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NKM VS Simonnet : Quel Héritage de la Résistance ?

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Qui, chez les 15-25 ans, sait que la retraite et la généralisation de la sécurité sociale découlent directement du Conseil National de la Résistance (CNR) ? Trop peu, finalement, tellement son enseignement en est quasiment absent du programme de l’Education Nationale. C’est en tout cas la seule chose sur laquelle Nathalie Kosciusko-Morizet, tête de liste UMP aux Municipales à Paris, et Danielle Simonnet, tête de liste Front de Gauche, sont d’accord, au-delà du fait qu’elles s’en disputent l’héritage.

Vendredi 31 Janvier 2014, Nathalie Kosciusko-Morizet et Danielle Simonnet ont débattu au Cinéma « Les 7 Parnassiens », et à l’occasion de la projection du documentaire « Les Jours heureux », sur l’héritage de la Résistance et du programme du CNR. L’échange fut vif, tant les interprétations de cet héritage confine au débat passionné.

Cette dispute, plus de 70 ans après la Libération, est souvent ignorée par nombres de Français, et en particulier ici chez les plus jeunes. Des tensions qui donnent parfois l’impression de prendre la forme d’un combat d’arrière garde. Pire même : en visionnant le documentaire, on s’aperçoit que nombres d’hommes politiques ne l’ont tout simplement pas lu, ou si peu compris. On découvre ainsi un François Bayrou, faisant l’éloge du CNR, mais démontrant inéluctablement son ignorance quant à son programme, tant dans le fond que dans sa forme, lui pourtant qui avait déclaré à plus d’une reprise s’en inspirer.

Ainsi, et l’exemple ici n’a rien de singulier, le programme du CNR est devenu un slogan, une affirmation lancée à la foule censée lui éveiller ses sens et autres stimuli. L’effet Pavlovien est immédiat en particulier pour ceux qui ont vécu « les trente glorieuses ». Pour les autres, ce programme reste une autre formule qui passera à la trappe. Pour ceux-là, c’est « hausse des impôts» et « baisse du coup du travail » qui est au programme. Comme quoi, la chèvre et le chou ont toujours fait bon ménage, surtout quand on ignore l’Histoire.

Bande annonce : Les beaux jours


BA "Les Jours Heureux" Gilles Perret par leimal74

De François Hollande à Nicolas Sarkozy, bien de références au programme politique du CNR furent scandés. Ah, l’esprit de la Résistance, quelle bonne poire. Chacun s’en attribut son héritage, mais ceux qui accèdent au Pouvoir s’appliquent méthodiquement à le démanteler, ou du moins, ne font pas grand chose pour réellement défendre cet héritage. Prenez par exemple Denis Kessler, Vice-Président du MEDEF jusqu’en 2002. Il constatera en 2007 que le programme du gouvernement Fillon s’applique « aujourd’hui [à] sortir de 1945, et [à] défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! ».

En ce qui concerne François Hollande, le récent « Pacte de Responsabilité », et plus particulièrement son plan de réduction des dépenses publiques, à hauteur de 50 milliards d’€ prévues jusqu’en 2017, n’auront d’autres conséquences que la privatisation de services publics, comme l’eau, l’énergie, les transports, la santé, etc. Des conséquences similaires dans d’autres pays européens ayant également appliqués des réductions dépenses publiques, alors que le programme du CNR avait permit, par exemple, de nationaliser l’énergie afin de limiter au maximum son cout, instituant ainsi l’énergie à prix modéré comme un droit. De quoi réjouir le MEDEF, qui saluera les nouvelles directives du Président Hollande.

Car l’esprit et l’héritage du CNR ne résident pas uniquement sur qui à résisté ou qui a collaboré, et s’ils se situent à droite ou à gauche. Le CNR instituera un véritable modèle de société, plus juste, et à  “l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale”. Ce fut le temps où les oppositions politiques les plus dures, les plus organiques, s’effacèrent face à l’Histoire qui s’écrivait. Un temps où droite comme gauche, républicains comme royalistes, communistes comme cagoulards, se donnèrent la main, face à ceux qui, souvent issus de leur propres rangs, avaient trahis la France. Et son programme politique découle de cette union sacrée.

Journaliste : Jonathan Halimi
Images et montage : Ben Meech

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