GUADELOUPE ALLER-RETOUR

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UNE EXPÉRIENCE DE TERRAIN

Matthieu Martin, cameraman de la première heure à LaTéléLibre, avait décidé de partir, seul, pour raconter les évènements de Guadeloupe. Nous avions fait appel à vous pour lui filer un coup de main.

Arrivé sur place la veille de la mort du syndicaliste, il va prendre en pleine figure une situation de crise qu’il n’imaginait pas. Seul, lâché par sa meilleure amie (sa caméra va tomber en panne), agressé par des manifestants, il va décider de quitter l’île précipitamment.

Voici le récit de son aventure, un témoignage personnel passionnant sur un morceau de France en ébullition. C’est aussi l’expérience douloureuse d’un bon cameraman, qui a sans doute pêché par excès d’enthousiasme, mais il en a tiré une leçon sur la difficulté de réaliser seul, un reportage dans un moment aussi chaud.

T’inquiète, Matthieu, tu vas repartir bientôt!


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Matthieu Martin lors d’un tournage du « Point Rouge ».
Photo Nathalie Leruch

Je suis cameraman car j’aime voir la réalité autour de moi.

Les gens me passionnent et de les côtoyer m’enrichit. Quand j’ai vu la crise s’installer en Guadeloupe, je me suis dit que j’allais enfin pouvoir raconter, à ma façon, ce qu’il se passait vraiment. Où les médias font du news, du sensationnel, j’irai chercher ce que les Guadeloupéens ont vraiment dans le cœur, dans les tripes.
Pour être vraiment aux côtés de la population, j’irai chez l’habitant. Au moins, chaque soir, nous aurons le temps de discuter du  quotidien.
Quelques heures plus tard, me voilà avec un billet Aller/Retour pour la Guadeloupe. Ce billet, je l’ai eu grâce aux points Air France que j’avais accumulés. Je le gardais précieusement pour le jour où je voudrai partir loin, raconter une histoire.
C’est une première pour moi, je vais y aller seul mais avant mon départ, je prends  conseils pour être sûr de ne pas me rater. L’avis de chacun me sera bien utile une fois sur place.

Pendant ce temps, en Guadeloupe, les négociations stagnent. Elie Domota, secrétaire général de la CGTG et leader du mouvement LKP demande à ses camarades d’intensifier le mouvement.
A Orly, plusieurs équipes de télévision et de radio se retrouvent dans le même hall d’embarquement. Apparemment, ça commence à intéresser l’Hexagone ! Les médias ne veulent pas faire deux fois la même erreur en minimisant la situation. Le mouvement social s’est déjà propagé dans plusieurs dom. Les chaînes dispersent leurs équipes pour être prêtes à rapporter les images.

Après huit heures de vol et deux heures de retard, une vague de chaleur me saisit. Bienvenue dans les Caraïbes. Après le passage douanier (je ne savais pas qu’il fallait présenter son passeport quand on change de département !), je récupère mon sac et je pars pour faire du stop. Un taxi s’arrête, et me conseille de venir avec lui. Des barrages se mettraient en place autour de l’aéroport, la sécurité civile va fermer la zone. Je grimpe dans sa voiture et nous filons vers le palais de la Mutualité, là où les grévistes se donnent rendez-vous tous les matins. Devant les bureaux de la CGTG, la sécurité d’Elie Domota me refuse l’accès. Une équipe de TF1 est là pour obtenir un entretien avec le leader syndical. Je décide d’attendre à l’entrée pour me présenter.
Je discute avec des femmes assises sur des palettes entreposées à l’extérieur. Elles rient de me voir chargé comme une mule ! Autour de moi, tout est bien organisé, des stands pour se restaurer, des étals de fruits, un chapiteau où sont affichés, comme des trophées, les coupures de presse relatant les actions du  mouvement. On trouve des mamas qui préparent à manger matin et soir, une ou deux infirmières sont là et d’autres bénévoles pour nettoyer la place. La vie du quartier est rythmée par la grève et les manifestations.

La nuit commence à tomber. Elie Domota, entouré de sa sécurité  personnelle, arrive et donne une interview rapide à l’équipe de télévision. Je me présente enfin et lui explique que je souhaiterais faire un reportage sur leur mouvement. J’ajoute que pour être sûr de ne pas manquer une miette, je suis disposé à dormir dans les locaux.
Il me regarde droit les yeux, me sourit et refuse.
Par contre, il connaît un homme, Christian, qui m’hébergera. Sans trop de choix, j’accepte. Quand il rentre dans la pièce, je sens que lui non plus n’a pas eu trop le choix.  A peine un bonjour et il m’invite à le suivre.

Arrivé chez lui, nous faisons de la place dans une pièce qui doit lui servir de débarras et nous mettons un matelas au sol. Je le remercie et, pour essayer de désamorcer cette tension pesante, j’entame la conversation. Mais il n’est pas très bavard. J’apprends qu’à cause d’une jambe qui le fait souffrir, il ne peut plus travailler mais continue à croire que tout doit changer.
Il est à peine 20 h et j’ai la fringale. Mon hôte somnole. Je décide de sortir me trouver un sandwich aux abords de la place. Les rues sont désertes, je comprends vite que je ne suis pas à ma place mais trop tard, je me fais interpeller, insulter. Je fais demi tour. En quelques secondes, des voitures brûlent, des barricades se mettent en place. On entend des explosions et des balles… Je fonce à l’appartement et m’enferme.  Je n’arrive pas à récupérer mon souffle.
La nuit est longue.

Une nuit, un mort

Le lendemain, je discute avec C. Il aimerait que le mouvement se radicalise davantage. On n’a pas trop le même avis sur ce sujet. Pour moi, ces jeunes vont faire une mauvaise publicité au LKP qui était et doit rester un mouvement pacifique.
Pour repartir de l’avant, je décide de reprendre directement la caméra et je descends filmer la vie de la place. Mais je ne filmerai pas aujourd’hui, un homme est mort hier soir. Les partisans de la grève ne veulent pas des médias. Je comprends et ne voulant pas me les mettre à dos, je décide de ranger la caméra pour ce matin. Je serai là plusieurs semaines. J’aurai donc le temps de filmer de la vie.
Je pars marcher ; j’en ai besoin. Je m’arrête faire la conversation à des gens qui font la queue pour acheter du pain, rationné (deux pains ou trois baguettes par personne présente). Ils m’expliquent que la victime était syndicaliste. En revenant d’une réunion, il s’est fait arrêter par un barrage de jeunes et a été tué par balle.
Les habitants craignent une montée de la violence et pensent souvent à mai 1967 quand les  émeutes firent 87 morts. La police n’avait pas hésité à tirer. Certains me racontent cette histoire d’ouvriers guadeloupéens qui demandaient une augmentation de salaire de 2%. Des émeutes remplacèrent des négociations qui n’avaient pas abouti. Le gouvernement français n’avait, à l’époque, pas reconnu le nombre de morts.
En février 2009, ils espèrent que l’histoire ne se répètera pas.

Continuant ma marche, je rencontre Gilbert qui rentre de la pêche. C’est vrai que la vie est chère en Guadeloupe, mais on peut s’arranger autrement.  Il touche le «  ti RMI », l’aide de l’Etat plus les petits à côté… Pour lui c’est la pêche. Tous les jours, il y va et vend son poisson à l’arrière de son bateau. Il ne gagne pas énormément mais s’en sort. Ils sont plusieurs, comme lui, à vivre de ces petites choses, en vendant sur le bords de la route ou sur des petits marchés, en faisant des service.
Je retourne vers la Mutualité où une marche silencieuse est organisée. L’atmosphère est pesante. Après une courte déclaration devant les médias, le cortège se met en marche vers la cité d’à côté, là où est décédé Jacques Bino. Il est décédé à une encablure d’où j’étais hier. Le bâtiment juste derrière. Tout au plus 200 mètres.
A la fin de la marche, je rencontre une militante du LKP qui organise la partie secours des manifestations. Tous les soirs, elle rejoint les barricades pour demander aux jeunes de rentrer. J’ai la conviction qu’ils sont dépassés par leur propre violence. On ne les écoute pas alors ils vont tout casser. Au moins, ils seront entendus.
Malheureusement, ils s’en prennent le plus souvent aux petits lolos (petites boutiques) de « leurs parents ». Ils les ont éventrés et dépouillés. Les commerçants sont écoeurés et n’ont pas envie de voir tous leurs efforts s’envoler en fumée à cause de petits cons. Ils soutiennent la grève, disent-ils, mais pas ça.
Une fois de plus, Elie Domota prend la parole et défend des manifestations pacifiques. Il est interrogé sur les actes de vandalisme mais ne les condamne pas ouvertement.
Je demande à Marie, la militante, de m’accompagner sur des barrages. Je ne veux pas précipiter les choses, et vu que j’ai encore quelques mauvais souvenirs, je lui propose d’y réfléchir.
Ce soir, je ne resterai pas longtemps dehors. Plusieurs personnes occupent la place de la Mutualité pour voir ce qu’il va se passer. Les mamas me conseillent de rentrer.

Reprise des négociations.

Tout le LKP s’est donné rendez vous pour accompagner leurs leaders à la table des négociations. « la gwadeloup sé tan nou » est chantée dans toute la ville morte. Dans les rues principales, tout est délabré, cassé. Les négociateurs attendent les différents syndicats dans un  bâtiment  gouvernemental gardé par la gendarmerie. Un par un, après avoir été appelé, les syndicalistes entrent dans « l’arène ». Les manifestants chantent de plus en plus fort pour imposer la présence de la presse. Ils ne veulent pas se faire duper une nouvelle fois. N’ayant pas de carte de presse, je reste à l’extérieur et en profite pour y rencontrer un avocat. Il me parle de la société post-coloniale à laquelle il appartient. La Guadeloupe, pour s’en sortir, devra s’affranchir de la tutelle française. « Les  grands békés, Hayot et consort, devront être chassés de leur terre. Ils détiennent encore  la moitié de l’économie antillaise. Ils imposent  leurs prix et leur loi, faut que ca cesse. Ils ne doivent pas oublier que les Guadeloupéens ont une âme de révolutionnaires. A l’abolition de l’esclavage, les békés ont dû fuir l’île pour éviter de se faire tuer sur la place publique ».
Plus tard, je rencontre François, un travailleur indépendant qui a ouvert une petite entreprise de réparation d’appareil ménager. Il n’a jamais arrêté de travailler malgré la grève générale. Avec les factures et les enfants, il ne peut pas se permettre d’interrompre son activité.  Oui, les manifestations sont importantes mais on ne peut pas obliger les gens de tout arrêter !
Au retour des négociations, je retrouve Marie avec qui je fais un bout de chemin. Elle me donne le ton. Hier soir fut encore plus chaud que le soir précédent, et elle ne prendra pas le risque de sortir. On discute des jeunes. Tous nos clichés y sont. De jeunes ados désœuvrés, en échec scolaire, ont pris le dessus sur leurs parents. Apparemment, la banlieue est moins loin de la Guadeloupe que de l’Elysée !
Ce soir là, la ville semble retrouver de son calme. On n’entend rien (si ce n’est l’hélicoptère de la gendarmerie).

