UN MAIRE SE BAT POUR L'AIRE DES GENS DU VOYAGE

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LIBRE POST

Dans le road-doc « Qui a peur des gitans? », nous avons pointé du doigt une incohérence républicaine: moins de 20% des communes appliquent la loi Besson (2000), qui oblige toute commune de plus de 5000 habitants à mettre à la disposotion des gens du voyage, une aire de stationnement. Le maire de la Commune de Barsac en Gironde veut se mettre en conformité, mais des habitants lui mettent des batons dans les roues…

Voici la lettre qu’il nous a fait parvenir

Je suis en train de regarder sur France 4 le film que vous avez réalisé sur les gens du voyage, leurs parcours, leurs épreuves, leurs différences qui font peur à ceux qui ne les comprennent pas.

Je suis maire de Barsac en Gironde, et président de la Communauté de Communes du canton de Podensac, et en ses qualités confronté au stationnement des gens du voyage sur ma commune.

Avec mon conseil municipal, nous avons décidé l’implantation d’une aire d’accueil des gens du voyage, et les choses sont difficiles avec une partie de la population. Mais nous avons décidé malgré tout de nous mettre en conformité avec le schéma départemental d’accueil des gens du voyage, pour à la fois leur offrir des conditions de vie décentes, et aussi pouvoir avoir recours à la force publique lorsque subsisteront des stationnements sur les
espaces publics malgré la présence de la future aire.

Je tiens à vous féliciter pour cet excellent film, très juste car impartial.

Si vous avez quelques minutes, vous pourrez à la fois suivre les différents articles de presse liés à notre dossier, et aussi la vidéo de la réunion publique du 11 septembre qui a été particulièrement animée , mais nous/je ne cèderai pas.

Bien cordialement

Philippe MEYNARD
Maire de Barsac

Président de la CDC de Podensac

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Les commentaires (8)

  1. Le maire parle d’installer les gens du voyage dans des conditions décentes.Je ne comprends pas.Première proposition:Terrain en contre-bas voie ferrée (Bordeaux- Toulouse) et de la gare.Deuxième proposition: terrain au milieu d’un vignoble classéAOC . Donc en première ligne pour recevoir les traitements nocifs.Ceux- ci durent d’avril à juillet.Cet emplacement est entouré de vignes appartement à plusieurs viticulteurs ce qui multiplient les passages.( Notons que cette communauté vie à l’extérieur).Conclusion d’un terrain invivable ,nous passons à un terrain très dangereux pour la santé de ces personnes. Salutations.

  2. « Avoir recours à la force publique lorsque subsisteront des stationnements sur les espaces publics malgré la présence de la future aire. »……? Bonne motivation !

  3. Bravo monsieur le Maire!
    Et Bravo de filmer les réunions publiques.
    Ce que vous faites n’est pas facile,tous mes encouragements!

  4. @Pervers..ce n’est pas une motivation ,
    mais une argumentation !!

    Bravo, M.le Maire…faites de la pédagogie et peut-être que le film de JPL mériterait d’être visionné lors d’une réunion publique…?

  5. Madame HUMAIR,
    au bord de la voie ferrée, pas bon.
    au bord de la Garonne, pas bon.
    au milieu des vignes, pas bon non plus !

    A ce sujet, vous voulez dire qu’en fait les produits utilisés dans les vignes (et qui seraient donc nocifs pour l’humain) ne le seraient en fait que les gens du voyage ???
    Vous qui habitez à côté des vignes, vous serez épargnée ?
    les ouvriers qui sont dans les vignes, ils seraient épargnés ?
    et les autres habitants de la commune qui vivent eux aussi au milieu des vignes ? épargnés aussi ?
    un peu de sérieux et d’honnêteté intellectuelle !
    pas ce genre d’argument.
    dîtes plutôt que vous ne les voulez pas dans votre champ de vision.
    Ah, que c’est dur quand on dit être de gauche, qu’on se dit respectueux de l’autre, et que nos propres intérêts heurtent de plein fouets les valeurs qu’on dit porter…

