DU CÔTE DES PETITS CANDIDATS

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Cette brève a une histoire. Et si ça vous dit, je vais vous la raconter en prélude d’une étude du programme de Rachid Nekkaz, « petit » candidat.

Je partais à la base sur une brève sympathique et légère à propos d’un inconnu candidat, Rachid « l’atypique » Nekkaz, qui met aux enchères son QG de campagne (dans le 16e à Paris) pour financer sa campagne, après avoir vendu sa maison.

Puis j’ai fouillé son site, et je fus pris d’une crise de culpabilité : je ne connaissais rien de lui. Il a pourtant, dit-il, ses 500 signatures de maire. J’ai écrit (plusieurs fois) « mea culpa ».

Bon, alors, mea culpa.

Ensuite, j’ai cherché « nekkaz » sur LeMonde.fr, Liberation.fr, ou même Marianne2007.info ; rien, nada, ou même ouallou, pourrait-on dire ; les médias devraient-ils aussi dire « mea culpa » ?

Puis j’ai effectivement fouillé son programme. Le soucis, et j’en suis triste, c’est que son programme est court… très court… Pour info, il ne fait qu’une vingtaine de pages (entre 150 et 200 pour les « grands » partis). De même pour les autres : Yves Aubry a plein de propositions, mais aucune n’est chiffrée et elles sont très peu expliquées. Yves-Marie Adeline (pour L’Alliance Royale), 12 pages ; Robert Baud a 10 propositions, toutes pour augmenter l’aide sociale, non chiffrées ; Zakaria Ben-Mlouka, « pour l’égalité des chances », 13 pages ; Christian Chavrier, « 100% fédéraliste » 2 pages, Soheib Bencheikh (Pour un idéal laïc) a des ‘points de vue’ mais pas de programme ni de propositions.

Roland Castro, (Mouvement de l’Utopie Concrète) fait moins pâle figure avec ses 89 propositions, mais elles manquent cruellement de détails concernant leur application, et Corinne Lepage sort aussi un peu du lot, avec son programme « Construire une société désirable » et ses 160 propositions détaillées.

Certains de ces candidats ne se présentent que pour un point ou un thème particulier de la campagne : l’un royaliste, l’autre fédéraliste, l’autre pour le référendum d’initiative citoyenne… Pour eux, la présidentielle semble plus être un porte-voix supplémentaire, médiatique et politique, pour leur cause, mais pas une candidature.
D’autres se présentent « hors clivage gauche-droite », et c’est ceux-là qui devraient avoir un programme généraliste, mais qui n’en ont pas, je le constate et regrette.
D’autres enfin proviennent d’une scission avec leur parti originel. Dès lors, les différences de leurs programmes sont très minces avec leur parti d’origine ; nous traitons ces différences à la Télé Libre, effectivement.

Dans tous les cas, à l’instar de Rachid Nekkaz, leurs programmes sont courts.

Qu’en penser ? A vous de juger, comme disait l’autre.

LeMonde.fr tient ici à jour une liste de tous les candidats.

Gregory Kapustin

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Les commentaires (3)

  1. La présidentielle, c’est l’occasion désormais de se faire de la pub, et je pense que ça dénote de la baisse de valeur de cette élection, dans l’esprit de la Ve république.
    Ca montre surtout que les électeurs ne se reconnaissent plus, de près ou de loin, affilié à une grande famille politique.
    Enfin, je pense que c’est un nouvl exemple de la montée de l’individualisme de notre société, la volonté d’exister en paraissant. Et j’ajouterais que l’absence de candidature unitaire de la guche anti-libérale est du même acabit : moi Autain, moi Salesse, moi Bové, moi Buffet… Quelle tristesse !

  2. Je pense que pour être candidat à la présidence de la République il est nécessaire d’avoir un sacré égo. Pour moi la politique n’est pas un métier, l’action individuelle doit répondre à un besoin collectif. Quand on n’est pas connu, que l’on est sans relations sociales pourquoi et comment arrive-t-on à vouloir être candidat? Je pense qu’il faut avoir envie de perdre de l’argent pour avoir le sentiment pendant quelques jours d’être une personalité connue et reconnue.
    Les petits candidats n’ont pas de programmes, hé oui, mais Ségolène non plus. Alors 2 pages ou 250 pages quelle différence? Il y a le même vide sidéral, la même absence de prise en compte des demandes du peuple.
    On peut conserver le coq gaulois comme emblème. Il chante les pieds dans la merde.