24 HEURES EN CHINE
Publié le | par La Rédac'
UN JOUR ENTRE DEUX MONDES
Présenter la Chine d’aujourd’hui, c’est faire le grand écart entre deux univers, un pied de chaque côté du fossé qui se creuse chaque jour un peu plus entre la ville et la campagne. Voici le résultat, en 24h chrono, par le correspondant de LaTéléLibre en Chine.
De Shanghai à Pékin, de Canton au petit village de Huang Fan perdu entre Wuhan et le Barrage des Trois Gorges: chaque halte est une occasion de saisir des instants d’émotions, de filmer des rencontres atypiques. Compiler ces images aujourd’hui permet aussi d’illustrer le contraste époustouflant qui règne entre la ville et les campagnes chinoises.
D’un côté: des chantiers permanents, des embouteillages monstres, des rues piétonnes truffées d’écrans publicitaires lcd, des cortèges de jeunes chinoises ivres dans des bars d’expatriés. De l’autre: des villages silencieux, des boeufs de traie besogneux, des murs tapissés de slogans communistes, des hôpitaux vétustes, des professeurs d’école en tenue de révolutionnaire qui ne s’expriment qu’en dialecte dans des salles de classe où les portraits de Mao n’ont toujours pas été décrochés.
Et pourtant la ville comme la campagne ne sont pas hermétiques l’une de l’autre. Un flux continu d’hommes et d’argent circule d’un monde à l’autre sans interruption. Les forces vives des campagnes rejoignent les villes pour faire tourner l’économie chinoise, l’une des moins touchées par la crise financière globale. L’argent de ces travailleurs migrants sera expédié de plus belle au village pour y construire une belle maison de ciment avec électricité et eau courante, soulager les vieillards qui cultivent les terres arables tant bien que mal, et éduquer les enfants qui ne rêvent déjà que d’une chose: s’évader.
Jordan Pouille
Montage: Laurent Salipante
Les commentaires (21)
Trés sympa mais compte tenu de son étendu et de ses frontières, ça me semble un peu osé de limiter le grand écart chinois entre la bite à urbain et la bite à rural.A mon avis si on veut parler de grand écart, c’est celui d’un octopode pour le moins.
Merci Franck Einstein pour votre commentaire avisé. Effectivement, je n’ai pas la prétention de réduire en quelques images une comparaison sur l’opulence de la ville face au vide de la campagne. Chaque lieu mérite des années de reportages. Le village de Huang Fan a lui tout seul fascine par la situation de ses habitants, des métiers qui disparaissent et d’autres qui font surface, des enfants sans parents, des vieillards redevenus parents, une poussée de la spiritualité, le désengagement des autorités (et de sa pression fiscale) , la nostalgie d’un passé glorieux et ces portraits de Mao qui n’ont toujours pas été décrochés.
Cette vidéo est à « apprécier » comme un exercice intéressant, une manière parmi d’autres mais sans caricature je l’espere, d’illustrer ces différences.
Signataires du Traité de Lisbonne modifiant le traité sur l’Union européenne et le traité instituant la
Communauté européenne
SA MAJESTÉ LE ROI DES BELGES,
SA MAJESTÉ LA REINE DE DANEMARK,
SA MAJESTÉ LE ROI D’ESPAGNE,
SON ALTESSE ROYALE LE GRAND-DUC DE LUXEMBOURG,
SA MAJESTÉ LA REINE DES PAYS-BAS,
SA MAJESTÉ LA REINE DU ROYAUME-UNI DE GRANDE-BRETAGNE ET D’IRLANDE
DU NORD,
Bruxelles, le 3 décembre 2007
La dernière image que je garde de la Chine, c’est celle de cette femme en larmes parce qu’on venait de lui détruire sa maison – pour aménager un site olympique – et qui courait en tous sens, perdue et affolée, avec la police qui rigolait… C’est la dernière image que j’ai de la Chine.
