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TOTAL FINAL #15

Publié le | par

TOTAL VICTOIRE !

Les vacances d’été approchaient mais le moral était au plus bas, sur le piquet de grève, des deux cents grévistes du départ, il ne restait plus qu’une vingtaine d’irréductibles. Ils y tenaient à leur lutte contre ce Goliath de Total, et la tente du piquet en était le symbole. Rituel inchangé avec deux assemblées générales journalières, l’une le matin, l’autre l’après-midi, entrecoupées par les saucisses merguez du barbecue. Journée d’attente, parties de cartes, télé. Les pneus ne brûlaient plus depuis longtemps, un nouveau directeur avait été nommé Aucun projet industriel de remplacement n’avait réellement vu le jour. Le projet du terminal méthanier semblait lui aussi compromis, E.D.F., associé à Total revoyait sa copie, le prix du gaz à la vente ayant baissé, l’investissement restait il rentable ? C’était la fin.

J’avais décidé de ne pas filmer l’agonie de la raffinerie, respectant la dignité du combat des salariés. Ces images de guillotine devaient être les dernières. Mais le 30 juin la justice en a décidé autrement, la cour d’appel de Douai a ordonné le redémarrage du site dans un délai de quinze jours, motivant que les décisions de fermeture provisoire puis définitive des installations ont été prises sans consultation préalable du comité central d’entreprise.

Coup de théâtre historique, je reprenais donc le chemin du piquet de grève.

Les sourires étaient revenus mais chacun restait prudent, se méfiant d’un prochain coup tordu de la direction et surtout parce que techniquement, il est impossible de redémarrer l’installation après 10 mois d’interruption. Ils espèrent que d’ici ces quinze jours, un processus de redémarrage soit envisagé et engagé, impliquant le fameux « Grand Arrêt », cette opération obligatoire de maintenance et de révision totale de l’outil de travail.

Dura Lex Sed Lex !!!

A suivre (peut-être ou sans doute) ?

Philippe Jonneskindt

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Les commentaires (37)

  1. L’information a fait l’effet d’une bombe : un candidat de l’émission Trompe-moi si tu peux ! « se serait donné la mort dans la nuit du 5 au 6 juillet » indique le site Internet du magazine Entrevue. Jean-Pierre dit « Jipé » aurait commis l’irréparable vers 3 heures du matin, il se serait pendu. Avant de se suicider, Jean-Pierre aurait laissé un ultime message sur le répondeur de son téléphone portable.

    M6, qui devait diffuser l’émission à partir du 8 juillet, a décidé « de déprogrammer Trompe-moi si tu peux ! produite il y a deux mois ». « L’intégralité de l’émission (…) sera remplacée par la série Bones » nous apprend un bref communiqué de la chaîne.

    Rappelons que dans cette nouvelle émission de télé réalité, Trompe-moi si tu peux !, dix couples ont été séparés et mélangés pour constituer des faux couples. Les nouveaux duos ont dû tout mettre en oeuvre pour faire croire qu’ils étaient bien en couple tout en cherchant des indices pour démasquer lesdits faux couples.

    Jean-Pierre a participé à l’émission avec son compagnon, un stewart de 25 ans.

    L’émission promettait du sensationnel… La télé réalité serait-elle allée trop loin ?

  2. « L’état a perdu 100 milliards d’euros de recettes depuis 2000, dont deux tiers à travers des baisses d’impôts » (…) « Un effort sur les recettes fiscales et sociales de l’ordre de 15 milliards d’euros est nécessaire » (…) « Fonctionnaires : il faudrait restreindre les augmentations de primes en contrôlant davantage la politique de chaque ministère » (…) Emploi – Litige sur « le marché » (sic) du reclassement des chômeurs (…) Social – Amiante : les demandes d’indemnisation ont augmenté de 15% en 2009. (…) Santé : Des services de chirurgie menacés de fermeture. 54 hôpitaux concernés (…) Audiovisuel : L’Élysée devrait officialiser en début de semaine son choix pour le président de France Télévision (…) Après avoir nommé Jean-Luc Hess aux commandes de Radio France, Nicolas Sarkozy s’apprête donc à exercer pour la deuxième fois son pouvoir de désignation des dirigeants de l’audiovisuel public …. (Les Echos 5/7)
    Bon courage quand même à tous

  3. Beau reportage, comme toujours !
    La loi donne raison au peuple.
    Les puissants ont les moyens de défaire la loi avec leurs bataillons d’avocats.
    Le Tribunal aura reconnu que le combat des ouvriers était un juste combat.
    Mais après avoir laissé pourrir l’outil de travail, c’est un peu comme si on leur donnait une voiture sans moteur et sans clés.

    Bravo encore à tous les grévistes pour leur dignité et leur détermination. Total soutien.

  4. Moralite : la lutte paie, et il ne faut jamais lacher l’ affaire.

    SEUL bemol pour le film en lui meme : le passage avec les grosses violonades degoulinantes, heureusement rattrape par la sequence de la tele.

  5. La lutte paie ? depuis 40 ans première nouvelle ! si c’était vrai on n’en serait pas là.

    Moralité: ya pas de moralité.

  6. BP: INTERDICTION AUX JOURNALISTES DE S’APPROCHER DES PLAGES A 20 METRES!!!

    La collusion Obama-BP s’affiche au grand jour et c’est CNN qui s’alarme: à la demande de la Dircom de BP, les Gardes-côtes US ont interdit aux journalistes de s’approcher des plages ! Encore plus fou, des vigiles de sociétés privées gardent maintenant certaines plages comme si c’était une zone militaire secrète… Je ne sais pas si vous réalisez ?? Toute personne qui n’obéit pas encourt une amende de 40.000 dollars et de la prison… Zero hedge rapporte que Anderson Cooper, journaliste vedette de CNN, a rapporté l’affaire: « The Coast Guard today announced new rules keeping photographers, reporters and anyone else from coming within 65 feet of any response vessel or booms, out on the water or on beaches. In order to get closer you need to get direct permission from the coast guard captain of the Port of New Orleans. Shots of oil on beaches with booms – stay 65 feet away ». C’est clair qu’il y a un grave problème ici, ne serait-ce que de démocratie pure. Interdire aux gens de marcher sur la plage et de prendre des photos… Vous voyez bien la collusion entre l’administration Obama et la BP. Comment en effet imaginer que la BP pourrait donner des ordres aux journalistes américains: « Violators could face a fine of $40,000 and class D felony charges. The Coast Guard tried to make the exclusion zone 300 feet before scaling it down to 65 feet ». En clair, il n’y a pas fuite et les plages sont propres, il y a juste un peu pétrole qui s’échappe d’un petit volcan. Cela s’ajoute à l’interdiction de survoler la zone. Remarquez aussi que les médias français n’en parlent même plus de cet incident si mineur…

    Pendant que cette petite rivière de pétrole se répand dans les océans, et que par le jeu des courants, sera sur les côtes françaises d’ici 6 ou 7 mois, BP cherche de l’argent et veut un nouvel actionnaire… pour éviter d’être racheté… Tiens, quelle idée ? Du coup, les Anglais draguent dans les pays arabes où il y a des capitaux. Reuters, parlant d’un scoop du Times, dit que « les conseillers de BP essaient de susciter l’intérêt parmi les autres groupe pétroliers ou les fonds souverains pour qu’ils prennent une participation de 5% à 10% dans BP à un prix qui pourrait atteindre 6 milliards de livres (7,3 milliards d’euros). Selon le journal d’Abou Dhabi, Le National, BP pourrait obtenir une aide d’établissements financiers du Moyen-Orient à la recherche d’un investissement stratégique dans la société »…

    Enfin dernière info, l’action BP a perdu 55% de sa valeur depuis avril, et cela met une pression colossale sur Goldman Sachs, Merrill Lynch, BNP, HSBC, etc, qui tous ont des credit default swaps sur l’action BP, supposée intouchable à l’époque… Clairement, BP n’entend pas boucher le trou, et ne compte pas utiliser la bombe nucléaire… BP et l’administration Obama sont en train d’étouffer la presse pour l’empêcher de montrer ce qui se passe. La démocratie est VRAIMENT EN DANGER.

  7. les images, la musique , la détresse des ouvriers inactifs ,tout gronde à l’unisson .
    puis vient le rire, si près des larmes que les hommes veulent cacher …
    mais « il  » a raison: Ils feront tout pour que la décision soit inappliquée .
    Une vidéo qui vous prend aux tripes !

