Coulisses d’un tournage, tard dans la nuit

Il n’y avait que Mickaël Royer cette nuit là à LaTéléLibre. 6 mois auparavant, il avait été contacté via un télégramme indiquant les coordonnées géographiques de notre rédaction. Le Détective ajoutait dans ce courrier :

3h17 précises. Stop. Vin de table et Gauloises appréciés. Stop. Discrétion nécessaire pour vidéo-enregistrement 16mm. Terminé.

C’est alors que Mathis Up Bloater, dit le Détective arriva à LaTéléLibre avec une pile de dossiers sur l’industrie des préservatifs qui, selon ses sources, sont fabriqués à partir de dérivés pétroliers. Mickaël, réalisateur s’en souvient très bien :

C’était très étrange. La porte de la rédaction, pourtant fermée, s’est ouverte toute seule. C’est là qu’il est apparu dans un nuage de fumée en faisant claquer son trench sur sa cuisse gauche. C’était très viril. Très impressionnant. Ses seuls mots ont été « Au boulot, Petit ».

Passé le choc de cette première rencontre (Mickaël ne travaillait pas encore à LaTéléLibre quand le Détective nous fournissait en reportages), le jeune réalisateur s’est empressé d’enregistrer cette chronique riche en révélations. Passé son enquête sur les préservatifs et l’impact du latex sur l’environnement, Mathis Up Bloater lance alors ses dernières flèches en affirmant que les préservatifs à base de latex, ou non, comporteraient tous des lubrifiants à base de diméthicone, un produit toxique pour la nature. Mickaël Royer n’en revient toujours pas.

C’était le clou du spectacle. Être là quand le Détective balance ce genre de révélations, c’est très intimidant. Je me suis senti un peu comme Laura Poitras lorsqu’elle a rencontré Edouard Snowden. Après ça, il a disparu d’un coup, laissant sur son siège une boite de préservatifs sur lequel était inscrit un numéro de téléphone. Surement celui d’un indic pour sa prochaine enquête.

Mickaël encore sous le choc conclu :

Je ne sais pas si je le referais à l’avenir. J’ai beaucoup de mal à dormir depuis. Même si je sais que c’était important et que désormais on ne pourra plus dire « je ne savais pas ».

Propos recueillis par Thibault Pomares. 

« X » La Chronique du Détective

Comme tu dois le savoir, la majorité des capotes qui nous évite de pondre des chiards à tire larigot et de choper tout un tas de saloperies sont faites en latex.

Petit topo… Le latex à la base c’est un truc liquide visqueux, une sorte de foutre qui sort de certaines plantes voire, ironie du sort, de certains champignons… Sauf qu’en réalité le latex qu’on utilise dans nos vies, c’est une sorte de matériau élastique fabriqué par polymérisation de dérivés pétroliers. Sale histoire… Comme tu t’en doutes, la polymérisation désigne la réaction chimique ou le procédé par lequel de petites molécules (par exemple des hydrocarbures de deux à dix atomes de carbone) réagissent entre elles pour former des molécules hydrocarbonées dont les liaisons covalentes permettent d’obtenir des chaines énantiomériques plus importantes. Enfin bref, le problème ici, c’est plus les dérivés pétroliers… Je sais pas si t’es au courant Coco, mais le pétrole, y’en a qui disent que c’est de la merde. Une saloperie qu’on gère comme des branques et qui fait qu’on s’met en péril, nous les Hommes. Et ça tu vois, je ne l’accepte pas. JE NE L’AC-CEP-TE PAS PUTAIN !

Depuis le début de cette chronique, 37 000 capotes masculines dans le monde sont sorties d’usine. Chaque année en France, nous en flinguons environ 55 millions quand à l’échelle de la planète on s’en colle 11 milliards sur le petit. Question pétrole, je te laisse faire le calcul.

Pour autant, ce sac à flèche est bien pratique et a surement permis de sauver des millions de vies depuis sa création… C’était il y a 3000 ans, avant Jissé quand des soldats égyptiens s’enfilaient des boyaux de mouton ou des vessies de porc sur le chinois pour éviter de choper la chtouille… Alors que faire ?

J’ai mené l’enquête… Et j’ai découvert que plusieurs de nos congénères présentaient une intolérance au latex. Certaines firmes, comme Manix, Unique, ou Durex ont alors développé des capotes sans latex. Mais y’a un os. Avec ou sans latex, toutes sont lubrifiées avec des produits à base de dimethicone, un polymère organominéral de la famille des siloxanes toxique pour l’environnement… les lubrifiants naturels étant écarté car diminuant considérablement la durée de vie des capotes anglaises…

Alors vois-tu, dans cette chronique, j’ai voulu ouvrir une brèche… Faire exploser le débat au sein des négociations de la COP et foutre un bon coup de santiag dans le petit cul du monopole de la capote. Histoire qu’un jour quelqu’un comme toi, voire un de tes rejetons creuse l’idée et développe le premier stop-foutre écologique. Crois moi c’est dans l’air du temps et il y a un paquet de grisbi à se faire. D’ici là, fais pas l’con, protège toi… et si t’es à court de chapeau, un bon sac plastique Auchan fera toujours l’affaire. À tout’ Coco.

Mathis Up Bloater, Détective
Mickael Royer, Réalisateur.

Des liens

(Nous sommes désolés, le Détective ne dévoile jamais ses sources…)