  6. Dominique qui ? Quel courage !!! Mes propos vous ont ils tant gênés que vous vous montriez si agressif !
    Qu’est-ce que la gauche vient faire la dedans ? C’est une insulte ? Je suis apolitique et fière de l’être.
    Vos élucubrations sont loin du sujet sur les gens du voyage.
    Je suis informée de la toxicité des produits, nous ne sommes pas épargnés, bien sur, mais pourquoi l’imposer à cette communauté ?
    C’est par respect pour elle que je ne veux pas qu’elle subisse cette même nuisance.
    Excusez moi de réfléchir au problème …

  7. La France n’aime pas ses noirs ?

    Ils étaient musiciens à la cour, soldats révolutionnaires, héros de Verdun, compagnons de la Libération. Ils étaient à la tribune de l’Assemblée nationale ou sur les plages du Débarquement, en Provence, à l‘Odéon ou à Polytechnique.

    Ils étaient noirs. Qui s’en souvient ? Qui se souvient de Habib Benglia, qui joua dans Les enfants du paradis et dans La Grande Illusion , ou de René Maran, qui obtint le prix Goncourt en 1921 ? Après les indépendances, dans les années 60, la France et l’Afrique se sont séparées de corps mais aussi éloignées d’esprit. Chacune est partie de son côté. Dans les livres d’histoire, soit par honte d’avoir colonisé, soit par dépit d’avoir été largués, soit encore par indifférence, les Français ont peu à peu gommé les traces de couleur de la saga nationale. C’est oublier Félix Eboué qui, alors qu’il était gouverneur du Tchad, fut parmi les premiers résistants à répondre à l’appel du général De Gaulle ; c’est oublier Gaston Monnerville, président du Sénat et ainsi le deuxième personnage de la République pendant plus de vingt ans. C’est oublier aussi Edmond Albius, ancien esclave qui découvrit la technique de la fécondation artificielle de la vanille, ou Delgrès, qui préféra mourir plutôt que d’accepter le rétablissement de la servitude en Guadeloupe.
    A l’heure où la France métropolitaine accueille une importante communauté noire, fruit de l’immigration et d’échanges de population avec les DOM (Département d’Outre-Mer), la question du vivre ensemble resurgit. Du coup, il n’est pas inutile de scruter le passé, d’en faire remonter quelques visages. Il n’est pas inintéressant de retourner sur ces lieux emblématiques de la France – Panthéon, mont Valérien, Versailles – qui gardent la trace de leur passage et portent témoignage de leur grandeur passée. Il n’est pas stérile de revenir sur ces intellectuels ou ces hommes politiques qui déjà s’interrogeaient sur leur identité, et de s’inspirer de la conception qu’ils avaient de la place des diversités dans la France.

    Benoît Hopquin dresse le portrait de quelques noirs qui se sont illustrés en France. Bertrand Delanoë, le maire de Paris a offert une rue dans la capitale au grand musicien Chevalier de Saint-Georges (1745-1799). Jean-Baptiste Belley, l’ « Africain bambara », comme il est écrit sur son sauf-conduit de député, est né en 1746 ou 1747 au Sénégal. Il est devenu porte-parole des esclaves dans la capitale française. Il a eu à affronter des adversaires politiques à la Convention puis au Conseil des Cinq-Cents. C’est le premier député noir en France. Le guadeloupéen Louis Delgrès (1766-1802) a choisi de mourir pour ne pas retourner en esclavage. Avec le triomphe de Louis-Napoléon Bonaparte et du parti de l’Ordre, François-Auguste Perrinon (1812-1861) est démis de ses fonctions d’élu de la Guadeloupe et rappelé à Paris en septembre 1850. Edmond Albius (1829-1880), ancien esclave découvrit la technique de fécondation artificielle de la vanille.