  8. Mon General, si personne n’ avait lutte, depuis 40 ans -et plus, on n’ en serait meme pas la
    _

    Pour Merryll : DROP THE BOMB !

  9. « Siné-Hebdo s’en est allé, vive la Mèche.
    Vendons la Mèche et mettons
    le feu aux poudres à la rentrée !

    Une bonne nouvelle qui méritait bien cette petite brève… »

    http://www.lameche.org

  10. la démocratie en danger ? ça c’est un scoop!
    Ceci dit merryl merci de relayer l’info c’est la fonction essentielle de ce site (à mon sens).

  11. Prière du Dr Emoto pour les eaux du Golfe du Mexique Prière du Dr Emoto pour les eaux du Golfe du Mexique

    Dr. Masaru Emoto’s Healing Prayer for the Gulf

    la prière de Dr Masuru Emoto pour guérir le Golfe du Mexique
    suite à la marée noire

    Focusing our energies in response to the Gulf tragedy and for healing the waters and its inhabitants –

    Canalisant nos énergies face au drame dans le Golfe pour guérir les eaux et tous les êtres qui vivent en elles

    You may recognize Dr. Masaru Emoto as the scientist from Japan who has done all the research and publications about the characteristics of water.

    Vous connaissez peut-être le Dr. Emoto – c’est le scientifique japonais qui a publié ses étonnantes recherches sur les caractéristiques et les propriétés de l’eau

    Among other things, his research reveals that water physically responds to emotions.

    Ses recherches ont démontré, entre autre, que l’eau se transforme physiquement en réponse aux émotions

    Right now, many of us are feeling despair, grief, overwhelm, anger or a whole host of emotions when we consider what is happening in the Gulf.

    En ce moment, grand nombre d’entre nous ressentons le désespoir, la tristesse, la colère et tout une gamme d’émotions quand nous pensons à cette marée noire qui envahit le Golfe du Mexique suite à l’explosion d’une plateforme pétrolière.

    And while certainly our emotions are appropriate, we may be of greater assistance to our planet and its life forms, if we sincerely, powerfully and
    humbly offer the prayer that Dr Emoto, himself, has proposed.

    Nos émotions sont tout à fait justes mais nous pouvons peut-être aider d’avantage notre planète et ses êtres vivants de toutes sortes si nous récitons, puissamment et humblement, la prière que propose le Dr Emoto lui-même.

    This prayer/intention incorporates Ho’onoponopono, the ancient Hawai’in practice of reconciliation and forgiveness.

    Cette prière / intention incorpore Ho’onoponopono, l’ancienne pratique de réconciliation et de pardon du Hawaï

    « I send the energy of love and gratitude to the water and all the living creatures in the Gulf of Mexico and its surroundings.
    To the whales, dolphins, pelicans, fish, shellfish, plankton, coral, algae, and all living creatures . . .

    « J’envoie l’énergie de l’amour et de la reconnaissance à l’eau et à tous les être vivants dans le Golfe du Mexique et ses environs. Aux baleines, aux dauphins, aux pélicans, aux poissons, aux crustacés, aux plancton, au corail, aux algues et à toutes les créatures vivantes…

    I am sorry.
    Please forgive me.
    Thank you.
    I love you. »

    Je suis désolé(e).
    S’il vous plait, pardonnez-moi.
    Je vous remercie.
    Je vous aime. »

    We are passing this request to people who we believe might be willing to participate in this prayer, to set an intention of love and healing that is so large, so overwhelming that we can perform a miracle in the Gulf of Mexico.

    Nous faisons suivre ce message à tous ceux qui pourrait être disposés à participer en cette prière, à envoyer une intention d’amour et de guérison qui est si grand, si irrésistible, que nous pouvons faire un miracle dans le Golfe du Mexique.

    We are not powerless. We are powerful. Our united energy, speaking this prayer daily…multiple times daily….can literally shift the balance of destruction that is happening.

    Nous ne sommes pas impuissants. Nos énergies réunies, en récitant cette prière tous les jours… plusieurs fois par jour…peuvent littéralement faire basculer la destruction qui est en train de se produire.

    We don’t have to know how……we just have to recognize that the power of love is greater than any power active in the Universe today.

    Ce n’est pas important de savoir comment cela se fera, il suffit de reconnaitre que le pouvoir de l’amour est plus puissant qu’aucun autre pouvoir qui existe aujourd’hui dans l’Univers.

    Please join us in oft repeating this healing prayer of Dr. Emoto’s.
    And feel free to copy and paste this to send it around the planet.
    Let’s take charge, and do our own clean up!

    S’il vous plait, répétez avec nous, le plus souvent possible, cette prière de guérison du Dr Emoto. N’hésitez pas à faire suivre ce message autour de la planète. Prenons les choses en main et commençons notre propre action de nettoyage!

    And so it is! Pass it on.

    Ainsi est-il ! Faites suivre.

  12. Bravo pour cette série. Ca m’a rappelé les excellents reportages d’une des rares émissions de téloche que j’ai appréciées, jadis. C’était « Un monde de bruts [?] », sur Canal+, avec des sujets au plus proche des « acteurs », et dans le respect de la personne.

  13. Ds son dernier rale, maitre Emoto nous a delivre un dernier message : « la priere contre la maree noire, c’ est de la masturbation. Que tous les hommes se donnent la main pour eclaircir le liquide noir de la mort par un tsunami de semence blanche porteuse de vie … aargh … »

    Maitre Emoto a perdu toute son hemoglobine en moto.

  14. « Les contours de l’ordre mondial : continuités, changements et défis. »

    Parmi les thèmes apparaissant dans le titre, ce qui est le plus important dans mon esprit, et je présume dans le vôtre également, ce sont les défis pour aujourd’hui ; ils sont en effet bien réels et à certains égards effrayants. Certains défis concernent même la survie des espèces si l’on parle des armes nucléaires et des menaces pesant sur l’environnement, ces sujets traités lors des récentes conférences de Copenhague et au Traité de Non-Prolifération (TNP) avec dans les deux cas des résultats qui ne sont guère favorables. Parmi les autres défis importants, on trouve l’avenir de l’Union Européenne (actuellement très incertain) et le rôle des économies émergentes et leurs différentes configurations dans un monde qui se diversifie, avec l’Organisation de coopération de Shanghai, les BRIC [(Brésil, Russie, Inde, Chine)] l’Union des nations sud-américaines (UNASUR) et d’autres. A une autre échelle, la financiarisation de l’économie américaine et des autres économies de premier ordre (étroitement liée à la montée d’un système de production asiatique) a eu un impact majeur sur nos sociétés et le système mondial. Pour prendre un exemple, Martin Wolf, le très respecté commentateur du Financial Times, approuve la conclusion selon laquelle l’origine de la crise des dettes publiques mettant en danger la survie de la zone Euro « est la débauche passée de larges segments du secteur privé, en particulier du secteur financier ». Les marchés financiers, écrit-il, « ont financé l’orgie et maintenant, dans la panique, refusent de financer l’assainissement qui en découle. À chaque étape, ils ont agi de façon procyclique », transformant la crise en une catastrophe potentielle. L’économiste John Talbott ajoute « Si quelqu’un doit être blâmé pour ces crises, ce sont les banques qui ont trop prêté et ce sont donc elles qui devraient payer le prix fort de la restructuration ».Or, au cours de la crise actuelle et contrairement aux pratiques antérieures, le Ministère des Finances américain a adopté un plan de sauvetage pour l’Europe, qui est un système inventé au cours de la crise actuelle par la Réserve Fédérale Américaine [FED] et le Ministère des Finances a garanti aux banques de s’en sortir indemnes. Aux Etats-Unis, les effets à long terme pour le pays incluent une stagnation pour une majorité de la population et une croissance radicale des inégalités, avec des conséquences potentiellement explosives. Le pouvoir politique des institutions financières bloque toute réglementation sérieuse, si bien que les crises financières régulières que nous avons connues ces 30 dernières années deviendront donc probablement encore plus sévères.

    Il n’est pas difficile de poursuivre : on ne manque pas de défis à relever. Mais on ne peut les comprendre et s’y attaquer de manière sérieuse qu’en les inscrivant dans une perspective plus large.

    À un niveau très général, il est utile de garder à l’esprit plusieurs principes de large portée et de grande signification. Le premier est la maxime de Thucydide « les forts font comme ils l’entendent, et les faibles souffrent comme il se doit ». Cette maxime a un corollaire important les systèmes de pouvoir comptent sur des spécialistes en gestion de doctrine à qui il revient de montrer que ce que font les forts est noble et juste, et que si les faibles souffrent c’est leur faute. Il s’agit d’une tendance qui fait honte à l’histoire intellectuelle et remonte à ses plus anciennes origines.

