Elles ont eu raison de choisir les ballons roses… C’est pas du tout ridicule ni cliché…

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