1 mois de grève

Je me lève pour filmer la vie du quartier. Et là, ca me tombe dessus ! La camera ne fonctionne plus. J’ai déjà connu pareil épisode, ca va s’arranger. Je la place au soleil, tous les capots ouverts. J’attends… toujours rien !
J’appelle Paris. John Paul et Henry me conseillent d’essayer le sèche cheveux pour enlever la condensation. J’essaie. Pas d’amélioration. Je pars pour un hôtel du centre, le seul hôtel du coin ! Pour faire échapper l’humidité, je dois placer la camera dans une zone d’air conditionné. Au bout d’un moment, je commence à m’inquiéter. Aujourd’hui, j’avais calé plusieurs rendez-vous.
Je me rends à la chaine locale de l’île, Canal 10. Elle est considérée comme la télé du peuple guadeloupéen. C’est par elle qu’ils ont de vraies infos, et à qui ils dénoncent les injustices. Avec le technicien, on démonte les premiers capots de « la bête ». Il refait un coup de sèche cheveux et passe un produit sur les circuits. Rien ne répond, il ne peut pas m’aider plus que ca. Entre temps, j’appelle des contacts sur l’île, explique mon problème et leur demande de l’aide. On ne sait jamais…
Le téléphone de la chaine sonne. Des journalistes sont bloqués sur de nouveaux barrages. Le technicien doit se rendre au centre de Point à Pitre. J’en profite pour y aller avec lui, mais nous sommes aussi bloqués. Pas grave, je finirai à pied.
Arrivé au niveau du barrage, je vois les automobilistes devant moi payer un droit de passage (j’apprendrai plus tard que selon la gueule du client, ils doivent verser entre 15 et 50 euros). Ils sont deux jeunes et se font respecter. Mon tour arrive et le ton monte très vite. L’un d’eux s’en prend physiquement à moi. En me frappant à l’aide d’une crosse en bois, il essaie de me prendre ma caméra. La réplique est immédiate, je lui réponds par un grand coup de monopod ! Même chose pour son camarade : je ne lui laisse pas le temps de m’atteindre, je frappe le premier. Je suis à bout de nerfs, je craque, j’ai envie de rentrer à Paris.
Je prends congé de mon hôte, et m’en vais. Ce soir, j’irai à St François pour retrouver de la famille en vacances.
En partant, je rencontre Enzo, un blanc gâché, comme ils disent ! En pensant que la vie était plus facile au soleil, il a pris la décision de venir aux Antilles. Malheureusement, rien n’est facile et  le rhum n’arrange rien.
Aujourd’hui, il est vraiment dans une mauvaise posture. Le centre social, où il était hébergé, a fermé ses portes dès les premiers jours. Toutes ses affaires dedans, il dort à l’entrée avec quelques uns des SDF de l’île. Il m’explique qu’il avait touché son RMI mais on le lui a dérobé.

Je suis à St François, c’est un autre monde. Les gens se promènent tranquillement, les boutiques sont ouvertes, les alizés soufflent, les bateaux entrent au port. Moi, je bois un ti rhum ! Suis-je vraiment sur la même île ?

Je prends cette aventure comme une leçon ! Dans ces circonstances, il faut prendre quelques précautions. Mais j’avoue que je ne m’attendais pas à être dans une telle situation. Je pense qu’il est important de partir en équipe, au moins, le moindre souci est plus facile à gérer : on peut en parler et  penser un peu à autre chose.
Enfin, je pense qu’il ne faut pas précipiter les choses. J’avais envie de partir (et j’ai toujours envie de partir), l’envie est le moteur de tout engagement personnel mais il faut savoir prendre le temps de réfléchir, de calculer les risques.
Pour la petite histoire, St François est bien en Guadeloupe. La nuit de mon départ il y a eu un nouveau décès. Les médias ont parlé d’un jeune circulant en moto qui aurait percuté un barrage de plein fouet. Les locaux diront qu’il connaissait bien où était placé les barricades et quand il est arrivé à proximité d’une, on lui aurait tiré dessus à vue.
Pour finir, je pense que le vrai problème de la Guadeloupe est son identité. Les habitants de l’île ne s’aiment pas et ne s’en cachent pas.
Les noirs haïssent les békés qu’ils considèrent comme esclavagistes (surtout après avoir vu le documentaire « békés, les derniers maîtres de la Martinique »)
Les békés n’aiment ni les noirs qu’ils traitent d’africains, ni les métros qu’ils considèrent comme arrivistes. Ces métros sont assimilés, par certains noirs, comme de nouveaux colons. Ils prennent le travail et le pain des locaux. A l’heure où j’écris ces lignes, ma caméra est toujours en réparation, dans l’attente comme moi, d’une nouvelle aventure.
Matthieu Martin

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Les commentaires (43)

  1. Piètre leçon de dire cela :

    « Je prends cette aventure comme une leçon ! Dans ces circonstances, il faut prendre quelques précautions »

    La leçon aurait pu être :

     » Je suis allé la-bas pour moi et pas pour les guadeloupéens. J’ai eu la démarche d’un mec qui va faire un safari-photo »

    A bon entendeur…
    (Enfin bon, c’est bien pire avec les médias traditionnels tout de même)

  2. Safari-photo t’es sévère!

    Les voyages forment la jeunesse
    Nulle leçon, plutôt aventure à méditer
    Saluons l’enthousiasme!
    Denrée rare par les temps qui court.

  3. Bravo, car il faut beaucoup de courage pour afronter seul cette situation très chaude a plusieurs milliers de km de chez soi.
    Et puis la camera on s’en fou, le texte est le +interessant que je lis de’puis les évènement de la gwadeloup.Bonne continuité.Cordialement. PhIlIpPe.

  4. Belle aventure! belle expérience!
    Merci pour cette « tranche » de vécu historique, Mathieu!
    Même si ta caméra t’as trahi , tu nous as su par ton écrit nous transmettre l’atmosphère d’insécurité, de désespérance voire de chaos règnant actuellement sur ce bout de terre.
    Beau témoignage en vérité!
    Tu avais un rêve , programmé, prévu, pensé… pas assez peut-etre, mais tu l’as fait et je dis bravo!
    Maintenant tu sauras…
    Ta sincérité et ton humilité seront un atout pour ton futur métier de journaliste et pour ton prochain reportage! Garde -les précieusement!

  5. Miracle à Santa-Anna : Spike Lee censuré en France !

    A la question est ce qu’il y a eu censure, la réponse est sans équivoque. OUI !

    La censure est la limitation arbitraire ou doctrinale de la liberté d’expression de chacun. Elle passe par l’examen du détenteur d’un pouvoir sur des livres, journaux, bulletins d’informations, pièces de théâtre et films, etc. — et ce — avant d’en permettre la diffusion au public.

    Il est désolant de voir se pratiquer de tels actes aujourd’hui à l’égard d’un grand homme du cinéma comme Spike Lee.

    Dire que le film n’aurait pas généré assez de recettes est une ineptie, purement et simplement.

    Manifestement, le contexte politico-financier n’est pas favorable à la diffusion d’un tel film pour les têtes dirigeantes de notre pays.

    Ce film qui couvre une partie de la seconde guerre mondiale, mis à part le massacre commis par des SS, le 12 août 1944, dans le village toscan de Sant’Anna di Stazzema qui a effectivement eu lieu, est présentée comme une fiction très romancée, que j’ai pris plaisir à regarder et que je vous conseille.

    Nombreux sont ceux quoi donnent leur point de vue quant aux éventuelles raisons de la non-distribution du film, et abordent le problème d’un point de vue racial, s’appuyant sur le fait que le film montre pour la 1ère fois la présence de soldats Afros Américains pendant cette guerre et que cela puisse être dérangeant. Je n’aborderais pas cette aspect de la question.

    Le détail, qui n’en est pas un, qui moi me fait “tiquer” est que LE méchant du film, est un collabo Italien, dont l’acte de traitrise est directement responsable du massacre de Sant’Anna di Stazzema, seul fait réellement historique du film.

    En Italie on parle dans les journaux de « l’ Affaire St Anna ». Mais là bas tous les médias appartiennent à Monsieur Berlusconi.

    Berlusconi dont on connait l’étroitesse d’esprit :

    Ce Berlusconi dont notre président, marié à la belle Italienne Carla Bruni, copie actuellement le modèle de contrôle des médias.

    Peut être faudrait il donc regarder aussi du coté du trio Sarko-Berluso-TF1 et des intérêts de chacun quant à la distribution de ce film en France ?…

    Internet nous permet la communication de masses et l’accès direct à l’information. Aujourd’hui, nous pouvons nous informer et informer les autres de manière quasi autonome et faire preuve de notre libre arbitre même quant à ces œuvres qui sont victimes de censure.

    J’ai vu le reportage hier soir, téléchargé le film aussitôt et l’ai regardé ce matin. Je n’incite pas au téléchargement illégal, mais je crois qu’en pareille situation, ça s’impose. Je ne vois pas en quoi je nuis à la vente d’un produit si la vente de celui ci m’est pas destinée.

    Ajoutons à cela le fait que le film en question a fait une avant première à la Cinémathèque Française en présence de Spike Lee, et surtout, que son distributeur est le groupe Français, TF1 International, et bien nous avons là un bien bel exemple d’insulte de la part du distributeur à l’encontre du réalisateur et de ses fans, ce qui est tout simplement honteux.(Même si l’on peut se demander si le groupe audiovisuel n’a pas été lui même victime de pressions puisqu’il s’inscrivait dans une démarche qui visait initialement à distribuer ce film) Alors je n’ai aucun scrupule à l’avoir téléchargé.

    Spike Lee à lancé une polémique en s’attaquant à Clint Eastwood concernant ses deux fictions retraçant l’histoire de soldats pendant la seconde guerre mondiale ( Lettres d’Iwo Jima / Mémores de nos pères ) lui reprochant de ne pas avoir fait figurer de soldats afro américains dans ceux-ci.

    M. Eastowood répondit « qu’un mec comme ça devrait la fermer » et s’est justifié en disant que ses films montraient l’histoire des soldats qui hissèrent le drapeau, et que parmi ceux-ci, aucun d’eux n’étaient noir.

    Même si cela est vrai, ce n’est pas pour autant qu’aucun soldat noir ne faisait partie des bataillons qui ont combattu à Iwo Jiwa, alors pourquoi une réponse aussi hostile de la part de Clint Eastwood en réponse à une remarque loin d’être infondée ?

    Pour certains, Spike Lee est extrémiste. Moi je pense qu’il s’exprime pleinement grâce à son art, oui. Radicalement, certes. Mais cette radicalité est réponse au racisme (latent) qui subsiste aujourd’hui.

    Je ne sais plus ou j’ai lu ça mais quelqu’un a dit que l’on tuait deux fois à la guerre : une fois sur le champ de bataille, et une seconde, après la guerre, par omission de certaines choses.

    Comme le dit Stomy Bugsy, tout le monde va au cinéma, mais la plupart des gens ne lisent pas.

    A ce jour, aucun film n’avait mis en scène le 24e régiment d’infanterie ainsi que la 92ème division surnommée la division Buffalo Soldiers, qui ont tout deux combattu au Japon. C’est maintenant chose faite.

    Le cinéma peut permettre à des minorités de se réveiller, et de s’élever. C’est en cela seulement qu’il mérite d’y avoir réflexion. S’offusquer des maux de la société sans mener d’action concrète n’est que futilité et auto destruction.

