Lecteur vidéo

Faire un don

Faire un don

Envoyer l’article par mail
Télécharger le .torrent

Fichier indisponible pour l’instant

Qu’est-ce que le Torrent ?

Grâce à Bittorrent vous pouvez télécharger et partager la vidéo que vous êtes en train de visualiser.

Cannabis : Les Députés en Pétard !

Publié le | par

Le 14 octobre dernier sur France Inter, Vincent Peillon a voulu relancer le débat sur la dépénalisation du cannabis. Tollé à droite comme à gauche, le ministre est recadré publiquement par Jean Marc Ayrault. Aujourd’hui, la France est l’un des pays d’Europe les plus répressifs mais aussi, un grand pays « consommateur » en matière de drogue « douce ». Les adolescents sont 30% à en consommer quand les produits sont toujours plus « transformés » par des dealers peu scrupuleux. La loi qui prévoit un an de prison et 3750 € d’amende (que l’on soit acheteur et/ou consommateur) est restée la même depuis 1970. Alors, à quand un débat sur le cannabis à l’assemblée nationale, quand celui-ci devient inévitable ?

Dépénalisation du cannabis : un serpent de mer.

En juin 2011, le député PS et ancien ministre de l’intérieur Daniel Vaillant, présente un rapport en faveur « d’une légalisation du cannabis contrôlée par l’Etat ». Une expertise sujette à de nombreuses réactions notamment à gauche. En avril 2012, François Rebsamen, maire de Dijon, propose lors d’un meeting de « contraventionaliser la consommation de cannabis ». Mais en pleine campagne présidentielle, Delphine Batho (porte-parole de François Hollande) calme le jeu et rappelle que la dépénalisation n’est « pas d’actualité » pour le candidat. La valse des déclarations continue avec Cecile Duflot qui relance le débat. Ministre du logement depuis juin 2012, elle déclenche une avalanche de critiques après un passage sur RMC où elle déclare « [qu’]il faut considérer que le cannabis, c’est comme l’alcool et le tabac »… Le lendemain, la ministre du logement est remise à sa place par Jean-Marc Ayrault.

Plus récemment encore Vincent Peillon, pourtant ministre de l’éducation, donne son point de vue. C’était le dimanche 14 octobre sur France Inter : « C’est quand même une question qui se pose sérieusement de savoir si nous ne pourrions pas lutter contre ces trafics en organisant par l’État la capacité… » a lâché Peillon sans finir sa phrase, avant de rajouter : «Je suis très étonné, parfois, du côté un peu retardataire de la France sur un sujet qui, pour moi, est d’ampleur» ».

La droite se « joint » à la polémique  :

Dans la foulée, Jean-François Copé demande au gouvernement d’être clair sur sa position quand au sujet de la dépénalisation. Hollande exécute, Jean-Marc Ayrault recadre. Cependant, avant d’accéder au pouvoir le premier ministre disait au sujet du rapport Vaillant : « la question n’est pas tranchée. Et si la gauche revient au pouvoir j’organiserai une commission de consensus pour essayer de dégager des solutions ». Quant à François Hollande, il affirmait sur le plateau de La Chaine Parlementaire, « que la législation n’est pas adaptée et qu’il faut la modifier sans pour autant lever l’interdit. Le tout en se concertant au niveau national et européen ».

Aujourd’hui c’est sur le plan international que les législations en matière de drogues douces évoluent. Les pays producteurs, rongés par les trafics (Brésil, Uruguay) réfléchissent à de nouvelles solutions en admettant l’échec des politiques coûteuses et ultra-répressives. En France, le fait est que 30% des 12-17 ans ont déjà fumé ou fument régulièrement du cannabis. Pourtant, si une étude britannique démontre que la consommation de ces drogues à l’adolescence réduit le QI à l’âge adulte, les politiques français continuent de traiter ce sujet à la légère. Certains essayent alors de remettre le débat sur la table, mais les plus influents (qui ne sont pas les plus téméraires) clôturent les discussions en deux jours.

Faut-il s’en tenir à « pour ou contre » quand la santé et la sécurité sont (entre autres) les sujets majeurs de notre société ? Tout le monde semble avoir une opinion, mais est-il tabou d’en parler ? Ce reportage démontre pourtant que beaucoup de parlementaires semblent être prêts à ouvrir le débat en vue de trouver des solutions plus efficaces que celle de la répression.

Journaliste : Ayann Koudou

Caméra et montage : Thibault Pomares

Partager cet article

Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Les commentaires (2)