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Créteil Debout, la Résistance Tranquille

Publié le | par

On a entendu dire que c’était compliqué pour les banlieusards de se rendre à la Nuit debout parisienne. C’est pour cela, entre autres, qu’ils ont créé Banlieues debout, bien loin de la place de la République. Marie-Amélie et Pénélope on décidé d’aller voir ce qu’il se passe de l’autre côté du périphérique, à Créteil.

Militant 3.0

David Cousy est venu nous chercher en voiture à la gare de Créteil L’Echat, puisque contrairement à la Nuit debout, il n’y a pas de métro à proximité du lieu de rendez-vous. David, est le co-fondateur du mouvement et il en est aussi le community manager. S’il n’est pas seul à avoir donné naissance à Banlieue debout, les autres fondateurs eux, tiennent à rester anonymes. C’est donc David qui se fait porte-parole du mouvement, et taxi pour celles et ceux qui veulent voir comment on se mobilise en banlieue.

À 25 ans, le Cristolien est du type hyperactif : rédacteur web, président de l’association Créteil 3.0, auteur d’un roman à paraître, et enfin, ex-candidat de la liste citoyenne du Val de Marne aux régionales de 2015. À l’aise avec les réseaux sociaux, ses amis et lui ont décidé de créer une page Facebook et Twitter pour organiser la résistance contre la Loi Travail en banlieue.

DAVID-COUSY-CRETEIL-DEBOUT-LTL

Entre deux tweets, il a bien voulu passer l’après-midi avec nous et nous expliquer pourquoi il a lancé cette mobilisation. David est parti d’un postulat simple. Alors qu’il participe à la Nuit Debout, place de la République à Paris, depuis sa création, il s’est aperçu que des militants voulaient s’immiscer en banlieue. Leur objectif est clair : expliquer aux banlieusards ce qu’est le mouvement Nuit Debout et comment se mobiliser. Mais pour David, les banlieues n’ont pas besoin de Paris pour créer leur propre mouvement. « C’est un rapport dans lequel on ne veut surtout pas rentrer, c’est le rapport un peu paternaliste, toujours de Paris vers la banlieue », concède-t-il. Malgré tout il reconnaît que les débats qui ont lieu Place de la République sont très intéressants. C’est pourquoi il a voulu les déplacer et organiser des AG en banlieue.

Après avoir lancé le mouvement sur internet, des personnes ont commencé à le solliciter pour déployer la mobilisation dans d’autres villes. Les premières semaines, le jeune militant s’est beaucoup déplacé pour rencontrer celles et ceux qui voulaient faire partie de Banlieues Debout. Au fil des semaines et des tweets, le mouvement a pris de l’ampleur jusqu’à comptabiliser près de 5 000 « fans » sur Facebook.

Petites A.G. entre amis

Alors quand on s’est rendues à la 5ème assemblée générale de Créteil Debout, on s’attendait à un bain de foule ! C’était pourtant écrit noir sur blanc sur les tracts : rendez-vous à 19 h, place de l’Abbaye. Devant la médiathèque fraîchement construite, l’organisateur installe la banderole : #Créteil Debout. 19H passées, personne n’est au rendez-vous. Seul, une trentaine de jeunes déjà présents sur la place  profitent des derniers rayons de soleil. Un peu gêné, le cofondateur affirme que les gens sont toujours en retard et qu’ils ne vont pas tarder…

Une, deux, trois personnes arrivent enfin ! Au final la 5ème assemblée générale comptabilise une quinzaine de riverains. On est bien loin de la place de République et de sa Nuit Debout, même si le mouvement parisien s’essouffle.

Et à y regarder de plus près, ils ont l’air de bien se connaître ces militants… Ils nous parlent tous de leur association, de leur engagement, des événements à venir. Mais alors, David ne prêcherait-il que des convaincus au milieu des tours ?

Drôle d’ambiance en ce début de soirée avec les jeunes d’un côté et les quelques militants de l’autre. Madame Violette, qui assiste à sa deuxième Créteil Debout, est même obligée d’aller houspiller les garçons qui font trop de bruit avec leur bécane et qui perturbent l’AG.

Actions et revendications plus locales

A l’écart, une militante semble secouée et appelle David à la rescousse : une jeune femme, Déborah, est menacée d’expulsion la semaine suivant l’AG. Elle est seule, avec quatre enfants à charge. Attaquée pour nuisance sonore, elle a épuisé tous les recours juridiques. Créteil Debout est donc son dernier espoir de repousser voire d’annuler la mesure prise à son encontre. Sa situation crée une vive émotion au sein des militants qui votent une action commune le mercredi 18 mai, jour de l’expulsion. Mission partiellement réussie pour les Créteil Deboutistes : Deborah peut temporairement garder son appartement, provisoirement, avec ses quatre enfants et son chien.

Banlieues Debout, inspiré du mouvement Nuit Debout et de la mobilisation contre la Loi Travail, mène donc des actions concrètes. Malgré une mobilisation bien moindre qu’à Place de la République, et des participants principalement issus du milieu militant, les petites victoires n’en sont pas moins importantes.

Selon David, c’est à l’approche de la grande messe sportive, l’Euro 2016, que Banlieues Debout prendra son essor. D’après lui, la place de la République aura bien du mal à résister face aux flots de supporters et des touristes en tout genre. Le mouvement pourra alors compter sur les villes de banlieues déjà mobilisées pour faire perdurer l’esprit Nuit Debout.

Journaliste : Marie-Amélie Marchal
Images : Pénélope Champault

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Les commentaires (1)

  1. Laissez croire que nuit debout a empêché l’expulsion tient du mensonge. Le jour de l’expulsion, mr cousy était bien seul, le reste des troupes était composé essentiellement des militants de la cnl et ceux du front de gauche (pcf, parti degauche, ensemble).
    Vive les nuits debouts mais ne faisons pas croire quecela supplante les orga isations qui font un travail de fond quotidien depuis des années avec leurs petit moyen.