    Les contours persistants de l’ordre mondial reflètent cette maxime de très près. Depuis la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis dominent le monde des affaires et continuent de le faire à bien des égards, malgré des changements importants. Pendant la guerre, des hauts responsables ont compris qu’au bout du compte, les Etats-Unis détiendraient un pouvoir sans précédent dans le monde et ils ont soigneusement planifié l’organisation du monde de l’après-guerre Ils ont délimité une « vaste zone » dans laquelle les Etats-Unis détiendraient « un pouvoir incontesté » avec « une suprématie militaire et économique » tout en veillant à la « limitation de tout exercice de souveraineté » de la part des états qui pourraient interférer avec leurs intentions planétaires. La vaste zone devait inclure au moins l’Extrême-Orient et l’ancien empire britannique, y compris les ressources énergétiques de l’Asie occidentale ; le contrôle de ces ressources apporterait « un contrôle important sur le monde » fit remarquer plus tard un planificateur influent. Alors que la Russie prenait le dessus sur les armées nazies après la bataille de Stalingrad, les objectifs de la « vaste zone » se sont étendus aussi loin que possible en Eurasie, au moins jusqu’à sa base économique en Europe de l’Ouest. Il a toujours été entendu que l’Europe pourrait choisir de suivre une voie indépendante, peut-être la vision gaulliste d’une Europe de l’Atlantique à l’Oural. L’OTAN a été en partie destinée à contrer cette menace et le problème reste tout à fait d’actualité aujourd’hui.

    Les Etats-Unis ont continué à protéger avec zèle leur propre souveraineté, tout en rejetant les revendications de même ordre provenant d’autres pays. Les Etats-Unis ont contribué à la création des juridictions internationales mais n’ont accepté leur autorité qu’avec des réserves décisives : en particulier, les Etats-Unis ne seraient pas soumis aux traités internationaux, y compris la charte de l’ONU. De la même façon, en signant la Convention sur le génocide 40 ans plus tard, les Etats-Unis se sont exemptés de son application. Ces deux réserves ont été invoquées devant la Cour internationale de justice et la Cour a relaxé les Etats-Unis des accusations d’agression et de génocide pour ces motifs. Une autre illustration est fournie par la doctrine Clinton prévoyant que les Etats-Unis se réservent un droit de « recours unilatéral à la force militaire » pour s’assurer « un accès sans restriction aux marchés clés, à l’approvisionnement en énergie et aux ressources stratégiques ». Clinton faisait écho à un thème familier. Dans les premières années suivant la seconde Guerre mondiale, George Kennan a expliqué qu’en Amérique latine « la protection de nos matières premières » doit être une préoccupation majeure. « Nos matières premières », dont le hasard veut qu’elles se trouvent ailleurs, nous appartiennent de droit. Telles sont les prérogatives de la puissance selon la maxime de Thucydide.

    Une deuxième maxime importante a été formulée par Adam Smith. Il observa que dans l’Angleterre de son époque « les principaux architectes » de la politique étaient les « marchands et les fabricants ». Ceux-ci s’assuraient que leurs propres intérêts étaient bien servis sans tenir compte des effets « néfastes » sur les autres, y compris sur le peuple anglais, mais plus gravement encore sur ceux qui souffraient ailleurs de « l’injustice sauvage des Européens », en particulier en Inde britannique (qui fut sa principale préoccupation).

    Dans les démocraties industrielles d’aujourd’hui, les principaux architectes de la politique sont les institutions financières et les sociétés multinationales. La version actuelle plus sophistiquée que celle de Smith est la « théorie d’investissement de la politique » développée par l’économiste politique Thomas Ferguson, qui considère les élections comme des occasions pour des groupes d’investisseurs de s’allier afin de contrôler l’état. Cette théorie permet de faire de très bonnes prédictions politiques sur une longue période. Depuis les années 1970, la part des institutions financières dans les bénéfices des entreprises a fortement augmenté, pour atteindre aujourd’hui environ 1/3 aux États-Unis. Leur pouvoir politique a évolué de concert, menant au démantèlement de l’appareil de réglementation qui avait évité les crises financières depuis la Grande Dépression. Ces institutions financières ont également fourni l’essentiel du soutien à Obama, l’aidant à le porter à la victoire. Elles s’attendaient à être récompensées, et elles l’ont été, avec un énorme plan de sauvetage financé par les contribuables visant à les sauver des conséquences de l’effondrement destructeur de l’économie dont elles portent la plus grande part de responsabilité.

    L’un des thèmes principaux dans l’élaboration des politiques des puissants est ce que nous pourrions appeler « le principe de la Mafia ». Le parrain ne tolère pas la « défiance réussie ». Même le plus petit acte de désobéissance est dangereux. Il pourrait devenir un « virus » qui « répandra la contagion », pour emprunter les mots de Kissinger quand il préparait le renversement du gouvernement d’Allende. En d’autres termes, le virus est un domino qui pourrait faire tomber toute la rangée. Le principe a été maintes fois invoqué par les Etats-Unis pendant leur période de domination mondiale, et a bien sûr de nombreux antécédents.

    Les principes en vigueur dans l’élaboration d’une politique entrent parfois en conflit. Cuba en est un exemple très instructif. A une écrasante majorité, le monde s’oppose à l’embargo américain, conçu, comme nous le savons à partir des archives internes, pour punir la population de son incapacité à renverser un gouvernement désobéissant. Pendant des décennies, la population américaine a également été favorable à la normalisation des relations. Il n’est pas rare qu’il ne soit pas tenu compte de l’opinion publique mondiale et nationale par les décideurs, mais ce qui est plus intéressant dans ce cas c’est que de puissants secteurs de l’économie privée sont également favorables à la normalisation, notamment l’agro-alimentaire, l’industrie pharmaceutique et les entreprises du secteur énergétique. La politique consistant à punir les Cubains persiste néanmoins, en violation de la maxime d’Adam Smith mais en accord avec « le principe de la Mafia ». Les intérêts plus larges de l’Etat priment sur les intérêts commerciaux locaux.. Les mêmes personnes peuvent prendre des décisions différentes en fonction du rôle qu’elles jouent dans les institutions, dans d’autres cas également comme l’Iran d’aujourd’hui avec des précédents intéressants remontant au renversement du régime parlementaire par les Etats-Unis et le Royaume-Uni : des entreprises du secteur énergétique ont été contraintes par l’état à prendre 40% de la concession britannique, en désaccord avec leurs préférences à court terme mais en accord avec la planification étatique plus large.

    Dans le cas de Cuba, les archives et documents historiques sont riches et instructifs. Quelques mois après que Cuba eut obtenu son indépendance (en janvier 1959), les États-Unis prirent des initiatives pour renverser le régime. L’une des principales raisons avancées dans les documents internes à l’administration était la « défiance réussie » que représentait Cuba pour les politiques américaines (remontant à la doctrine Monroe de 1823) ; il s’agissait là d’un intolérable affront et d’une menace de contagion. La menace fut immédiatement reconnue par le gouvernement d’Eisenhower, mais plus explicitement par les libéraux de l’équipe de Kennedy qui arriva au pouvoir deux ans plus tard. Avant son entrée en fonction, le Président Kennedy mit sur pied une mission pour l’Amérique latine, dirigée par l’historien libéral Arthur Schlesinger. Dans son rapport au nouveau Président, Schlesinger ne manqua pas de prévenir que d’autres pays pourraient être infectés par le virus castriste « de l’idée de prendre en main ses propres affaires », un danger particulièrement grave, ajoutait-il « quand la distribution des terres et des autres formes de richesse nationale favorise les classes possédantes…et que les pauvres et défavorisés, encouragés par l’exemple de la révolution cubaine, exigent alors des conditions de vie décentes ». L’ensemble du système de domination pourrait se défaire si l’idée de prendre en mains son destin devait étendre ses funestes tentacules.

    Dans de telles circonstances, les prescriptions politiques sont sans ambiguïté : il est nécessaire de détruire le virus et de vacciner les victimes potentielles. Ce traitement standard fut appliqué immédiatement : d’abord lors de l’invasion de la baie des Cochons, et , après cet échec, une vaste campagne fut menée pour apporter « les terreurs de la terre » à Cuba, pour reprendre les mots utilisés par Schlesinger dans sa biographie du frère du président, Robert Kennedy, qui se vit assigner cette tâche comme mission prioritaire. Cela n’a pas été une mince affaire, en dehors du fait que cela mena le monde à une menace de guerre nucléaire. En attendant, la région fut protégée de l’infection par le fléau d’une répression sans précédent depuis l’époque des conquistadors. Cette répression débuta par un coup d’Etat militaire au Brésil en 1964, planifié par le gouvernement Kennedy qui installa les premiers d’une série d’états policiers répressifs comprenant le Chili, l’Uruguay, et les assassins argentins (comptant parmi les chouchous du Président Reagan). Cette calamité s’étendit à l’Amérique centrale sous le gouvernement Reagan, développant la torture, les tueries en série et autres crimes.

