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TOTAL CINEMA #12

Publié le | par

TOTAL FIGURANTS

Il y avait un air de printemps samedi 17 avril sur le piquet de grève des salariés de la raffinerie des Flandres à Dunkerque. L’inter syndical avait organisé une réunion avec les familles, autour d’un barbecue. Depuis quelques temps une pétition, dénommée : « vote citoyen », circule dans le dunkerquois pour appeler au maintien de l’activité de raffinage et au redémarrage de la structure. Cette pétition est un grand succès, à ce jour, quelques 6000 signatures ont ainsi été récoltées. Parallèlement Cédric Klapisch achevait le tournage Dunkerquois de son prochain long métrage intitulé : « Ma part de gâteau ». Ce film se situe dans un contexte de drame social, lié à la fermeture d’une usine occasionnant des licenciements, il a permis au réalisateur d’embaucher comme figurants des salariés en grève de Total (devenu Sifranor), jouant ainsi leur propre rôle! Quand la réalité dépasse la fiction. A suivre…

Philippe Jonneskindt

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Les commentaires (8)

  1. Aujourd’hui : verdict du jugement sur le fond :
    9000€ d’amende pour Total : une goutte d’eau !
    et refus de réouverture de Total Dunkerque.

  2. ca devient lassant 20/20! klapisch juste!
    c’est pas lui qui a fait le film : « Chacun cherche son chôme »

  3. La misère en travaillant…

    Les salaires stagnent depuis maintenant 30 ans à cause de l’augmentation de la concurrence sur un marché du travail mondialisé, les barrières douanières ayant été supprimées au nom du « libéralisme », permettant la circulation des capitaux et des marchandises. Mais durant ces 10 dernières années, les prix ont été multipliés par 2 pour ce qui pèse le plus lourd dans le budget des ménages, à savoir le logement, l’alimentation et l’énergie. Les classes moyennes ont été massivement appauvries par l’inflation, la précarité et la stagnation des salaires. Des millions de salariés sont désormais pauvres tout en travaillant, avec des revenus insuffisants pour payer les prix devenus exorbitants des loyers, de l’alimentation ou du chauffage, obligés de recourir à l’aide des Restos du coeur ou du Secours catholique, réduits à vivre dans des taudis ou des mobil home de campings quand ils ne sont pas tout simplement à la rue…

    Dans le même temps, les salaires des élites économiques ont quant à eux suivi l’inflation réelle, avec une augmentation de 20% par an ou plus, sur des bases déjà très élevées. Pendant que le plus grand nombre s’appauvrit, les prédateurs s’enrichissent, phénomène des vases communicants.

    Voici « Pauvre malgré le job », un documentaire d’Arte sur ceux qu’on appelle maintenant « les travailleurs pauvres »…

    Les entreprises ont désormais pris le pouvoir dans le monde. Grâce à de multiples « think tanks » ou lobbies, ce sont elles qui décident les grandes lignes de la politique appliquée dans les principaux pays développés, la marge de choix laissée aux représentants élus (et donc aux citoyens) se limitant aux aménagements de détail.

    Cette politique imposée aux états consiste à favoriser au maximum les profits en interférant le moins possible dans l’économie, en réduisant au maximum les impôts et les charges pour les entreprises, en privatisant tous les services publics qui peuvent être une source de profits pour le secteur privé, en transférant le maximum de richesse de l’état et des citoyens vers les entreprises, et en faisant baisser le « coût du travail » (notamment en supprimant les barrières douanières qui faisaient obstacle à la circulation des marchandises et des capitaux entre les pays, rendant possible la mondialisation et les délocalisations massives qui permettent d’augmenter la « concurrence » entre les salariés).

    Les multinationales sont désormais en position de décider de presque chaque aspect de notre vie, contrôlant les secteurs-clé de l’énergie, l’alimentation, les transports, le logement, la santé, les retraites, l’information, la culture, et bientôt l’éducation, la police, les prisons…

    Il est donc urgent de se demander à quelle sorte d’organisation nous avons confié un tel pouvoir… Qu’est-ce qu’une entreprise ? Quelles sont ses tendances lourdes ? Selon quels principes se comporte-t-elle ? Et comment qualifierait-on ce comportement si il s’agissait d’une personne ?