La corruption , la création d’une bourgeoisie insolente , la pauvreté grandissante de la grande majorité de la population , qui n’a plus rien à voir avec leur idéologie du début de installation du communisme , devraient inciter ce peuple de 1 milliard et demi d’habitants à refaire une révolution culturelle avec un petit livre vert ,
plutôt que rouge !!
tu veux dire avec la Bible ?
sympa cette video sur l’homme plutot que sur le chinois proprement dit. Tu filmes à la Defense et dans la Creuse et tu as quasiment les memes images , la TV en plus chez nous!
je lance un hors sujet .
j’ai pas ete impressionné par les decisions du G 20 et je doute que l’encadrement des salaires des traders ou la regularisation de certains paradis fiscaux revolutionnent l’économie.C’est du TOP MEDIATIQUE!
quand à l’OTAN, les militaires ce sont des pittbulls ou des ronds de cuirs alors je dis joker car mon avis n’est pas bien fondé.Enfin, travaillons pour la denuclearisation avant de mourrir!
Merci jordan pouille, trés flatté d’avoir une réponse à mon commentaire.
J’ai trouvé ce montage trés intéressant , ce qui me questionne d’autant plus sur l’implantation exponentielle des chinois à Paris, en particulier dans les bureaux de tabacs et dans certains quartiers (mis à part le XIIIème) et celle des étudiants dans les facs y compris celle de perpignan qui n’est pourtant pas particulièemnt réputée.
Le fait d’envoyer de plus en plus de colons en « mode furtif » malgré la « dictature » idéologique du pouvoir doit-il être considéré comme une stratégie et si oui de qu’elle origine?
La chine s’égaille doit on le craindre?
Je comprends pas pourquoi on dit tjs que c’est les autorités chinoises qui envoient en France les « colon », et en « mode furtif ». C’est tout simplement, enfin dans la plupart des cas, l’envie des jeunes élèves de faire leurs études à l’étranger, car une fois bu de l »encre étrangère », ils auront plus de chance de toruver un bon boulot au retour. Et pourquoi les facs pas réputées? Parce que les facs réputées sont difficiles à accéder! Et pour eux, l’importance est de pouvoir venir ici.
Jordan, comme tu dis, c’est un exercice intéressant, et léger plutôt, on a presque envie de connaître plus la vie de ces gens. Là on sent un peu frustré. Et je suis d’accord avec Phiver: on filme à la Défense et dans les Creuses, on aura les mêmes images! Bonne contiunuation!
Cher Franck
Merci de vos observations. Ne pas confondre des étudiants de toutes parts partis à l’étranger et des familles riches du Zhejiang parties investir à Paris, Venise ou Porto. Rien à voir avec une étudiante pékinoise fille de modestes fonctionnaires à Pékin et étudiante en deug de bio à Clermont Ferrand. J’en connais quelques-uns; ils ne se mélangent pas, ne se cotoient pas.
Chère Yuan
Soyons honnêtes. Je ne pense pas que l’on puisse comparer les campagnes chinoises et les campagnes françaises. De l’extérieur ce sont des champs, ça s’arrête là. La campagne ne créé pas de richesses. A Huang Fan, les biens que vous voyez viennent de la ville.
Je rejoins ce qui est dit sur La Defense et la Creuse (ou autre…). Les campagnes que l’on voit dans ce documentaire sont un peu comme celles de la France il y a une cinquantaine d’annees. La ville, c’est une megalopole a l’image de notre epoque… C’est vrai que le decallage est important, mais la dynamique de la ville entraine la campagne… comme tu le dis quand tu remarque que ce sont des objets de la ville (payes et envoyes par celles et ceux partis a la ville… exode rural).
Ce qui est inquietant, et que ce documentaire ne montre pas (pas d’interview), c’est le developpement « a l’Americaine », sans protection sociale ni a la ville ni a la campagne… C’est le vieillissement exponentiel de la population. Et les campagnes reellement sous developpees plus a l’Est et au sud ou regne une bureaucratie tatillonne.
