PHOTOJOURNALISME : CARLA OU DARFOUR?

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INTERVIEW

Le Festival Visa pour l’Image se tient à Perpignan jusqu’au 7 septembre, pour que vive le photojournalisme!

C’est dans les locaux de l’hôtel Pams à Perpignan que Jean François Leroy nous a accordé cette interview lors de l’un de ces déplacements pour préparer la vingtième édition de Visa pour l’image.

Le directeur du festival a évoqué avec enthousiasme le métier de ces photo journalistes que, lui et son équipe, mettent en scène chaque année début septembre, dans les monuments de la ville . Il s’est indigné du traitement que la presse fait de leur travail, privilégiant des unes d’actualité plutôt que les reportages de fond : plutôt Carla que le Darfour ( mais ne nous sommes nous pas tous coupables de cette curiosité mal placée?). Il a parlé avec passion de ses idoles comme David Douglass Duncan. Il a réaffirmé que nous avions besoin des reporters photographes car leur regard en alerte peut aussi nous avertir des dangers futurs. Bien sûr on côtoie beaucoup la violence dans ces expositions mais Leroy assume ; le monde est violent.
Jusqu’au 14 septembre à Perpignan.

Agnès et Christophe Petit-Gilles
(Correspondants de LTL à Perpignan)

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Les commentaires (19)

  1. au supermarché des images , le consommateur n’a pas beaucoup de choix . Il est quasiment obligé de prendre ce qu’on lui inflige , ou s’abstenir .
    quel serait l’impact du Darfour plutôt que Carla ?
    pour les talibans , produire de l’héroïne ,c’est doublement gagnant :c’est une façon efficace de détruire l’ennemi, et c’est une bonne rentrée d’argent .
    quelques uns parmi nous font le choix du courage !

  2. Pour l’ héroïne : je crois savoir que ce n’ est pas si simple que ça, que les consommations obéissent plus à des effets de modes qu’ à la loi de l’ offre et de la demande.

    Sinon : voilà de bien belles images que l’ on aimerait voir moins souvent. Et aussi, pour ce que JF Leroy dit sur l’ accès illimité à l’ information : j’ ai remarqué que ds nos démocraties libres et prospères, on se conduit comme des enfants gâtés ; on a un accès libre à l’ information, on est saturés d’ images, et que fait on ? on préfère élaborer des scénarios compliqués sur des puissances occultes qui nous manipuleraient, nous cacheraient tout et ne nous diraient rien …
    Et pendant ce temps là, nos gouvernements officiels pondent des lois liberticides pour la presse … et le Congo et la Tchétchénie crèvent en silence …

    Mais on préfère regarder Carla et écouter Thierry.

  3. Passionnant.

    De très loin (puisque je ne suis que client/observateur de photo-journalisme), je trouve aussi que ce métier va bien, il est partout (notamment où les autres ne vont pas), diffuse souvent des reportages au plus grand nombre via Internet, et les clichés ont souvent plus d’impact sur les cœurs et les consciences que les mots.
    Bravo à tous ceux qui nous montrent visuellement la réalité du monde, ils le font souvent bien je trouve.

  4. Oui, bravo à JF Leroy pour Visa pour l »Image dont j’entends beaucoup parler mais que je ne pourrais pas aller voir..
    Dommage que ces expos ne soient pas itinérantes.

    C’est quand même curieux que la presse en général préfère les photos de Carla à celles du Darfour sous prétexte que ça se vend moins bien et que des milliers de visiteurs viennent les voir au festival de Perpignan ou encore sur les sites du net.

    Je ne suis donc pas sure que ce soient pour des raisons uniquement économiques…il doit bien y avoir des raisons seulement politiques ( anesthésie des masses) …et c’est là qu’on peut parler de complot , Bourreau…
    Sans avoir à élaborer d’autre scénario…

  5. Pour l’héroïne, je crois aussi que l’occident trouve ça « ringard » de nos jours….mas il y a sans doute un marché juteux en Asie et en Europe, je n’en doute pas…

    L’argent sert à acheter des armes de manière illicite ou licite quand il est blanchi par Clearstream et autres lessives financières…

    « Libérez les sardines et y aura plus de marayeurs », disait l’ami Ferré.

