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DELANOË TACLE LE MODEM MEYER

Publié le | par

Lundi soir à la Mutualité, Bertrand Delanoë a réclamé haut et fort un « devoir de vérité » au MoDem parisien en se prenant d’un coup de gueule élégant mais ciblé à l’encontre de Philippe Meyer, candidat dans le Ve arrondissement, coupable selon lui d’avoir apposé « un signe égal » entre la gestion UMP de Paris et la sienne.

« Je n’ai pas aimé le signe égal » apposé par le candidat du MoDem « entre la manière de faire de la politique de Jean Tiberi », candidat local de l’UMP, et Françoise de Panafieu, chef de file de la droite parisienne, « et la mienne », a déclaré un Bertrand Delanoë assez enflammant en référence à une déclaration de Philippe Meyer lue par lui dans le JDD. « Ce n’est pas vrai ! Je le dis en face à Philippe Meyer qui me connaît bien » a ajouté le maire de Paris, devant les 400 personnes dans la salle mythique du métro Maubert Mutualité, avant que n’éclatent les applaudissements.

A l’heure où la question des alliances se pose de manière à mesure plus brûlante, dans cette dernière ligne droite d’une bataille de Paris plus marquée par la perspective de la négociation de la composition de l’équipe municipale à venir que par un réel suspens, le maire de Paris a donc décidé d’insister sur ce point : pour lui, de tels propos de la part du candidat MoDem du Vème arrondissement, c’est simplement« inacceptable ».

Philippe Meyer, ex-journaliste de l’Express puis de France Inter, et relativement nouveau en politique a par ailleurs osé critiquer la politique culturelle parisienne de Mr Delanoë, la qualifiant de « paillettes ». Critique vraisemblablement elle aussi inacceptable, à en croire l’ironie cinglante à cet instant du maire de Paris.

« J’ai besoin d’honnêteté intellectuelle, Paris a besoin d’abord de vérité » a ajouté Bertrand Delanoë : « Le Ve mérite le meilleur de l’esprit démocratique qui n’y règne pas aujourd’hui ».

Enfin, question alliances, Delanöe sous-entend que le temps presse, ce lundi soir, et que maintenant, le temps est venu pour les clarifications tant attendues.

Pour cet arrondissement là, « Il n’y a qu’une seule liste dans le Ve qui peut donner un temps d’avance à Paris et qu’une seule liste qui porte le même projet que moi », c’est celle conduite par Lyne Cohen-Solal, a-t-il ensuite répété. Sans toutefois fermer la porte à un accord avec les centristes après le premier tour, dimanche.

Rappelons que ce lundi 03 mars François Bayrou a tout de même fini par annoncer sur RMC/BFM TV que le MoDem mettrait fin avant le premier tour à l’indécision concernant les alliances du second tour, comme l’a très vivement souhaité Bertrand Delanoë, et comme le souhaitent d’autres, comme par exemple les Verts. Ces clarifications devraient tomber ce mardi soir, à la Mutualité encore, où se réunit le Modem, en présence de son Président, autour de Marielle de Sarnez et de ses têtes de listes.

Karine Yaniv

John Paul Lepers/Matthieu Martin

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Les commentaires (18)

  1. @ Karine Yaniv:

    Le ton de votre dernière phrase laisse transparaître votre parti-pris:

    « Rappelons que ce lundi 03 mars François Bayrou a tout de même fini par annoncer sur RMC/BFM TV que le MoDem mettrait fin avant le premier tour à l’indécision concernant les alliances du second tour, comme l’a très vivement souhaité Bertrand Delanoë, et comme le souhaitent d’autres, comme par exemple les Verts »

    « tout de même », « fini par annoncer… », « mettrait fin à l’indécision »…

    Je suis désolée de vous dire, Madame, que vous n’avez RIEN compris ou que vous ne voulez pas comprendre ce que F. Bayrou et les adhérents du MoDem disent depuis des mois…

    Il est plus qu’urgent de stopper cette main-mise de ces deux partis UMP-PS sur notre pays, de faire une REVOLUTION citoyenne et de dire STOP, on n’en veut plus, on ne supporte plus cette arrogance, ce pouvoir partagé, ces ententes entre les deux grands partis – un coup à toi, un coup à moi – qui se partagent le pouvoir de connivence depuis des décennies.

    Et comme l’analyse fort justement Patrick Roger dans Le Monde:
    http://www.lemonde.fr/municipales-cantonales/article/2008/03/04/municipales-le-modem-pourrait-realiser-un-score-proche-de-celui-de-bayrou-en-2007-d-apres-patrick-roger_1018755_987706.html

    En voici quelques extraits:

    L’alliance Bayrou-Juppé à Bordeaux, et je dirais même en Aquitaine, n’est pas seulement une alliance conjoncturelle, tactique. Elle vise bien au-delà, qui est l’esquisse d’un front face à Sarkozy, qui peut éventuellement aller plus loin.

    De même, il y a eu l’appel à la vigilance républicaine. On voit là se dessiner des intérêts convergents plutôt que des alliances à court terme.

    Là, les municipales apportent la preuve de son existence autonome, par la présentation de 332 listes dans les villes de plus de 10 000 habitants.

