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Jeune, on s’en Fout de la Politique ? 1/4

Publié le | par

La journaliste Julie Chenini est partie se promener dans les parcs de Paris avec sa tablette numérique remplie d’interviews de jeunes représentants politiques. Son but, recueillir la parole de la « génération sacrifiée » face aux propositions des jeunes politiques. Emploi et travail sont les thèmes de ce premier épisode.

60% des Français ne font confiance ni à la droite, ni à la gauche pour gouverner. La proportion est la même chez les jeunes selon Anne Muxel, sociologue, directrice de recherche au CNRS (Cevipof/ Sciences-Po), spécialiste du comportement électoral et des phénomènes de socialisation politique. Partant de ce constat, je suis partie rencontrer ces fameux jeunes qui pour moi représentent les moins de 30 ans. Avant d’aller à leur rencontre, j’ai interviewé les représentants de mouvements politiques dédiés à la jeunesse, Jeunes Ecolos, Mouvement des Jeunes Socialistes, Front National Jeunesse, Jeunes Pop. Je leur ai demandé quel est le combat prioritaire à mener pour la jeunesse, quelles sont leurs idées pour le mener à bien et s’ils avaient un  message à adresser aux jeunes. Puis, leurs interviews chargées dans ma tablette numérique, j’ai  transmis leur parole aux jeunes gens rencontrés dans un parc par une belle journée ensoleillée.

Le premier combat à mener, c’est celui de l’emploi

L’emploi, c’est le mot qui revient. La jeune fille que je rencontre en a ras le bol des stages à répétition. Et elle a raison ! Selon le Conseil économique, social et environnemental, on observe une forte augmentation du nombre de stages en entreprise : de 600 000 en 2006 à environ 1,6 million par an en 2013. Ils ont plus que doublé… Pour contrôler ce phénomène, une loi a été votée en février 2014. Elle prévoit un plafonnement du nombre de stagiaires en entreprise. Pas plus de 10% de l’effectif global. La durée a elle aussi été limitée à 6 mois maximum.

Pas d’impôts pour les entrepreneurs de moins de 25 ans

Telle est la mesure défendue par le président des Jeunes Pop que les jeunes rencontrés ont pris pour un membre du Front National. Apparemment, difficile aujourd’hui de s’y retrouver ! C’est une bien belle mesure qui ne s’adresse malheureusement qu’à une partie très restreinte de la jeunesse car il est bien difficile de se lancer dans la création d’une entreprise si jeune lorsqu’on fait des études de plus en plus longues…  « Je trouve dommage qu’on soit obligé d’aller vers cette solution là, de créer notre propre emploi plutôt que d’en avoir de proposé ». Un constat plutôt amère pour cette jeune femme qui peine tant à se lancer dans la vie active, cela fait deux ans qu’elle galère de stage en stage… Une autre jeune fille que j’ai interviewée et qui n’apparait pas dans la vidéo m’a confié qu’elle tentait de positiver cette situation de non emploi en créant le job qui lui convient, loin des réalités du marché du travail qui la contraignent à oublier ses idéaux. Elle se permet de prendre des risques, de tout faire pour s’épanouir par elle-même dans le travail, chose que les générations précédentes avaient du mal à envisager.

« Le rôle des Jeunes Pop, c’est d’être un aiguillon »

Il semble donc que Jonas Haddad, président des Jeunes Pop ne soit pas si éloigné des préoccupations des jeunes, lui qui revendique au sein de son mouvement, 20 000 jeunes ! Chiffre qui après vérification oscillerait plutôt entre 15 000 et 20 000. Mais cela reste une proportion très importante. Mais être jeune ne suffit apparemment pas à être vu comme un bon relais, encore faut-il se défaire des tics propres aux aînés de son parti car comme l’évoque le jeune interviewé « le discours que fait (Jonas Haddad), par son maintien et sa manière de parler, il imite les anciens. Et dans sa manière de communiquer, je pense que c’est la même chose. Et qu’il soit jeune ou pas, il dépend toujours des vieilleries plus en amont ».

En conclusion, comme l’explique très bien la sociologue Anne Muxel, « les jeunes ont l’impression de ne pas être pris en compte par les instances de décisions, de ne pas accéder aux responsabilités, de ne pas se voir reconnaître d’utilité sociale. Ils ne se sentent pas considérés comme des citoyens, ce qui rend difficile l’établissement d’un lien avec la sphère politique. Il y a indéniablement en France un problème de rajeunissement de la classe politique. Il faut ajouter à cela que cette génération est politisée dans un contexte de crise économique et sociale qui les frappe tout particulièrement, et d’affaiblissement tout à la fois des normes civiques et des repères idéologiques ». Et si nous, les médias, commencions par leur donner davantage la parole ?

 
Journaliste : Julie Chenini
Caméraman : Jules-Antoine Bougeois
Monteurs : Julien Terral, Vincent Tardif, Mars Lefébure
Musique : Charles Dayot

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