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Dénoyez Déracinée

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2018 sera l’année de la métamorphose pour la célèbre rue du graff à Paris : la rue Dénoyez. Évacués il y a tout juste un mois, les ateliers d’artistes vont laisser place à un tout autre décor : une crèche et des logements sociaux. Si quelques artistes et habitants continuent de lutter contre ce projet initié par la mairie du 20e, d’autres collectifs n’ont pas cherché à résister et ont d’ores et déjà été relogés par la municipalité.

La rue Dénoyez, c’est ce lieu emblématique du 20e arrondissement de Paris dédié à la libre expression artistique. Touristes curieux, flâneurs ou amoureux du graff viennent arpenter la rue pour prendre un shot de couleurs. Mosaïques sur les pots de fleurs, sculptures sur les poteaux, graffitis sur les murs et les rideaux de fer, toutes ces créations colorées vont bientôt être effacées. Depuis le 31 mars, la rue a déjà perdu ses artistes. Répartis dans quatre associations, T.R.A.C.E.S., Friches et nous la paix, Alternation et La maison de la plage, ils ont rendu les clés de leurs locaux situés entre le 18bis et le 26 de la rue. Vidées et laissées à l’abandon pour le moment, les maisons d’artistes vont être remplacées par des logements sociaux et une crèche dans trois ans.

« Sauvons la rue Dénoyez » 

Depuis le début, Sylvia Minni, la photographe du collectif d’Alternation, est fermement opposée au projet immobilier imposé par la mairie. Non pas qu’elle soit contre l’idée d’accueillir des bambins rue Dénoyez, mais elle ne comprend pas pourquoi la cohabitation serait impossible pourquoi il faudrait choisir entre social et culture. Alors, elle est devenue militante et résistante en rejoignant le mouvement « Sauvons la rue Dénoyez ». Jusqu’au dernier jour, les habitants et une poignée d’artistes se sont mobilisés pour empêcher les ouvriers de murer les ateliers. En vain. Une pétition a également circulé. Plus de 10 000 signatures ont été récoltées. Mais la mairie du 20e ne s’est pas laissée influencer et a maintenu sa décision. 230m2 d’atelier doivent être détruits…

Un mois après la bataille, les banderoles des artistes résistants ont presque toutes disparues et les pancartes des manifestants ont été rangées au placard. Pour autant, Sylvia et quelques habitants sont encore dans la rue pour profiter des rayons du soleil. Le combat pour sauver la rue Dénoyez a laissé un goût un peu amer. Et aussi pas mal de déception. Toutes les associations d’artistes ne se sont pas jointes à la pétition. Marie Decreane, responsable de La Maison de la plage, n’a pas signé, tout comme T.R.A.C.E.S., et Friches et nous la paix. Pour eux, le combat n’était pas vraiment justifié. Ils savaient que leur convention d’occupation précaire les engageait à quitter les lieux dès que la mairie le demanderait. Et c’est ce qu’ils ont fait.

Marie va bientôt déménager à La Villette avec ses mosaïques sous le bras. C’est à quelques stations de Belleville, plus au nord, que se trouve son nouvel atelier. La mairie du 20e l’a relogée. Après plus de 10 ans rue Dénoyez, là bas, dans ce nouvel arrondissement, elle va devoir faire connaissance avec les habitants pour partager et répandre son art.

Sylvia, elle, stocke son matériel et ses créations dans les caves des copains ou d’artistes solidaires. Elle n’a pas de nouvelle adresse en vue. Pour l’instant, la rue Dénoyez reste encore la sienne.

Julie Dubois

Liens

Le site de la Maison de la Plage
Le site de l’association T.R.A.C.E.S
La Pétition en ligne pour sauver la rue Dénoyez
Le Facebook du mouvement

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