    Il y eut un fait qui passa pratiquement inaperçu en Occident et qui a pourtant une grande importance : la vaccination des victimes potentielles consista dans une large mesure en une guerre contre l’Eglise, laissant derrière elle une liste sanglante de martyrs religieux. En 1962, lors de Vatican II, le Pape Jean XXIII fut à l’origine d’un effort historique pour réhabiliter le Christianisme des Evangiles qui avait été détruit au quatrième siècle, quand l’empereur Constantin avait fait du Christianisme la religion de l’empire romain, convertissant « l’église persécutée » en une « église de la persécution », pour reprendre les mots du distingué théologien Hans Küng. S’inspirant de Vatican II, les évêques d’Amérique latine adoptèrent « l’option préférentielle pour les pauvres », renouvelant avec le pacifisme radical des Evangiles. Des prêtres, des religieuses et des laïcs apportèrent le message des Evangiles aux pauvres et aux persécutés en les encourageant à prendre leur destin en main et à travailler ensemble pour surmonter la misère de la survie sous la contrainte du pouvoir américain.

    La réaction à cette grave hérésie que constituait la théologie de la libération fut immédiate. Le coup d’état au Brésil en constitua la première étape. La guerre contre les Evangiles a été consommée en novembre 1989, quelques jours après la chute du mur de Berlin, quand six intellectuels latino-américains de premier plan, des prêtres jésuites, ont été assassinés par un bataillon d’élite du Salvador, fraîchement sortis de l’école de formation, l’Ecole Spéciale de Guerre de « John F. Kennedy » [John F. Kennedy Special Warfare School]. La responsabilité de l’écrasement des efforts faits pour faire renaître le Christianisme n’est pas masquée. Cette école de guerre a été renommée depuis l’Ecole des Amériques [School of the Americas] ; célèbre pour son entraînement des tueurs d’Amérique latine, elle annonce fièrement dans son message publicitaire que la théologie de la libération a été « vaincue avec l’aide de l’armée américaine », avec un petit coup de main du Vatican qui utilisa des moyens plus doux : l’expulsion et l’autocensure.

    Nous apprenons beaucoup sur nous-mêmes en comparant un événement qui a dominé l’actualité de novembre dernier, avec un non événement du même mois. L’événement fut la célébration euphorique du vingtième anniversaire de l’émancipation de l’Europe de l’Est de la tyrannie russe, saluée comme une victoire de la non-violence et de l’idéalisme, et il s’agit bien de cela. Le non événement fut le silence qui entoura, dans le même temps, la consommation de la guerre haineuse qui écrasait la théologie de la libération et détruisait « les organisations populaires combattant pour défendre les droits humains les plus fondamentaux », pour reprendre les mots prononcés par l’archevêque Roméro, « la voix des sans voix », quelques jours avant son assassinat par ceux-là mêmes qui menaient cette guerre. La comparaison entre ce qui s’est passé dans les années 1980 au sein des sphères d’influence de la Russie et des Etats-Unis (ainsi que les réactions que cela a suscité en Occident), est très éclairante, mais régulièrement expédiée aux oubliettes d’une histoire inacceptable.

    Les guerres d’Indochine, qui comptent sans doute parmi les crimes les plus horribles de l’après-guerre, illustrent également le fonctionnement du « principe de la mafia ». Lorsque les Etats-Unis décidèrent de soutenir la guerre meurtrière de la France pour reconquérir son ancienne colonie, la préoccupation centrale était que l’indépendance du Vietnam ne puisse devenir un virus contaminant les autres pays, peut-être même l’Indochine riche en ressources et même enfin le Japon, ce que l’historien John Dower appela le « super domino ». Le Japon pourrait devenir le centre industriel d’un continent asiatique indépendant, et ceci en établissant le Nouvel Ordre qu’il avait cherché à créer dans les années 1930. Les Etats-Unis n’étaient pas prêts à perdre la phase du Pacifique de la seconde guerre mondiale même si Washington avait bien l’intention de fournir au Japon « une sorte d’empire vers le Sud », quelque chose comme un Nouvel Ordre pour reprendre la phrase de George Kennan, mais maintenant au sein du système mondial dominé par les Etats-Unis, donc acceptable.

    Ici aussi, les moyens standard pour faire face à un virus furent mis en œuvre avec une extrême brutalité. Le virus fut supprimé en démolissant la résistance sud-vietnamienne, puis une grande partie de l’Indochine. La région fut vaccinée en mettant en place dans les pays voisins de féroces dictatures militaires. L’Indonésie fut protégée de la contamination par ce que le New York Times appela le « stupéfiant massacre de masse » de 1965, un « rayon de lumière en Asie » claironna son correspondant libéral exprimant ainsi l’euphorie occidentale débridée pour, d’une part, le massacre de centaines de milliers de personnes (la plupart des paysans sans terre) et, d’autre part, la destruction du seul parti politique de masse tandis que le pays s’ouvrait à la libre exploitation occidentale dont les crimes ont été comparés (par la CIA) à ceux de Hitler, Staline et Mao. Le conseiller à la sécurité nationale de Kennedy et Johnson, McGeorge Bundy, fit observer rétrospectivement que la guerre du Vietnam aurait bien pu s’arrêter après que l’Indonésie avait été vaccinée en toute sécurité par cet opportun « stupéfiant massacre de masse ».

    Après l’offensive du Têt de janvier 1968, la communauté des affaires américaine conclut qu’il était inutile de prolonger la guerre qui alors nuisait à l’économie du pays. Le gouvernement suivit à contrecœur. Comme la politique du gouvernement évolua, l’opinion des élites changea également, et une histoire imaginaire fut inventée dans laquelle tout le monde était une « colombe » qui s’ignorait (tellement bien cachée qu’on n’en trouvait aucune trace dans les archives). Les équipes de Kennedy réécrivirent leurs premiers récits pour répondre aux nouvelles exigences. Cette révision de l’histoire fut un succès complet, comme le fut le maintien de limites strictes sur des critiques acceptables A la fin de la guerre, les plus dissidents au sein du courant dominant jugèrent que la guerre était « une erreur », qu’elle avait débuté par des « efforts maladroits pour faire le bien » et que finalement elle nous coûtait trop cher (selon Anthony Lewis). Assez étonnamment, pour 70% de la masse de la population peu éclairée, la guerre était « fondamentalement et moralement un mal », et non « une erreur ». Les critiques formulées par les élites concernant la guerre en Irak sont très similaires. Obama, par exemple, est considéré comme un critique de principe de cette guerre parce qu’il l’a jugée comme étant une « erreur stratégique ». Des critiques semblables de l’invasion russe en Afghanistan avaient paru dans la Pravda. Nous ne les jugions pas « fondées sur des principes », alors que c’est ce que devait penser la classe des commissaires d’alors. Partout les réactions sont tout à fait conformes à la norme historique et aux mêmes principes.
    Généralement on convient que la guerre du Vietnam fut une défaite pour l’Amérique. C’est exact si l’on prend en compte les objectifs maximaux : le Vietnam n’a pas été transformé en un pays comme les Philippines. Si toutefois on prend en compte les objectifs principaux, la guerre fut plutôt une réussite. Le virus a été détruit et la région a été vaccinée avec succès contre la contamination. Les conséquences à long terme sont mitigées, mais le succès reste considérable. Un titre récent du Financial Times en donne un exemple significatif : « Tokyo accepte la défaite de la base navale d’Okinawa ». L’article indique que « le Premier Ministre japonais a reconnu hier une défaite concernant ses efforts pour déloger d’Okinawa une base maritime américaine dont la présence est controversée, tout en suggérant que le sud de l’île devait continuer à ‘porter ce fardeau’ pour le bien de l’alliance entre Tokyo et Washington », malgré l’écrasante opposition populaire. Le Japon est le principal détenteur de la dette américaine, mais il reste à l’abri au sein du système mondial. C’est une des continuités qui mérite notre attention.

