QUE DEMANDENT VRAIMENT LES MANIFESTANTS GUADELOUPÉENS?

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LIBRE POST

Dorénavant, nous publierons vos commentaires qui nous apparaitront les plus intéressants…

Alors que les négociations reprennent ce lundi en Guadeloupe, François Fillon appelle à « gardez son sang froid ».

La crise guadeloupéenne vire à la bagarre politique. Ce week end, Ségolène Royal avait reproché à « ceux qui nous gouvernent » de rester « enfermés dans leurs palais dorés », et demandé au Premier ministre François Fillon de venir assister aux négociations sociales en Guadeloupe. Le Premier Ministre vient de lui répondre: « Je demande à chacun, à Mme Royal comme aux autres, de garder son sang froid et de laisser les partenaires sociaux discuter » en Guadeloupe


Dans ce contexte; il nous a semblé utile de mettre en avant le post d’un certain « Shoelcher » qui détaille ce que (selon lui) demandent vraiment les manifestants guadeloupéens.

Ce commentaire est le numéro 30 de l’excellent sujet de Marie Varagna, « les banques ne nous disent pas merci »

« La vérité est celle là …

Les DOM-TOM (520 euros/hab/an) coutent moins chers que la Corse (2400 euros/hab/an) ou la métropole (1200 euros/hab/an).
Alors renseignez vous et lisez le rapport du délégué interministérielle à l’égalité des chances des français d’outre mer (Patrick Karam) !!!
Par ailleurs sans les DOM-TOM la France ne posséderait pas la 3eme zone maritime mondiale ni aucun droit sur les droits de douane et passage pour le Canal du Panama (grâce aux Antilles) et du Canal de Suez (La Réunion).
Renseignez vous, Bernard Pons disait lui même en 1986 que les DOM-TOM rapportaient à la France “largement plus que ce qu’ils lui coutent”. Par ailleurs les Antillais sont français qui cotisent et paient des impôts comme n’importe quel français, ils sont en réalité plus taxés que les métropolitains (en plus de la TVA, on paie ici 3 taxes d’octroi de mer sur tout produits importé) et paient des impôts locaux aussi élevé qu’en Région Parisienne. Alors par pitié cessez de dire n’importe quoi, les Antillais ne vivent pas grassement sur les impôts de leurs compatriotes de métropole !!!
Je vais certainement me faire censurer comme d’habitude mais voilà :
Je peux comprendre que les 7000 km qui nous séparent de la France Métropolitaine fassent que certains de nos compatriotes ne maitrisent pas trop le sujet. Le traitement déplorable des médias n’y est pas étranger? Donc petite piqure de rappel :

1- les manifestants ne demandent rien à l’Etat:
Ni argent, ni RSA, ni monnaies sonnantes et trébuchantes. Ce sont les patrons (Béké, medef) qui ont sollicités de l’Etat, ces derniers ont voulu tirer partie de la grève en demandant une énième aide en échange d’augmentation des salaires les plus bas. Ils bénéficient déjà d’exonérations de charge, de la défiscalisation, de nombreuses aides qui proviennent de l’Etat et de l’Europe- (la liste n’est pas exhaustive).

2- Les manifestants n’ont pas et jamais demandé l’indépendance:
Vous ne trouverez nulle part une demande d’indépendance de la part des manifestants. Le choix d’être français a été tranché à maintes reprises (Referendum de 1946, de 1962 et 2003). Les Guadeloupéens ne demandent qu’une chose, l’EGALITE DES DROITS pour tous les française de Métropole et d’Outre Mer. Par ailleurs, l’indépendance ne se donne pas, elle se prend et se conquiert par les peuples, la Guadeloupe elle est française depuis 1635 !!!

3- Les Guadeloupéens ne sont ni xénophobes, ni racistes:
Ce sont les békés qui vivent entre eux, se marient entre eux, travaillent entre eux en excluant les antillais. D?ailleurs les antillais sont tous plus ou moins métissés ! Vous ne trouverez aucun cadre de direction dans les entreprises tenus par eux, les annonces d’emplois ne paraissent même pas en Guadeloupe, mais directement en France, via des cabinets de recrutement. Nous vivons et côtoyons les descendants d’esclavagistes et à ce jour les antillais n’ont jamais eu l’attitude que eux ont envers nous.

