Qui eut cru qu’un journal papier qui parlerait de Solidarité Internationale se fasse une place dans le paysage médiatique français… ? Un journal qui s’intéresserait à des problématiques aussi lointaines que la société civile mondiale, des ONG et des associations, des relations entre le « Sud » et le « Nord », des questions de développement, avec des pages réservées aux acteurs qui travaillent sur le terrain, là bas, parfois si loin… Un concept tellement éloigné des formules à la mode ! Et pourtant…

« Les médias citoyens sont en pleine effervescence. Leurs acteurs sont multiples, mais isolés. Il est essentiel que ce paysage se structure et se reconnaisse autour de valeurs et de pratiques communes. Et nous, qui revendiquons d’y appartenir, sommes prêts à y prendre toute notre part. Car l’enjeu n’est pas mince : réconcilier médias et démocratie ».

Voilà la conclusion de la Tribune rédigée par David Eloy, rédacteur en chef d’Altermondes, Malek Khadraoui, journaliste, co-fondateur d’Inkyfada.com en Tunisie, Philippe Merlant, journaliste, fondateur de ReporterCitoyen, et Edwy Plenel, co-fondateur et président de Mediapart. Une Tribune signée aussi par John Paul Lepers, pour LaTéléLIbre.

 16 septembre 2014. Conférence de presse à la maison des Métallos, Paris.

Portée par ce mouvement, Altermondes est toujours là, 9 ans après sa création. Et cette année, la petite équipe de la revue trimestrielle a décidé d’aller encore plus loin dans l’affirmation de la démarche du projet initial. Pour que désormais la structure, les statuts, le fond et la forme filent dans le même sens le maillage d’un réseau de réflexions, permettant à la fois de comprendre les enjeux internationaux et de mettre en pratique, au sein même de la revue, l’émergence de manières différentes de fonctionner et de voir le monde.

Une revue en métamorphose

La nouvelle formule, en kiosque depuis le 18 septembre offre un contenu revisité, défiant toujours la fameuse « loi de proximité », mais qui se veut aujourd’hui plus ouvert à celui qui n’appartient pas au monde des Ong et des associations, afin que la catégorie « média citoyen » dans laquelle se classe Altermondes prenne véritablement chair.

Car pour garantir une information citoyenne et co-construire un nouveau modèle de fonctionnement, Altermondes a quitté son statut d’association pour devenir, en mars 2014, une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC), la première du genre. Ainsi, une trentaine de journalistes, quarante organisations (associations et ong) et une centaine de lecteurs actifs participent au projet duquel il sont sociétaires. C’est comme cela qu’ils s’expriment au sein de la structure : une personne -morale ou physique- égale une voix. Le comité de rédaction est aussi ouvert aux acteurs de la société civile, qui ne sont pas des professionnels des médias.

L’information, un bien commun

Ce mélange des genres permet de mettre en place une gouvernance plurielle, de construire une information aux voix multiples, nécessaire à la réflexion sur l’évolution des médias, et de mettre en pratique la ligne qui guide les médias citoyens : l’information est un bien commun, et l’existence de médias indépendants de qualité relève de la responsabilité collective.

Avec un premier numéro consacré à l’engagement, Altermondes ambitionne d’être la « gorgée d’eau fraiche » des journalistes de médias mainstream, en même temps qu’une interface pour les acteurs de la société civile, ainsi qu’une source de réflexion pour les lecteurs prêts à se plonger dans le reflet que leur offre le coin de la rue du bout du monde.

Aventure à suivre…

Flore Viénot

NdR: Altermondes est un partenaire régulier de la formation Reporter-Citoyen. Notre prochaine collaboration devrait être un voyage en Guyane, en novembre de cette année.

Des Liens

Le site internet d’Altermondes

Tribune « Réconcilier Médias et démocratie »