Nouvelle Étude Contre l’Exploitation des Gaz de Schiste

Publié le | par

Voici une contribution particulièrement bien documentée sur les gaz de schiste. Elle vient d’être postée dans les commentaires de notre dernier reportage en Haute-Savoie. Le texte est signé « Lurinas »… Nous publions.

TRIBUNE LIBRE

Par « Lurinas »

« Quelques nouvelles fraiches du dossier.

La montée en puissance du gaz de schiste menace très sérieusement le climat. Les techniques d extraction ont été révélées polluantes pour l environnement.

Cette fois, c est une étude présentée par la revue Nature qui l affirme (http://www.nature.com/nature/journal/v482/n7384/full/482131b.html). C est la première étude dont les résultats ne proviennent pas d’analyses théoriques ou de modélisation, mais de mesures empiriques au sol à partir d équipements mobiles et dans des « tours » d analyse des gaz présents dans l air.

Le coup est d autant dur pour GDF-Suez et les autres trusts gaziers qui proclament que le gaz serait une énergie « propre ». Du moins, plus propre que le charbon, avec lequel il est en concurrence frontale pour un usage massif, la génération d électricité. Massif puisque 40% de l électricité mondiale vient du charbon, et 20% du gaz. Cette caractéristique serait liée à une moindre émission de gaz carbonique, gaz à effet de serre, lors de la combustion dans les centrales, pour une même quantité d électricité produite.

Certes mais a été oublié l émission de méthane provoquée par l exploitation des gisements de gaz de schiste (ce qu on appelle l écobilan).

Le méthane est un très puissant gaz à effet de serre. Calculé sur vingt ans, son pouvoir réchauffant vaut 62 fois celui du CO2 à nombre égal de molécules, et 20 fois sur cent ans (car il reste moins longtemps dans l atmosphère).

Les fuites de méthane inéluctables en raison des techniques utilisées pour l extraction ont longtemps été mystérieuses. Les géologues savaient que se produisent de fortes émissions lors du creusement des puits et de la fracturation des roches par injection sous forte pression d eau, de sable et de produits chimiques. Durant près d un mois, le méthane est ainsi rejeté à l air. Mais qu en était-il de l exploitation normale, par la suite ?

La réponse vient des dispositifs de mesure en routine, fixe et mobile, des quantités de méthane dans l air au-dessus d un vaste champ de puits de gaz, près de Denver dans le Colorado, où les techniques de fracturation des roches ont été utilisées à large échelle. Après une longue étude et analyse, les résultats sont publiés. Sa conclusion principale est que les estimations antérieures des émissions, faites par les industriels, sont très «sous-estimées» par rapport à la réalité mesurée sur le terrain.

Les émissions de gaz de schiste sont donc deux fois plus importantes que ce que rapporte cette industrie au point d équivaloir celles du charbon, le pire combustible fossile pour le climat planétaire

Il faudrait en fait doubler l’estimation initiale des industriels, voire pire.

Les observations conduites sur le champ gazier du Colorado ne sont pas nécessairement transposables à tous les champs actuels et futurs. Les taux de fuites vont en effet dépendre de la nature du sous-sol et des conditions d’exploitation. Il faut donc désormais réaliser des études similaires dans d autres régions pour balayer les différents cas de figure. Mais il n y a aucune raison de penser que le champ gazier étudié soit particulièrement émissif.

L’expansion à très grande échelle de l’exploitation des gaz de schiste, le nouvel eldorado des gaziers baptisé aussi « nouvel âge d or » se traduirait donc par de fortes émissions de méthane en exploitation (environ 4% du gaz extrait) au point que son bilan climatique total incluant les fuites dans les systèmes de transport pourrait être aussi mauvais que celui du charbon. Aux Etats-Unis, le gaz de schiste représente déjà près de cent milliards de m3 sur 600 milliards de m3 de gaz extraits.

Les auteurs de cette étude concluent : « Notre analyse suggère que les émissions des gaz mesurés sont généralement sous-évaluées dans les inventaires courants et qu en raison de ces évaluations, il s agit d un rapport de deux fois ». En clair, les émissions mesurées sont deux fois supérieures à celles des études mises de l avant par les industriels et certains organismes gouvernementaux.
Et encore. Les auteurs insistent aussi sur le fait que leurs calculs n ont pas tenu compte d un autre volet des fuites, soit celles provenant des oléoducs et des systèmes de distribution municipaux.

De quoi compromettre l image des gaz de schiste comme combustible de transition entre les combustibles riches en CO2 et les énergies vertes. Et demander, dans le mouvement de mobilisation dû aux révélations sur les techniques d extraction, un moratoire complet ; cependant que les fervents de la biométhanisation appuient leur choix de production (soit la production de méthane à partir de déchets domestiques), prétextant jusqu à preuve du contraire que cela règle deux problèmes d un coup.