    Retournez plutôt les armes contre ceux qui les vendent !

  6. Le photojournalisme est vital pour l’information et donc pour la démocratie. A mettre cependant en parallèle avec l’attitude des rédactions des journaux… Je pense particulièrement à la polémique suscitée par la publication de Paris Match. Informer, oui, mais attention à ne pas être manipulé et à ne pas créer un climat délétère par un abus de pathos qui au final ne sert que le tirage du journal.

  7. Pas sur que le public préfère voir carla que la mort, y a qu’à voir
    comment on ralenti pour se rincer l’oeil quand il y a un accident sur la route.
    Je suis à perpignan et le reproche qu’on peut faire à visa c’est justement la tentation toujours présente de tomber dans le voyeurisme et favoriser les images gores.

  8. Quand je pense que Carlita n’a fourgué que 80 000 daubes lorsque que la bien-pensance l’a donnée en tête de tous les hits.

    Pauvres journaleux allant quotidiennement à la soupe !

    De plus sur les 80 000, plus de la moitié a été achetée par la FIRME.

    Le journalisme d’état a de beaux jours au pays des droits de l’homme !!!

  9. Demandez plutôt donc au grand public pourquoi le gros des blaireaux préfère aujourd’hui les cancans du Star System plutôt que de s’intéresser à la science, à la technologie, au problèmes de société, aux conflits internationaux…

    Life ferait faillite avec sa conquête de l’espace aujourd’hui…

    Qui a bêtifié le téléspectateur et le lecteur depuis Mai 1968 ?
    Ceux qui ont pris le pouvoir dans l’audiovisuel et les médias écrits partout en Europe.

    Ces mêmes ex-universitaires de gauche qui ont prôné que fumer un joint était bon pour la santé et ne conduisait pas aux drogues dures.

    S’il y a des marchés de la drogue , c’est qu’il y a des acheteurs, des accros. Hé bien faîtes en sorte qu’il n’y ait plus de vicieux et d’accros à la came, et le marché s’écroulera de lui-même.

    Seulement, la cocaïne, et l’héroïne , comme beaucoup ne le dise pas et s’en gardent bien , ça fait bander tout au long de la nuit, ça excite les organes sexuels. Et ceux, hommes et femmes qui en prennent, n’arrêtent pas de baiser comme des malades
    (ce qu’ils sont) jusqu’à pisser le sang dans leurs bouches respectives.

    C’est ça la liberté sexuelle. Continuez les enfants, vous verrez où cela mène. Les trafiquants d’Afghanistan et d’ailleurs ne font qu’exploiter la faiblesse d’esprit des hommes… Et pour tout!

  10. D’un côté il y a les grands titres qui sont aux mains des trusts et qui , assujettis à leurs calculs politiques, économiques, ou autres rechignent ou refusent d’acheter ces extraordinaires « signifiant/signifié » que sont les photos de ces photojournalistes, (n’ éveillons pas ce monde lisse,poli , laissons-les dans leur beaufitude bienheureuse et bien-pensante)… pendant ce temps, l’alliance multinationalles/dirigeants du monde fait ce qu’elle veut où elle veut…
    et de l’autre, il y a le peuple (le client) qui par paresse intellectuelle, par manque de curiosité, par défaut (aussi et surtout ) d’avoir pu apprendre à se documenter, à apprendre, à découvrir, par défaut d’avoir eu un déclic sur ce qui se passe dans le monde , prèfère se vautrer dans des infos bling bling ..

    Je crois que ce n’est pas tant les lecteurs qu’il faut blâmer mais plutôt ce qu’est devenue la presse d’aujourd’hui en général…

    Bravo donc à visa pour l’image! … cela dit ce sont encore les mêmes qui vont se déplacer pour aller voir cette expo! Mais qu’elle existe est déjà formidable!