    Observez en revanche la guerre en Irak. Les Etats-Unis ont été contraints de céder pas à pas aux pressions populaires réclamant la démocratie et l’indépendance. Il s’agit d’une grande victoire pour la résistance non-violente. Les forces d’invasion pouvaient tuer les insurgés et détruire Falloujah, commettant d’horribles crimes de guerre, mais elles n’ont pas été capables de faire face à des centaines de milliers de manifestants exigeant des élections, et à plusieurs reprises Washington à dû faire marche arrière face au nationalisme irakien. Récemment encore, en janvier 2008, Washington tenait toujours fermement à ses principaux objectifs de guerre : le Président a ainsi indiqué au Congrès qu’il ne tiendrait aucun compte d’une loi qui pourrait entraver l’engagement américain en vue d’établir des bases militaires « permettant le stationnement permanent des forces américaines en Irak » ou « permettant aux Etats-Unis de contrôler les ressources en pétrole de l’Irak ». Quelques mois plus tard, les Etats-Unis ont dû également abandonner ces objectifs. Washington a été contraint d’accepter la défaite en Irak devant la résistance nationale irakienne. Mais l’opposition à l’agression au sein du pays agresseur est un autre élément à prendre en compte. C‘est cette opposition qui a empêché les démocrates libéraux d’avoir recours à certaines mesures dont ils pouvaient disposer aux Etats-Unis dans les années 1960. Cela compte parmi les vraies réussites du militantisme politique des années 1960 et des traces qu’il a laissées, contribuant à civiliser la société américaine. Cela s’est également produit ailleurs.

    L’Irak a été pratiquement détruit et les Etats-Unis vaincus, mais il existe un vainqueur : l’Iran. Peu d’analystes sérieux contesteraient la conclusion du correspondant respecté du Financial Times au Moyen-Orient écrivant que l’invasion « a énormément accru l’influence de l’islamisme chiite iranien » (David Gardner) pour la plus grande déconvenue des Etats-Unis, de son client israélien et de son protectorat saoudien, celui-ci poursuivant une relation avec les Etats-Unis qui « durera jusqu’au moment où le dernier baril de pétrole aura été extrait des réserves souterraines saoudiennes », comme le fait remarquer l’universitaire Gilbert Achcar.

    Les analystes en politique étrangère admettent que c’est l’Iran qui constitue la crise majeure actuelle, avec son programme nucléaire. Aucune personne saine d’esprit ne souhaite que l’Iran, ou n’importe qui d’autre, développe des armes nucléaires. Toutefois, c’est un peu trompeur de dire que l’Iran défie la « communauté internationale » en poursuivant, au mépris des ordres du Conseil de sécurité et de l’AIEA, son programme d’enrichissement nucléaire. En fait, le monde est majoritairement opposé au très rude régime de sanctions que les Etats-Unis cherchent à durcir davantage. L’opposition n’inclut pas seulement les dissidents iraniens, mais aussi les puissances régionales : la Turquie et la Ligue Arabe. Cette opposition comprend également le Brésil, peut-être le pays le plus respecté de l’hémisphère sud, qui a vigoureusement appuyé le droit de l’Iran à enrichir de l’uranium, en tant que signataire du TNP. Il faut faire également un certain nombre d’efforts pour oublier que trois états nucléaires ont carrément refusé de signer le TNP : le Pakistan, l’Inde et Israël, tous trois alliés des Etats-Unis, dont les programmes nucléaires bénéficient toujours de l’assistance américaine.

    En septembre dernier, le Conseil de Sécurité a adopté la résolution 1887, qui, en dehors de sa condamnation de l’Iran, a invité tous les états à signer le TNP et à résoudre leurs conflits en accord avec la Charte des Nations Unies, qui interdit la menace d’intervention par la force. Deux états violent les termes de cette résolution : les Etats-Unis et Israël, qui insistent pour que « toutes les options soient ouvertes », y compris les plus violentes. L’Inde a répondu à la résolution 1887 en annonçant qu’elle peut maintenant fabriquer des armes nucléaires avec le même rendement que les superpuissances. L’envoyé d’Obama a immédiatement informé l’Inde qu’elle n’est pas assujettie à cette résolution. L’Inde et le Pakistan continuent de développer des armes nucléaires. Les relations militaires entre les Etats-Unis, l’Inde et Israël sont même en train de se resserrer. Bénéficiant des importations « à double usage [civil et militaire NDT] » en provenance des Etats-Unis (et de France également), l’Inde passe maintenant aux techniques de destruction les plus avancées : celles-ci comprennent des plateformes d’armes laser dans l’espace et des satellites destructeurs, selon le Commandant des Forces Aériennes.

    Au même moment, l’AIEA a adopté une résolution demandant à Israël d’adhérer au TNP et de faciliter l’accès des inspections internationales. Malgré les objections de l’Europe et des Etats-Unis qui ont cherché à bloquer la résolution, celle-ci a tout de même été adoptée. Comme dans le cas de l’Inde, Obama a immédiatement informé Israël qu’il n’était pas soumis à ces exigences, renouvelées encore il y a quelques semaines. Aux Etats-Unis, tout ceci passe totalement sous silence, comme en Europe je suppose, mais il est facile de voir pourquoi les accusations d’hypocrisie faites à Ahmadinejad peuvent avoir un écho ailleurs.

    Obama a également réagi à la résolution 1887 par d’autres moyens. Le Pentagone a annoncé qu’il allait accélérer la livraison des armes les plus meurtrières disponibles à l’exception des armes nucléaires. Il s’agit de bombes de 13 tonnes conçues pour détruire des bunkers profondément cachés et protégés par 5 tonnes de béton armé. Ce à quoi vont servir ces bombes n’est pas un secret. La planification de ces « obus d’artillerie massive » a débuté dans les années Bush, mais a traîné en longueur jusqu’à la prise de fonction d’Obama ; il a alors immédiatement demandé que soient accélérés leur développement et leur déploiement. Ensuite, Obama a envoyé ces armes aux îles Diego Garcia dans l’océan indien ; il s’agit d’une base importante pour le bombardement du Moyen Orient et de l’Asie centrale. Il a également envoyé aux îles Diego Garcia une offre de sous-marins pour contrer les sous-marins aux missiles d’attaque rapide qui opèrent dans les eaux du Moyen Orient et d’Afrique de l’Ouest, selon l’annonce de la marine américaine, non confirmée. Ce sont de nouvelles menaces contre l’Iran, en violation de la résolution 1887 et de la Charte des Nations Unies.

    Il existe un contexte plus large. Pour ceux qui se sont sérieusement engagés dans la non-prolifération, certaines mesures peuvent être entreprises. L’une d’entre elles serait la création de zones sans armes nucléaires [nuclear weapons free-zones, NWFZ]. L’Union Africaine est parvenue récemment à un accord pour créer une zone de ce type, mais cet accord ne peut être mis en œuvre. La Grande Bretagne et les Etats-Unis insistent pour que l’île Diego Garcia ne soit pas incluse car les Etats-Unis l’utilisent pour stocker des armes et des sous-marins nucléaires. Une zone sans armes nucléaires dans le Pacifique sud connaît les mêmes problèmes. Au début, c’était la France qui bloquait car elle voulait utiliser ses îles pour des essais nucléaires, maintenant ce sont les Etats-Unis qui bloquent en insistant pour que ses îles du Pacifique bénéficient d’une dérogation.

    Le cas le plus significatif se trouve bien sûr au Moyen-Orient où les tensions régionales pourraient être atténuées par la création d’une zone sans armes nucléaires. C’est une question brûlante dans la région depuis un certain temps, et elle a été une nouvelle fois posée le mois dernier lors de la conférence conjointe des Nations Unies et du TNP. L’Egypte, qui préside le mouvement des non-alignés comptant 118 nations, a fait circuler un appel pour la création d’une zone sans armes nucléaires au Moyen Orient, comme cela avait été convenu avec l’Occident (y compris les Etats-Unis) en 1995 lors de la conférence de révision du TNP. Washington s’est officiellement engagé, mais insiste pour qu’Israël y fasse exception, et n’a pas laissé entendre que ces dispositions s’appliqueraient à eux-mêmes. La Secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, a déclaré lors de la conférence du TNP que ce n’est pas encore le moment de créer une zone sans armes nucléaires au Moyen-Orient. Washington a par ailleurs insisté pour que ne soient pas acceptées les propositions qui demandent à Israël de se soumettre au contrôle de l’AIEA ou qui invitent les signataires du TNP (les Etats-Unis en particulier) à rendre publiques les informations relatives « aux installations et aux activités nucléaires israéliennes, y compris l’information ayant trait aux précédents transferts de technologie nucléaire vers Israël ».