4 – Les manifestants demandent 200€ d’augmentions pour les bas salaires:
Cette revendication est légitime, comme je l’ai expliqué plus haut les patrons antillais bénéficient de nombreuses aides qui leur permettent d’empocher de substantiels bénéfices. Ces aides venant de l’Etat se sont vous, nous qui les payons pour enrichir des patrons qui exploitent les antillais !!! Le salaire d’un Antillais est de 20% à 30% voir 50% inférieur à ceux proposés (à compétence égale) en métropole. Quand on sait que la bas tout coute plus cher de 20% à 30% comment voulez vous que les gens s’en sorte??? Comment peut-on croire qu’avec un coût de production moins élevés et de telles majorations de prix les patrons Antillais prétendent ne pas pouvoir augmenter les salaires??? Que vous ayez fait des études ou non, ont vous proposera le smic, les emplois sont rares les patrons en profitent pour sous payer leurs employés.

En conclusion:
La fin du système néocoloniale (exclusivité de la Métropole et application stricte des lois de la République) et de l’exploitation, voila ce que les Guadeloupéens demandent, qu’on leur donne les moyens de travailler et de vivre de leur travail et non du RSA ou autre RMI. Qu’on arrête de donner des sommes exorbitantes, sans contrepartie, sans aucun contrôle a des patrons qui ne font que s’enrichir en exploitant le coté insulaire de la Guadeloupe et leurs habitants. Que ces dites sommes servent à développer l’économie, a payer décemment les salariés pour qu’enfin l’économie de la Guadeloupe ne repose pas uniquement sur le tourisme. Que les abus soient réprimandés : fin du monopole de certaines familles qui empêchent la concurrence, veille des prix, contrôles serré des sommes envoyés par l’Etat et l’Europe, etc… L’Etat aurait tout à gagner à développer des partenariats avec les autres iles des Caraïbes (Puerto Rico, St Domingue, Trinidad) avec les autres continents, la Guadeloupe est à 4 heures de l’Amérique du Sud et à 2 h des USA.
Nous sommes des français à part entière alors de grâce cessez de nous comparer aux habitants des pays voisins (Haïti, Cuba, République Dominicaine, etc…) !!! Aucun métropolitain n’aimerait qu’on lui balance à la figure qu’il doit être heureux et la fermer parce qu’il gagne plus et vit mieux qu’un Roumain ou qu’un Polonais. Nous ne sommes pas cubain ni haïtien mais français comme vous et même depuis plus longtemps que certains d’entre vous !!!

En espérant que certains comprendront un peu mieux leurs compatriotes des Antilles et leur apporteront leur soutien dans cette lutte.

Cordialement

Quelques exemples de prix :
http://fr.answers.yahoo.com/question/index;_ylt=Asx0Bz2BDvGkKAxyJFUqjs04Agx.;_ylv=3?qid=20090214083819AAy2tO5

Comment par Shoelcher — 19 février 2009″

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Les commentaires (56)

  1. J’avais déjà lu ce commentaire et apprécié l’éclairage qu’il apportait sur ce qui se passe à la Guadeloupe. Merci encore à Shoelcher.

    Oui, pour avoir lu par ailleurs d’autres titres papiers et quelques autres sur le net, il apparait en effet evident que le problème réside dans ce système néo-colonialiste qui perdure et qui « arrange » bien l’état….lequel a par ailleurs vivement intérêt à compter dans « ses » départements d’outre mer, ces bouts de terre idéalement situés vers le passage du passage de Panama….

  2. Donner la parole aux « anciens » afin qu’ils disent l’esclavage tel que leurs grands parents et arrière-grands-parents l’ont directement vécu et eux-mêmes raconté à leurs enfants et petits-enfants d’alors, devenus aujourd’hui septuagénaires, octogénaires, nonagénaires et centenaires.
    d’autres témoignages sur http://www.parolesdesclavage.com

  3. Jean-Charles Coovie Gomez à propos de la place des noirs dans l’histoire de France.
    Un discours magnifique, cohérent, étayer avec des faits historiques, des faits scientifiques, des reférences pointues sur des auteurs incontournables de l’histoire de france…..
    Aucun racisme gratuit, pas de glorification afro inutile, mais une vraie remise en cause des fondements de l’histoire telle qu’elle nous a toujours été presenté, un questionnement positif pour les historiens et les politiques, et une demande de debat contradictoire, certains vont etre dérangés dans leurs acquis historique, c’est le but! se questionner…….excellent……
    Pour écouter le début :
    http://www.dailymotion.com/video/x2sfcn_histoire-des-noirs-de-france

