QUAND LA JEUNE RACHIDA DATI ÉCRIVAIT A JEUNE AFRIQUE

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TROUVÉ SUR LE BLOG DE FRANCOIS SOUDAN, JOURNALISTE AU JOURNAL « JEUNE AFRIQUE »

Par François Soudan, lundi 19 novembre 2007

En fouillant, l’autre jour, dans les archives de Jeune Afrique, mon collègue Samir Gharbi est tombé sur de vraies pépites.

Une douzaine de lettres qu’une jeune lectrice nommée… Rachida Dati – oui, l’actuelle ministre française de la Justice ! – nous a écrites, il y a plus de vingt ans, et que nous avions alors publiées dans notre rubrique « BP 250 ».

En voici une. Elle date de 1982, Rachida avait alors 17 ans et elle était lycéenne à Chalon-sur-Saône.

« C’est avec un grand plaisir que j’écris à J.A. car il est devenu une source d’exposés en classe et c’est pour cela que je vous serais bien obligée de publier ma lettre.

Si je parle ainsi, c’est en connaissance de cause, en étrangère malgré ma naissance et toute ma vie passée en France.

Dans J.A. n° 1144, un article a particulièrement attiré mon attention, celui des travailleurs « clandestins ». Le problème s’accentue sous toutes ses formes. Avec ces régularisations des « sans-papiers », avec ceux qui font la grève de la faim pour être enfin assimilés à leurs compatriotes étrangers en règle.

Le résultat est hausse de tension, racisme et même xénophobie envers ces étrangers dont la plupart ne le méritent pas, quelle que soit leur situation. Ces réactions sont fortement ressenties à tous les niveaux et particulièrement dans les endroits publics (écoles, bureaux).

Est-ce la faute de ces étrangers, qui sont venus pendant la prospérité et qui, dorénavant, sont remis en cause quotidiennement ? Alors, je tiens à dire aux Français qui disent aux étrangers : « Si tu n’es pas content, retourne dans ton pays où on crève de faim » qu’ils sont ridicules.

Ils ne s’imaginent pas la crise qui pourrait atteindre « leur » pays avec le départ de « ces bougnoules ». Quant au slogan des employeurs, c’est : « Tais-toi ou pars ! »

Excusez-moi pour l’écriture, mais je vous ai écrit en étude. »

Vingt-cinq ans plus tard, cette lettre n’a pas pris une ride – ou si peu. Elle pourrait même être écrite aujourd’hui par une autre jeune fille en colère et qui protesterait contre les tests ADN et les quotas d’expulsions mis en œuvre par… l’actuel gouvernement français.

MODIF DU MÊME JOUR A 17H58:

François Soudan a « zappé » cette lettre de son blog. Censure, auto-censure? Le journaliste tente de s’expliquer…

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Les commentaires (15)

  1. Donc si on pousse un peu plus loin le raisonnement de ce « journaliste »:
    si vous possédez des vieux numéros de Jeune Afrique d’il y a 20 ans, brulez les!

    A ce stade c’est pas de l’auto-censure, c’est de l’auto-combustion .
    Auto-cramé le gars !

  2. Pourquoi pas ?!!, demander à rachida s’ il y a quelque chose à rajouter aujourd’hui ? !!!! .

    Je ne prends part, à la catégorie de français disant, la france, tu l’aimes ou tu la quittes . Nous oublions le passage de la crise économique .

    Je réfléchie !!!!, je ne trouve rien à ajouter, que s’ est il passait hier !!!! …….. rien !!!!!! ………. .

  3. Mme Dati a cherché par tous les moyens possibles à se faire remarquer, à faire une place, à trouver sa place. Peu lui importe sa condition passée, ce qui compte c’est la condition qu’elle s’est construite. La reconnaissance, le pouvoir, ne sommes nous pas tous un peu comme elle. Mme Dati sert d’alibi, elle est la preuve que portée au plus au somme de l’Etat sans être passé par l’ENA, c’est possible, mais ce n’est possible que pour elle, elle est très jolie, et à mon avis sans aucun scrupules ni aucune retenue.

  4. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis (air connu).
    Moi-même j’ai toujours voté à gauche jusqu’à cette élection ou j’ai voté Sarko, écoeuré par la duplicité du PS.
    Et figurez vous que je m’en félicite chaque jour!!

    I love Sarko.

  5. C’est vrai, ce qui serait interessant, ce n’est pas que nous commentions cette lettre d’une jeune Rachida de 17 ans..
    C’est de lui demander, à elle, de la commenter et de nous faire part du chemin parcouru…
    que pense-telle aujourd’hui du sort des sans papiers qu’on renvoie chez eux crever de faim ou se faire condamner à mort..p as tous ? mais encore pas mal….!!!
    J’entends déjà : « le contexte a changé »… »c’est degueulasse de ressortir cette lettre sans mon autorisation… »
    ou quelque chose de ce genre…
    A suivre…

  6. Inutile de tomber à bras raccourcis sur rachida . Qui n’a pas été dans sa propre jeunesse prompt à s’insurger contre l’autorité et l’injustice, avec fougue et talent. Mais beaucoup de nos hommes et femmes qui comptent dans ce pays sont dans un cas semblable . Que dire des cheminements tortueux, des déglutitions de chapeaux et de couleuvres de la part
    des kouchner, july, et autres post-soixante-huitarts…….

  7. Je suis étonné que personne n’ait encore relevé ce passage:
    « Le résultat est hausse de tension, racisme et même xénophobie envers ces étrangers dont la plupart ne le méritent pas, quelle que soit leur situation.  »

    « dont la PLUPART ne le méritent pas », donc certains méritent racisme et xénophobie.
    Cela fait froid dans le dos pour la suite.

  8. Bonjour,j’ai 15 ans,et je lis aussi jeune afrique depuis tres jeune deja .
    Rachida Dati a tres bien écrit sa lettre !
    Je trouve qu’aujourd’hui les choses n’ont toujours pas changés ,et sinon pour son parcours je le trouve exemplaire et je voudrais en faire autant plus tard ..
    Sinon remarque tu jeune afrique je ne sais pas vous mais moi j’ai remarqué que ces derniers moi la qualité des articles a baissé ..
    En tout cas les articles sont moins interessants , les journalistes se contentent de réecrire l’actualité internationale comme un journal quelconque,le même avis est le même partout ..
    C’est dommage en tout cas!