    Lors de sa première campagne électorale, Blaise Diagne (1872-1934) se serait ainsi lancé : « Oui, je suis le fils d’un cuisinier nègre et d’une pileuse de mil ! » Ce pionnier de la diversité est resté, pour des générations d’intellectuels noirs, le « judas nègre ». C’est là la limite des sauts dans le temps trop hardis, des bouturages d’idées hors de leur contexte, d’une époque à l’autre. Blaise vivait au temps des colonies. Sa France, il la concevait comme un empire.

    Les frises et le bâtiment du palais des Colonies furent inaugurés à l’occasion de l’exposition coloniale qui s’est tenue du 6 mai au 15 novembre 1931 dans le bois de Vincennes. Blaise Diagne, sous-secrétaire d’Etat aux colonies, était présent, se tenant en retrait de Gaston Doumergue, président de la République, de Pierre Laval, président du Conseil, et du maréchal Lyautey, grand ordonnateur de cette fantaisie exotique.

    Ce fut la mondanité de l’année. Sur les marches du palais, au pied d’une immense statue de Minerve, déesse de la guerre, s’exécuta une danse tribale de chapeaux hauts de forme et de costumes queues-de-pie, avec baisemains affectés et courbettes de rigueur.

    En frac, Blaise Diagne écouta son ministre de tutelle, Paul Reynaud, affirmer que cette exposition devait « donner aux Français la conscience de leur Empire », mieux, permettre que chacun « se sente citoyen de la plus grade France ».

    En 1922, il prend ardemment le parti du boxer Baye Fall, surnommé Battling Siki qui a battu par K-O le champion du monde mi-lourd en titre, Georges Carpentier, l’icône de la France.

    Le patriarche reçoit les jeunes intellectuels, le dimanche dans sa maison de campagne, les prend sous sa coupe, forme une cour à sa dévotion. Léopold Sédar Senghor fait partie des habitués. Blaise Diagne lui obtient la nationalisation française en 1933. Ils ne sont pas nombreux alors à contester son magistère. Tout au plus quelques freluquets extrémistes, comme Lamine Senghor qui prétend que le système colonial est intrinsèquement pernicieux.

    En cinquante ans de carrière au théâtre et au cinéma, Habib Benglia (1895-1960) a endossé tous les rôles de Noir, sauf un : Othello. Il est né le 25 août 1895 à Oran en Algérie. Son père serait un caravanier, héritier de l’ancien Empire songhoï. La famille serait originaire de Tombouctou, la grande ville du commerce saharien, sur les rives du Niger, dans l’actuel Mali.

    On s’arrache ce Noir talentueux. Le comédien joue aussi le Noir de service dans les pièces de boulevard. Citons Monsieur Le grain chez les fous et Le Pompier du Moulin Rouge. Il se taille son plus grand succès dans L’Attachée d’Yves Mirande, qui se joue au Palais Royal à partir de 1929.

    Le prix Goncourt couronne un écrivain noir pour la première fois en 1921. Batouala de René Maran (1887-1960), donc. L’académie a désigné un premier roman et un inconnu de trente-quatre ans. Au plein cœur, l’impétrant apprend sa bonne fortune, lui qui ne savait même pas que son roman figurait sur la liste des candidats. Il a dû essuyer ses fines lunettes d’intellectuel, passer lentement la main dans la raie qui sépare les cheveux au milieu du crâne et se renverser d’aise, en pensant à la tête des ses chefs.

    Les jeunes intellectuels noirs critiquent son attitude. Frantz Fanon en dresse un portrait sévère dans Peau noire, masques blancs.

    C’est un inconnu au Panthéon. Dans la crypte, au bout de l’allée, son corps gît dans le caveau XXVI, dans une encoignure à gauche. Félix Eboué (1884-1944) repose aux côtés de Jean Jaurès et de Victor Schoelcher. L’homme aurait apprécié ce voisinage : le socialiste dont il épousa les idées après la Première Guerre mondiale et l’abolitionniste dont son instituteur célébrait le culte à Cayenne. Noble compagnie vraiment, pour cet anonyme.