    Rencontre avec Odile Tobner autour de son ouvrage:
    « Du racisme français »
    http://www.dailymotion.com/video/x6nedc_rencontre-avec-odile-tobner-du-raci_webcam

  4. pour s’informer et surtout savoir de quoi et de qui on parle en Martinique, je vous
    re commande la lecture d’un livre de « Guy CABORT-MASSON »; titre :  »
    Les puissances d’argent en Martinique ».
    Edition La V.d.P.
    (B.P.17-Saint-Joseph).

    Instructif et effrayant.

  5. Je souscris entièrement à ce que nous dit Shoelcher, c’est ce que me disent également mes amis Guadeloupéens et Martiniquais (Shoelcher?… La commune?… J’y ai des amis!!). Merci à ton texte et pour l’ensemble des liens ou livres que tu conseilles!!

  6. 1-Colonisation des Antilles-importation d’esclaves d’Afrique (financement de grands projets Français grâce au commerce du Sucre-Versailles etc…)2-Révolution Française(DDHC-Abolition de l’esclavage-Massacres de colons en Guadeloupe-Alliances des colons martiniquais avec l’ennemi Britannique)3-Rétablissement esclavage pour raisons économiques 4-Nouvelle abolition-indemnisation des Maîtres d’habitations 5-Révolution Industrielle: Subventions aux anciens maîtres d’habitation pour moderniser leurs usines au détriment de la caste mulâtre qui les concurrençait 6-Départementalisation-Défiscalisation et Aides aux investisseurs de métropole-Subventions Européennes aux Grands propriétaires Agricoles(descendants des colons)7-Situations de monopoles et ententes illicites dans tous les secteurs économiques (faillite du crédit Martiniquais (prêts entre cousins),inflation (produits locaux aussi chers que ceux importés)…)8-vous connaissez la suite…

    http://www.dailymotion.com/video/x8gm2c_lkp-solidarite_news

  7. j’ai aussi déjà lu ce post qui explique bien l’origine et les raisons positives du mouvement, mais il ne dit pas pourquoi et comment il est en train d’échouer, parce qu’il omet le négatif: tout mouvement a nécessairement deux faces, ce que la plupart oublient.
    voici, si ça vous intéresse, quelle est mon analyse.

    Je vous adresse ce texte depuis la Guadeloupe où je vis depuis vingt ans, sur la grève et sa radicalisation vécue au quotidien. J’entends beaucoup de bêtises qui sont la décalque exacte du processus qu’a suivi ici l’évolution des évènements.
    Qu’on pourrait résumer ainsi : comment d’un dialogue, d’un échange nouveau qui s’instaure à l’occasion d’une crise, déboucher sur des monologues et une régression fantastique.
    Excusez les redites qui sont l’expression des symptômes sur lesquels, pour moi, a buté le mouvement, sur l’accumulation des erreurs qui ont conduit à l’impasse actuelle.
    Tout ce dont ce texte rend compte peut évidemment se vérifier en allant voir les commentaires et les vidéos sur le net.