    La technique pour s’y dérober est d’adopter la position d’Israël, demandant que toute proposition soit subordonnée à un règlement de paix total. Si ce n’est qu’il est soumis à une interdiction effective de la part des Etats-Unis, il existe un accord quasi-unanime sur la façon de régler le conflit israélo-arabe, et cela depuis 1976. Il date du moment où des pays arabes de la région introduisirent une résolution au Conseil de Sécurité, appelant à un accord pour une solution à deux Etats comprenant la frontière internationale et toutes les garanties prévues par la résolution 242 (le document de base par accord commun). Les Etats-Unis opposèrent leur veto à cette proposition de résolution en 1976, et une nouvelle fois en 1980. Tout s’est poursuivi à l’identique. Les principes de base sont soutenus par pratiquement le monde entier, y compris la Ligue Arabe, l’Organisation de la conférence islamique (comprenant l’Iran) et des acteurs concernés qui ne sont pas des états, dont le Hamas. Un accord selon ces termes est bloqué par les Etats-Unis et Israël, qui sont à la tête du front du rejet depuis 35 ans, bien qu’il existe une exception décisive et très instructive. Lors de son dernier mois à la présidence des Etats-Unis, en janvier 2001, Clinton a entamé des négociations israélo-palestiniennes à Taba, en Egypte qui sont presque parvenues à un accord (selon les déclarations des participants) avant qu’Israël ne mette fin aux négociations.

    Il est important de rappeler que les Etats-Unis et le Royaume-Uni possèdent une responsabilité unique dans le processus de création d’une zone de non prolifération d’armes atomiques au Moyen Orient. Dans leur tentative de fournir en 2003 une mince couverture juridique à leur invasion de l’Irak, ils ont cité la résolution du Conseil de Sécurité 687 (de 1991) qui demandait à l’Irak de mettre fin à son programme de développement d’armes de destruction massive. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni prétendaient que cela n’avait pas été fait. Nous n’avons pas besoin de nous attarder sur ce prétexte mais notons que cette résolution engage ses signataires à créer une zone de non prolifération d’armes atomiques au Moyen Orient.

    J’ai dit que la prolifération des armes nucléaires est l’un des deux défis qui mettent littéralement en danger la survie de notre espèce. Cette question n’est pas prise en compte malgré l’impressionnante rhétorique déployée. Il en va de même pour la deuxième menace : la destruction de l’environnement. Ce qui se passe aux Etats-Unis est particulièrement important, comme toujours, mais est également très révélateur. Le secteur des entreprises mène une campagne massive de propagande pour que l’opinion publique abandonne ses préoccupations concernant le changement climatique lié aux activités humaines, et avec le plus grand succès puisque cette conviction a baissé et réunit maintenant tout juste un tiers de la population. Les responsables à qui revient cette tâche de propagande, visant à lutter contre cette conviction, savent aussi bien que nous que le « canular progressiste » est bien réel et que les perspectives sont peu réjouissantes (note : aux Etats-Unis, une partie des climato-septiques présente le réchauffement climatique comme un canular monté par le camp progressiste qui chercherait ainsi à prendre le pouvoir, NDT). Ils s’acquittent en fait du rôle que les institutions leur ont assigné. Dans une économie de marché, ces responsables doivent agir de façon à maximiser les gains à court terme. S’ils ne le font pas, ils seront remplacés par d’autres qui eux le feront. D’ailleurs, selon le droit anglo-américain des sociétés, il s’agit d’une obligation juridique. Ce qui signifie qu’ils ne doivent pas tenir compte des externalités (l’impact d’une opération sur les autres). Dans ce cas, le sort de l’espèce est une externalité qu’ils doivent écarter dans la mesure où l’économie de marché prévaut. La logique est la même lorsque des directeurs de sociétés financières ne prennent pas en compte le risque systémique, tout en sachant qu’en agissant de la sorte ils provoqueront une crise financière. Dans ce cas, leur comportement n’est pas irrationnel. Ils savent qu’après l’effondrement du château de cartes qu’ils construisent, ils peuvent aller se mettre à l’abri de ce qu’ils appellent l’état nourricier, tout en serrant fort leur copies de Hayek, Friedman et Rand. Il n’existe pas de tels recours lorsque les externalités liées à la destruction de l’environnement sont ignorées. Il n’est pas facile toutefois de surmonter les nécessités institutionnelles. Les deux grandes menaces pesant notre survie demeurent redoutables.

    Passons à un autre sujet, il y a en ce moment beaucoup de discussions agitées concernant un grand changement de pouvoir dans le monde. Les spéculations vont bon train pour savoir si (ou quand) la Chine pourrait, avec l’Inde, remplacer les Etats-Unis comme puissance dominante mondiale. Si cela devait arriver, cela signifierait que le système mondial redeviendrait proche de ce qu’il était avant les conquêtes européennes. Les taux de croissance des PIB chinois et indien ont été, en effet, très spectaculaires ces derniers temps. Mais il faut ajouter quelque chose. L’indice de développement humain (IDH) des Nations Unies indique que l’Inde occupe toujours une place proche du bas du classement : la 134ème, légèrement au-dessus du Cambodge, au-dessous du Laos et du Tadjikistan. La Chine se place à la 92ème place, un peu au-dessus de la Jordanie, en dessous la République Dominicaine et l’Iran. L’Inde et la Chine souffrent également d’inégalités très fortes, si bien que plus d’un milliard de leurs habitants se trouvent beaucoup plus bas dans ce classement. En outre, une comptabilité précise irait au-delà des mesures faites actuellement en prenant en compte les coûts très sérieux que la Chine et l’Inde ne peuvent plus ignorer ; l’écologie, la diminution des ressources naturelles et bien d’autres choses encore. Les spéculations sur le changement de pouvoir dans le monde négligent quelque chose que nous savons tous : les nations, n’occupant plus la même place dans le système interne de distribution du pouvoir, ne sont pas les vrais acteurs au sein des affaires internationales, un truisme porté à notre attention par cet incorrigible radical d’Adam Smith, comme nous en avons déjà parlé.

    En gardant à l’esprit le truisme radical d’Adam Smith, on s’aperçoit qu’il existe en effet un changement de pouvoir dans le monde mais pas celui qui occupe le devant de la scène. Il s’agit d’un déplacement allant de la main d’œuvre mondiale vers le capital transnational, ce déplacement s’étant nettement intensifié pendant les années de néolibéralisme. Le coût en est très lourd, y compris pour les travailleurs américains qui sont victimes de la financiarisation de l’économie et de la délocalisation de la production et qui ne parviennent à maintenir leurs revenus qu’en s’endettant et en créant des bulles de valeurs. Les paysans indiens sont affamés et des millions de travailleurs chinois sont en lutte : la part du travail dans le revenu national y décroît plus rapidement que dans la plupart des autres pays.

    La Chine joue un rôle de premier plan dans le changement réel du pouvoir mondial, elle est devenue en grande partie une usine d’assemblage au sein d’un système régional de production, Martin Hart-Landsberg a traité cette question dans un ouvrage important. Le Japon, Taiwan et d’autres économies d’Asie exportent des pièces et des composants vers la Chine et lui fournissent également la plus grande partie de la technologie de pointe. On s’est beaucoup préoccupé de la hausse du déficit commercial des Etats-Unis avec la Chine mais on a fait moins de cas du déficit commercial croissant des Etats-Unis avec le Japon et les autres pays d’Asie au moment où le système de production régional se met en place. Le Wall Street Journal en conclut que si l’on comptait uniquement la valeur ajoutée des constructeurs chinois, le véritable déficit commercial entre les Etats-Unis et la Chine serait réduit dans une proportion de 30 % alors que le déficit commercial entre les Etats-Unis et le Japon augmenterait de 25 %. Les constructeurs américains suivent le même chemin en fournissant des pièces et des composants à la Chine qui les assemblent et les exportent en retour en grande partie vers les Etats-Unis.
    Pour les institutions financières, les géants de la distribution, les propriétaires et les gestionnaires des industries manufacturières ainsi que pour les secteurs étroitement liés à ces centres de pouvoir, tout cela est merveilleux. Mais ce n’est pas le cas pour la majorité des Américains dont les revenus stagnent depuis 30 ans au milieu d’une concentration stupéfiante de richesse, de l’effondrement des systèmes d’aide et des infrastructures ; tout ceci conduisant à une situation intérieure des plus inquiétantes. Nous observons des développements similaires en Europe et ailleurs.