    Il y a encore une longue route pour la France avant que les minorités y soient aussi bien représentées qu’elles les sont aux Etats-Unis et le seul moyen de la traverser au plus vite, c’est d’y travailler, ensemble, jusqu’à nous créer les moyens que l’on refuse de nous donner.

    Alfred de Vigny – Gémir,pleurer, prier,est également lâche – Fais énergiquement ta longue et lourde tâche –

    Messan

    http://www.blog-arts.fr/miracle-a-santa-anna-spike-lee-censure-en-france/

  6. ça me rappelle une histoire. un collègue à un ami a voulu faire un reportage dans le bronx (ils étaient alors étudiants en photojournalisme à new york), et de nuit (tant qu’à faire..). Le taxi l’a laissé à l’entrée du bronx, après avoir tenté de le dissuader. A peine entré dans le bronx, il s’est fait interpelé par des types autour d’un brasero. l’un d’eux le rejoint et lui demande ce qu’il vient faire là. il s’explique, argumente le bienfondé de sa démarche, dénoncer, montrer, etc… et là, le type lui sort un calibre, lui met sur le front, et lui: « non, toi, tu vas faire demi-tour, car sinon tu verras pas le jour se lever!! »… argumentation simple, nette et précise… le collègue de mon ami a fait demi-tour sans demander son reste (ils ne lui ont même pas piqué son matos!!).
    Comme tu vois Matthieu, ça arrive à d’autres… bravo pour la sincérité de tes propos!!
    La pochaine fois, n’oublie pas d’avoir un appui local bien choisi!!
    L’ami qui m’a raconté l’histoire plus haut, a pu faire un reportage dans les bidonvilles de san domingo, mais parce qu’il s’y est baladé en permanence avec un pasteur qui y vivait… sinon, faut pas trop être naïf…

  7. Merci Matthieu, pour ce vécu qui témoigne de l’ atmosphère confuse de l’île.

    Ce genre de situation n’est pas toujours contrôlable.
    L’exaspération de certains ( les plus jeunes, impatients) à ne pas avoir de réponses à leurs attentes, crée de la violence.

    J’aurais aimé savoir si tu as pu discuter avec des gens qui revendiquaient davantage qu’une augmentation de salaire..un changement profond du système…
    Peut-être n’as-tu pas réussi à en rencontrer et c’est là qu’il aurait fallu une prise de contact avant d’arriver sur place…

    Tu as plongé dans la bataille sans assez de recul …
    Et tu l’as pris de plein fouet , ce qui fait un compte rendu sensible, émotionnel, affectif…mais pas assez journalistique au sens où tu t’es laissé embarquer par les évènements plutôt que de les analyser…

    Pourtant, c’est bien de l’avoir fait ! dans des conditions précaires, il fallait se le coltiner !
    Alors, tu auras sans doute beaucoup appris et à nous, tu nous
    fait toucher du doigt ce qu’on aurait pu vivre, en débarquant comme toi en territoire inconnu et en plein chaos.

    J’ai traversé la Sicile en 69 dans des conditions identiques : une révolte des citoyens contre les monopoles de la mafia locale. J’étais en stop, donc sans armure, et les balles réelles sifflaient dans les rues de Palerme…
    Je ne savais pas où trouvait un refuge..tout le monde se méfait de tout le monde et les « étrangers » étaient suspects…
    Ben, s’il avait fallu, en plus, faire un reportage…!!!!!

    Allez, remets toi de tes émotions et souhaitons ensemble que tout cela aura servi à quelque chose..je ne parle pas des augmentations de salaire qui ne colmateront que très provisoirement la misère, mais de la prise de conscience et de la détermination à changer la donne, tellement injuste !

  8. 1- Grâce à la mobilisation du peuple martiniquais, nous avons obtenu satisfaction sur les points suivants :

    – Baisse des prix d’un maximum d’articles de 100 familles de produits
    – Baisse des prix des carburants
    – Augmentation de l’AL (Allocation Logement alignée sur la France)
    – Gel des loyers HLM (annulation de l’augmentation de Janvier)
    – Contrôle de la formation des prix
    – A défendre par les élus : l’Allocation d’Autonomie Spécifique pour les jeunes de 18 à 25 ans

    2- Aujourd’hui, le maintien de la mobilisation est indispensable pour faire aboutir RAPIDEMENT les points, toujours en cours de négociation :

    – Liste des articles sur lesquels portera la baisse de 20%

    – Conclusion des négociations sur les bas salaires
    – Augmentation des retraites et minimas sociaux
    – Baisse des prix de l’eau, du gaz, de l’électricité, de la téléphonie, d’internet, des matériaux de construction, des pièces détachées, des transports
    – Tarif préférentiel du transport pour les étudiants, chômeurs et handicapés
    – Annulation des agios et autres frais bancaires durant la grève
    – Embauche des compétences martiniquaises en priorité
    – Blocage des postes vacants pour les jeunes martiniquais contractuels et vacataires dans l’éducation
    – Ecole adaptée aux réalités martiniquaises

    Sources: http://collectif5fevrier.blogspot.com/

  9. Tout voyage est une leçon… Bravo Mathieu ! Tu viens d’en apprendre une, et une belle !
    Là, tout de suite après avoir lu ton récit, je me dis que l’enthousiasme seul ne suffit pas pour réaliser quelque chose. Même si les intentions de départs sont bonnes et la démarche honorable, un minimum de préparation en amont s’impose. Sinon ce qui se voulait un reportage se transforme en aventure… Ce qui n’est pas la même chose, même si par ailleurs ça donne plein d’histoires à raconter.
    Bon, d’accord, la caméra t’a lâché… Mais je pense que tu aurais pu ou du, prévoir la chose. La redondance est une règle dans ce job, et je pense que maintenant tu sauras prévoir les choses un peu mieux…
    Mais bon, on va arrêter de critiquer et te rabâcher les choses que tu as douloureusement apprises maintenant !
    Reste la démarche, qui je l’ai dit est honorable, et l’impression que tu en retire après l’avoir vécu.
    Si j’ai bien compris ton texte et su lire entre les lignes, tu reviens de la Guadeloupe avec un sentiment plutôt négatif du mouvement. Ce qui est compréhensible puisque tu t’es pris cette histoire en pleine gueule, avec j’imagine un sentiment d’injustice. Toi qui voulais raconter une histoire, dont tu avais déjà plus ou moins imaginé la trame, tu te retrouves face à l’hostilité de ton propre sujet ! (Mais puisque je vous dis que je suis avec vous ! Mais…heuuuu ! )
    Tu as découvert une haine endémique que tu ne soupçonnais pas. Tu as découvert que les Antilles peuvent supporter un degré d’humidité proche des 70%, et que la plupart des matériels vidéo ne sont pas conçu pour ça. Tu as découvert que rien ne vaut un contact, un référent lorsque l’on débarque de nulle part. Et pour finir, tu as découvert qu’il y a deux façons de voir les Antilles… De l’intérieur, en immersion complète mais cela demande des tonnes de préparations ou bien comme nous les voyons de la métropole… Assis à l’ombre d’un palmier un ti’ponche à la main. La première t’étant hostile, tu t’es réfugié dans la seconde.
    Loin de moi l’envie de te juger. Mais le constat se devait d’être fait et la question posée : Pourquoi ?

    Cela dit, si je me permets de parler ainsi, c’est que j’ai vécu plus ou moins les mêmes choses que toi, dans un autre contexte et une autre époque, et je ne regrette absolument rien. Il y a des leçons qui se doivent d’être vécues.
    Donc, cher Mathieu, bravo encore, et surtout continu !

  10. Merci pour ton texte Matthieu. Emouvant et très bien écrit.
    Ne désespère pas amigo tu as du talent et du coeur.
    Je suis fier de toi et prend au passage une leçon de courage et de caractère moral.

  11. En France, les Guadeloupéens, comme tous ceux qui sont nègres ou qui tirent leur origine de cette couleur, nationalité française en poche ou pas, font face avec dignité à de constantes discriminations raciales ; dont les discriminations ayant cours sur le marché du travail.

    Ce racisme à l’embauche, études, associations, politiques, médias et victimes s’en font régulièrement l’écho. Comme ils font tout aussi régulièrement état des résultats d’enquêtes d’opinion montrant sa généralisation.

  12. La Guadeloupe s’enflamme pour les raisons de la colère. Marginalisées, laissées pour compte, les Antilles ont toutes les capacités de mettre fin au régime d’exclusion dont leurs populations font les frais. Les syndicalistes durcissent le ton. Et ils n’ont pas tort. Et, n’oublions pas que si la métropole renie son territoire, elle n’aura à s’en prendre qu’à elle si la Guadeloupe la quitte !

    [img]http://www.labanlieuesexprime.org/IMG/arton3197.jpg[/img]

    Il a fallu au Tsar Kozy près d’un mois pour réagir à la situation aux Antilles.

    Lui, pourtant si vif, si actif d’habitude, si emphatique, si pompeux à telle enseigne que dans son esprit de brasseur de vent la vitesse se confond souvent avec la précipitation, n’a pas cru devoir s’intéresser à une ile qui voit, néanmoins, plus du tiers de sa population au chômage, écrasée, en sus, par une vie monstrueusement chère.

    Il a fallu au maitre de l’Élysée, que l’alizé se transforme en blizzard, entrainant grèves, manifestations et mort d’homme pour que Messire daigne tendre une oreille, même pas attentive, aux grondements qui se faisaient entendre.

    Mais… pourquoi s’étonner du comportement du premier homme de France après sa dame, puisque nous savons tous que la Guadeloupe, « tout là-bas aux Antilles », étant une ile en forme de pic-vert… ne peut en aucun cas être… hexagonale. D’autant moins qu’elle n’est qu’une misérable extension bien lointaine de la France, gisant dans l’Atlantique Nord et formant un DROM (Départements et Régions d’Outre-Mer) même pas capable de surveiller les États-Unis.

    Nous savons, également, qu’Alain Finkielkraut, filou sauf, bien connu pour ses positions d’humaniste à la mode de Sion, avait traité les Antillais de « population vivant de l’assistanat ». Or, l’ami Alain est aussi l’ami à l’autre. Et, entre Sionistes… on se tend la main… on s’épaule !

    Pourquoi donc s’intéresser à cette pointe à pitres, qui s’est soudainement acérée ?

    En plus… nos Guadeloupéens sont Noirs… ou Bronzés !

    Sont-ce des Français ? Que nenni !

    Sont-ce seulement des hommes ? Que re-nenni !

    Alors pourquoi devrions-nous avoir une attention particulière pour des gens qui ne sont rien d’autres que nos concitoyens dont les droits seraient identiques aux nôtres… nous dit madame la République bien blanche ?

    Sarkozy avait donc raison… à en perdre la raison !

    Puis… rien ne presse ! Y’a pas l’feu au lac comme diraient mes amis qu’on ne berne pas !

    Il y a des affaires qui « urgent » beaucoup plus… Israël par exemple !

    Il y a des individus qui comptent certainement plus pour notre communautariste premier que ces teintés basanés. Et Gilad Shalid, le mercenaire français capturé par le Hamas, en fait partie… pas Salah Hamouri, pourtant aussi Français que lui… mais pas sioniste !

