LA PRÉSENTATION DU LOGO DU NOUVEAU « PÔLE EMPLOI » POSE DES QUESTIONS SUR SON COÛT ET SON UTILITÉ

Nicolas Sarkozy a présenté hier le logo du nouveau Pôle Emploi, fruit de la fusion de l’ANPE et des ASSEDIC. L’occasion de revenir sur les dérives de la communication.

« La loi du 13 février 2008 relative à la réforme de l’organisation du service public de l’emploi crée un nouvel organisme chargé d’assurer l’accueil, l’inscription, l’indemnisation et l’accompagnement des chômeurs. »
C’est ce qu’indiquait le premier ministre François Fillon sur son site le 21 mars dernier pour annoncer la fusion de l’ANPE et des ASSEDIC.

Et c’est le 16 octobre suivant, lors d’une conférence de presse de Christine Lagarde, Ministre de l’économie, de l’Industrie et de l’Emploi, et Laurent Wauquiez, Secrétaire d’État chargé de l’emploi, qu’a été dévoilé le nom du nouvel organisme : « PÔLE EMPLOI ». L’agence NOMEN qui a déjà signé l’identité gaphique de VELIB, et des dérivés d’AIR FRANCE, EDF et GDF, est l’auteur de cette trouvaille qui n’en est pas une puisqu’on utilise déjà ce nom dans la plupart des administrations de l’emploi dans les collectivités territoriales (Vienne, Sevran, Poissy). Le logo, quant à lui, qui avait essuyé des contestations lors du conseil d’administration, a été présenté deux semaines plus tard.

L’identité graphique de ce nouvel opérateur a été chiffré à 135.000€ par Laurent Wauquiez, 500.000€ selon « Le Canard Enchaîné ». Auxquels doivent s’ajouter tous les frais matériels (changement des papiers à en-tête, remplacement des enseignes, nouveaux tampons…) estimés à 12.000€ par agence.

 

On peut s’interroger, quand on sait qu’en 2003, une opération similaire, avait déjà été menée avec l’ANPE. À l’époque, c’était à Euro RSCG, le pôle communication de Vincent Bolloré, qu’avait été confié le lifting de l’agence nationale pour l’emploi. Et les 2.400.000€ qu’avaient alors coûté le nouveau logo qui n’a duré que 4 ans, malgré la somme de travail évoquée –plusieurs mois de consultation interne, analyse des 5 000 réponses sur Alice, l’intranet de l’anpe, et tests auprès des trois cibles de l’agence : les chefs d’entreprise, les demandeurs d’emploi et les partenaires institutionnels- sont tout bonnement aberrants, sachant que la proposition d’Euro RSCG n’est qu’une copie coloriée du logo d’une firme d’éclairage milanaise, Reggiani.

Elliot Lepers