A suivre

P.S. Ces constats ne tiennent pas pour le gaz naturel provenant d un puits classique, lequel n exige aucune des complexes opérations de fracturation.

Lurinas

Lien

Voir le reportage en Haute Savoie de notre correspondant, Mikaël Chambru

Partager cet article

Les commentaires (2)

  1. Réaction de Marc DUGENDRE aux journaux
    GAZ de SCHISTE :
    Permis signés par BORLOO ou Permis signés par VOYNET du gouvernement JOSPIN ???
    Le gouvernement a annulé le 04.10.2011 trois permis d’exploration de gaz de schiste, dont celui de Total car ces trois explorations ou exploitations prévoyaient la fracturation hydraulique qui a été interdite par une loi votée en juin car elle présente des risques de pollution des nappes phréatiques.
    Est-ce que nous allons assister à une interdiction totale de l’exploitation du gaz de schiste en France ? Certainement pas.
    Dans le cas de l’Américain SCHUEPBACH, (permis en Ardèche et dans le Larzac) : les rapports de l’entreprise mentionnaient « distinctement le projet d’utiliser » LA FRACTURATION HYDRAULIQUE donc pas de problème cela devient une annulation pure et simple.
    Quand à TOTAL : a contrario il s’engageait dans son rapport à ne pas utiliser cette technique à Montélimar. « J’ai fait valoir l’argument que ce rapport n’était pas crédible », a affirmé Madame KOSCIUSKO- MORIZET.
    D’après la Ministre de l’écologie, Total veut « continuer à rechercher du gaz de schiste avec d’autres techniques que la fracturation hydraulique, mais on sait qu’aujourd’hui que toutes autres techniques ne sont pas opérationnelles ».
    Le groupe français s’est dit « très surpris » par cette décision de la ministre et dit attendre « de recevoir la notification de cette abrogation pour comprendre sur quelles bases légales ce permis serait abrogé ». (Alors la prudence est de mise)
    ATTENTION :
    Ces techniques désignées ci-dessous permettront toujours de contourner la loi : Les chercheurs sont maintenant au centre du débat :
    La fracturation hydraulique pour trouver du Gaz de Schiste devient interdite !!!!!!!!!!!
    Sachez qu’ils ont déposé deux brevets en mars 2011 sur les méthodes alternatives à la fracturation hydraulique, la FRACTURATION par ARC ELECTRIQUE.
    Une autre, brevetée et commercialisée de manière très limitée pour le moment par une entreprise canadienne, consiste à REMPLACER L’EAU par du PROPANE
    TOTAL informe également qu’il pourrait ainsi procéder à un simple CARROTAGE VERTICAL opération de recherche qui reste autorisée par la loi.
    Il y a encore une autre formule de fracturation, celle dite de FRACTURATION PNEUMATIQUE qui consiste à injecter non pas de l’eau mais de l’air comprimé dans la roche mère afin de la désintégrer.
    Toutes ces techniques feraient courir les mêmes dangers à l’environnement et à la santé humaine avec comme conséquence irrémédiable : La disparition des sources, des nappes phréatiques endommagées, des glissements de terrain et même comme en Angleterre récemment (juin 2011) des mini tremblements des terre.

    Car en fait c’est la fracturation tout court qui pose problème car elle met en contact toutes les couches géologiques qui des plus profondes jusqu’au supérieures contenant les nappes phréatiques deviennent ainsi altérées et polluées.

    Et puis, pourquoi, après tout ne pas envisager d’extraire d’autre énergie dans notre sol ??????????
    Les Huiles lourdes, sables bitumineux : Cette roche sableuse qui est imprégnée d’un pétrole très lourd et visqueux, incapable de s’écouler dans un puits. Ces sables non accessibles pour les récupérer nécessitent une injection (vapeur d’eau) pour les faire s’écouler dans un puits.

    Et tout cela, n’est il pas intéressant pour nos pétroliers qui peuvent ainsi sans problème contourner la loi ?????
    61 autres permis de recherche de pétrole ou de gaz sont en effet toujours en vigueur.

    D’après le gouvernement, pour ces autres permis toujours valides, les entreprises n’entendent pas rechercher des gaz et huiles de schiste. Tous se sont engagés à ne pas recourir à la fracturation hydraulique et des « inspections » doivent être menées pour s’en assurer.
    Dans le permis d’Alès, il s’agit d’une recherche d’hydrocarbures tout à fait conventionnelle comme il en existe dans notre pays depuis des décennies. Il concerne quelques communes de l’Ardèche directement limitrophes avec le Gard

    Il est toutefois important de noter que, Mme VOYNET, à l’époque Ministre de l’Ecologie du gouvernement JOSPIN, a délivré près de 20 permis similaires en France entre 1997 et 2001.

