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Tunisiens de Lampedusa : La Désillusion

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[ACCUEILLIR MIEUX LES MIGRANTS – REDIF] Ils sont arrivés par milliers sur les côtes de Lampedusa après la chute de Ben Ali début 2011. Leur objectif : la France. Ils pensaient être accueillis en héros, car le peuple Tunisien avait été le précurseur du Printemps arabe. Sofien, journaliste tunisien en stage à LaTéléLibre, a voulu réaliser ce reportage pour retrouver les traces de ses compatriotes à Paris.

PREMIÈRE DIFFUSION : 15 JANVIER 2013

C’était il y a 2 ans. Profitant d’une météo très clémente, en ce début 2011, et de l’absence de surveillance des côtes suite à la révolution, les migrants tunisiens ont quitté leur pays et sont arrivés sur l’île de Lampedusa par vagues de milliers. Ils se sont entassés sur des bateaux de pêche en s’acquittant d’une somme de 2000 dinars ( 1000 euros) par personne. Persuadés d’atteindre le terme de leur calvaire, Ils ont remonté la côte italienne par le train, en subissant des contrôles policiers incessants.

Ces Tunisiens, candidats à l’immigration, sont en majorité des jeunes. Beaucoup sont originaires des villes côtières tunisiennes qui enregistraient les taux de chômage les plus élevés du pays. Ils avaient fui pour les mêmes raisons qui les avaient poussés à faire la révolution : le manque de travail et de perspectives d’avenir professionnelles pour les plus diplômés d’entre eux. Ceux qui avaient réussi à atteindre Paris, sa tour Eiffel et ses lumières, n’avaient pour tout bagage qu’un jean et un blouson.

Aujourd’hui, un an et demi après leur arrivée, la plupart ont été expulsés, d’autres sont repartis avec en poche une aide au retour dérisoire. Les autres, dont on ne connait pas le nombre, tentent encore de survivre.

Nous sommes partis à leur recherche afin de comprendre ce qu’ils sont aujourd’hui devenus. Nous en avons rencontré quelques uns aux alentours du métro Couronnes à Paris.

Mohamed, jeune tunisien originaire de Sfax (au centre de la Tunisie), est un de ces milliers de jeunes qui avaient participé à la révolution.Parti le 11 février 2011 avec pour objectifs d’améliorer sa situation et de rembourser ceux qui l’avaient aidé à faire la traversée sur les petites barques de la mort. Il pensait être accueilli comme un héros à l’odeur du jasmin, après deux ans en France, la désillusion est totale.

Taoufik, accepte de témoigner, 37 ans originaire du centre de la Tunisie (Gafsa) une région qui avait connu en 2008, les événements du bassin minier, des actes de protestations contre le chômage et l’absence des projets de développement dans la région à l’époque de Ben Ali.

Je suis là depuis un an presque. Vous me demandez dans quel état je suis, eh bien regardez moi ! Je passe la nuit dans un coin là-haut (en désignant une église) avec un ami, et parfois, je passe des jours sans manger. Ici la situation est difficile. Au début, en Italie, j’ai eu un permis pour circuler librement, mais je n’ai pas pu trouver du travail. En France, il n’ y a plus que la police qui nous surveille et c’est ce qui nous dérange de plus en plus. Les gens, ne veulent pas nous aider ».

Rentrer avec dignité

Pour avoir une vision d’ensemble, nous rencontrons Samia Maktouf, avocate franco-tunisienne bénévole dans le dossier des réfugiés tunisien au barreau de Paris. Elle constate : «La majorité d’entre eux sont dispersés partout dans les quartiers Parisiens, et la plupart souhaitent rentrer en Tunisie. Au début l’accord avec les autorités françaises consistait à organiser des retours volontaires légalement et ostensiblement avec une aide de 300 euros pour ceux qui voulaient retourner. En réalité ceux-ci ont été embarqués de force dans des charters, direction la Tunisie. »

Des jeunes tunisiens tels Mohamed et Tawfik sont disséminés dans Paris, à Couronnes , Aubervilliers, Stalingrad, Porte de la Villette … Ils rasent les murs des quartiers chaque jour, avec pour seul espoir d’avoir de quoi manger, de quoi fumer, et trouver un abri pour passer les longues nuits d’hiver parisiennes qui s’annoncent très froides. Aujourd’hui, leur seul rêve est de retrouver la Tunisie, dans la dignité.

Réalisation : Sofien Ben Nejima et Mounir Derfoufi

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