    REVE GENERAL

    1202
    Je suis sans doute illégitime, on me l’a fait comprendre, pour vous faire part de mes réflexions sur les évènements actuels : blanc, immigré, je n’ai pas créé d’emplois sauf le mien, très précaire, pour faire vivre ma famille qui, je me sens obligé de le préciser, est locale.
    Illégitime aussi parce que ma position est aussi radicale que celle du LKP, mais sur un autre mode.
    Résumons. Ça a commencé par deux types de grève, pour le moment. Celle des gérants de station service, patrons qui disent se battre pour le maintien de l’emploi face à ceux, dont un guadeloupéen de la bonne couleur, qui veulent installer des stations en libre service. J’ai remarqué qu’effectivement beaucoup de guadeloupéens aimaient se faire servir, sans doute aussi pour favoriser l’emploi, ce qui doit évidemment entrer dans le prix de l’essence. Et puis il y aurait des patrons, (tous ?) les autres qui exploitent leurs employés, embauchent trop d’étrangers.
    Le problème est que ces catégories ne sont pas pertinentes. A chacun de vos exemples, je peux opposer un contre exemple, et ceci à l’infini. Pour véritablement avancer, il faut changer de point de vue et de méthode : pas de critique sans auto critique, pas de nouveau droit sans nouveau devoir ou de demande sans réciprocité. Pas de catégorie qui mélange les torchons et les serviettes.
    Alors que la logique actuelle est : trouvons les boucs émissaires, sans bien sûr nous mettre un tant soit peu en cause dans la situation actuelle, exigeons en nous cachant derrière ce bouclier informel, le peuple, cet ensemble abstrait que certains d’entre eux réduisent en « les pauvres noirs », ce qui permet d’y opposer les riches blancs. Quel raccourci mensonger. Mélangeons allègrement, confondons Etat et gouvernement Sarkozy, entrepreneurs et capitalistes, économie mondialisée et production locale. Car dans leur tête, le noir est forcément esclavagisé et le blanc esclavagiste. Ce qui désigne donc les (nombreux) traîtres, tous ces entrepreneurs antillais, cette bourgeoisie noire, puisque c’est de ça dont il s’agit, forcément Bounty. Choisis ton camp, camarade ! Or, dès qu’on rentre dans une opposition binaire, on débouche nécessairement sur le faux, le vrai mal. L’inévitable montée aux extrêmes.
    Le vrai problème, sous jacent, est celui de l’esclavage, confondu avec la couleur de peau, considéré comme la mise en place d’une dette infinie que l’ancien colonisateur ne finira jamais de payer : je veux, j’exige la satisfaction de mes revendications forcément légitimes, au nom d’un passé non dépassé. Et j’emploie pour cela le créole, fondement de mon identité, qui n’est que la langue des maitres, pas le français, qui est celle de ceux qui nous ont libérés.
    Comment répondre à la surdité des gens de pouvoir sinon par l’aveuglement ? Et le piège est refermé : en mettant dans le même sac l’Etat et le gouvernement, les capitalistes et les entrepreneurs, les blancs et les exploiteurs (esclavagistes !, ils ne savent visiblement pas ce que c’est). Désigner l’adversaire, le bouc émissaire permet de s’abstraire du débat, d’apparaître simplement comme victime, donc innocent.
    Et de ne pas résoudre les vrais problèmes qui sont aussi ceux d’individus qui appartiennent à toutes ces mauvaises catégories, trop générales. Mais c’est plus simple, en fait simpliste et donc faux. Pas de donneur de leçon qui soit au moins aussi morveux que ceux qu’ils accusent. Le vrai problème est le système lui-même, qui a laissé se mettre en place une caste adoratrice du pouvoir et de l’argent, des joueurs de casino qui sont surtout des prédateurs, des boulimiques, des maitres chanteurs qui n’ont aucun mal à trouver des relais, à acheter des complices, un système dont la base est celle de corrupteurs et de corrompus qui sont justement les conditions de la reproduction de ce système pervers. Et ce n’est ni une question de couleur, ni même de classe.
    A la bêtise, à la mauvaise foi, à la morgue, au chantage des possédants et des représentants du pouvoir, répondons par la stupidité, ne tirons surtout pas les leçons du passé. N’essayons pas de convaincre positivement, imposons, intimidons, combattons le pouvoir avec les armes qu’il emploie lui-même. Et ne nous étonnons pas si ça débouche sur le pire.
    Blabla interminable pour ne pas dire inter minables, et je confonds sous ce terme tous les acteurs du drame.
    A toutes ces souvent bonnes questions, donnons de mauvaises réponses, un inventaire à la Prévert qui rappelle Ubu et finit sur Kafka (excusez, si vous pouvez, ces références). On peut aussi le dire comme ça : dans leur tête, cette certitude méprisante : faisons simple, sinon le peuple ne comprendra pas, faisons appel à ses bas instincts
