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Gaz de Schiste: Defiance Vis-a-Vis du Gouvernement

Publié le | par

Le 22 septembre, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans toute la France pour dire non au gaz de schiste à l’occasion de la première journée mondiale contre la fracturation hydraulique. Ils étaient 400 à Beaumont de Lomagne (82), 1 000 à Tournan-en-Brie (77), 2 500 à Aix-les-Bains (73) et 3 500 à Saint-Christol-lez-Alès (30). Immersion dans le défilé savoyard avec notre correspondant dans la région.

Méfiance…

L’annonce du rejet de sept demandes d’exploration d’hydrocarbures sur les 102 en cours par François Hollande lors de la conférence environnementale n’a pas convaincu les collectifs anti-gaz de schiste. Ces derniers souhaitent que le gouvernement rejette toutes les demandes de permis, et retire ceux déjà accordés concernant la recherche d’hydrocarbures qui seraient exploitables seulement par la technique de la fracturation hydraulique considérée à risques pour l’environnement et la santé. C’est ce qu’ils ont voulu lui faire savoir le 22 septembre dernier à l’occasion de la journée mondiale contre la fracturation hydraulique baptisée Global Frackdown.

En pays de Savoie, les anti-gaz de schistes ont réalisé une nouvelle démonstration de force à Aix-les-Bains, rassemblant autant de monde que lors de la manifestation du 11 février dernier à Saint-Julien-en-Genevois (74). Là-bas, les Savoyards ne veulent toujours pas laisser sacrifier leur territoire pour l’or noir. Et dans le cortège, c’est un constat de défiance qui régnait vis-à-vis du gouvernement. Malgré tout, une demande de rendez-vous a été formulée à la ministre de l’Ecologie, Delphine Batho, et au président de la République.

 

Image et montage : Mikaël Chambru

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Les commentaires (1)

  1. Comment se porte la France dans le grand débat sur les gaz et huiles de schistes ?
    Si la France se refusait à l exploitation des gaz de schiste, ce serait la catastrophe (dixit Allègre … pour ne citer que le plus illustre !). Dépendance énergétique, isolement international, hausse inéluctable des coûts de l énergie, coup de frein à la croissance et au « redressement productif ».
    Une vraie liste à la Prévert.

    Petit état des lieux du débat mondialement entamé.
    Sommes nous si isolés face à cette si formidable opportunité de croissance ?

    Le miracle énergétique n a pourtant pas eu lieu en Roumanie…

    Alors que les gaz de schiste sont souvent présentés comme le miracle énergétique dont auraient besoin les pays de l Est de l Europe pour assurer leur développement économique et réduire leur dépendance énergétique, la Roumanie a également gelé toute activité autour des gaz de schiste. Le nouveau gouvernement, entré en fonction début mai 2012, a confirmé ses engagements de campagne avec un moratoire sur les explorations de gaz de schiste. Malgré une virulente sortie de l’ambassadeur des Etats-Unis qui a vivement exprimé son désaccord (Chevron est concerné). En cours jusqu à décembre, le moratoire pourrait être prolongé en fonction des résultats des prochaines élections législatives prévues à l automne.

    … ni en République Tchèque

    Suite à plusieurs pétitions citoyennes qui ont réuni plusieurs dizaines de milliers de signataires et à une résistance juridique et locale, le ministre de l Environnement tchèque a annoncé le 4 mai 2012 qu il préparait également un moratoire, le temps d introduire un code minier plus restrictif.
    Cuadrilla Resources et Basgas Czechia avaient jeté leur dévolu sur trois régions (Berounsko, Valašsko et Trutnovsko) comportant des parcs protégés et des ressources d eau douce conséquentes. Les permis ont depuis été retirés. Si une intense campagne de lobbying pro-gaz de schiste est en cours, les députés et sénateurs ont sur leur table une proposition de loi pour interdire la fracturation hydraulique et le moratoire pourrait être confirmé au mois d octobre.

    Désillusions en Pologne

    La Pologne et la Hongrie n en sont pas là. Le gouvernement hongrois a accordé de nombreux permis d exploration et d exploitation depuis 2009 tandis que le gouvernement polonais est le plus virulent défenseur des gaz de schiste en Europe. Pourtant la désillusion guette en Pologne. Un rapport officiel de l Institut national de Géologie, publié au début de l année 2012, a mis fin aux rêves d un nouvel eldorado énergétique. Les réserves supposées des gisements ont été divisées par trois et les ressources récupérables par plus de 10.
    Si le gouvernement entend toujours démarrer l exploitation commerciale à partir de 2014 (une douzaine de sites de forage d exploration et 109 permis accordés), ExxonMobil a annoncé au mois de juin l arrêt de ses travaux d exploration, déçu par les promesses entrevues sur ses premiers forages réalisés dans les bassins de Lublin (sud-est) et Podlasie (est).