    Verriez-vous Sarkozy crier du fond de Sharm El Cheikh à la négrophobie comme il a hurlé à l’antisémitisme d’Israël pour le Rudy qu’on nous disait dans un coma alors qu’il s’était enrôlé dans l’ADL de l’État le plus démocratique du Moyen-Orient ?

    Je ne le crois pas ! Il y a des priorités… et la Guadeloupe n’en est pas pour l’homme au bracelet d’or, celui pour qui le libéralisme est tout et les Noirs, rien !

    Détrônerait-il les Blancs, véritables seigneurs de l’ile, qui se partagent le magot et qui, ne se faisant pas concurrence, imposent leurs prix d’où la cherté ?

    Imposerait-il les syndicats aux patrons ?

    Régulera-t-il les marchés ?

    Enrayera-t-il le chômage ?

    Non ! Il ne fera rien de tout cela. S’il le faisait c’est parce que les Antillais auront su s’imposer. Et s’ils veulent leur indépendance… eh bien, il faudra les aider pour qu’ils la conquièrent !

    Pour le moment, Sarkozy est plus apte à redorer le blason d’Israël, sali par la boucherie de Gaza. Et pour ce faire, il sera le chef d’orchestre du refrain qui sonnera comme un chantage à l’antisémitisme.

    Le diner du CRIF en fait, d’ailleurs, l’annonce.

    En somme, en France, on a le droit d’être communautariste, on a le droit de le clamer haut et fort… pour certains, de le condamner pour les autres… mais on n’a pas le droit de le dire sinon on est antisémites.

    Mais tant va la cruche…

  13. En Guadeloupe, le LKP est prêt, sous conditions, à annoncer la suspension de la grève dès que le gouvernement aura consigné les points d’accord et de désaccord.

    En Guadeloupe, le LKP est prêt, sous conditions, à annoncer la suspension de la grève dès que le gouvernement aura consigné par écrit les points d’accord et de désaccord, l’essentiel des objectifs à court terme du LKP étant atteints.

    Elie Domota et le LKP sont un nouveau leader et un mouvement avec lesquels
    il faudra désormais compter…

    Elie Domota, un nouveau leader avec lequel il faudra compter

    « Chat échaudé craint l’eau froide ».

    C’est un succès indéniable pour un mouvement exceptionnel qui aura su résister aux multiples tentatives, pour certaines irresponsables du gouvernement et du MEDEF de le contrer et de le saboter:
    D’abord une attitude de mépris (15 jours sans aucune action gouvernementale, absence du gouvernement aux obsèques du syndicaliste Jacques Bino…). Ensuite l’envoi puis le rappel du Ministre de l’Outre-Mer Yves Jégo accompagné par la caricature du mouvement accusé d’indépendantisme voire de racisme de ci, de là, y compris par Nicolas Sarkozy qui propose la révision du statut des DOM alors que cette révision ne fait pas partie des revendications des gévistes.
    Il y eu encore plus grave avec le choix du pourrissement de la situation qui a abouti aux violences et à la mort du syndicaliste Jacques Bino. Et pour finir la tentative ridicule de sabotage des négociations par le MEDEF (les entreprises les plus riches et plus responsables de la situation actuelle) avec de douteuses accusations de violence complaisamment relayée en métropole.

    Ce succès, le LKP, le doit beaucoup à son porte-parole, Elie Domota.
    Inconnu il y a seulement quelques semaines, Elie Domota est un nouveau leader avec lequel il faudra compter.
    Je ne connais pas bien les Antilles. Mais les multiples portaits que lui ont consacré la presse, Le Monde ici ou l’Express là ou encore les interviews d’Eco89 et du Monde.fr, sont unanimes lorsqu’ils évoquent un sens politique et stratégique exceptionnel et une maîtrise parfaite des médias et de la communication, indispensable, aujourd’hui encore plus qu’autrefois.

    Pour mener à bien ce combat contre « la surexploitation outrancière » des guadeloupéens et plus largement des ultamarins, Elie Domota a réussi le tour de force d’unifier, au sein du collectif LKP, 49 groupes différents, syndicats, organisations politiques et associations autour d’une plateforme de revendication et pour cela à faire taire les divisions historiques des syndicats guadeloupéens (UGTG, CGTG, CTU).

    Il aura réussi avec le collectif LKP à faire pièce aux multiples tentatives de déstabilisation en provenance du gouvernement et évoquées plus haut, avec calme et responsabilité mais sans lacher sur l’essentiel, en gardant à l’esprit que la lutte syndicale et politique ne fait que commencer. Ainsi Elie Domota déclarait-il lors du tchat au Monde.fr :
    « Pour l’heure, les revendications ont été scindées en trois niveaux: les revendications immédiates, sur lesquelles nous travaillons actuellement, liées au pouvoir d’achat. Le LKP n’a pas vocation à disparaître.
    Nous avons également des revendications relatives à la formation et à l’emploi. (…) Le taux de chômage des jeunes dépasse les 60 %. Chaque année, près de 1 000 jeunes sortent du système scolaire sans diplôme. Nous avons aussi des revendications relatives à la défense de l’environnement. Tous ces thèmes seront abordés dans le moyen terme. »

    Donc comme il l’a déclaré au Monde, « Le mouvement n’est pas prêt de s’arrêter ».

    Pour terminer ce post :
    J’ai lu dans les commentaires du Post beaucoup d’accusations de racisme, de propos appelant à l’indépendance des Antilles, pour s’en débarrasser, comme un bourgeois qui renverrait son domestique. Aussi, je tenais à partager avec vous ces quelques lignes écrites par un camarade, Pascal, qui connaît la Guadeloupe et plus particulièrement les Antilles beaucoup mieux que moi. Pascal insiste principalement sur 2 idées :

    « La première, c’est que je voudrais contester l’impression éventuelle de racisme qui se dégagerait du mouvement actuel « La Guadeloupe est à nous » rappelle peut-être à certain « La France aux Français ». Mais je dois vous dire que le rapprochement n’a pas lieu d’être. Rappelez-vous que Jean-Marie Le Pen a été empêché d’atterrir en descendre 1997, d’abord à l’aéroport du Lamentin en Martinique, puis, son avion s’étant posé au Raizet en Guadeloupe, des centaines de citoyens envahissant les pistes lui ont interdit de descendre. Aujourd’hui, certes, des slogans sont ambigus, mais les dirigeants politiques antillais les ont tous condamnés. D’ailleurs, ce ne sont pas les békés dans leur ensemble qui sont pris à parti ; mais les quelques familles milliardaires qui détiennent quasiment toute l’économie de l’archipel. Il y a beaucoup de békés pauvres en Guadeloupe, même très pauvres, et qui vivent dans des villages retirés à l’intérieur de la Grande Terre, dans les Grands fonds de Sainte-Anne ou de Saint-François par exemple. »
    « La deuxième idée que je veux vous exposer est la suivante : le mouvement Guadeloupéen est à rapprocher du vaste mouvement « vers la gauche » qui a lieu en ce moment en Amérique.
    Et oui, on l’oublie souvent, la Guadeloupe est … une terre d’Amérique. Et les antillais sont proches géogrphiquement, mais aussi par la musique, par la langue, par le métissage, par la culture, de leurs voisins d’Amérique. Proches par le coeur en somme. Proches de Cuba, la grande soeur des Caraïbes, pour laquelle les antillais ont toujours une certaine affection. Proche du Venezuela, une des destinations favorite pour les vacances, dont le chef de l’Etat est également bien aimé aux Antilles. Mais proches, en somme, du Chili de Michelle Bachelet, du Nicaragua de Daniel Ortega, du Brésil de Lula, du Costa Rica d’Arias, de la Bolivie de Morales, de l’Uruguay de Vasquez, du Paraguay de Lugo, le Guatemala de Colom… Et je dirais comme un clin d’oeil, du Porto Rico d’Obama !!
    Tous ces chefs d’Etat, auxquels il faut ajouter Correa Delgado en Equateur et Kirchner en Argentine, mènent des politiques de gauche. A des degrés divers bien entendu. Degrés divers dans la redistribution, notamment la redistribution des terres. Degrés divers dans la reconnaissance des minorités, en particulier les minorités améridiennes et noires. Degrés divers dans l’opposition aux Etats-Unis (on peut supposer à ce sujet que l’arrivée d’Obama pourrait changer la donne). Degrés divers dans la nationalisation des richesses naturelles.
    On me dit de rajouter: « degré divers dans le populisme » en pensant très fort à Morales, Christner et Chavez. Pour ma part, je ne crois pas que nous ayons des leçons à donner aux peuples d’Amérique latine dans ce domaine, ici, depuis l’Europe de Sarkozy et de Berlusconi.
    Bref, tout ça pour dire qu’il y a comme un grand mouvement de libération des peuples d’Amérique … auquel les Antilles participent.
    C’est à ce vaste mouvement que s’apparente aussi le président de la Région, Victorin Lurel, qui au premier rand a contribué à éveiller les consciences et un homme profondément imprégné de la culture d’Amérique Latine, notamment littéraire. »

  14. Quand vous faites un gros chêque au supermarché du coin vous présentez votre pièce d’identité?
    Moi oui, avant qu’on me la demande.
    Et bien Audrey, une amie d’origine martiniquaise, évidemment toute noire, présente sa carte d’identité mais on lui demande son passeport !!!
    La carte d’identité n’est pas suffisante pour Audrey…
    Ca se passe pas dans la « ruralité profonde », mais à Rennes Centre!
    Pourquoi Audrey est sur le continent?
    Parceque malgré sa licence et sa maitrise complète de 4 langues, français non compris, elle n’a aucune chance de travailler à son niveau de compétence en Martinique!!!
    Même dans le tourisme elle aurait de quoi faire. Ba non
    Elle est noire, d’origine trop modeste…

    J’ai 44 ans et je ne marche toujours pas dans les clous, je suis loin d’être une sainte, certes toute blanche, et je n’ai jamais subi le moindre contrôle d’identité, Audrey, elle ne les compte plus les contrôles, elle a 24ans et nous sommes au XXIème siècle!

    C’est juste parcequ’elle est noire et moi blanche.

    A lire, une expérience de « fou » pour tenter de ressentir la ségrégation de près,

    John Howard Griffin « Dans la peau d’un noir »

    (écrivain usa) en 1959, avec l’aide d’un médecin, il utilise un médicament pour noircir sa peau.
    De noir recouvert (en 5j) il est parti sillonner le Mississipi, l’Alabama, la Nouvelle orléans…

    Et plus particulièrement concernant le conflit antillais, le psychiatre Frantz Fanon, martiniquais, auteur de « Les damnés de la terre », « Peau noire masques blancs » livre une analyse très précise des relations blancs/noirs, noirs/noirs, Femme blanche/homme noir, femme noire/homme blanc dans le contexte colonisés/colonisateurs et décolonisation.

    Ces livres qui ont presque 50 ans sont tout à fait d’actualité et se trouvent en bibliothèque!

    Je résiste pas à une petite citation (Peau noire masques blancs):
    M. Charles-André Julien présentant Aimé Césaire :

    « un poète « N »oir agrégé de l’université… »

    Agrégé et noir, vous dites, comment est-ce possible!!!
    Je ne vois que le miracle!

  15. Mathieu,

    est ce une Sony Z1 ta caméra ?

