Paris est-elle trop sage ? En tous cas, c’est une couche-tôt en ce qui concerne son métropolitain. Bordé à 1h15 et réveillé à 5h30 la semaine, le métro a grignoté une heure de plus sur son sommeil, depuis 2006, pour se coucher à 2h15 dans les nuits du vendredi, samedi et veilles de jours fériés. Les candidats à la mairie de Paris y vont chacun de leur petite idée pour répondre au problème de transport pendant la nuit et donc pour redynamiser les nuits parisiennes. Dans la rue, la tendance est claire  : marre de partir à la sauvette en laissant la moitié de sa pinte sur le bar.

On pourrait faire la fête plus tard !

C’est en résumé ce que reprochent les parisiens à ce couvre-feu du métro. Les expériences des Nuits blanches où, pour cette édition 2013, deux lignes de  métro restent ouvertes toute la nuit (ligne 1 et 5), sont pourtant concluantes puisque ce sont des millions de visiteurs qui se pressent dans les rames cette nuit-là. Le même dispositif est mis en place pour la Saint-Sylvestre, nuit durant laquelle 6 lignes sont restées ouvertes toute la nuit. Nathalie Kosciusko-Morizet souhaite ouvrir le métro jusqu’à 2h du matin la semaine et, à long terme, toute la nuit le week-end. De son côté, Anne Hidalgo fait du noctilien sa priorité, elle veut étendre son trafic et rapidement laisser circuler toute la nuit le week-end, les lignes automatiques 1 et 14. Elle rejoint la volonté du Syndicat des Transports d’Île-de-France (STIF), responsable de l’organisation des transports publics, qui est d’augmenter le service des bus de nuit, créé en 2005 et qui compte aujourd’hui 47 lignes. Le STIF pointe également les problèmes de coût et d’organisation (sécurité, entretien…)  que provoquerait un fonctionnement non-stop du métro parisien. New-York est l’une des rares villes  à laisser ouvert son métro 24 heures sur 24. A Berlin, il fonctionne non-stop le week-end alors que Londres se rapproche de Paris avec des fermetures à 1 heure du matin selon les lignes, mais à partir de 2015, le métro fonctionnera sans arrêt sur quelques lignes.  Les autres villes françaises équipées du métro, telles que Lyon, Marseille, Lille, Rennes et Toulouse n’ont pas non plus franchi le cap du tout nocturne.

Une bonne idée, métro tard ?

Cette problématique s’inscrit dans celle plus large de la vie nocturne à Paris. Fin 2013 et pour la première fois, un maire de la nuit a été élu par les noctambules Parisiens. Clément Léon R. souhaite retrouver cette ébullition des nuits parisiennes et il demande l’ouverture de lignes stratégiques de métro toute la nuit le week-end.
Si Paris veut retrouver sa première place sur le podium des villes les plus visitées au monde – elle a été détrônée par Londres en 2013 avec plus de 16 millions de touristes étrangers pour la capitale anglaise – elle devra à coup sûr offrir plus de possibilités aux modes de transports nocturnes pour contenter les noctambules, fêtards, touristes et travailleurs. Le tout est de ne pas rater le coche.

Clément Moutiez

Jennifer Urso

Formateur : Vincent Massot