    Arrêt de l exploration en Suède et en Autriche

    ExxonMobil n est pas la seule major à avoir stoppé des projets d exploration. Shell en a fait autant dans le Sud de la Suède, la fois en raison de résultats mitigés sur trois puits explorés et de la mobilisation locale. En Autriche, l entreprise nationale OMV vient d en faire autant pour des projets situés dans le Nord-Est de l Autriche. Officiellement en raison de l introduction d une nouvelle loi qui rend obligatoire une étude d impact environnemental avant la réalisation de tout projet de forage. OMV en a conclu que « ça ne valait pas la peine ».

    L Allemagne craint la contamination des nappes phréatiques

    Dangers que le ministre fédéral allemand de l environnement vient de reconnaître lors de la présentation d un rapport officiel jugeant les composants chimiques utilisés pour la fracturation hydrauliques comme « dangereux, toxiques et dommageables pour la santé et l environnement », faisant craindre une contamination des nappes d eau potable. Tous les travaux sont actuellement stoppés en Allemagne, la Rhénanie du Nord Westphalie a adopté un moratoire.

    Danemark, Pays-Bas, Suisse : garanties sans fracking ?

    Ailleurs en Europe, ça bouge également. Un moratoire est maintenu jusqu à fin 2013 au Danemark alors que les Pays-Bas ont décidé de stopper toute activité et tout octroi de nouveau permis, jusqu à ce qu une enquête « indépendante » délivre ses conclusions.
    En Suisse, les cantons de Fribourg, de Vaud ou encore de Genève ont suspendu les forages et/ou la délivrance de tout permis de recherche, tout en s inquiétant des permis et projets côtés français.

    Les secousses sismiques suspendent les projets d extraction du Royaume-Uni

    Quant au Royaume-Uni, si le gouvernement est extrêmement favorable à l extraction d hydrocarbures (l imposition sur les entreprises pétrolières et gazières a été réduite par le nouveau gouvernement et le Premier Ministre Cameron vient de nommer un ministre de l environnement favorable à l exploitation des gaz de schiste), les travaux sont actuellement bloqués suite à des secousses sismiques causées par la fracturation hydraulique dans la région de Blackpool (Lancashire) menée par Quadrilla Resources.

    Revers en Afrique du Sud et en Argentine

    Bien-entendu, il n y a pas que des bonnes nouvelles pour les anti-gaz de schiste. Ainsi en est-il de la récente décision du gouvernement d Afrique du Sud de lever le moratoire qui tenait depuis plus d un an. Effectuée sur la base d un rapport rédigé par un groupe d experts favorables à l extraction et longtemps resté confidentiel, la levée de ce moratoire n a pas pour autant découragé la contestation.
    En Argentine, la décision du gouvernement d exproprier la plus grande compagnie pétrolière du pays (YPF), jusqu ici détenue par la multinationale espagnole Repsol, va de pair avec l objectif de devenir un exportateur net d hydrocarbures non conventionnels. Plusieurs gisements de pétrole et de gaz de schiste sont visés dans le bassin de Neuquen, une région où les communautés locales, notamment indigènes, ont déjà fortement été affectées par l extraction de pétrole et gaz conventionnels. Total détient des permis sur place et YPF vient d’annoncer un rapprochement avec Gazprom pour exploiter ces gaz de schiste.

    Le Québec, vers un moratoire ad vitam aeternam ?

    Une situation ambivalente en Amérique du Nord. Le nouveau gouvernement du Québec vient d annoncer « un moratoire complet, tant sur l exploration que sur l exploitation du gaz de schiste ». Un moratoire était de fait entré en vigueur le temps de la rendue d un rapport d’experts, attendu pour Octobre 2013.
    Ce groupe d experts avait même évacué toute possibilité de recourir à des expérimentations scientifiques, souhaitant s appuyer sur les données déjà existantes, notamment celles des dix neuf puits déjà fracturés au Québec. Reste à savoir si ce moratoire sur la fracturation hydraulique sera étendu au pétrole, et donc aux projets de l entreprise Junex sur l’île d Anticosti. Dans le Canada anglais, la Nouvelle-Ecosse a également décrété un moratoire de deux ans.

    Aux States

    Enfin, les langues se délient aux Etats-Unis. Aux States, un million de puits ont été forés et deux millions de fracturations hydrauliques réalisées. Pourtant la situation est bien plus contrastée. A ce jour, plus de 270 communes des Etats-Unis ont pris des mesures face à la fracturation hydraulique. Les Etats du New Jersey et de New York ont adopté un moratoire tandis que l Etat du Vermont l a interdite. Par ailleurs, et ce dans l attente de la publication d ici la fin de l année des premiers résultats d une étude très attendue sur l impact du gaz de schiste sur les eaux souterraines, l Agence de protection de l environnement (EPA) a timidement commencé à encadrer les activités des compagnies gazières, reconnaissant par là même qu il y avait un problème.

    Il existe donc un mouvement mondial contre la fracturation hydraulique. Et pas seulement citoyen !