    Pour de telles aventures, il faut une caméra plus petite… plus discrète. Je pense à la HVR-A1E de chez Sony.

    Ou mieux, si tu as l’occasion d’éviter ces saletés de cassettes et la mécanique, pense à passer sur la prochaine JVC: GY-HM100U

  16. très intéressant ton reportage , Matthieu !courageux et modeste !
    La prochaine fois,emmène Antoine de j’irai dormir chez vous ..

  17. @ Nath35: Merci pour ton témoignage… tous ceux qui ont des amis aux couleurs « suspectes » connaissent ce fait. Les autres ne réalisent pas à quel point c’est usant, ereintant, frustrant, minant, rageant, inacceptable au final. La France colonialiste considérait être partout chez elle, sans aucun problème, mais la France de 2009 ne considère pas tous les français comme étant chez eux en France!
    Ceci dit, si vous êtes punk, grunge, etc. le fait d’être blanc ne vous rendra pas la vie plus facile…
    Et si vous êtes pauvres, miséreux, il y a des endroits où votre présence n’est pas souhaitée, en dépit des principes constitutionnels.
    Liberté, Egalité, Fraternité… qui disaient….

  18. @ shoelcher : merci pour tes commentaires… un régal. Mais j’ia bien peur que la densité n’en effraie plus d’un (moi-même, j’avoue que j’ai parfois la lecture en diagonale…). ça tient davantage de la police et du formatage que du contenu, et c’est dommage car c’est toujours bien écrit et bien informé. Essaie de faire plus court – et je sais de quoi je parle, j’ai souvent le même défaut de m’étendre, mais ma prose est moins informative et moins pointue que la tienne, donc c’est pas trop grave si on zappe quelques unes de mes phrases!!

  19. @ schoelcher : peux-tu nous expliquer pourquoi quand on clique sur ton nom nous sommes renvoyés sur les livres de pierre jovanovic?… si tu es cet auteur, je viens de parcourir les pages du livre « notre dame de l’apocalypse » qui sont en ligne… s’agit-il de prosélytisme?… veux-tu nous faire croire aux prophéties, de la même manière qu’on a analysé a posteriori les prophéties de nostradamus – forcément, car quand on essaie de faire des prédictions sur le futur à partir des prophéties, ça marche pas… mais quand ça marche pas, c’est forcément une erreur d’interprétation de la prophétie,qui elle, est juste, bien entendu!!… Ces démonstrations me font penser aux scientifiques sur lesquels s’appuient les livres des témoins de jehovah… dans les domaines que je connais un peu, il y a plein de pseudos discours drapés des habits de la science, qui affichent un vernis de rigueur, mais qui une fois gattés, dénudés, ne valent plus tripette, tant les méthodologies sont sujettes à caution.

  20. Sociologie de la fin d’un Système

    Le Crash boursier que subissent actuellement les Pays Capitalistes a accentué une crise économique sans précédant depuis 1929, laissant pantois et sans voix même les spécialistes les plus avertis.

    Le « Pouvoir d’achat » élément catalyseur de ce système en place fait sauter en éclats tous les verrous d’une société qui malgré des avancées certaines, fonctionne encore sur des bases empiriques au risque aujourd’hui de déstabiliser la paix civile.

    Nous assistons alors à une véritable « lutte des classes » au sens Marxiste du terme, à cause bien sûr d’un capitalisme qualifié plus que jamais d’asocial. Il s’agit en effet, d’une véritable implosion du système, notamment due à son incapacité totale à trouver des solutions économiques fiables pour le bien-être des concitoyens.

    Ces sociétés touchées par ce crash bancaire contaminent toutes les autres. Comme un effet boule de neige, alors la réaction en chaîne s’installe et les inconséquences de cette mauvaise stratégie du fonctionnement des banques se traduisent surtout par des explosions sociales successives de plus en plus virulentes.

    Or, ce même système avait depuis quelques années déjà, montré et démontré les prémices de ses violentes révoltes internes. (Soulèvement des banlieues oct. et nov. 2005).

    Que s’est-il passé ?

    L’Etat est devenu un état politivore à outrance, ne pensant plus qu’à sa fonction électoraliste, plus qu’à son calendrier électoral ; ne pensant plus qu’aux mandats des hauts fonctionnaires, laissant alors la « Société Civile » se débattre dans les méandres sismiques d’un haut Patronat amnésique et égoïste.

    Un autre Etat a vampirisé l’Etat. Il s’agit bien du Grand Patronat en question, qui depuis fait du chantage et dirige bon gré mal gré, tous les hommes politiques, par la pression constante de son pouvoir financier.

    Ce pouvoir, dès lors marqué par l’Argent, par le monopole, par le conglomérat, par l’oligarchie, par la spéculation, par la mainmise bancaire et par la finance… a fini par créer une classe de SDF totalement incapables de s’en sortir dans cette société hélas à plusieurs vitesses !

    Nous affirmons ici, haut et fort que le Système Capitaliste a atteint ses limites et qu’il va droit au mur. Il faudra d’urgence penser un autre système qui nécessitera surtout que l’on tienne compte de « l’Homme ». C’est l’homme qui est l’élément central de tous les débats et de tous les enjeux et non les statistiques de rentabilité du CAC.

    On a simplement trop pensé profit !

    Le profit oui ! Mais pas seulement pour certains, pour un petit nombre qui s’octroie tout, au détriment d’une masse qui elle, se retrouve affamée et sans perspective aucune d’avenir.

    Comment éviter le choc des classes sociales dans une telle situation ?

    Cette révolte est-elle programmée ou prédestinée ?

    Ce nouveau système devra être plus équitable, plus social et moins tourné sur le bien-être matériel. On réfléchira surtout une société qui redonne du « travail à chacun », où prévalent aussi, dignité, respect de la diversité des cultures, et des différentes ethnies. La République sera Une et Indivisible dans toutes ses composantes et pas le contraire.

    Cette société sera plurielle, multiple, cosmopolite et en même temps suffisamment intelligente pour accepter les spécificités et les particularismes. Ce qui représente un vrai facteur de croissance économique et un foisonnement de possibilités culturelles pour le bonheur tous.

    Une société dans laquelle on verrait apparaître tous les visages. Elle serait représentative enfin, d’elle-même dans la splendeur de sa diversité et dans son effet arc-en-ciel. Une société où l’Histoire, où toutes les histoires devront être enseignées à l’école de la République, dans l’exactitude absolue des faits. L’on ne peut plus, l’on ne doit plus, ni cacher ni bâcler l’histoire.

    Tous les peuples sont des Peuples, et la superficie géographique ne doit point déterminer le poids du cerveau. La nouvelle génération et toutes celles qui sont à venir n’admettront pas, n’admettront plus, le travestissement de leur Passé.

    Il y a comme désormais un besoin vital de vérité. Il y a comme un profond désir d’authenticité et de reconnaissance de tous, ici comme ailleurs.

    Les populations défavorisées de ces pays capitalistes ont l’intime conviction que l’enrichissement des uns s’est fait sur la « profitation » des autres.

    On a l’impression qu’une machination, pour ne pas dire une machiavélisation du système s’est mise en place depuis des décennies, afin que les plus riches arrivent allègrement au paroxysme même de la concentration des masses monétaires qui circulent.

    Pour la première fois, depuis la période d’avant-guerre, l’on assiste à une véritable raréfaction de la matière « argent ».

    Si on disait déjà que le franc était du vent, l’euro lui se compare aisément à l’éther.

    Pourquoi en sommes-nous là ?

    Après les trente glorieuses, le nivellement par le haut qui s’était amorcé dans nos sociétés par l’accession à l’instruction par tous, a bien fonctionné. Effectivement des fils et des filles de familles infortunées ont pu accéder à une certaine élite sociale.

    Mais, dès la première grande crise du pétrole en 1973, le nœud social à nouveau s’est refermé sur les classes en voie d’amélioration.

    Les portes se sont encore emmurées face à une jeunesse instruite et qualifiée. Il est à noter que ce processus s’est accentué irrémédiablement jusqu’à nos jours.

    L’Etat Providence, dès les années quatre vingt dix, a montré ses limites et son acculement à la récession. D’où son absence totale dans toutes les sociétés industrielles étatiques. On a assisté à la privatisation à outrance de tous les secteurs où l’Etat avait a priori le rôle de réguler le marché.

    Aujourd’hui, il lui reste très peu de marge puisque les caisses sont vides. La société, très critique, refuse désormais ce système du non-partage, dans un monde où presque dans chaque famille, il y a au moins un licencié capable de comprendre les injustices, de les dénoncer et d’ouvrir les yeux, du plus aveugle de son entourage afin de lui expliquer les évènements. De ce fait, peut-on encore faire croire n’importe quoi aux gens ?

    De la crise économique, des bas salaires, des denrées excessivement chères… il se greffe aujourd’hui un malaise social qui prend de plus en plus l’allure phénoménale d’un mal-être « sociétal ». En plus des revendications pécuniaires la « société civile » dénonce la problématique identitaire car il s’agit toujours des mêmes qui en pâtissent. Comment ne pas voir cette injustice ?

    En même temps, on se rend compte que certains salaires et dividendes n’ont jamais été aussi mirobolants. On parle de pénurie, or certains roulent sur l’or. On dit de se serrer la ceinture, pendant que d’autres étalent et déploient leur insultant enrichissement à la barbe de tous.

    C’est la spéculation sur la villa, les voitures de sports, les motos derniers cris, le bateau, les voyages à gogo et les tours du monde… tout est dévoilé en grande pompe par photos sur le portail de Facebook.

    L’Etat doit revenir à l’éthique et à la raison des choses simples et possibles. On ne peut plus laisser s’accumuler entre les mains d’un groupuscule, tout l’oxygène du monde. Sinon nous entrerons tout droit dans une époque extrêmement trouble avec des conséquences sociales dangereuses.

    Trouble à tel point que c’est désormais la rue, de plus en plus, qui fera entendre raison ou …déraison. L’Etat perdra sa crédibilité et le politique lui-même, (déjà très mal vu puisque indexé comme complice du système), par son impuissance, ne pourra que constater les effets pervers d’un tel laisser aller.

    Je dis ATTENTION !

    En période de marasme économique aussi dur, tout devient possible et même le pire, si l’on ne réagit pas rapidement.

    On sait déjà ce que l’histoire nous a donné, quelques années après la grande crise de 1929. Je veux pour preuve l’émergence de monstres planétaires comme Mussolini, Franco, Pétain et Hitler. Ne commettons pas deux fois les grandes erreurs du passé.

    Tâchons de tirer les leçons d’une histoire encore proche pour éviter le chaos et le désordre social.

    Pour cela …

    – L’Etat doit redevenir un Etat fort, exemplaire, directif et non dirigiste. L’Etat doit imposer le prix des denrées de première nécessité en maintenant un contrôle permanent grâce à la répression des fraudes.

    – L’Etat doit réguler le coût du Foncier, l’indice des prix à la Construction et le prix des Loyers.

    – L’Etat doit réinsérer le Service Militaire obligatoire comme élément fondateur de la solidarité nationale. Le RSMA doit pouvoir donner une formation aux jeunes défavorisés qui tiennent à passer au moins un permis VL ou PL. Ce permis leur permettra de trouver plus facilement un travail à la fin de ce Service national.

