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Un Mercredi pour Mumia

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S’il est sorti du couloir de la mort en 2013, cela fait maintenant une trentaine d’années que Mumia Abu-Jamal est incarcéré en Pennsylvanie. Considéré comme le meurtrier d’un policier par la Justice américaine, il est aujourd’hui devenu le symbole d’une injustice pour la trentaine de militants présents chaque premier mercredi du mois place de la Concorde à Paris.

L’histoire de Mumia

Wesley Cook naît à Philadelphie le 24 avril 1954. Il choisit le prénom swahili de Mumia suite à un cours sur la culture africaine. Sa vocation de militant née en 1968 lorsqu’il subit des violences policières à 14 ans dans le cadre d’une manifestation contre le candidat pro-ségrégationniste George Wallace. À peine âgé de 15 ans, il est chargé de l’information de la section du Black Panther Party de Philadelphie. C’est à la radio qu’il commencera sa carrière. Oscillant entre un discours de journaliste traditionnel et ses préoccupations sociales, il se fera élire président de l’association des journalistes noirs de Philadelphie.

En 1980, neuf membres du groupe MOVE sont condamnés suite à la mort d’un officier de police au cours d’une intervention dans le local de l’organisation. Son admiration pour l’association écologiste noire MOVE le conduit à prendre partie dans la couverture de l’évènement pour la station de radio « WHYY ». Son engagement militant pose alors problème et Mumia se fait licencier en 1981.

Devenu chauffeur de taxi le 9 décembre 1981, il est impliqué dans une fusillade où le policier David Faulkner est retrouvé mort à coté de Mumia blessé à la poitrine, son pistolet au sol. Mumia aurait accouru sur les lieux suite à une altercation entre le policier et son petit frère. Il est alors accusé du meurtre et condamné en 1982 à la peine capitale. Une mobilisation internationale a lieu. Le procès qui suit suscite de nombreuses réactions et élève Mumia Abu-Jamal au rend de symbole de la lutte contre le racisme et la peine de mort.

Sauvé du couloir de la mort, de nouveaux combats voient le jour

En 2001 sa condamnation à la peine capitale est annulée sur la base d’irrégularités dans les dossiers d’accusation. Les différents partis font alors appel. Il faudra attendre le 27 mars 2008 pour que la Cour d’appel fédérale annule définitivement sa condamnation à la peine de mort… 29 ans après le début de son incarcération.

Pour les militants, cette décision de justice n’est qu’une première étape et la bataille n’est pas finie. Mumia Abu-Jamal a 61 ans et reste un homme destiné à passer sa vie derrière les barreaux. La maladie (diabète, eczéma…), ainsi que les conditions de sa détention sont maintenant les nouvelles thématiques soulevées par le collectif « Libérons Mumia ! ». Créée en 1995 cette organisation de soutien à Mumia Abu-Jamal continue de se réunir tous les premiers mercredi du mois, place de la Concorde à Paris pour faire pression et continuer à faire vivre le symbole que représente Mumia à leurs yeux.

Journaliste : Hélène Corbie
Images : Michael Klein

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