    PS. rien à voir mais JF Leroy devrait faire de la radio! quelle voix!:)s

  11. je voulais rajouter que, désormais plus que jamais, c’est au citoyen d’aller chercher l’info plutôt que d’attendre passivement que n’importe quoi se pose devant ses yeux ou ses oreilles… d’où l’importance de l’apprentissage et et l’éducation des jeunes en ce sens…

  12. Si je comprend la détresse d’un Leroy au sujet de la production d’opium en Afghanistan, qui semble sincère et compréhensible, je reste très étonné sur son explication : « Les talibans sont responsables »

    Pourtant, c’est lorsque les talibans étaient au pouvoir que la production a été la plus faible. Ils en avaient interdit la production.
    Deuxièmement, dans un pays ou les gens crèvent de faim, la production d’opium est le seul moyen pour eux de survivre…

    Alors quel est le devoir de Visa ? Accuser facilement les talibans comme le veux la bonne pensée, ou aller un peu plus loin et réaliser une critique des choix politiques et guerriers, faits par les États Unis, l’Europe et la russie vis à vis de ce pays ?

    L’image a un très grand pouvoir et en tant que photographe je soutiens sans-failles les combats des photo-journalistes pour nous informer sur la réalité du monde. Je critique aussi cette tendance des journaux comme Match et autres à ne prendre que les sujets les plus sensationnalistes, les plus juteux. Attention donc à ne pas trébucher, le dérapage est facile devant la poésie ou la brutalité d’une image, elle montre certes une réalité, mais qui dépend beaucoup du petit commentaire inscrit juste à coté…

  13. Salut easy, C’est super, depuis quelque temps il y a toujours quelqu’un sur ce site pour recentrer l’info qu’on nous propose, enrayer un peu la machine et empêcher de penser en rond. L’info contradictoire c’est la solution peut-être. Merci à tous ceux qui nous empêche d’avaler tout cru ce qu’on nous sert quitte à nous faire étrangler parfois.

  14. Etrange tous ces commentaires pointant du doigt un public qui serait devenu idiot. Je ne suis pas de cet avis. Le soit disant public, est bien obligé de manger ce qu’on lui sert. Or le maître mot aujourd’hui, c’est la communication. Les opérations e com autour du star system et autre prémâché sont super efficaces, donc pas étonnant que cela draine du public. Et quand à côté on passe du reportage de qualité ultra coupé parce qu’il faut préserver la place de cerveau disponible pour la pub, ben le « public », n’a pa forcément ni l’envie, ni les moyens (temps surtout) d’aller chercher l’info de qualité, ou d’aller fouiller plus en profondeur.
    Il ne faut pas blâmer le public, remettons plutôt en cause les modes de financement des médias, voyons et analysons quels sont leurs intérêts, et surtout, n’oublions pas de souligner les tentatives de plus en plus nombreuses de sortir de ce système passéiste, tout en gardant les lettre d’or du journalisme, ou en l’occurrence, du photojournalisme.
    Visa est un bon exemple de l’intérêt que porte le public pour l’information par l’image (la deuxième semaine, quand les pros ne sont plus là, est super intéressante). Et surtout, n’oublions pas que Visa, même si c’est un festival réputé, a une ligne éditorial très serrée. Plein d’autres choses se font sans apparaître à Visa.
    Bon pour conclure, j’en profite un peu, on vient de lancer un nouveau site http://www.photojournalisme.fr . C’est un début, mais les gens à l’origine de ce site sont très intéressés justement par les échanges avec ledit « public, notamment sur le forum. Alors hésitez pas à venir discuter.

  15. l’image n’a pas d’impact chez nous au Congo,je me bat en tant que photojournaliste pour que mes collègue cessent d’etre manipulé par le pouvoir et fassent leur boulot en toute liberté au lieu d’etre trié selon la volonté de la sécurité.