    A ce propos, beaucoup de patrons à l’époque recrutaient des jeunes sur présentation du compte rendu de leur livret national.

    – Le RSMA doit pouvoir offrir une formation diplômante afin d’insérer ces jeunes dans une Société active et plus ouverte dans laquelle la qualification est indispensable.

    – L’Etat doit pouvoir financer et gérer les « maisons de redressement » ou « maisons d’accompagnement » qui permettaient autrefois d’aider à la socialisation les jeunes marginaux jusqu’à la majorité.

    Cela facilitera leur insertion à une vie normale. Certaines familles monoparentales sont dans l’impossibilité de contrôler les jeunes difficiles de caractère. Les parents en grande majorité sont d’accord pour cette forme d’embrigadement pendant l’adolescence.

    – L’Etat doit pouvoir davantage miser sur l’épanouissement des jeunes par le biais du sport. Les jeunes en échec scolaire n’ont peut-être pas besoin d’un bac général pour entreprendre avec des prédispositions certaines, un cursus permettant l’accès au sport professionnel. Il faut très tôt déceler les talents afin de suivre et de développer les potentialités.

    A mon humble avis, on n’a pas convenablement exploité toutes les ouvertures et les opportunités qu’offre le domaine sportif. Notre société regorge de sportifs de très haut niveau mais ils ne sont pas suffisamment mis à profit pour aider les nouvelles générations.

    – L’Etat ne doit plus se cacher derrière le laisser-faire, le laisser-pourrir …dans une posture absentéiste. Le capitalisme anarchique est terminé ! La libre concurrence, pour ne pas dire, le libre monopole organisé est terminé ! Le copinage bancaire est révolu !

    – L’argent de l’Etat venant au secours du Privé, tout cela doit cesser.

    Sinon la masse populaire ne comprendra pas …et se révoltera. Ce qui risque de déséquilibrer les fondements mêmes de la démocratie dans ce XXIéme siècle.

    Ne sommes-nous pas en droit d’attendre, compte tenu de la rémunération d’un Président de la République de nos jours, que celui-ci réussisse sa mandature, sous peine d’être mis en cause dans le cas d’une politique désastreuse ?

    Autre grand facteur de la déperdition de l’Etat, c’est l’Enchérissement de la vie qu’il n’a absolument pas su réguler.

    Comment comprendre que l’indice à la construction en 1994 en Guadeloupe était d’environ 3500 francs (620€) et qu’en 2008, il soit de 1200€ (8000 francs) ?

    On peut admettre et comprendre l’augmentation du coût de la vie, mais ce serait un suicide collectif que d’accepter une telle flambée des prix en si peu de temps, sans rien dire et sans rien faire.

    Jusqu’où irons-nous encore ?

    Au niveau du foncier, c’est complètement l’anarchie. S’agissant du coût du mètre carré moyen constructible, il faut compter entre 100 et 150€. S’il vous faut construire sur un terrain de 800m2, il n’est pas difficile d’évaluer ce que cela vous coûtera d’accéder à la propriété.

    De ce fait, il devient de plus en plus difficile à quelqu’un d’avoir la possibilité de se faire une place dans cette société. Or, ce n’est pas faute de ne pas en avoir envie. Construire, c’est déjà soulever une montagne, mais pouvoir procéder à un remboursement bancaire sans un accident ou même un incident professionnel, pendant les 15 ou 20 ans de remboursement, c’est encore autre chose surtout quand on connaît l’état moribond du tissu économique de nos jours.

    Par conséquent, on se rend vite compte des raisons pour lesquelles le taux des saisies immobilières est du double aux Antilles par rapport à l’Hexagone.

    On n’ose même pas comparer les prix des denrées de première nécessité avec l’Hexagone ! Les différentes études ont démontré une telle injustice, légitimant ce jour, très largement la plate-forme de revendications du LKP en Guadeloupe et celle du Collectif du 5 Février 2009 en Martinique.

    Il faut un enseignement immédiat de la philosophie dès les classes de seconde face à cette technocratie de l’absurde qui depuis, fige l’homme dans une forme de pensée unique, sectaire et rétrograde.

    On doit davantage promouvoir le Culturel. Je veux dire l’art, la musique, la sculpture, la peinture, l’écriture et le cinéma… afin que l’homme du XXIème siècle revienne vers l’idée du perfectionnement de lui-même, grâce à un Humanisme sans appel, comme nouvelle perspective de son devenir et de son bien-être commun.

    L’homme du XXème siècle s’est voulu essentiellement tertiaire dans un Etat Providence. On a bondé les villes en tuant la notion d’authenticité et de pureté des campagnes. On a voulu faire croire aux gens qu’ils seraient tous des fonctionnaires heureux et fiers de l’être, au détriment d’une catégorie devenue la Classe d’en bas.

    Ce siècle de la « grande distribution » a surtout voulu faire de la masse que nous sommes, des consommateurs abrutis. Le capitalisme pensait tout faire fonctionner par le simple fait du « pouvoir d’achat » – conception erronée et absurde du « toujours plus » dénoncée depuis des années par François de Closets.

    On a produit des générations de clones nés essentiellement pour pousser les caddies des grandes surfaces. Mais, a-t-on pensé à toujours être en mesure de leur donner les moyens pécuniaires de leur joujou adoré ?

    On a complètement exterminé les petites structures commerciales et familiales afin de rendre les gens de plus en plus dépendants et esclaves d’un système goinfre et insatiable. On a éliminé l’esprit du partage, de l’entraide et de la proximité.

    On a rendu l’homme plus égoïste qu’il ne l’a jamais été. On l’a surtout poussé lentement et sûrement à sa propre déshumanisation.

    Même dans nos contrées Antillaises, nous n’avons plus le temps pour nous-mêmes, a fortiori pour l’autre. Nous étions un peuple fier de pouvoir fermer les yeux de nos aînés dans notre demeure. Aujourd’hui, force est de constater que nous les abandonnons dans des mouroirs sordides à la Française.

    Réapprenons le vivre simplement. Réapprenons à raconter et à conter des histoires à nos enfants, à leur faire la morale sous un manguier, un fromager ou un quenettier.

    Réapprenons, tout bêtement la communication, notre communication, réapprenons à nous parler, à nous écouter et surtout à nous entendre.

    Réinvestissons nos campagnes et nos champs. Epoque où tout un chacun avait son petit jardin, sa volaille, ses cochons, ses cabris, ses bœufs … et son chien créole.

    Epoque du brocantage, du convoi, du coup de main, des rassemblements spontanés pour aider un voisin, époque aussi des veillées mortuaires traditionnelles… époque où le Pays « avait une âme qui s’attachait à la nôtre, nous donnant la force de nous aimer ».

    Que constatons-nous ?

    Ce sont toujours les mêmes qui sont à la distribution et en même temps à la production. Nous assistons à un Système vicieux, vicié, et de plus en plus perfide, où règne le monopole et le cadenassage des affaires, empêchant alors toute possibilité d’être invité à la danse.

    Ce sont toujours les mêmes qui détiennent et qui bénéficient des banques, puisque détenteurs de comptes sur-crédités et des liquidités indispensables pour les alimenter et faire survivre ce système.

    Celui qui aujourd’hui a le pouvoir de l’embauche est un Roi dans un monde peuplé de Sans Domicile Fixe.

    On n’a plus qu’à s’aplatir devant certains milliardaires capitalistes où l’Etat même, n’a plus aucun pouvoir face à un Medef surpuissant, glouton et autiste.

    Cet Etat, à genoux ne peut plus impulser le moindre souffle social pour soulager cette masse qui depuis gère la faim, le chômage, le sous-emploi, la honte, l’échec et le déshonneur.

    Une jeunesse prisonnière d’un effet entonnoir où très peu arrivent à se frayer une place au soleil dans un système de copinage et de préférence.

    L’on est devenu d’excellents consommateurs, à un point tel que cette boulimie aggravée par la tentation de la publicité chirurgicale a rendu tout le monde complètement accro. Il faut aujourd’hui trois voitures dans une famille et il faut autant de téléviseurs dans un foyer. Comment est-ce possible ?

    Plus rien n’est solide et ne dure. Le service après vente n’est même plus conseillé puisqu’il faut systématiquement tout racheter en un temps record.

    Tout nous pousse à la consommation !

    Tout est devenu kleenex, tout est interchangeable, tout est unisexe et l’unique leitmotiv est et demeure : encore la consommation !

    Un monde dès lors, où l’on n’existe que par les marques excessivement chères, par le faux-semblant, par l’apparat, le fictif et le factice. Abrutir les populations semble être « La » devise !

    Comment ne pas comprendre ces jeunes en souffrance dont les parents n’ont jamais pu, assouvir ni leur propre besoin matérialiste, ni le besoin de leurs enfants.

    Un monde où dans les écoles, dès les petites classes, les enfants des parents aisés sont déposés devant leur établissement scolaire dans des 4×4 derniers cris, où ces gosses en question sont déjà vêtus de Lacoste, de Calvin Klein, et autres…

    La frustration commence sur les bancs de l’école, dès le primaire et se poursuit jusqu’à la vie d’adulte.

    Les enfants qui réussissent, en grande partie sont de parents aisés. Ces derniers bénéficient durant toute leur scolarité d’un enseignant privé parallèle, complémentaire pour chaque matière importante.

    Ces enfants bénéficient de loisirs, d’activités sportives, de voyages linguistiques et autres …ce qui explique clairement et inévitablement le pourquoi de leur performance.

    Aujourd’hui, on voudra encore faire croire aux gens que « l’argent ne fait pas le bonheur ». En tous cas, il fait la réussite d’un classe largement au-dessus d’une autre matériellement.

    Un fait est certain, c’est que l’on ne peut plus dire n’importe quoi aux jeunes d’aujourd’hui. Ces jeunes ne sont pas dupes et il va falloir d’urgence leur proposer un système plus solide et plus équitable, capable par-dessus tout d’assumer leur avenir.

    Un immense sentiment de révolte sommeille pour l’instant dans toute la société française. Nous espérons que l’Etat, que les politiques, les associations… se rendront compte de l’urgence sociale qui prend forme. Prenons garde à ne pas connaître un second Mai 68 qui semble pourtant se profiler à l’horizon !

    La société dans laquelle nous vivons semble ne plus être en adéquation avec les réalités d’aujourd’hui. Les institutions en place sont restées aveugles et muettes nonobstant de forts avertissements.

    Nous nous rendons compte de l’exaspération, et du phénomène de ras-le-bol qui s’installent et qui s’intensifient au sein d’une masse française générale devenue plus que jamais guadeloupéanique.

    Si nous ne nous comprenons pas l’étendue de cette fracture sociale immédiatement, nous risquons de connaître des lendemains catastrophiques en très peu de temps à cause d’une insubordination populaire généralisée.

    Le partage des richesses terrestres va au-delà des communes, des villes et des pays. Il deviendra sous peu une énorme affaire planétaire puisque la « profitation » est mondiale et qu’elle est orchestrée en plus haut lieu dans les Pays dominants.

    Espérons que la venue d’un Obama à la tête des USA, ainsi que la réaction de l’ensemble des Sociétés Civiles des autres pays capitalistes, puissent enfin et très vite, nous permettre de revenir à un système basé davantage sur la raison, le bon sens et l’équité des Peuples.

