« Depuis le 13 juin, les photos de mon exposition « Les Couples imaginaires » étaient visibles autour de la mairie du 3e arrondissement, à Paris. Des images tendres, apaisantes, de tandems homosexuels ou de cellules homoparentales, tantôt de véritables familles, tantôt des couples inventés sous mon objectif par des personnalités majoritairement françaises issues du cinéma, de la chanson, de la politique et du sport.
Eva Longoria enlacée avec Lara Fabian, Roselyne Bachelot au coin du feu avec Audrey Pulvar, Élie Semoun et Jean-Paul Rouve en train de bercer un bébé… Le tout dans une intimité réaliste et sincère.
Roselyne Bachelot et Audrey Pulvar forment un des « couples imaginaires » de l’exposition (photo Olivier Ciappa)
Diffusées depuis neuf mois sur les réseaux sociaux et dans la presse avant d’être proposées au regard des Parisiens, ces images ont eu, comme j’ai pu le constater à travers d’innombrables messages spontanés, un impact positif considérable. Là où les débats sur le mariage pour tous venaient de consacrer la résurgence d’une haine homophobe qu’on croyait disparue, elles ont, à leur échelle, réussi à ramener non seulement la paix, mais aussi l’adhésion, voire l’émotion, autour de l’homosexualité.
Grâce à la visibilité que leur ont conférée les premiers jours de mon exposition, les passants ont ainsi pu entrer en contact direct avec des portraits de couples de même sexe ou de familles homoparentales, à des années-lumière des stéréotypes véhiculés ces derniers mois avec une complaisance, une sournoiserie, une bêtise et, parfois, une brutalité cauchemardesques.
À travers cette barbarie, c’est à mon combat qu’on s’attaque
Et voilà qu’au matin du samedi 22 juin, je reçois un appel du maire du 3e arrondissement : « Olivier, vos photos ont été vandalisées pendant la nuit. Les visages ont été lacérés, les yeux ou les oreilles arrachés »…