Les Brésiliens se Rebiffent

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Cette semaine, la ville de São Paulo a été le théâtre de guérilla urbaine. À l’origine de ce mouvement, une manifestation contre la hausse du prix des transports publics. Le mouvement s’est dirigé vers une contestation plus globale de la gouvernance de Dilma Roussef. Comme à Istanbul, Athènes ou Santiago du Chili, le peuple gronde…

 

« Le foot plus fort que l’insatisfaction »?

Ces événements interviennent en pleine coupe des Confédérations de Football qui se tient en ce moment même. Une des critiques récurrentes de la part des manifestants se porte sur le coût de revient de cette événements sportif planétaire. Le président de de la FIFA, Joseph Blatter s’est déclaré confiant quant au retour au calme et assure, non sans un certain cynisme que le football est « plus fort que l’insatisfaction des gens« .

Depuis un an et en prévision des échéances sportives du pays, Coupe du Monde 2014 et Jeux Olympiques 2016, le gouvernement brésilien s’est lancé dans une vaste opération de pacification des favelas. Opérations musclées qui divise le pays quant à leur efficacité à long terme. Face à ces reproches Jospeh Blatter et la FIFA se sont dédouanés de toute responsabilité, arguant les retombés économiques en terme de tourisme et la création de nombreuses infrastructures : »Il y a des routes, des hôtels, des aéroports et beaucoup d’autres choses qui resteront ».

Un mouvement jamais vu depuis 1992

Contacté par téléphone Jonatan, étudiant en Histoire à Paris et originaire de Rio, nous explique : « l’épicentre du phénomène vient de Sao Paolo, en un peu plus d’une semaine il s’est étendu aux autres grandes villes du pays, car la plus part ont les mêmes problèmes : manque de politique urbaine et de qualité de transport dont le prix qui est très élevé », « la dernière fois que l’on a vu un mouvement de cette ampleur c’était en 92, mais je n’étais pas né ( destitution de Fernando Collor del Mello pour affaire de corruption ) ». Et Jonatan de conclure:  » Je pense que le climat de tension va se prolonger du fait de la répression policière ».

D’ores et déjà, des mesures de renforcement de la sécurité ont été adoptées par le gouvernement dans cinq villes du pays: Sao Paulo, Rio de Janeiro, Bahia, Minas Gerais et Ceaerá. Des villes qui accueilleront les flots de touristes et de sportifs venus des quatre coins du monde pendant les trois années à venir, durant lesquelles le Brésil se trouvera sous le regard du monde entier. Ça craint pour l’image!

Mickaël Royer
Photo: John Paul Lepers

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