    Aux vaillants lecteurs, salut !

    Bernard Leclaire

    Ecrivain Marie-Galantais

    Lamentin le, 01/03/2009

  21. Que s’est-il passé les 26 et 27 mai 1967 à Pointe à Pitre ? A en croire les archives de l’époque, pas grand chose.
    Pourtant, au cours de ces deux journées portées disparues de l’histoire, les services d’ordre français ont massacré des ouvriers du bâtiment en grève.
    « Quand les nègres auront faim, ils reprendront le travail » aurait dit Mr Brizard, représentant du patronat. Rumeur ou pas, cette phrase a provoqué la colère du peuple et marqué le début des émeutes de 67.
    Ces journées ont longtemps été enfouies dans la mémoire collective des guadeloupéens. La mort de Jack Bino, ce syndicaliste tué en février, les a réveillées

  22. Très interessant Schoelcher, bonne synthèse et merci à Bernard Leclaire.
    Un petit manque, l’écologie!
    Sinon, moi aussi j’aimerai connaître ta relation avec Jovanovic!
    Simple curiosité.

  23. @cazo moi je n’arrive plus à les lire les bouquins de Schoelcher…STP tu peux pas les raccourcir, tes posts Schoelcher!

  24. c’est vrai qu’ils sont trop longs tes posts, Schoelcher, même s’ils sont très intéressants…l’écriture sur le net est différente que sur le papier… le lecteur se lasse et fatigue plus vite…
    tout un travail et une technique spécifique…
    plus court, plus synthétique, plus condensé… :)s

  25. je voulais remercier matthieu car grace à lui j’ai trouvé la definition de « monopod ». je croyais au début que c’était un genre de taser!!!!ouf!

    Quand à Schoelcher j »ai lu avec attention TOUT le dernier post et rien de bien nouveau la dedans. Pourquoi la nature humaine est elle bonne quand on est seul et mauvaise en société dépasse largement la guadeloupe. perso et excuse bien decu d’y avoir consacré 15 minutes pour savoir qu’il ya des forts et des faibles….et que demain promis juré ca sera le paradis.On est pas au cinéma.

    encore une chose:un forum c’est pas pour faire de la prose c’est pour repondre aux copains alors reponds synthethiquement à ma question d’il ya tellement longtemps ou à celle de cazo sur les temoins de jeovah…..

  26. Il faut être guadeloupéen jusqu’a l’extrême limite de son être, pour ressentir la fierté qu’il y a eu d’avoir vécu intensément cette grève héroïque et historique. 44 jours, qui ont ébranlés mais sans ’abattre définitivement les murs du vieux monde colonial, néocolonial et post colonial. Oui, il faut être la Guadeloupe, avoir enduré, dans sa chair d’île soit disant « découverte », foulée, volée, violée dans son corps, meurtri par les outrages successifs d’hommes venus de l’autre coté du monde, pour se sentir autre avoir envie de liberté définitive? Oui il faut avoir été Karukéra, ou peut être Kaloukaera amérindien d’origine, avant d’être Guadalupe, Guadeloupe, jusqu’à Gwada, ti moun à Gwadloup. Pour se saisir de ce cadeau que la lutte des classes nous offre ce 4 mars O9. Qu’importe le nom, nous saurons pour des siècles et des siècles, que la lutte Kont pwofitasyon est née un jour de janvier 2009 sur cette terre notre… Déjà, un 21 octobre 1801, si loin, si longtemps, des ancêtres illustres, avaient labouré avec force, le sol aride de la liberté. Ils avaient osé. Et jusqu’au funeste 26 mai 1802, avant que le cri de Delgrès au monde ? vivre libre ou mourir ne déchire la nuit, avant qu’Ignace et son étendard rouge, ne périsse au Morne Baimbridge et que les soldats tricolores n’exécutent leur sale besogne, nos pères avaient levé la tète, il s n’avaient qu’entrevus l’éclair de la liberté. Fin d’une histoire au gout amer d’inachevé. Et puis d’autres fois, d’autres voies, cent fois ce peuple né de la servitude, peuple rebelle, têtu, vaillant, nègres « mauvaise nations » sang mélé sans cesse, ne se lassait pas d’essayer d’être lui-même. Cent fois nous avons lancé le défi de nous mêmes dans une construction souvent avortée Cette fois, ça y est nous y sommes. Leur département -région ultrapériphérique, cadre étriqué, cadre colonial, tôt ou tard à briser, vient juste d’accoucher d’une nation. Oui, le résultante de cette grève qui a depuis longtemps dépassé notre Guadeloupe c’est l’enfantement de la nation guadeloupéenne Elle sort des limbes. 44 jours de marche, enquête d’une terre promise, que nous avions sous nos pas. 44 jours de solidarité, de partage, d’humilité, de craintes, de quête d’un nous-mêmes. 44 jours pour chasser l’égoïsme, et nous construire. 44 jours, et tous les dénigreurs de nègres, dénigreurs d’indiens, dénigreurs systématique de nos consciences, dénigreurs d’eux même inconscientes marionnettes aux mains de « l’autre ». L’autre qui nous a souvent refusé un brin d’humanité. Alors taisez vous Messieurs les beaux parleurs, messieurs les haut parleurs du vide, « épargnez nous, votre fraternalisme … Attention chantier ! 44 jours ce n’est rien que le début d’une nouvelle route, nous prenons le chemin difficile de la construction. 44 jours pour taire nos différences, nos égoïsmes, apprendre à partager, ré apprendre à nous parler à être nous la face du monde, quelle fierté. 44 jours et ce n’est pas tout. Nous cessons d’être simples locataires de cette terre, Nous la faisons notre. 44 jours naissance d’une nation, oui, mais il reste encore à construire l’état. 44 jours pour faire cesser le quotidien de la pwofitasyon, mais c’est sur qu’elle reviendra tôt ou tard, tant que nous n’aurons pas décidé d’en finir une fois pour toutes avec le système qui génère depuis 1635 toutes les pwofitasyons : La route est tracée : merci LKP !

  27. Shoelcher, ce que tu dis est intéressant, mais à coup sur, pas assez synthétique, comme le disent les posts précédents.

    N’oublie pas la question de Cazo. Moi aussi, la réponse m’intéresse ..
    Merci.

  28. Shoelcher, ce que tu dis est intéressant, mais à coup sur, pas assez synthétique, comme le disent les posts précédents.

    N’oublie pas la question de Cazo. Moi aussi, la réponse m’intéresse ..
    Ton lien avec Jovanic ? toi ?
    Merci.

  29. FRANCE, Paris, Samedi 7 Mars 2009 (CaribCreole.com) ? Comme nous le pressentions, après que les journalistes étrangers venus de Paris ou d’ailleurs aient fait d’Elie Domota un «leader charismatique», 48 heures après la signature de l’accord de Pointe-à-Pitre, mettant une fin à 44 jours de conflit, c’est déjà le déchainement médiatique anti LKP, anti Domota. Le premier des journaux étrangers à avoir lancé le signal du lynchage médiatique aura été «Le Figaro». L’un de ses journalistes, Yves Thréard, écrivait ceci sur son blog . «Néanmoins, pour traduire le climat des négociations entre le LKP (Collectif contre la profitation) et les organisations patronales en Guadeloupe, il n’est pas inutile de connaître les termes du préambule de l’accord que répugnent à signer la plupart des employeurs. Un exemple de rhétorique marxiste et tiers-mondiste digne des années 1970 qui en dit long sur les intentions d’Elie Domota et de ses compagnons de lutte? » (Figaro du 3 mars) Dans «Le Point», hebdomadaire parisien la tonalité n’est guère différente : «Personne n’a jamais douté de la possibilité, pour le LKP, de jouer sur les deux tableaux, mais tout indique, après un mois de bras de fer, que la manière forte est désormais privilégiée. La nécessité de maintenir un rapport de force favorable incite le collectif à privilégier les moyens coercitifs. Premiers visés, les commerçants qui refusent de se plier aux ordres de fermeture ». L’éditorialiste de «L’Express», Christian Barbier, considéré comme une «grande plume» du microcosme journalistique français, a craché un édito aux puanteurs racistes : «Aux Français des tropiques qui veulent travailler à l’antillaise et consommer à la métropolitaine, rappelons qu’il faut labourer la terre arable pour qu’elle lève d’autres moissons que celle du songe et que, hors de la France, les Antilles seraient au mieux une usine à touristes américains, au pire un paradis fiscal rongé par la mafia, ou un Haïti bis ravagé par des « tontons macoutes » moins débonnaires qu’Yves Jégo.» A cela il faut ajouter sujet diffusé Jeudi 5 février sur France 2 dans «Envoyé spécial», où un béké martiniquais reprend dans des termes, à peu prés similaires, ce qui avait déjà été dit par Despointes sur la «préservation de la race » (blanche). Personne ne’ s’en est offusqué. Ces journalistes étrangers et, à de rares exceptions ont été le premiers à vouloir « ethniciser » la crise qui se déroule en Guadeloupe, et en Martinique. Reprenant les propos incendiaires d’un certain F. Lefebvre, porte-parole de l’UMP et proche de Sarkozy, l’Agence France Presse a ainsi «balancé» une dépêche : «Guadeloupe: Lefebvre (UMP) dénonce les « tontons macoutes du LKP » PARIS (AFP) ? Frédéric Lefebvre, un des porte-parole de l’UMP, a dénoncé vendredi les « opérations d’intimidation » menées selon lui par « des sortes de tontons macoutes du LKP en Guadeloupe » et il a demandé au leader du collectif, Elie Domota, de « se calmer ». M. Domota, « on voit bien que c’est un indépendantiste et il a sans doute l’impression qu’il a été élu président de la République de la Guadeloupe (…) Il faut qu’il se calme », a déclaré M. Lefebvre à RMC. » Cette volonté des medias de «casser» Domota et le LKP n’est pas le fruit du hasard. La victoire du LKP en Guadeloupe, la contagion étendue en Martinique, à La Réunion, inquiète la bourgeoisie capitaliste française qui craint une extension du domaine de la lutte et méthodes LKPistes sur le territoire français. Le quotidien «20 minutes» le dit très clairement : «Pourquoi ce qui serait bon pour la Guadeloupe ne le serait pas pour la France ?», ironisait récemment à Pointe-à-Pitre un membre influent de l’île. Il évoquait les avancées majeures en passe d’être obtenues. La victoire du LKP (Collectif contre l’exploitation), qui a officiellement annoncé, hier, la fin de la grève générale entamée fin janvier, a évidemment de quoi donner des idées aux forces contestataires d’outre-mer… et d’ailleurs. Le mouvement, déjà étendu à la Martinique, fait tache d’huile à la Réunion. Un collectif a annoncé hier le lancement d’une grève illimitée à partir de mardi prochain. ?Contactés hier, plusieurs représentants de syndicats disent leur admiration pour la lutte menée par le collectif LKP, sous la houlette d’Elie Domota. « Nous devons nous inspirer du caractère démocratique de ce mouvement, de la grande maîtrise dont le LKP a fait preuve pendant 44 jours », souligne Maryse Dumas, de la CGT. Gérard Aschieri, de la FSU, retient pour sa part « l’union très forte entre les syndicalistes et la population ». « C’est cela qui donne des idées », assure-t-il. De fait, il fallait voir les yeux impatients des milliers de gens réunis chaque soir à la capitainerie de Pointe-à-Pitre, où se déroulaient les négociations, et leur corps explosant d’émotion quand Elie Domota surgissait, la tête droite, le pas lent, entouré de colosses aux lunettes teintées, pour comprendre les liens quasi mystiques tissés entre le leader et son peuple. Seulement, faute d’un tel leader dans l’Hexagone, il n’est pas sûr que le rêve guadeloupéen prenne forme. Les partis politiques d’extrême gauche aussi – PCF, NPA et Lutte ouvrière en tête – ont jugé hier que le savoir-faire antillais avait « montré la voie à suivre (?) « Mais le succès en Guadeloupe va donner envie aux gens ici de se mobiliser ! », croit savoir le leader de la FSU. Réponse le 19 mars» Cette crise sociale, d’une longueur et d’une portée exceptionnelles, fait des dernières colonies françaises, des Caraïbes ou de l’Océan indien, une zone de tempêtes. Les journalistes étrangers venus du froid, ont du mal à s’acclimater aux températures très élevées de notre météo sociale. Ils n’ont sans doute pas encore compris, que nos pays n’étaient les simples cartes postales dont ils rêvaient…

  30. Solidarité Martinique Guadeloupe
    Le président du MODEMAS, Garcin MALSA, reprend à son compte les déclarations de Elie DOMOTA

    Communiqué du président du MODEMAS en soutien à Elie DOMOTA : « SOYONS SOLIDAIRES DES PROPOS D’ELIE DOMOTA »

    Le MODEMAS, Mouvement des Démocrates et des Ecologistes pour une Martinique Souveraine, a été créé le 11 septembre 1992.