    Ensuite, le mode de scrutin au second tour fait que, ensuite, il y a des alliances ou des fusions de listes ou des désistements. Pour l’instant, on est encore dans un système de bipolarisation entre deux forces principales. Ce système est-il éternel ? Qui vivra verra.

    Je crois profondément que les frontières politiques vont bouger dans les années à venir, qu’un chapitre de la vie politique française se clôt. Le cycle ouvert dans les années 1970 est en train de s’achever. Le paysage politique va bouger.

    La plupart des notables de l’UDF ont rejoint l’UMP ou se sont satellisés vis-à-vis de l’UMP. En revanche, je suis assez frappé par ce qui se passe aux municipales : l’arrivée sur la scène politique de nouvelles générations. Cela, dans l’avenir, ce renouvellement de la politique est à terme une force.

    Mon mot de la fin : en ce qui concerne les municipales, je ne pense pas que les résultats soient joués à l’avance et de manière aussi binaire que cela semble se dessiner. Je ne serais pas surpris qu’il y ait des surprises. Et que le MoDem réalise des scores pas très éloignés de ceux de Bayrou, car les conditions de fond qui ont conduit au score de Bayrou à la présidentielle sont toujours présentes aujourd’hui.

    Notamment cette volonté très profonde de sortir d’une bipolarisation gauche-droite. C’est fondamentalement cette volonté de débloquer un espace politique qui apparaît aujourd’hui paralysée par le PS et l’UMP.

    C’est ce que j’appellerais une excellente analyse politique, réaliste, loin de toute propagande PS ou UMP…

  2. en même temps… chacun tape sur l’autre avant le 1er tour… mais après, après ce 1er tour, c’est : papier, stylo et  » bon alors comment on fait pour le 2eme tour ? « …
    C’est de bonne guerre quoi…

  3. Delanoë a raison, évidemment.
    Mais ce qui me dérange, c’est son jeu d’acteur dans sa dernière phrase : il répète la même phrase que précédemment en mettant plus de rythme, d’intensité… ça ressemble beaucoup à de la politique politicienne !

    Merci pour cette séquence.

    Sur le soi-disant parti-pris de Karine Yaniv, je n’ai rien à dire si ce n’est que l’inconscient a peut-être pris le pas sur l’absolue objectivité de la journaliste. Mais rien de bien grave à mon sens.

  4. On pourrait faire remarquer à Delanoë que certaines lignes budgétaires qui étonnaient sous Tibéri étonnent toujours autant sous sa mandature…, mais le principal est qu’une campagne politique se fait en liberté, ce qu’il devrait savoir.

  5. Mouais… Je ne sais pas qui est ce Meyer, je ne sais pas ce que fabrique le théâtre du Chatelet, ni même où ça ce trouve… Et j’imagine que je ne suis pas le seul. Bref, un peu trop Parisien à mon goût. N’oubliez pas que cette ville ne correspond qu’à 3% du peuple de France. Une minorité géographique en quelque sorte…
    Quand au parti-prit supposé de Karine, si il y a, je dirais: Et alors?
    Pour ma part j’ai définitivement renoncé à croire à l’objectivité en matière de journalisme. Je préfère encore savoir ce que pense vraiment la personne qui pose les questions ou qui raconte une histoire. Ainsi on écarte les risques de manipulation.

  6. ce Meyer produit une émission d’analyse politique le dimanche
    à 11h. sur Fr.culture!

  7. c’est juste pour donner une référence , pour pouvoir se positionner par rapport à ce qu’il donne à entendre .

  8. Dis donc, il en veut à Meyer le petit Delanoë! Après avoir vu cette vidéo et entendu Bertrand dire par 4 fois qu’il estimait Philippe Meyer j’ai des doutes sur le niveau d’estime qu’il porte en effet pour ce dernier. L’actuel maire de Paris ne semble pas supporter la moindre critique.

    « le besoin qu’a la Démocratie de diversité » : oui! et bien justement le MoDem… je ne comprend pas où il veut en venir.

  9. Philippe Meyer est sur France Inter le dimanche dans son émission : « La prochaine fois, je vous le chanterai »
    http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/laprochainefois/

    Il fait aussi une émission sur France Culture, toujours le dimanche « L’Esprit public »
    http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/esprit_public/index.php?emission_id=18

    Il est actuellement suspendu d’antenne (recommandation du CSA) pour cause d’élections municipales.

  10. Franchement, Delanoe,nous les provinciaux, on s’en tape le coquillard.Mais il prendra une autre dimension quand il s’opposera directement a Royal dans 4 ans.Bayrou a beau jeu d’attendre.Patience……

  11. Il serait juste de publier la réponse de Philippe Meyer à Bertrand Delanoë le lendemain soir à la Mutualité.

  12. J’ai reconnu JPL tout à la fin devant l’estrade ! Un p’tit reportage JPL ?
    … ou un adhérent supplémentaire au modem ? :)

  13. Philippe Meyer : « si Bertrand Delanoé est réélu, la première lettre qu »il recevra sera ma lettre de démission. »
    Résultats de Philippe Meyer : 13,4 %

    Au revoir M. Meyer.
    Je vous aime bien, mais comme animateur de radio, ce que vous faites très bien.
    La politique, c’est un métier ;)