    Enfin, on devrait dire quelques mots au sujet de l’Afghanistan. Dans la première opération de la nouvelle stratégie d’Obama, les Marines américains ont conquis Marjah, une petite ville faisant partie de la province du Helmand, le principal foyer de l’insurrection. Le New York Times signale que :

    « Les Marines se sont heurtés à l’identité des talibans, une identité tellement dominante que ce mouvement semble plus proche de la seule organisation politique dans une ville qui ne compte qu’un parti unique dont l’ influence touche tout le monde. Nous devons reconsidérer notre définition du mot « ennemi » a déclaré Larry Nicholson, commandant de la brigade maritime [ Marine] expéditionnaire dans la province du Helmand. ‘La plupart des gens ici se considèrent comme des talibans…Nous avons à réajuster notre manière de penser de façon à ne pas chasser les talibans de Marjah, c’est l’ennemi que nous essayons de chasser’ a-t-il déclaré ».

    Les Marines sont confrontés à un problème qui a toujours harcelé les conquérants. Il s’agit d’un problème bien connu des anciens Marines du Vietnam. Le plus grand érudit du gouvernement d’alors se lamentait que l’ennemi était le « seul véritable parti politique possédant une assise populaire » et que tous les efforts faits pour se mesurer à lui sur le plan politique ressemblerait à un affrontement entre le menu fretin et une baleine. C’est donc en en utilisant notre avantage comparatif : la violence que nous avons donc dû surmonter leur force politique. D’autres ont connu des problèmes similaires, par exemple les Russes en Afghanistan dans les années 1980 : ils ont gagné toutes les batailles mais ont perdu la guerre. Après le triomphe de Marjah, les forces dirigées par les Etats-Unis s’apprêtent à donner l’assaut sur la ville principale de Kandahar où, d’après les sondages de l’armée américaine, 95% de la population s’oppose à l’opération militaire et 5 personnes sur 6 considèrent les talibans comme « nos frères afghans ». Encore une fois, cela fait écho aux conquêtes antérieures.

    Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que les autorités soient préoccupées par le fait que le soutien intérieur puisse s’éroder davantage encore. Une « fuite » récente émanant d’un rapport de la CIA, fait remarquer que « le peu d’informations livrées au public concernant la mission en Afghanistan a permis aux dirigeants allemands et français de ne pas tenir compte de l’opposition populaire et d’augmenter régulièrement leur contingent militaire pour la Force Internationale d’Assistance et de Sécurité (FIAS). Berlin et Paris conservent respectivement le troisième et le quatrième rang en termes de forces militaires présentes au sein de la FIAS, malgré l’opposition de 80% des Allemands et des Français à l’augmentation du déploiement des troupes au sein de la FIAS (selon un sondage datant de l’automne dernier) ». Il est donc nécessaire « d’adapter le message » pour « prévenir ou du moins contenir d’éventuelles réactions violentes ». Pour la France, la CIA recommande d’avoir recours à une propagande élaborée pour prendre en compte le « profond souci pour les civils et les réfugiés » et pour expliciter le sentiment de culpabilité des français liée à leur abandon. La note recommande de mettre particulièrement en avant la question de l’éducation des filles qui peut devenir « un point de ralliement pour l’opinion publique française en grande partie laïque, et donner aux électeurs une raison de soutenir une cause nécessaire malgré les victimes ». Les faits, comme d’habitude, n’ont pas la moindre pertinence. Si l’on prend par exemple les progrès de l’éducation des filles à Kaboul lors de l’occupation russe, ou le véritable impact des opérations militaires.

    La note de la CIA doit nous rappeler que les états possèdent un ennemi intérieur : leur propre population, qui doit être contrôlée quand elle s’oppose à la politique de l’état. Ce problème se pose même dans les états totalitaires. L’Allemagne nazie a ainsi dû disputer une guerre « des armes et du beurre » pour tenir le public en respect. Dans les sociétés plus démocratiques, le recours à la force doit être remplacé par une propagande efficace dans la « bataille éternelle pour contrôler le cerveau des hommes » et pour « fabriquer un consentement » grâce à des « illusions nécessaires » et par une « simplification extrême, puissante émotionnellement ». (Citation des chefs d’entreprise et du philosophe préféré d’Obama, Reinhold Niebuhr, vénéré par les personnalités de l’establishment pour des motifs intéressants que je vais devoir laisser de côté). La bataille pour contrôler l’ennemi intérieur est tout à fait à propos aujourd’hui, et devrait être une préoccupation de première importance pour ceux qui veulent faire face de manière constructive aux graves défis d’aujourd’hui.

    Noam Chomsky, 29 mai 2010

  15. Claire une adresse aurait suffi une fois, c’est long, deux fois c’est con.
    Même si les interventions de Chomsky sont incontournables.

  16. Si, tu as raison d’ insister, Claire ; surtout avec Mon General, qui n’ a pas beaucoup de memoire. Par exemple, son post n° 8 nous indique clairement qu’ il a completement oublie les luttes d’ il y a moins de 40 ans qui ont payees, comme les manifs etudiantes de 86 contre la loi Devaquet, la coordination des infirmieres de 88, les greves de 95, le « non » au referendum de 05 ; pour ne lui rappeler que les plus emblematiques …

    Donc, comme pour les luttes : « remettre cent fois son ouvrage sur le metier » pour que ca rentre.
    La Revolution soudaine qui change tout du grand soir au lendemain n’ est que reve de militaire …

  17. Bourreau tu peux y croire, ça ne changera rien.
    Si les lois ne sont soit disant pas passées, les décrets eux par contre sont passés et en douceur. Les manifs comme ce site sont là pour se donner bonne conscience bien que j’y soie présent bien souvent.
    La lutte est ailleurs désormais mais on a bien trop d’électroménager à perdre pour s’y engager, apparemment rien est assez grave
    Désolé de vous laisser un monde aussi pourri, pourtant certain d’entre nous n’ont pas ménagé leurs efforts depuis 40 ans … Encore plus désolé de voir que nos successeurs sont si timorés et imaginent la « Politique » comme à l’époque de ma grand mère.

  18. Ce sont les manifs et les greves que tu appelles une politique de grand mere (greves de 36, CNR) ? que nous reste t il, alors ? les armes -pas le vote quand meme ? quelle est donc cette mysterieuse lutte qui serait ailleurs, en dehors du rapport de force ds la rue ?

    Les jeunes « timores » … comme moi aussi je commence a vieillir, je te rejoindrais presque la dessus ; en fait je dirais plutot « desabuses », c’ est comme si c’ etait ou rien (quoique, recemment le CPE) ou directement les emeutes … gare aux discours de vieux cons : les futurs evenements ne seront pas aussi joyeux qu’ en 68 …

  19. Alors là je suis hélas bien d’accord, et je crains que cette insurrection qui plus elle tarde plus se fera à coups de dents et d’ongles exterminera pas mal d’entre ceux qui finiront bien un jour par n’avoir rien à perdre pour préserver un futur incertain.

  20. Plus on fait reculer le gouvernement et plus on avance !
    Idéologie de m ….! non de Marx ! c’est pareil !!! pendant ce temps les autres EUX , avancent et nous dépassent !

  21. Oui, c’ est vrai, les pays a gouvernement fort ont une population heureuse ; comme la Chine, ou l’ Iran.

  22. Total, vers une victoire à la pyrrhus ?
    La direction fait appel et les employés restent sur le trottoir en attendant……

  23. D’après les dernières estimations (15/07/10) de BP sur le nombre de pétrole évacuer depuis le début, il y a eu au total 689 Millions de litres de brut évacué. ce qui donne environs 551 Millions de tonne de brut au total.
    Sur une base de 0,8 pour la masse du brut environs 90 Millions de tonnes, soit environs 90 années de dégazage quotidien réduit en 3 mois. Les conséquences seront donc de l’ordre du centenaire voir plus avant que la terre retrouve des conditions normales.
    Actuellement ils ont découvert d’autres fuites, et il semble que leurs nouveaux systèmes de blocage soit inopérants.

    Ça craque de partout…

    De mon point de vu, non seulement il ne stopperont pas cette fuite, mais il risque d’y avoir bien plus grave. Même si ils arrivent a fermer la fuite, la pression augmentant, il est tout a fait possible qu’une catastrophe bien plus grave survienne.
    Notamment de multiples fuites, mais également un effondrement sous marin.
    Si effondrement sous-marin d’une telle ampleur se fait jour. Un raz de marée biblique, tel que vu dans le film 2012 n’est pas a exclure.
    Bien sur je n’ai aucunes certitudes sur ce point, et j’espère 1000000000000 fois me tromper.