    Une multinationale n’a aucune conscience morale, aucun scrupule. Elle n’éprouve aucune émotion, elle est incapable d’empathie ou de compassion, insensible au malheur d’autrui. Elle est purement égoiste, ne cherchant qu’à maximiser son profit immédiat, n’hésitant pas pour cela à détruire le bien commun. Elle n’a aucun sens civique, aucun sens de la solidarité. Elle n’est liée à aucune terre, aucune patrie, aucun peuple.

    C’est ce que démontre « The Corporation », un documentaire essentiel, primé dans cinq festivals… On y découvre comment sont apparues les entreprises, comment elles ont acquis le statut juridique de « personne morale » (et les droits qui en découlent), comment les multinationales sont devenues des machines à « externaliser les coûts », c’est à dire à faire payer par la collectivité le coût réel de leur activité, et pourquoi le comportement des entreprises correspond à la totalité des critères établis par les psychiatres pour définir un « psychopathe ».

    Nicolas Sarkozy a déclaré à plusieurs reprises que « le travail libère l’homme » ou que « le travail est une valeur de libération ». Par ces propos, il prouve une fois de plus son inculture et son ignorance de l’Histoire. Le mot « travail » vient du latin « tripalium » qui désignait un instrument de torture. Et « le travail libère l’homme » (en allemand « Arbeit macht Frei ») était le slogan que les nazis avaient cyniquement placé à l’entrée de leurs camps de concentration. Sarkozy semble ignorer également ce qu’est réellement le travail pour l’écrasante majorité des gens, ces cohortes de salariés exploités dont le travail les use chaque jour un peu plus, physiquement ou psychologiquement, ceux dont le travail ne consiste pas à faire du tourisme et à se prélasser dans les palaces dorés de la république, à distribuer des ordres à ses serviteurs ou à pérorer à la télé.

    Nicolas Sarkozy semble tout ignorer de ce qu’est devenu le travail aujourd’hui dans la plupart des entreprises. Leur avidité sans limite les pousse à tirer toujours plus de « jus » de leurs salariés. Les citrons sont désormais pressés jusqu’à l’écorce, jusqu’à ce qu’il ne reste plus une parcelle de substance à exploiter.

    Le principe du taylorisme est de réduire l’homme à une machine. D’abord appliqué dans les usines, le taylorisme s’est étendu aux emplois du tertiaire. Dans les bureaux, le travail est parcellisé, réduit à des procédures pré-établies que les salariés ne font qu’appliquer mécaniquement comme le feraient des ordinateurs, préparant le terrain pour que ceux-ci finissent par remplacer presque totalement les salariés.

    Par ailleurs, les nouvelles méthodes de management venues des Etats-Unis dans les années 1980 et désormais appliquées dans la plupart des grandes entreprises organisent l’exploitation à outrance du salarié. Celui-ci est placé sous une pression permanente, en le soumettant à des « objectifs » impossibles à atteindre, en mesurant en temps réel ses « performances ». Le salarié vit ainsi dans une peur permanente de faire partie du prochain « plan social ». La qualité du travail n’est pas reconnue et elle n’est souvent récompensée que par un coup de pied au derrière lorsque l’entreprise choisit de délocaliser, à la recherche d’esclaves toujours moins coûteux.

    On encourage également l’agressivité, le langage des entreprises étant similaire à celui des militaires. Le salarié doit être un soldat, engagé dans une guerre contre la « concurrence » mais aussi contre ses collègues et contre lui-même.

    De plus, avec la vogue du travail en « open space », tout le monde peut surveiller tout le monde, sans intimité ni moments de répits, d’autant plus que l’on crée une urgence permanente, même là où elle n’est pas nécessaire, ce qui empêche toute réflexion et tout travail de fond mais qui contribue maintenir les citrons sous pression.

    Le travail est désormais complètement déshumanisé, et l’individu réduit à sa seule dimension économique.

    Il en résulte la destruction psychologique des salariés et le suicide des plus fragiles.

    Mais dans le monde de l’entreprise, il n’y a pas de place pour les sentiments humains, pour la compassion ou pour l’empathie, ce qui induit une insensibilisation à la souffrance de l’autre, transformant les salariés en « agents » de Milgram.

    Quant à ceux que leur entreprise a rendu dépressifs ou malades, les médecins prescrivent des antidépresseurs, des somnifères et autres médicaments chimiques qui finiront de les transformer en zombies.

    Voir une série de documentaires sur les conditions de travail dans les entreprises aujourd’hui, en commençant par « J’ai très mal au travail », avec les interviews notamment du politicologue Paul Ariès et du psychologue Christophe Dejours, auteur de « Souffrance en France »…