    Cette exploration ou exploitation traditionnelle d’hydrocarbures conventionnels mérite une vigilance des pouvoirs publics ; Tout naturellement depuis la promulgation de la loi du 13 juillet au Journal Officiel de la République la fracturation hydraulique lui est interdite.

    Il faudrait donc que l’état se souci du style d’exploitation qui a eu lieu depuis lors, afin d’en apporter si nécessaire, toutes modifications utiles
    La loi (n°2011-835) du 13.07.2011 a été publiée le 14.07.2011 et s’appuie sur la Charte de l’environnement de 2004 et sur le principe d’action préventive et de correction prévu à l’article L110-1 du Code de l’environnement, pour interdire sur le territoire national ce type d’exploration et d’exploitation.
    L’article 2 porte création de la Commission nationale d’orientation, de suivi et d’évaluation des techniques d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures liquides et gazeux.
    Elle a notamment pour objet d’évaluer les risques environnementaux liés aux techniques de fracturation hydraulique ou aux techniques alternatives.
    Elle émet un avis public sur les conditions de mise en œuvre des expérimentations, réalisées à seules fins de recherche scientifique sous contrôle public.

    Certes, c’est bien !!!!!
    Mais qui va être choisi et qui choisira la composition de ces commissions ??????????

    De plus, le fait de procéder à un forage suivi de fracturation hydraulique de la roche sans l’avoir déclaré à l’autorité administrative est passible d’une peine 75.000 euros d’amende.

    Quel montant dérisoire pour des sociétés qui gèrent des millions d’euros !!!!!!!!!

    Suivons ce dossier avec attention……..
    Et attendons les rebondissements, les contournements et les interprétations des lois pour les années futures avant de nous réjouir.

    Marc DUGENDRE
    Ardèche 07170

  2. GAZ DE SCHISTE : Mars 2012 ou en sont les permis 50 jours avant les présidentielles ????

    Bassin parisien :
    Nogent-sur-Seine – TOREADOR associé à HESS a vu son permis d’exploration du sous-sol nogentais validé par les ministères
    de l’Industrie et de l’Écologie
    La société française TOREADOR et l’Américain HESS vont reprendre leurs démarches en vue du lancement de forages d’exploration dans le Bassin parisien, notamment à Nogent-sur-Seine, dans le cadre d’un permis octroyé en juillet 2008.
    Le programme de recherche avait été gelé en avril dernier après l’annonce par le gouvernement de son intention d’annuler les permis d’exploration des sous-sols.
    La polémique autour de la technique dite de la fracturation hydraulique semblait avoir eu raison des velléités des pétroliers d’extraire le pétrole emprisonné en profondeur dans la roche.
    Pour autant, le gouvernement n’avait pas fermé la porte à des explorations avec des techniques conventionnelles du type de celles utilisées à Saint-Martin-de-BOSSENAY.
    La loi du 13 juillet 2011 est venue préciser la réglementation en la matière. Elle interdit la technique de la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des gaz et huiles de schiste.
    Au début du mois, le ministère du Développement durable a annoncé l’abrogation des trois permis sur les soixante-quatre existants.
    « Pour les soixante et un autres permis en cours de validité, les détenteurs n’ont pas prévu de rechercher des gaz et huiles de schiste ou y ont renoncé pour se limiter à des gisements conventionnels. Tous ont pris l’engagement formel de ne pas recourir à la fracturation hydraulique », annonçait au début du mois les ministères concernés.
    Recherche de pétrole conventionnel
    TOREADOR conserve donc son permis d’exploration sur une zone de 266 km2 à cheval sur les départements de l’Aube et de la Seine-et-Marne.
    Pour faire valider ce permis, TOREADOR associé à l’Américain HESS a dû définir précisément le programme d’exploration. Outre des études géologiques des données existantes, l’analyse de roche ou encore la réalisation de mesures magnétiques aérienne, un programme de forage avec carottage est envisagé.
    Les études réalisées en 2010 et 2011, ont permis d’aboutir à l’identification de plusieurs « prospects ».
    « TOREADOR pourrait forer en 2012 un de ces prospects dans le but d’obtenir plus de connaissances de la colonne sédimentaire et ainsi évaluer le potentiel pétrolier de ces zones », indiquent les deux sociétés.
    TOREADOR prend soin de préciser que « toutes les activités de forage seront effectuées […] en pleine conformité avec les dispositions relatives à la protection de l’eau et des milieux aquatiques ». Le rapport se conclut en affirmant que le programme de recherche n’inclut aucun recours à des forages suivis de fracturation hydraulique.
    « Il s’agit d’exploration de pétrole conventionnel (recherche et forage pétrolier classique), comme il se fait dans le Bassin parisien depuis cinquante ans », précise TOREADOR.

