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Le Slameur Insaisissable

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[CHANTIERS DEMOCRATIQUES] Le slam, cet art urbain qui mêle poésie et rap, Kamel Loukili en a fait son bulletin de vote. Un moyen pour lui d’exprimer sa voix. C’est donc sous le nom d’Insaisissable que ce quadragénaire d’Aulnay-Sous-Bois livre ses messages engagés.

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Tag Aulnay Sous Bois

Vous le reconnaitrez à ses cheveux poivre et sel, son corps allongé et sa posture d’indigné quand il récite ses textes. Kamel Loukili est animateur pour enfants et utilise le slam comme instrument démocratique.

D’origine marocaine, il grandit dans la cité des 3 000, à Aulnay-Sous-Bois, avec ses huit frères et soeurs. Très tôt, ce jeune de quartier sent mûrir en lui une colère dont il ignore l’origine. Il en veut simplement au système. C’est d’abord dans le rap, que Kamel trouve un moyen de mettre des mots sur ce qu’il ressent, la vie en cité est sa source d’inspiration. Puis, à l’âge de 22 ans, il part à l’armée et découvre le slam, un art dont il s’éprend. « Il y a une certaine liberté dans le slam que je ne trouvais pas dans le rap, confie-t-il. Le rap nous contraint à suivre pleins de paramètres à commencer par une instrumentale alors que dans le slam, il y a juste notre feuille, notre plume et notre voix. » Et de cette voix il accable guerres, élites au pouvoir et politique partisane.

Kamel devient « Mel.cas », puis « L’insaisissable Mel.cas » avant d’opter plus simplement pour « L’Insaisissable ». Un nom de scène qui illustre assez bien l’ambivalence du personnage. A la fois artiste indigné, dénonciateur de vérités, souhaitant que les politiques soient plus connectés à la réalité. A la fois citoyen dépolitisé rêvant d’un monde sans système politique, régi uniquement par l’amour et la culture.

Mais il ne serait pas impossible d’allier les deux : « Si plus de politiques venaient dans les bars à slam, je pense que la voix des artistes pourrait réellement peser », défend Sören Valero, slameur amateur. Une bonne parole que complète Martin Bertogal, slameur lui aussi : « A l’état actuel, le slam ne peut pas remplacer le vote, mais s’il se développe cela pourrait faire une nouvelle façon de gouverner, qui ne comprendrait pas que le slam bien sûr, mais qui lancerait une voie vers une démocratie participative plus élaborée. »

Grand Corps Malade, Kurar, Stromae, Houda Benyamina, JR, Banksy…
Slam, peinture, cinéma, théâtre, musique, street art… et si le renouveau démocratique se trouvait dans l’art ? En un seul tableau, Guernica, Picasso avait bien montré au monde l’horreur de la guerre civile espagnole. Le chantier est ouvert…

Salomé Mesdésirs
Léo Millancourt

 

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