  24. Ce qui reste certain et vérifiée : les experts de l’OMS sont des salariés des labos pharmaceutiques, ils ont modifié la défintion d’un pandémie afin de créer une situation d’ urgence planétaire.
    Les gouvernants sont tout à fait complices, l’absence de toute enquête judiciaire alors que les citoyens sont contrôles pour la moindre petite allocation familiale, indique que la justice est gangrénée par la corruption par le biais des procureurs aux ordres de l’exécutif.
    Deux milliards d’euros ont été volés à la protection sociale pour le plus grand profit d’Aventis, pour camoufler cet escroquerie monumentale, on jette aux bouffons de salariés, l’Islam en pâture.
    Ces imbéciles d’esclaves-salariés iront tous en cœur voter pour l’ump, le fn, le ps, ceux-là mêmes qui accordent plus de 60 milliards d’euros de cadeaux fiscaux aux grand patrons et s’apprêtent à détruire ce qu’il reste du système de retraite par répartition pour le plus grand profit des assureurs et des banques.
    La classe ouvrière de France est complètement corrompu, elle a des dirigeants syndicaux à son image.
    Le dernier exemple est celui de Total. Ils sont vendu leur camarade de Dunkerque en échange d’une vague promesse du maintien des autres sites sur 5 ans. Sur BFM, les journalistes affirmait qu’il n’y mettrait pas leur main à couper dans ces promesses !

  25. C’est la fable des animaux malades de la peste ..à relire pour constater que rien n’a changé depuis La Fontaine …et déprimer encore un peu plus !!

  26. Bonjour à tous
    Ci-joint à titre d’informations la copie du mail qui m’a été envoyé, annonçant le redémarrage de la raffinerie des Flandres à Dunkerque.

    COMMUNIQUE DE PRESSE

    TOTAL REDEMARRE LA RAFFINERIE DES FLANDRES

    Lors du comité d’entreprise de site ce matin, le Groupe TOTAL a annoncé sa décision d’appliquer le jugement rendu par la Cour d’Appel de Douai et de lancer les procédures pour redémarrer le raffinage à Mardyck.

    Ce sont la lutte des salariés unis en intersyndicale et la mobilisation de la population qui ont permis cette situation.
    Oui on va de nouveau raffiner à la Raffinerie des Flandres.
    Il faut maintenant que cette reprise soit pérenne, que TOTAL engage les travaux du Grand arrêt pour garantir l’avenir du site.
    Les salariés de la Raffinerie et ceux des sous-traitants peuvent compter sur les militants communistes et leurs élus pour rester vigilants à leurs cotés et exiger de TOTAL et de l’Etat le maintien de l’activité industrielle sur le site.

    Dunkerque le 16 juillet 2010

    Pour les sections communistes du Dunkerquois

    Gaétan LACASSAIGNE

  27. ont doit NATIONALISER TOTAL,comme les banques,plus ont privatisent plus l’état est faibles et sans ressources et doivent demander davantage d’impôts au peuple ,plus ont nationnalise et fait que létat deviennent lui commerçant moins l’états demanderas d’impôts aux peuples,et plus ont aurras de gens qui ont dut travail et plus de délocalisation!!!! nationnalisons!!!!

  28. Golfe du Mexique : silence, on assassine ?

    Liesi N°213 du 30 août 2010

    Matt Simmons, expert pétrolier, banquier d’affaires, fut aussi conseiller du président George W. Bush.
    Récemment, il s’est fait remarquer en martelant que la situation du Golfe du Mexique était « apocalyptique ».

    « Nous allons devoir évacuer les Etats du Golfe », clamait-il encore avant sa disparition tragique. « Cette
    histoire est bien pire que ce que j’estimais ». En juin 2010, dans une interview publiée par le magazine
    Fortune, Matt Simmons affirmait qu’il restait à BP « environ un mois pour se placer sous la protection du
    Chapitre 11 » (des faillites) en raison de la marée noire, due à la fuite d’un de ses puits dans le Golfe du
    Mexique. Une semaine plus tard, la banque d’investissement Simmons & Co, qu’il avait créée en 1974, annonçait qu’elle rompait avec son fondateur, qui en était encore président honoraire !

    En 2007, Simmons avait fondé l’Ocean Energy Institute, un groupe de recherche énergétique, avec des fonds de capital-investissement axés sur les développements des énergies renouvelables offshore.

    Malgré les conseils au calme et à la tempérance, le 21 juillet 2010, Matt Simmons répliqua lors d’une interview donnée à Bloomberg : la prétendue fermeture du puits par BP, dit-il, est une énorme arnaque : le puits montré sur les écrans n’est pas le vrai puits, lequel serait situé à quelques kilomètres de là et qui, lui, continuerait à laisser échapper ses 120 000 barils journaliers.

    Pour Matt Simmons, le tube et le ciment tout autour ont été détruit par le foret lors d’une brutale remontée de gaz. Une fois le tube détruit, le gaz et le pétrole sous pression se seraient frayé un chemin dans la roche pour déboucher quelques kilomètres plus loin et former un énorme lac de pétrole et de gaz, ce que les pétroliers appellent un UGBO.
    Les débris du ciment seraient dispersés au fonds de l’océan. Donc, expliquait-il, même si on bouche le blowout preventer (BOP), cela donnerait juste l’illusion que le problème est réglé, mais pas du tout, car ce n’est pas par là que la majorité du pétrole s’écoulerait.

    En fait, le pétrole s’écoulerait en masse quelques kilomètres plus loin. En outre, même si BP creuse un autre puits, cela n’arrangerait rien car il n’y a plus de tube à rejoindre pour détourner le pétrole. Tout cela se réalisant dans un Golfe dont le sol est extrêmement poreux, ce qui est connu depuis les années 70.

    Matt Simmons pouvait-il entacher sa réputation d’expert et de financier du monde pétrolier en affirmant des balivernes ?

    Plus que cela, Matt Simmons était l’un des membres triés sur le volet du CFR, qui décide de la politique étrangère de la Maison-Blanche… ainsi que du Club de Rome dont l’un des slogans : « Halte à la croissance ! », est devenu célèbre.

    Matt Simmons était d’autant plus gênant que, par sa notoriété dans le domaine énergétique, ses conseils étaient écoutés du sénateur Susan Collins, du gouverneur John Baldacci, ainsi que d’autres dirigeants d’Etats.

    Ces derniers temps, Matt Simmons répétait sans cesse que BP s’était entendu avec Obama pour berner le monde entier. « Ce second puits existe vraiment et il est à l’origine d’un véritable lac de pétrole s’étalant en ce moment au fond du Golfe » 18

    « Comment voulez-vous boucher un volcan de pétrole qui fuit à 1 600 mètres de profondeur sur une zone
    sismique instable ? Les poches de gaz présentes à cet endroit créent d’énormes pressions que des vannes
    classiques pourraient difficilement contenir ».

    Nous ignorons si les informations de Matt Simmons sont fondées, mais il est officiellement mort noyé le 8
    août 2010, âgé de 67 ans, à son domicile de North Haven, dans le Maine. Curieux tout de même de voir la
    liste de ces banquiers, décédés dans leur piscine ou dans leur bain, après avoir refusé de jouer le rôle
    auquel ils étaient cantonnés jusqu’alors

    En cherchant auprès de quelques sources, on peut en effet découvrir que « sur le fondement de documents a priori officiels de permis de forage octroyés à BP, deux puits très proches (MC252-A et MC252-B) existent réellement. D’après les indications de positions sur les images des robots
    submersibles qui surveillent le puits, c’est le puits A qui occupe BP. Mais pour Simmons le puits explosé est le puits B que l’on ne voit nulle part. D’après lui, le bout de tuyau de 6 pouces (puits A) qui laissait échapper le pétrole et qui a été bouché par BP n’a rien à voir avec l’étendue des dégâts constatés car bien trop petit pour laisser échapper 100 000 barils par jour, et trop petit également pour avoir explosé le
    BOP de 200 tonnes en tête de puits, ainsi que la plate-forme Deepwater ». (Source : Mediapart)

  29. Le redémarrage de la raffinerie Total toujours en suspens

    Après que la cour d’appel de Douai avait ordonné 
le redémarrage de la raffinerie des Flandres, près de Dunkerque (Nord), sous astreinte de 100 000 euros par jour de retard, Total avait saisi en cassation le tribunal 
de grande instance de Nanterre. Ce dernier a remis hier sa décision au 22 octobre