    RHONE ALPES :

    Il convient de noter qu’en Rhône alpes six demandes d’exploration ont été déposées et sont en cours d’instruction. Elles sont toute les six

    recevables ce qui a été confirmé par les services concernés.

    Elles visent l’Est et le Nord du département dans le massif alpin. Bien qu’il y a beaucoup obscurité et nébulosité autour de ces permis, ces

    demandes dites de, VALENCE, LYON ANNECY, BLYES, MONTFALCON, GEX SUD, EXTENSION MONTELIMAR, enveloppent la

    moitié du territoire isérois sur une superficie entre 3 000 et 6 000m².
    Pour être plus précis, actuellement nous pouvons dire que l’instruction locale se poursuit pour BLYES, GEX SUD et MONFALCON.
    Pour LYON ANNECY, VALENCE et EXTENSION MONTELIMAR, les dossiers sont au ministère pour décision finale.

    Le projet le plus avancé et qui est en phase finale de décision, est le permis “Lyon-Annecy”, porté par la société SCHUEPBACH ENERGY

    Il concerne le Nord-Isère avec une étendue sur le LAC LEMAN, LAC D’ANNECY et le LAC du BOURGET ainsi que de nombreuses

    zones de cours d’eau et aquifères.
    Pronostic très probable : LYON ANNECY sera retoqué. SCHUEPBACH n’ayant pas renoncé à la FRACK (dixit des gens très bien
    informés de l’administration centrale).
    Sur les six permis désignes ci dessus, seulement deux ont été pour l’instant considérés comme recevables par la Direction régionale

    de l’environnement, de l’emménagement et du logement (DREAL).

    Bien sûr, cette direction regarde uniquement la recevabilité des contenus des dossiers et n’émet que des avis. Et on voit bien qu’elle a de

    grandes difficultés à garder son indépendance. Il est à noter que les services de l’État doivent maintenant se prononcer à la fin du mois

    prochain sur ces dossiers et ils sont très embarrassés pour donner une réponse définitive : Les élections présidentielles ne sont elles pas

    bien proche ?????

    De plus, il faut également rajouter que le canton de Vaud s’inquiète notamment d’une demande de permis sollicitée récemment dans la

    Vallée d’Abondance, au-dessus de Thonon-les-Bains. La société suisse PETROSVIBRI qui a déjà étudié le sous-sol de NOVILLE,

    maintenant s’intéresse grandement au CHABLAIS Français.

    A partir de ces études et de ces perspectives on peut tout imaginer et craindre un lien ou une interconnexion sous le lac entre les deux

    sites.

    Mais, en France, les élections présidentielles sont là !!!!!!

    Le dossier brûlant du gaz de schiste va t-il s’inviter dans la campagne?

    On croyait pourtant le problème réglé après l’interdiction de prospection par fracturation hydraulique voté en 2011.

    Seulement voilà, les sociétés minières américaines ne désarment pas car l’appât du gain est là, et tout le monde est bien conscient que le

    besoin énergétique de la planète va grandissant d’année en année, donnant ainsi l’excuse du développement croissant et

    incontournable des énergies.

    Alors, à deux mois du scrutin présidentiel, comment, si Monsieur HOLLANDE est élu va-t-il gérer ce dossier avec Mr MELANCHON.

    Quant aux élus d’EELV ne craignent ils pas un « cadeau en or, de Nicolas Sarkozy et de son ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie,

    Éric Besson, comme un cadeau d’adieu à leurs amis.

    Suivons tous ces dossiers pas à pas……..

    Et attendons tous les détours, les rebondissements, les déviations et les contournements des lois dans les années futures que vont

    entreprendre les sociétés d’exploration et d’exploitation avant de nous réjouir sur la finalité de ce dossier extrêmement rentable pour ces

    entreprise qui pour la plupart sont étrangères et ne participeront pas par l’intermédiaire de leurs impôts au redressement de la dette

    Française.

    Cette énergie nécessaire mais très dévastatrice écologiquement nous apportera sans doute beaucoup d’inconvenant pour la population.

    Suivons ce dossier avec persévérance, ardeur, mais avec beaucoup de sérénité.

    Car nous aurons incontestablement des rebondissements, des contournements et des interprétations des lois dans les années futures.

    Aujourd’hui, il convient de ne pas nous réjouir sous prétexte que trois permis ont été annulés.

    DUGENDRE Marc ARDECHE 07170