    Charles N’Tchoréré (1896-1940), Addi Bâ (1913-1943) et Maboulkede (1921-1944) sont les tirailleurs perdus. Ils ont été oubliés dans l’enthousiasme de la Libération. Les tirailleurs (« ces dogues de l’Empire », surnom donné par Léopold Sédar Senghor) survivants eurent leur part d’éloges. Ils furent fêtés par la population métropolitaine.

    Léopold Sédar Senghor (1906-2001) se cherche, loin des références de son continent. Il se veut monarchiste, proche de l’Action française. Georges Pompidou le convertit au socialisme et l’initie aussi à des auteurs inconnus dans les colonies : Proust, Gide, Baudelaire, Rimbaud, Voltaire.

    Il est en quête d’une légitimité, d’une fierté africaine. Il commence à se plonger dans les travaux de Marcel Griaule, de Michel Leiris, de Paul Rivet, de Marcel Mauss, de Maurice Delafosse, d’Emmanuel Mounier. Il découvre Henri Bergson et se passionne pour Pierre Teilhard de Chardin.

    Senghor cherche des sentes par où engager sa réflexion. Il rejette d’emblée le marxisme comme une solution pour les Noirs : « Marx et Engels nous ignoraient passablement ». Il pense que « c’est la culture qui résoudra le politique ». Le Sénégalais ne dénigre pas la civilisation occidentale. Aimé Césaire est plus radical, voue aux gémonies la culture de ses anciens maîtres.

    Les études des deux hommes sont en panne. Senghor a raté trois fois l’entrée à Normale sup. Il s’est inscrit en Sorbonne, a entamé une maîtrise sur « l’exotisme chez Baudelaire ». il obtient l’agrégation de grammaire en 1935. Il enseigne au Lycée Descartes de Tours, puis au lycée Marcellin Berthelot de Saint-Maur, et poursuit des études d’ethnologie à Paris.

    Aimé Césaire (1913-2008) a mis quatre ans avant d’intégrer Normale sup, en 1935 également. Ayant traversé une crise, épreuve physique et crise morale, il a coulé à l’agrégation. L’Antillais publie le Cahier d’un retour au pays natal dans la revue Volontés, en août 1939. L’œuvre passe inaperçue.

    Le désappointement d’Aimé Césaire prend une forme éruptive. Il défendait l’égalité des droits pour la Martinique et la Guadeloupe qui sont françaises depuis 1635. Dans le Discours sur le colonialisme, paru en 1950, la réplique est tonitruante.

    En 1956, il rompt avec le Parti communiste français, en donne les raisons à Maurice Thorez dans sa lettre de démission : « ce que je veux, c’est que le marxisme et le communisme soient au service des peuples noirs et non les peuples noirs au service du marxisme et du communisme. Que la doctrine du mouvement soit faite pour les hommes, et non les hommes au service de la doctrine et le mouvement ».

  8. John Paul : « J’ai regardé le reportage sur FRANCE 4 (j’habite à Canteperdrix le terrain désigné, se situe à 300 mètres de mon habitation) premier rectificatif à Nîmes, il se situe à 5 kms du centre ville et non 15 kms comme annoncé dans le sujet…
    ce qu’il faut savoir :
    ………………les gens du voyage sont LIBRE de toute contrainte !!
    ………………L’école, ils ne sont pas pour ni contre, le fait de voyager ne facilite pas la sédentarisation scolaire !!!
    ……………..Le prix qu’ils payent pour être sur des aires d’accueil : entre 5 euros & 8 euros en moyenne par jour (électricité & eau compris)
    …………….Les « gitans » font plusieurs jobs, aiguiseurs, maçons, peintres, brocantes, chinneurs, ferrailleurs, mécaniciens etc etc
    …………….Les mariages sont souvent « évangélistes ».
    …………….Les Saintes accueillent plus de 10 000 manouches, durant le pélerinage, ce qui constitue le meilleur budget pour les restaurants durant 3 jours avec 3 à 4 services éffectués tous les jours…