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[DOC] Détroit : l’Agriculture Urbaine, Antidote à la Désindustrialisation?

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La ville de Détroit se meurt et vient d’ailleurs de se déclarer en faillite. Les industries automobiles ont disparu et privé les habitants du travail qui les faisait vivre. Mais des citoyens résistent et créent des jardins communautaires dans lesquels chacun est invité à participer. Avec un objectif : celui de se réapproprier les savoir-faire indispensables à la survie de tous.

Cet été, LaTéléLibre a voulu publier trois documentaires qui donnent envie d’espérer. L’association Alter-Echos a été à l’initiative de la production de ces films qui racontent comment des hommes et des femmes tentent de réagir à la crise. Dans le Tiers monde mais aussi le monde occidental, ce phénomène de réappropriation de l’économie est aujourd’hui général. Merci à Alter-Echos de nous avoir autorisé la diffusion.

 

« Détroit : l’agriculture urbaine, antidote à la désindustrialisation »

un reportage de Sophie Chapelle et Maxime Combes

réalisé dans le cadre du projet « Echo des Alternatives » et soutenu
par le programme « Une Seule Planète ».

14’55 – mai 2013

 « Détroit est devenu le symbole national et international de la dévastation causée par la désindustrialisation »

Toujours connue sous le nom de Motor City, la ville de Détroit dans le Michigan ne porte plus que le surnom d’une réalité déjà morte. Les industries qui faisaient la gloire de la ville disparaissent. La ville de la manufacturing belt (ceinture des usines) est devenue cette ville fantôme de la Rust Belt (ceinture de la rouille) d’où la population a fui. Elle a pourtant été la quatrième ville des Etats-Unis, mais dès lès années 50 les trois constructeurs automobiles implantés (General Motors, Chrysler et Ford) commencent déjà à délocaliser. La ville a ainsi vu sa population fondre, passant de 1,8 million d’habitants en 1950 à 713 000 aujourd’hui. Puis en 2011, à la désertification industrielle, s’ajoute la crise financière qui provoque la faillite économique de la ville, placée sous tutelle en mars 2013. « Détroit a été pendant de nombreuses années le symbole national et international de l’industrie américaine. Et puis c’est devenu le symbole national et international de la dévastation causée par la désindustrialisation », declare un des témoins de ce film.

 Se passer des entreprises

Un coordinateur d’urgence de la tutelle est donc nommé pour remodeler la politique économique de la ville. Il lance alors en mars 2011, les « Jeux Olympiques de la restructuration » et donne le ton de l’objectif visé : « Nous pouvons renaître des cendres ». Pourtant, des cendres d’une réalité passée, rien ne renait. L’espoir du retour au meme, porté par l’Etat du Michigan est un mythe. Mais mélangées au terreau de la réflexion, ces cendres peuvent devenir fertiles ; et là, elles vont inspirer une nouvelle manière de fonctionner. « Les habitants de Détroit ces 70 dernières années, ont cru à tort que l’intégralité de nos existences était liée à ces entreprises, mais chaque adversité est une occasion de créer quelque chose de nouveau », se réjouie une veille dame souriante, témoin de la transformation de sa ville.

L’espoir revit, grâce à l’initiative d’une partie de la population qui refuse de baisser les bras. Pour pouvoir continuer à vivre, les habitants s’organisent en tentant de répondre eux-mêmes à leur besoin en nourriture. Des groupes de citoyens développent ainsi une agriculture urbaine, notamment par la création de jardins partagés et gérés en commun.

 De la Rust Belt à la Green Belt

Sophie Chapelle et Maxime Combes sont partis à la rencontre de ces groupes de citoyens qui ont saisi l’opportunité du désastre pour transformer la Rust Belt en Green Belt (ceinture verte) en prenant le parti de se réapproprier la chaine alimentaire toute entière, de la production à la transformation. Car les 70 années d’industrialisation ont été 70 années d’achat de produits transformés, 70 années pour oublier comment se nourrir, 70 années soldées par la disparition des moyens financiers, ainsi que par l’absence de compétence pour cultiver soi-même les produits nécéssaires à la survie des habitants de Détroit. En fait, 70 années de dépendance à la croissance.

La solution? L’agriculture au Coeur de la ville, dans les anciennes zones agricoles, mais aussi dans ces friches industrielles, laissées jusque là pour mortes. Les jardins communautaires ont ainsi commencé à fleurir dans toute la ville. « Non seulement on prend le contrôle sur notre nourriture, mais on montre aux gens que l’on peut manger de meilleurs aliments et qu’on peut avoir une vie décente avec la moitié d’un hectare ». Petit à petit, c’est une société post-industrielle qui prend forme, faite d’alternatives au modèle qui a dominé pendant un temps, mais qui est désormais obsolète. « Ça va définitivement changer le style de vie de la ville ». Les habitants de Détroit se réapproprient l’espace urbain en même temps que les terres et un savoir-faire agricole. Ainsi, ils se réapproprient leur vie.

Détroit : l’agriculture urbaine, antidote à la désindustrialisation pousse pour nous les porte de la ville. Et on y entre, accompagné par le saxophone qui porte le reportage sur ses notes, graves, reliant entres elles les époques. Les temps se superposent alors. Le passé d’expansion économique se couvre de la nostalgie des moments d’insouciance, mais déjà, la douceur d’un avenir reconstruit se glisse dans cette mélodie qui raconte l’histoire de ces hommes et de ces femmes de Détroit dont l’état d’esprit résonne ici : « nous n’avons pas abandonné : Détroit est résiliente ».

Flore Viénot

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