    Le communiqué :

    SOYONS SOLIDAIRES DES PROPOS D’ELIE DOMOTA. NOUS NE LAISSERONS PAS LES BEKES RETABLIR L’ESCLAVAGE

    Le jeudi 5 mars 2009, le leader du LKP Elie DOMOTA tenait les propos suivants : « Soit ils appliqueront l’accord, soit ils quitteront la Guadeloupe …. « Nous sommes très fermes sur cette question là. Nous ne laisserons pas une bande de békés rétablir l’esclavage » à l’adresse des patrons de l’île réfractaires à l’accord prévoyant une augmentation salariale mensuelle de 200 euros.

    Elie Domota
    Aussitôt le procureur de la république française en Guadeloupe a indiqué qu’il ouvrait une enquête judiciaire contre Elie DOMOTA pour « provocation à la discrimination, à la haine et à la violence contre des personnes ou des catégories de personnes en raison de leur origine ou en raison de leur appartenance ou de leur non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion, visant notamment et spécifiquement les personnes désignées par le vocable Béké et les entreprises que ces personnes dirigent » ajoutant que cette enquête viserait également le délit de « provocation à l’extorsion de signature par contrainte s’agissant des accords dits Jacques Bino ».

    Les propos du procureur de la république en poste en Guadeloupe ne sont que la traduction du mépris et de l’arrogance viscérale des représentants de l’Etat français envers nos peuples tout comme l’a été le récent comportement des békés en Martinique.

    En effet, ce vendredi 6 mars 2009 4 membres bien connus de cette caste béké Frédéric DE REYNAL, Bernard DE GENTIL, Roger DE JAHAM et Jean François HAYOT, avec la complicité de l’Etat français, viennent de faire ostensiblement la démonstration de leurs méthodes esclavagistes en organisant avec l’autorisation du préfet ancien locataire déchu du sieur Alain HUGUES DESPOINTES bien connu pour ses propos racistes à l’encontre des nègres, une contre manifestation dans le but d’intimider les travailleurs martiniquais et de les contraindre à reprendre le travail.
    Dès lors, l’annonce de représailles par les magistrats représentant la justice française en Guadeloupe à l’encontre d’un militant qui a su incarner les valeurs et revendications du peuple guadeloupéen face à la « pwofitasyon » des gros patrons au premier rang desquels se trouvent les békés alliés séculaires de l’Etat français, n’a donc rien de surprenant.

    En conséquence Le MODEMAS se solidarise avec le leader du LKP.

    Garcin Malsa
    Son Président

    reprend à son compte les propos du représentant du LKP qui se justifient dans le contexte actuel et qui sont en adéquation avec le comportement constant de la caste béké vis-à-vis de nos peuples dont l’exploitation pluriséculaire lui a permis d’ériger des richesses grâce auxquelles certains de ses membres se retrouvent aujourd’hui à la tête d’un empire financier.
    met en garde l’Etat français contre toute velléité de répression de style colonial à l’encontre de ceux qui se battent pour la dignité et le respect dus à ces peuples meurtris et en lutte pour leur existence au monde et qui viennent de signifier aux békés que le temps de l’esclavage est terminé et que leur réveil marque l’avènement du temps de la réparation.
    Le samedi 7 mars 2009

    G. MALSA, Président du MODEMAS

  31. Après la « Obamania », trois dates marquent le début de l’année 2009 aux Antilles-Guyane : le 21 janvier, le 5 février et pour l’heure le 5 mars ! Ces évènements font le tour du monde grâce aux panels de chaines que proposent les divers opérateurs. Peut-être cette victoire d’un homme noir (Barack Obama), au pouvoir mais aussi les revendications de la Guyane en novembre 2008 .

    sur le prix de l’essence ont-elles impulsé cette volonté de ne plus subir ?

    Grâce aux mouvements du LKP en Guadeloupe et du collectif du 5 février qui, au début revendiquaient la baisse des prix sur 100 produits de première nécessité, les différents problèmes ont connu un écho plus important dans la société. Mais quels sont-ils ?

    · Pour l’essentiel, il s’agit dans un premier temps d’aborder la question du pouvoir d’achat ;

    · Puis celle des « salaires » augmentation salariale de « 200 euro nets pour tous ».

    · Enfin, les dirigeants de la Société anonyme de la raffinerie des Antilles (SARA), qui exerce un monopole de fait pour l’approvisionnement des Antilles en carburant et dont Total possède plus de 50 % du capital. Le collectif doit envisager avec eux les modalités d’une éventuelle baisse du prix des carburants, après celle de 30 centimes intervenue en décembre après trois jours de blocages et manifestations. Le LKP revendique une nouvelle baisse, de 20 centimes, sur le prix de l’essence sans plomb et d’autant sur le gazole.

    Ces conflits ont des effets immédiats sur l’économie :

    Les entreprises les plus petites posent la clé sous le paillasson, en raison de la submersion des charges qui continuent pendant le temps d’inactivité à être redevables ! On remarque aussi que certaines personnes n’ont pas pu s’approvisionner en vivres ou en essence, ne s’alimentent pas correctement ou ne peuvent pas obtenir les soins indispensables. Les pharmacies elles, du fait de la fermeture du pôle emploi ne peuvent pas être remboursées. On peut remarquer aussi certaines incivilités aux moments de s’approvisionner en pétrole ou de faire des provisions alimentaires.

    Mais cette grève est peut-être un nouveau départ. Il y a un retour à des valeurs de solidarité réciproque, des comportements alimentaires qu’avaient les aînés d’autrefois et des comportements de lutte contre les discriminations avec une certaine union dans la fraternité.

    Jeudi 5 mars 2009, après la forte mobilisation et la détermination des guyanais, des guadeloupéens et des martiniquais, la Réunion s’engage dans un mouvement contre la vie chère avec une plateforme de 62 revendications syndicales articulées autour de trois axes : les salaires, les prix et le logement. La Martinique se propose de prêter main forte par une journée de solidarité pour la lutte contre la vie chère en union avec la Réunion. Aujourd’hui, la grève dure depuis plus d’un mois et l’économie est donc paralysée.

    Les français de la France Hexagonale, considèrent eux aussi avoir les mêmes revendications. C’est une affaire à suivre !

    Le fond de la grève en Martinique est la vie chère, mais on entend parler de lois constitutionnelles comme celle des articles 73, 74 et suivants sur l’avenir statutaire de la Martinique (http://www.legifrance.gouv.fr/html/constitution/constitution2.htm), mais aussi que jusqu’à présent l’agriculture permet l’autosuffisance alimentaire et nous laisse alors penser qu’on peut accéder à la liberté…Quelle Martinique aura-t-on à la sortie du conflit?

  32. Je voulais te dire bravo Matthieu!
    Je suis d’accord avec beaucoup des commentaires qui ont été faits, si ce n’est avec le premier qui n’a vraisemblablement rien compris…
    Tu as fait des erreurs, que beaucoup ont faites et que d’autres feront encore, et tu as appris de cette expérience!
    Ton texte est très beau et j’ai aimé revivre ton expérience.
    À bientôt, et bravo!

  33. La crise qui a bouleversé la Martinique pendant plus de 35 jours a permis de découvrir un homme étonnant au cœur des négociations. Le préfet Ange Mancini. Ce Corse empreint d’insularité a même arboré fièrement le fameux tee-shirt rouge du Collectif du 5 février lors de la signature de sortie de crise.

    Un élan euphorique étonnant qui a fait la nique au protocole et à l’ambiance pète-sec qui règne généralement dans l’ancien palais du gouverneur. Malgré un faciès un peu sévère le préfet a su au delà de la pure gestion du conflit être le lien utile, un vecteur de dialogues et de compromis entre les différents parties. Conscient du sens historique vécu il a même sorti le fameux : « Plus rien ne sera comme avant ».

  34. Voici un calcul qui démontre que de bien compter parfois, prouve que ce qui est fait, est mal fait.
    Un simple calcul. Un résultat impressionnant.
    Réflexion et simple calcul envoyés à CNN par un téléspectateur :
    Le plan de relance des banques prévu avec l’argent des contribuables coûtera la somme de : 700 milliards de dollars prévu par le plan de relance Américain + les 500 milliards déjà donnés, + les milliards d’euros que donnent les gouvernements européens aux banques en crises en Europe.

    Pour essayer d’avoir seulement un aperçu de ce que cela représente le téléspectateur a fait le calcul suivant :
    “ La planète compte 6,7 milliards d’habitants. Si on prend seulement les 700 milliards de dollars américains et qu’on les divisent par les 6,7 milliards de personnes qui vivent sur terre, cela équivaudrait à 104 millions de dollars par habitants”.
    “Si on avait remis cet argent à chacun des habitants de la planète non seulement on aurait éradiquer la pauvreté mais tous les habitants de la terre seraient devenus millionnaires”.
    Il conclue en disant :
    “il me semble qu’il y a un réel problème avec la répartition de la richesse”Si nous prenons le cas de la France et les 26 milliards € investis par notre gouvernement avec l’argent des contribuables.
    26 milliards pour 60 millions d’habitants.
    Cela représente la somme de 433,33 millions d’euros par habitants.
    Si l’on considère une famille de 4 personnes cela ferait 1,733 Milliards.
    Avec une telle somme les familles auraient ainsi largement pu rembourser leur hypothèque et il n’y aurait pas eu de crise.
    Même une somme plus modeste le leur aurait permis et aurait relancer la consommation.
    La crise est bien là maintenant et les gouvernements se moquent de nous.
    L’argent va à ceux qui perdent notre argent en spéculation et il ne reste plus rien pour les êtres humains
    Passe ces calculs à tous ceux que tu connais !