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Gaz de Schiste : les Savoyards Résistent aux Pétroliers

Publié le | par

En Haute-Savoie, l’instruction des permis d’exploration du gaz de schiste a repris son cours depuis la fin du mois de janvier. Les premiers forages pourraient avoir lieu dès cette année. Mais pas question pour les Savoyards de laisser sacrifier leur territoire pour l’or noir. Ils étaient 2 500 à battre le pavé, le 11 février dernier, à Saint-Julien-en-Genvois dans un froid glacial.

Contrairement à une idée répandue, 61 demandes de permis d’exploration du gaz de schiste sont donc toujours en cours de validité à ce jour en France. Seul trois ont été abrogés en septembre dernier par le gouvernement suite à la loi du 13 juillet. Ceux de Nant (Aveyron), Montélimar (Drôme) et Villeneuve-de-Berg (Ardèche), là où l’attribution du permis avait déclenché de vastes mouvements de contestation au début de l’année dernière.

Cette décision n’a en rien couper l’appétit des compagnies pétrolières, toujours aussi déterminées à se ruer vers ce nouvel eldorado. Tout aussi décidés à ne pas se laisser imposer la destruction de leur territoire, les opposants au gaz de schiste sont restés vigilants. À l’automne dernier, ils sont parvenus à mettre en échec les démarches effectuées par une compagnie pétrolière pour acheter un terrain communal d’un petit village bugiste de 250 habitants afin d’exploiter un gisement d’hydrocarbures. En quelques jours, 800 personnes s’étaient mobilisées pour manifester leur opposition, provoquant la démission du marie de la commune.

Cette fois-ci, c’est dans le Genevois voisin que cela se passe. Là-bas, les premiers forages pourraient avoir lieu dès cette année, sauf que les Savoyards n’en veulent pas. Ils l’ont fait savoir le 11 février dernier en manifestant dans les rues de Saint-Julien-en-Genevois, à l’initiative du collectif Non au gaz de schiste 74.

Image et montage : Mikaël Chambru

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Les commentaires (1)

  1. Quelques nouvelles fraiches du dossier.

    La montée en puissance du gaz de schiste menace très sérieusement le climat. Les techniques d extraction ont été révélées polluantes pour l environnement.

    Cette fois, c est une étude présentée par la revue Nature qui l affirme (http://www.nature.com/nature/journal/v482/n7384/full/482131b.html). C est la première étude dont les résultats ne proviennent pas d’analyses théoriques ou de modélisation, mais de mesures empiriques au sol à partir d équipements mobiles et dans des « tours » d analyse des gaz présents dans l air.

    Le coup est d autant dur pour GDF-Suez et les autres trusts gaziers qui proclament que le gaz serait une énergie « propre ». Du moins, plus propre que le charbon, avec lequel il est en concurrence frontale pour un usage massif, la génération d électricité. Massif puisque 40% de l électricité mondiale vient du charbon, et 20% du gaz. Cette caractéristique serait liée à une moindre émission de gaz carbonique, gaz à effet de serre, lors de la combustion dans les centrales, pour une même quantité d électricité produite.

    Certes mais a été oublié l émission de méthane provoquée par l exploitation des gisements de gaz de schiste (ce qu on appelle l écobilan).

    Le méthane est un très puissant gaz à effet de serre. Calculé sur vingt ans, son pouvoir réchauffant vaut 62 fois celui du CO2 à nombre égal de molécules, et 20 fois sur cent ans (car il reste moins longtemps dans l atmosphère).

    Les fuites de méthane inéluctables en raison des techniques utilisées pour l extraction ont longtemps été mystérieuses. Les géologues savaient que se produisent de fortes émissions lors du creusement des puits et de la fracturation des roches par injection sous forte pression d eau, de sable et de produits chimiques. Durant près d un mois, le méthane est ainsi rejeté à l air. Mais qu en était-il de l exploitation normale, par la suite ?

    La réponse vient des dispositifs de mesure en routine, fixe et mobile, des quantités de méthane dans l air au-dessus d un vaste champ de puits de gaz, près de Denver dans le Colorado, où les techniques de fracturation des roches ont été utilisées à large échelle. Après une longue étude et analyse, les résultats sont publiés. Sa conclusion principale est que les estimations antérieures des émissions, faites par les industriels, sont très «sous-estimées» par rapport à la réalité mesurée sur le terrain.

    Les émissions de gaz de schiste sont donc deux fois plus importantes que ce que rapporte cette industrie au point d équivaloir celles du charbon, le pire combustible fossile pour le climat planétaire

    Il faudrait en fait doubler l estimation initiale des industriels, voire pire.

    Les observations conduites sur le champ gazier du Colorado ne sont pas nécessairement transposables à tous les champs actuels et futurs. Les taux de fuites vont en effet dépendre de la nature du sous-sol et des conditions d exploitation. Il faut donc désormais réaliser des études similaires dans d autres régions pour balayer les différents cas de figure. Mais il n y a aucune raison de penser que le champ gazier étudié soit particulièrement émissif.

    L expansion à très grande échelle de l exploitation des gaz de schiste, le nouvel eldorado des gaziers baptisé aussi « nouvel âge d or » se traduirait donc par de fortes émissions de méthane en exploitation (environ 4% du gaz extrait) au point que son bilan climatique total incluant les fuites dans les systèmes de transport pourrait être aussi mauvais que celui du charbon. Aux Etats-Unis, le gaz de schiste représente déjà près de cent milliards de m3 sur 600 milliards de m3 de gaz extraits.

    Les auteurs de cette étude concluent : « Notre analyse suggère que les émissions des gaz mesurés sont généralement sous-évaluées dans les inventaires courants et qu en raison de ces évaluations, il s agit d un rapport de deux fois ». En clair, les émissions mesurées sont deux fois supérieures à celles des études mises de l avant par les industriels et certains organismes gouvernementaux.
    Et encore. Les auteurs insistent aussi sur le fait que leurs calculs n ont pas tenu compte d un autre volet des fuites, soit celles provenant des oléoducs et des systèmes de distribution municipaux.

    De quoi compromettre l image des gaz de schiste comme combustible de transition entre les combustibles riches en CO2 et les énergies vertes. Et demander, dans le mouvement de mobilisation dû aux révélations sur les techniques d extraction, un moratoire complet ; cependant que les fervents de la biométhanisation appuient leur choix de production (soit la production de méthane à partir de déchets domestiques), prétextant jusqu à preuve du contraire que cela règle deux problèmes d un coup.

    A suivre

    P.S. Ces constats ne tiennent pas pour le gaz naturel provenant d un puits classique, lequel n exige aucune des complexes opérations de fracturation.