La Chine souffre du caractere totalitaire de son regime. Les conflits sociaux permettent d’ameliorer la vie, l’environnement. Ils sont interdits en Chine. La presse critique ce qui ne va pas et eveille l’opinion. Cette presse libre n’existe pas en Chine. C’est valable a la ville comme a la campagne…
Si 80% du plan de relance va aux villes, c’est a cause de tous les provinciaux qui y vivent…
Un documentaire interessant sur un contraste entre une ville et sa province, en Chine, a un moment donne. Montrez nous en d’autres, nous finirons par avoir une vision plus interessante, multiple, a l’image d’un tableau impressioniste…
Merci beaucoup Suppaiku de votre intérêt pour la Chine et les Chinois. Je ne saisis pas ce que vous voulez dire: « si 80% du plan de relance va aux villes, c’est à cause de tous les provinciaux qui y vivent… » Les provinciaux ne sont pas tous des ouvriers migrants ou mingong non enregistrés et il demeure une réalité: la campagne est la grande oubliée de ces trente années de réformes économiques initiées par Deng Xiaoping. Seuls y vivent les vieillards et les bambins… et les portraits de Mao.
La protection sociale se développe en Chine et les habitants de Huang Fan paient 35 yuans par trimestre pour une couverture maladie. Certes les hopitaux sont infectes (on les apercoit dans la vidéo) et les médecins de campagne perdent leur licence les uns apres les autres parce qu’il pratiquent encore l’avortement clandestin. La campagne fera l’objet d’un véritable documentaire le temps voulu, je l’espère de tout coeur.
Cordialement,
Pour les plus les plus aiguisés, je vous invite à revoir cette vidéo. Nous avons amélioré sensiblement la qualité des images (les couleurs) que la phase d’upload avait fortement affectée.
« pour les regards les plus aiguisés »
Le savon Marcel… ce n’est pas la peine d’en rajouter…
J’aime bcp votre « travail »………En ce moment, je pense au Rwanda, je pense à Julien Coupat, je pense à Lucie et Raymond Aubrac, Je pense à Louise Michel, je pense à nos libertés qui sont en train de disparaître……Je pense tout court………..
Merci pour ce documentaire, certes un peu rapide , mais explicite.
J’ai assisté il y a quelques mois à la conférence d’un réfugié politique chinois, prof de philo …qui est toujours en lien avec les syndicalistes chinois..
J’aimerais savoir si l’on trouve toujours dans les campagnes, des enfants « clandestins » des villes, confiés à des paysans, en raison de la limitation des naissances…le milieu rural étant peu contrôlé…?
Cela explique -t-il, avec l’exode vers les villes, le fait qu’il y ait de nombreux enfants dans les campagnes, élevés par des vieillards?
A la campagne, il est possible d’avoir plusieurs enfants jusqu’à ce que ce soit un garçon.
Il est aussi très pénalisant pour les ouvriers migrants de vivre en ville car leur état-civil (hukou) comme ceux de leurs enfants est enregistré à la campagne: la santé, l’éducation deviennent payants. D’après la dernière assemblée nationale populaire le mois dernier, le système du Hukou va être réformé. Les villes ont besoin des mingong. Les ouvriers migrants vivent en général dans des conditions très pénibles et travaillent énormément. Les enfants sont confiés aux grands parents ce qui n’est pas si mal (A la ville, il n’est pas rare que les parents de la fille occupent l’appartement du couple). Ce qui est plus dur ce sont ces millions d’enfants qui pendant toute leur jeunesse ne verront leurs parents qu’une fois par an, pendant les congés du nouvel an chinois. Parfois les grands parents ne sont plus là et c’est la vie à l’internat pour des années, sans break. Pour avoir pénétré (et filmé) l’un deux, ce sont parfois pire que des prisons sans chauffage, sans fenetre, des barreaux et douze lits superposés dans 18 metres carrés.
Je ne sais pas si je réponds à vos questions. Auriez vous conservé le nom ou le contact de ce prof de philo chinois?
C’est la societe a laquelle la gauche aspire, n’est-ce pas ?
Vous vous la garderez.
Norbert !!! vraiment non, non et non !!! La société chinoise n’a plus
rien de social !!!
Corruption, bureaucratie,non respect des droits de l’homme ( comme dans beaucoup d’autres pays qui ne se prétendnt pas communistes ou même socialistes !!), capitalisme sauvage , pas de service s médicaux organisés , pas de reconnaissance des droits des salariés et donc pas de lois pour les protéger !!
Rien à voir avec ce que des partisans du départ de SARKO , souhaiteraient !!
tu le sais bien d’ailleurs !! pourquoi écris-tu cela ???
Ils devraient profiter de la crise pour refaire une petite mise au point par une nouvelle révolution culturelle !!! différente de la précédente , bien sur !!