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Droit à l’IVG : Droit Menacé ?

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« Marche pour la vie », prières de rue et propositions prônant le déremboursement de l’IVG. Loin d’être consensuelle, la loi Veil suscite encore et toujours de vives remises en cause. A l’heure où l’Espagne décide de faire du droit à l’avortement un délit, on peut se demander si l’interruption volontaire de grossesse est véritablement un droit acquis en France. Daxia Rojas, nouvelle stagiaire de LaTéléLibre a mené l’enquête avec brio !


La marche arrière espagnole

« La loi la plus progressiste du gouvernement », c’est ainsi que le ministre de la Justice espagnol, Alberto Ruiz Gallardón, a qualifié le texte approuvé en décembre par le Conseil des Ministres qui vise à n’autoriser l’avortement en Espagne qu’en cas de viol ou de danger pour la vie de la femme. Or, c’est un sacré retour en arrière pour un pays qui, il n’y a pas si longtemps, faisait figure de modèle en matière de droit des femmes avec une loi, entrée en vigueur en 2010, qui autorisait l’avortement sans condition de motif jusqu’à la quatorzième semaine de grossesse. Ce virage réactionnaire fait écho à un climat européen marqué par la présence de forts lobbies ultra-conservateurs. Quelques jours avant l’annonce espagnole, le Parlement Européen a en effet rejeté le rapport de l’eurodéputée Edite Estrela qui préconisait un accès généralisé à la contraception et à des services d’avortements sûrs pour les femmes en Europe.

Moins de gynécos, fermetures de centres et délais intenables

Si en France l’interruption volontaire de grossesse est légale depuis 1975, dans les faits, de nombreux obstacles en font encore un droit précaire. A titre d’exemple, 180 centres IVG ont fermé ces dix dernières années, comme nous le rappelle Isabelle, salariée au planning familial du 13e arrondissement. La disparition de structures de proximité associée à la baisse du nombre de gynécologues obstétriciens et au manque d’attrait financier pour les hôpitaux rendent l’obtention d’une place dans un établissement de santé difficile et le respect des délais légaux pour avorter parfois impossible. Les femmes se voient par ailleurs soumises à certaines équipes médicales qui refusent de pratiquer les avortements entre 10 et 12 semaines et qui leur imposent parfois les méthodes d’intervention (aspiration ou médicament) ou d’anesthésie (locale ou générale), quand elles n’invoquent pas tout simplement la clause de conscience. A cela s’ajoute une multiplication des attaques de l’extrême droite catholique, galvanisée par l’Espagne voisine, qui s’observe sur le net et dans la rue entre prières anti-IVG et « marche pour la vie ».

En France, un droit toujours à défendre

La défense du droit à l’avortement, c’est le combat que s’est fixé la majorité parlementaire cette semaine lors du débat sur le projet de loi concernant l’égalité homme-femme. Sébastien Denaja, rapporteur du texte, s’engage à lutter contre les propositions de déremboursement de l’IVG et à faire passer la suppression de la notion de « détresse » que contient la loi Veil, ainsi que le renforcement du « délit d’entrave ». Plus que jamais, le gouvernement français veut réaffirmer le droit à l’avortement comme une liberté fondamentale des femmes et ainsi se situer à contre-courant de l’Espagne.

Journaliste : Daxia Rojas
Réalisation, image, montage : Mickael Royer
Images Assemblée Nationale : Vincent Massot

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Les commentaires (2)

  1. Oui, bravo. Notamment pour ça :
    « Nous sommes ici à Denfert qui est aujourd’hui le paradis des catholiques… » :)

    Une femme du rassemblement de la place d’Italie, avec sa petite pancarte, a rencontré des gens de la manif des culs bénis qui ont voulu l’embrouiller. Elle leur a répondu « Mais, ceci est mon corps. » Et les autres se sont calmés.
    Non, c’est pas vrai.

    Ce qui est vrai c’est qu’on peut perdre très vite tout un tas de droits que d’autres ont mis beaucoup de temps à gagner.