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Les Abs-Tensions

Publié le | par

Voter ou ne pas voter au second tour ? Une question qui n’a jamais tant déchiré les opposants au Front National. Un fossé se creuse entre abstentionnistes et défenseurs du « vote utile ».

Abstentionniste et sûr de l’être

Lundi 1er Mai, jour de la fête du travail, de nombreux groupes issus des réseaux sociaux comme « Générations ingouvernables » ou « Comité d’action inter-lycéen » appelaient tous les abstentionnistes à se joindre aux manifestations « anti FN ». Leur choix est clair : ils refusent de choisir entre « la peste et le choléra ». Malgré la pression imposée par leur entourage et par ceux qui appellent à voter Macron pour faire barrage au Front National, les abstentionnistes insistent sur un point : « si le FN en est là aujourd’hui, ce n’est pas à cause de ceux qui ne votent pas. » Pour Yohan qui étudie la politique à Montreal, « la banalisation du FN au second tour est due aux politiques de l’UMPS depuis plus de 15 ans ». Il continue : « donc je sais que si Marine Le Pen ne passe pas dimanche, elle sera élue dans cinq ans à cause de la politique que Macron va entreprendre ». Sur les réseaux sociaux, on se répond alors à coups d’articles, de dessins et de slogans pro ou anti abstention.

 

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Si c’est Macron, on continue dans la même direction, Elise (lycéenne)

« Les abstentionnistes sont des jeunes qui n’ont pas connu 2002, ils sont moins surpris et donc moins sensibles au Front Républicain » peut-on lire dans les journaux et au micro de différents journalistes. Pourtant, les jeunes ne sont pas les seuls à décliner le vote utile . Au cœur de la manif du 1er mai, les « boycott des élections, ni Le Pen, ni Macron ! » retentissent de tout bord, y compris dans la bouche de certains syndicalistes. Slimane, délégué syndicale CGT de 53 ans n’a plus peur du FN. Pour lui, le parti de Marine Le Pen n’est pas pire que celui d’Emmanuel Macron. Comme Elise, cette lycéenne qui a voté pour la première fois la semaine dernière. Si la fille de Jean-Marie Le Pen est élue, « on aura touché le fond ». Ce qui permettra aux citoyens de se mobiliser ensemble, prétend-t-elle, contre tout un système. « Si c’est Macron, on continue dans la même direction, et trop de gens resteront silencieux ». Jean va plus loin. Il est membre de l’organisation de l’Organisation Communiste Marxiste-Léniniste Voie Prolétarienne : « avec le gouvernement de Hollande, on a eu la répression pendant les manifestations contre la Loi Travail avec 2600 arrestations, et ce n’était pas sous la présidence de Marine Le Pen ». Je ne parle même pas des jeunes dans les quartiers qui se font tuer ou violer ». Et conclue : « c’est le PS qui est responsable de ça ».

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Difficile prise de position

Le choix du vote utile a été pénible pour beaucoup de français n’ayant pas voté pour le candidat d’En Marche au premier tour. Au final, plusieurs personnalités aux idéologies opposées de celles d’Emmanuel Macron comme Pierre Laurent, secrétaire du Parti Communiste Français, Yanis Varoufakis, ancien ministre du gouvernement grec d’extrême gauche, François Ruffin, rédacteur en chef du journal Fakir, Edwy Plenel de Mediapart appellent à voter pour le « moins pire » des candidats. Tout en nuances, ils insistent sur le fait que leur voix ne donne pas « une carte blanche à Emmanuel Macron ».

L’ONG Avaaz organise plusieurs campagnes dans différentes villes de France pour lutter contre l’abstention et surtout contre le Front National. Julie, la porte-parole de l’organisation peine à affirmer son « appel à voter Emmanuel Macron ». Elle préfère parler de « vote contre Marine Le Pen ». Elle explique : « les institutions font qu’il y a deux candidats pour le second tour, donc un seul adversaire à la candidate du FN. On ne valide pas la politique d’Emmanuel Macron. S’abstenir c’est soutenir le fascisme. » affirme-t-elle. Georges N’Guyen, venu accompagner son amie lors de la campagne Avaaz pense que s’abstenir est « une bêtise ultime ». Il est « révoltée qu’on ne veuille pas aller voter » et en veut à « la classe politique qui ne donne pas de consignes claires ». Pour lui, « l’unité nationale se faisait à une époque, aujourd’hui elle n’existe plus. » Et quand il pense à une éventuelle sortie de l’Union Européenne, l’inquiétude monte.

Un « Front républicain » désorienté

Si un « Front Républicain » avait permis à Jacques Chirac de faire aisément barrage à Jean Marie Le Pen et de remporter l’élection présidentielle en 2002, cette fois, c’est plus compliqué… Et à mesure que la campagne avance, les abstentionnistes assument de plus en plus leur choix, appuyés par des intellectuels comme Emmanuel Todd ou Frédéric Lordon. Les mouvements appelant au boycott de l’élection confirment cette tendance, autrefois difficile à mesurer, tant l’abstention était considéré comme déviante face au « Front Républicain ».

Simon Barrau
Léo Millancourt

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