Une Motion de Censure pour Rien?
Publié le | par Julie Chenini
Mais à quoi bon une motion de censure? Pour servir Copé? Vous n’y pensez-pas! Julie Chenini et Vincent Massot sont partis à la rencontre des députés pour comprendre le sens de cet exercice démocratique sans surprise possible.
Mercredi 20 mars 2013, l’UMP a soumis au vote une motion de censure contre le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, fustigeant sa politique économique.
Pour être effective, cette motion devait recueillir la majorité absolue des 577 députés, soit 289… Elle n’a reçu que 228 voix et a donc été rejetée.
Sans surprise, les députés de la majorité ont voté contre. Même si le FN et l’UDI de Jean-Louis Borloo se sont rangés derrière l’UMP, il était impossible pour l’opposition de faire passer cette motion. Alors à quoi bon ?
RASSEMBLER AUTOUR DE JEAN-FRANCOIS COPÉ
Cette motion était un moyen pour la droite de faire entendre sa voix par le biais d’un seul homme, Jean-François Copé. Après des primaires catastrophiques au sein de l’UMP, le parti veut apparaître réuni, et comme le confie Benoist Apparu, député UMP, « nous montrons aux Français grâce à cette motion que nous sommes de nouveau au service de la France et non centrés sur nos querelles politiciennes ».
PAS DE PANIQUE
La gauche quant à elle paraissait sereine et attendait avec impatience le discours du Premier Ministre. Karine Berger, député PS, saluait « un discours ferme montrant que Jean-Marc Ayrault a de la poigne et qu’il sait où il va ».
La passe d’arme entre Copé et le chef du gouvernement a pourtant été sans surprise. Chaque camp encourageant son poulain sans grande ardeur, juste ce qu’il faut.
Cette motion de censure n’a donc pas apporté grand-chose aux Français…
Julie Chenini
Image: Vincent Massot
Montage: Vincent Tardif
RAPPEL
La motion de censure est un moyen pour le parlement de montrer son désaccord avec la politique gouvernementale. Elle est employée presque à chaque quinquennat mais n’a été adoptée qu’une fois sous la Vème République, en 1962, renversant le gouvernement de Georges Pompidou.