DES BOURDES, GAFFES ET AUTRES BOULETTES EN POLITIQUE

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La nouvelle « Bécassine » de la vie politique française, Ségolène Royal, sur qui l’on saute dessus dès qu’elle prononce un mot de travers, que l’on appelle irrésistiblement une « gaffe », une « bourde », une « boulette » (à cause du soutien de Diam’s ?) doit en vouloir énormément aux média. Nicolas Sarkozy a fait un lapsus lors de sa visite à Londres, lapsus qui a à peine été relevé par la presse : s’adressant à Tony Blair, le félicitant des chiffres du chômage, il affirme ainsi : « les socialistes européens devraient être fiers de ce qu’a fait l’un des nôtres… » avant de rectifier : « l’un des leurs ». Aucune suite à l’affaire…
De l’autre côté, une plaisanterie sur les Français et la Corse, assez drôle, de la part de la candidate du Parti Socialiste : elle aurait pu passer comme une lettre livrée par le facteur de Neuilly, sans que personne ne la relève ou du moins ne s’en offusque ; la classe politique française saute comme un cabri : « On ne plaisante pas avec l’unité du pays, Madame ! C’est encore le signe de votre incompétence ! »
Un troisième larron se manifeste alors, totalement inattendu, avançant le 1er avril au 1er février : le Président de la République affirme dans un entretien au New York Times, à l’International Herald Tribune, et au Nouvel Observateur que le fait que l’Iran possède la bombe atomique en un ou plusieurs exemplaires ne poserait pas de problème car deux cent mètres après le lancement des missiles Téhéran serait rasée. Le lendemain il se rétracte sur un certain nombre de ses propos affirmant que la destruction de la ville évoquée n’était qu’un « raccourci schématique, extrêmement schématique. Plus encore, c’est une formule que je retire ». Il aurait cru que cela était du off. Mme Royal aurait tenu de tels propos, nous n’osons pas imaginer l’agitation qui se serait emparée de la droite, le déchaînement des blogs sarkozystes, des élus de l’UMP. Plus que trois mois, et si vous êtes élue, personne ne critiquera vos gaffes et autres lapsus…tenez bon Marie-Ségolène !

N.C

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Les commentaires (12)

  1. On ne peux pas comparer la « bravitude » aux bourdes de Sarkozy et de Chirac. L’un en dit trop, Jacques Chirac, l’autre fait un lapsus bien à propos il me semble, « l’un des nôtres ».

    Chez Royal c’est la non-connaissance des sujets. Chez les autres c’est le contraire !

  2. De plus, Ségolène ne prétend pas être une extraterrestre infaillible. Elle est simple, elle même, avec ses qualités et ses défauts, sans calculs et attitudes empruntées;
    Les soit disant bourdes récentes en font une candidate vraie, subissant les coups, et par là même prouvant qu’elle est vraiment de notre coté du pouvoir, à le subir avec douleur, et à vouloir une autre politique.

  3. La bravitude n’a rien à voir avec la non-connaissance, c’est plutôt comme la « chrétiennnneté » du discours de Sarko pronnoncé à la porte de Versailles….

  4. Malheuresement le peuple s’intéresse plus aux « bourdes » qu’aux manipulations mensongères des chiffres du chômage ou de la délinquance…. C’est l’esprit politique-spectacle. Affligeant… et profondément irresponsable.

  5. tout à fait d’accord avec vous , le procès constant fait à Mme ROYAL relève de l’acharnement !
    il exprime surtout le blocage de la société française !
    l’accession d’ une femme à la présidence de la République ( surtout de la Vème République ) relève d’ une quasi imposture pour les médias et la classe politique ( journalistes et responsables ) .

  6. Je crois aussi cher Arnold que les médias aiment beaucoup modeler et détruire l’image publique des personnalités si cela leur permet de créer des polémiques lucratives…
    Ségolène est en train de se faire piéger et de goûter aux travers de ce qu’elle n’a pourtant pas provoqués. Son erreur a été de « people-iser » son discours politique… dommage.

  7. Je suis d’accord avec Mocleba: Ségolène Royal s’est fait piéger à son propre jeu. Il est regrettable que le niveau de la campagne ait été placé aussi bas, tant par les médias que par les candidats. Au final, ça profite à Nicolas Sarkozy et àFrançois Bayrou, qui ne s’est pas laissé prendre.

  8. Ou l’on voit toute la puissance du politicaly correct, non ? A un président qui ose parler sans langue de bois, donner son avis tranché, on dit qu’il n’en a pas le droit. Qui se cache derrière ce « on » ? Qui rapporte les propos des candidats, qui insiste pendant des jours et des semaines ? Qui se gausse ?

  9. Personne ne pousse Mme Ségolène Royal à faire ses déclarations. S’il lui arrivait de réfléchir avant de parler, surtout quand il s’agit de questions qu’elle ne connait, elle s’éviterait bien des mésaventures.

  10. Si tout le monde se taisait lorsqu’il est en présence d’un sujet qui ne relève pas de sa spécialité, la France serait muette, les bistrots et les commerces seraient tristes et nous ne serions pas là en train de laisser des commentaires. Nous aurions tort de laisser uniquement la parole aux spécialistes et experts autoproclamés qui veulent nous guider sur le droit chemin de la pensée véritable. Vive les hérétiques! (particulièrement les quelques économistes non néo-libéraux)

  11. Toutes ces « bourdes, gaffes et autres boulettes en politique » relevées et amplifiées par les grandes puissances médiatiques, qui en font leur « une », sont là d’une part pour « faire de l’audience », et d’autre part pour combler le manque de débat sur le fond entre leurs deux favoris qu’ils nous présentent, arbitrairement mais bien imprudemment, comme les candidats sélectionnés pour le second tour.
    Comme il y a 25 ans que ces deux là s’échangent les manettes du pouvoir, on connait le programme à l’avance, les idées « nouvelles » ne sont que du réchauffé, bref rien de bien sensationnel à se mettre sous la dent. Ça ronronne…
    Le vrai débat de fond commencera et s’animera enfin lorsque François BAYROU apparaitra incontournable et que lui aussi aura droit à la « petite lucarne ».

    Merci à LaTeleLibre pour cet espace de liberté

  12. Il est vrai que quelque parole que dit et dira Ségolène sera montée en épingle par les machos du petit monde politique, paniqués à l’idée qu’une femme les déloge de leur pouvoir et de leurs sièges bien confortables. Toutes les femmes qui ont osé mettre un pied dans ce milieu et qui n’ont pas accepté de jouer les potiches se sont faites destabilisées et démolir par les gardiens du temple. C’est la même réaction de défense et de rejet que celle qui fut développée à l’encontre de B. Tapie, l’homme de la « société civile » qui a osé vouloir entrer dans le sérail. Une mafia ? Même genre…