La Promesse d’Anne aux Florange
Publié le | par Nathalie Leruch
La réalisatrice Anne Gintzburger, amie de LaTéléLibre, a filmé pendant un an le combat des ouvriers d’ArcelorMittal pour tenter de sauver leur outil de travail, le dernier haut fourneau de Lorraine, berceau historique de la sidérurgie française. Jeudi dernier, Mittal ordonnait la fermeture définitive du site industriel de Florange. La veille, la réalisatrice présentait son documentaire en avant-première, devant les protagonistes de son film, chez eux à Florange dans la fameuse vallée de la Fensch. Diffusion : mardi prochain 16 avril à 20h40 sur France 5.
Prix Spécial du jury Figra 2014
Anne Gintzburger et Franck Vrignon ont remporté samedi dernier le Prix Spécial du jury Figra 2014 pour leur film « La Promesse de Florange » (Ajout du 30 mars 2014).
Une avant première pour les ouvriers en lutte
Les ouvriers et leurs familles, les amis, les élus, tous se pressaient mercredi soir à « La Passerelle » la salle de spectacle de Florange, pour découvrir le résultat de cette aventure d’une année devant le regard d’Anne Gintzburger et la caméra de Franck Vrignon. Une année de lutte acharnée contre le patron d’ArcelorMittal, le milliardaire indien Laksmi Mittal qui a mis en retraite forcée la moitié de son site industriel, ne l’estimant plus assez rentable.
Le film débute par la promesse solennelle du candidat François Hollande le 24 février 2011 aux ouvriers de Florange. Ce jour là il s’engage, en cas de victoire, à s’opposer à la fermeture du dernier haut fourneau français. Une promesse électorale à laquelle les ouvriers de Florange ont voulu croire jusqu’au bout. Pendant une année entière, Anne Gintzburger a filmé le long combat des « Florange » contre le cynisme de leur employeur, sixième fortune mondiale.
Mais la force du film tient aussi beaucoup dans la démonstration implacable de l’impuissance du politique face au pouvoir industriel international. L’équipe du film nous montre de près le bras de fer qui oppose Arnaud Montebourg, partisan d’une nationalisation temporaire, et le Premier Ministre, qui baissera les bras devant le chantage du leader de l’acier.
Comble de l’ironie, jeudi 11 avril, le lendemain de la projection à la salle « La Passerelle », Mittal annonça l’extinction du dernier « four chaud » du site de Florange. La fin de la petite fumée blanche, le dernier symbole de vie de leur usine, aux yeux des ouvriers.
Nathalie Leruch
Image : Joseph Haley
Montage et musique : Thibault Pomares
La Promesse de Florange
Un film de Anne Gintzburger et Franck Vrignon
Ingénieur du son: Frédéric Klein
Production: Chasseur d’étoiles – France 5
mardi 16 avril 2013
20h40
France 5
Liens
- Voir le film en avant-première sur le site de Télérama
Les commentaires (6)
Très beau doc qui donne envie de voir le film de A. Gintzburger. En regardant la vidéo, je suis d’abord tombé sur une pub de Total finançant une écurie de voitures de course ! Etrange paradoxe du web qui me rappelle trop la lutte des salariés de la raffinerie Total de Dunkerque.
Un beau film, vu mercredi dernier lors de l’avant-première à la Passerelle.
Le passage le plus émouvant ? Celui où Lionel est seul dans son atelier. Puis, face caméra, tout le courage et l’obstination d’un garçon déterminé comme on en fait peu.
Alors, bien sûr, il y a à redire sur les partis pris de l’auteur. Elle les assume. C’est bien. Montebourg y est présenté comme le pauvre ministre victime du système. Eh non ! Ce n’est pas ma lecture du dossier, et je sais qu’au moins 2 syndicats y ont vu la même chose…
Pour autant, ne pas le louper. Ce n’est pas si souvent qu’on nous parle de la classe ouvrière dans le poste, à une heure de grande écoute, qui plus est.
Magnifique !
Le film est en replay pendant une semaine ici :
http://replay.fr/la-promesse-de-florange-du-16-04-2013-1845821
MERCI
Nous avons eu droit hier à la « repentance » du tricheur CAHUZAC puis un peu plus tard ce film sur FLORANGE extrêmement émouvant. C’est le monde d’aujourd’hui, d’un côté des profiteurs sans états d’âme, de l’autre des gens ordinaires qui se battent courageusement pour continuer à vivre. Difficile de trouver le sommeil après ça et mon compagnon est comme moi ce matin, écoeuré. Par contre je crois à la sincérité de Montebourg mais je pense qu’il n’est qu’une marionnette pour l’Elysée et Matignon, il aurait dû aller au bout de son envie de démission.
je toujour la cfdt ou et la cgt dans le flim pourqoui on parle pas de la coulee coutine acierie
Très bien votre reportage. J’étais présent, juste à deux sièges de B.LAVILLIERS… mais ce film n’a rien à voir avec une action syndicale, ce n’est que la mise en avant d’un futur « politique » Edouard MARTIN ! La réalisatrice a oublié que dans cette action, il y avait des organisations autre que la CFDT… Comme la CGT ou FO ! Je suis déçu de ce film que j’ai regardé de nouveau à la télévision le 16 avril, jour de mon anniversaire ! Et je reste sur la même approche ! Je suis un individu dont le grand-père et le père étaient dans la sidérurgie à Longwy !