    Repli identitaire, nationalisme et socialisme, ça ne vous rappelle rien. Ils veulent, ils « exigent » presque tout : le beurre, l’argent du beurre mais donnés par le crémier.
    J’apprends aujourd’hui que le monde est blanc ou noir. Etonnant, non, le jour même où Obama prend le pouvoir. Et les purs épurateurs se l’approprient sans comprendre l’effet de cette attitude : rester dans un monde binaire qui renforce les archaïsmes béké et les révoltes fondées sur la couleur Et en même temps, alors que les américains reconnaissent qu’ils se sont trompés, des guadeloupéens qui n’ont rien compris pensent que c’est le moment, quoiqu’ils en disent, de tenter de prendre le pouvoir. De le rendre noir, ce qu’il n’est justement pas. La seule chose importante est la façon dont il est exercé.
    Marre d’entendre « un noir à la maison blanche ». Si vous voulez le prendre comme ça, allons-y : Obama est métis, une fusion, une opposition enfin, certes très partiellement, dépassée même si dans certaines têtes (trop !) on les somme de choisir leur camp. Pas mieux que les ordinateurs : 0 ou 1, oui ou non, tout ou rien.
    Revenons aux oppositions simples, au mythe de la pureté. Le problème est, quand apparait la recherche de pureté, qu’elle soit blanche ou brune, que se développent alors les pulsions d’épuration. Qui ne concernent pas seulement la couleur de peau mais débordent rapidement sur les croyances, l’ethnie, le sexe et tant d’autres caractéristiques qui font les différences au sein même du genre humain. Vous voulez des exemples : Allemagne nazie, qui a mis en tête les juifs comme victimes absolues ; l’URSS dite faussement communiste et ses innombrables « réactionnaires », la Chine maoïste et ses relents qui ont cherché à éliminer tous ceux qui pensaient autrement ; faut-il aussi parler du Rwanda, soi disant guerre ethnique ? Du Zimbabwe ? De tous les Etats confessionnels, en particulier islamiques ?
    C’est ça votre solution : à la bêtise, à la négation de la réalité par les blancs au pouvoir (et non le pouvoir blanc, car que dire des pays où le pouvoir est noir, Haïti, Liberia, Zimbabwe, au hasard), répondons par la stupidité, laissons nous entrainer dans leur piège. Accuser le représentant ne remet pas en cause le représenté, c’est-à-dire un système de pouvoir. Ne nous trompons pas de cible.
    Essayons, et je sais combien c’est difficile, de nous éloigner de l’émotion pour nous rapprocher de la raison. Essayons de ne pas simplifier à outrance. De comprendre que la montée des ressentiments apporte la confusion des sentiments. A la stupidité méprisante d’un Jégo qui ne connait pas les règles élémentaires de la politesse et qui, je le rappelle, est sous ministre d’un gouvernement sarkoziste en train de casser ce qui constitue la société française comme ensemble, on oppose un rejet de l’Etat ? Ne mélangeons pas tout, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. Sokrazy (oui, Sokrazy, le si fou) est lui, l’esclave du grand capital, il n’a rien à faire de la majorité des français, pas seulement des guadeloupéens.
    Et avec ceux qui ont compris, combattons les bonnes cibles, les failles du système, les tricheurs, les soumis, les profiteurs, qui sont de toutes les couleurs. Sur certains points, les revendications générales sont stupides. L’archétype ? 200€ d’augmentation. Mais un grand nombre d’entreprises, et en particulier des spécifiquement guadeloupéennes, n’y survivraient pas ! La solution est simple, demandons à Gwanpapablan.

    Est-ce que Monsieur Domota, lui aussi un représentant, d’ailleurs cadre fonctionnaire, se rend compte qu’il va avoir beaucoup de travail après ? Mais peut être fait-il tout ça pour assurer le marché du Pôle Emploi (je plaisante, bien sûr). Combien de dizaines d’entreprises, combien de centaines de salariés vont mourir ? Et pas seulement celles contre lesquelles il faut se battre. Quelle attitude suicidaire ! Comment font-ils pour ne pas se rendre compte qu’ils travaillent contre leur propre camp ? Comme nous disions autrefois : alliés objectifs du grand capital apatride. Sarkozy, Domota même combat: diviser, opposer, réduire.
    Et tous ces indépendantistes, très souvent fonctionnaires ou assimilés, ils n’ont pas peur des contradictions ? Il faut reconnaitre leur charisme, leur pouvoir sur les foules. Curieusement, ils me font penser à un certain Sokrazy : demain, on rase gratis ! Rassurez moi, peu sont dupes, j’espère.
    Beaucoup (trop) de fonctionnaires – ce qui, d’ailleurs, n’assure pas un meilleur service public, mais cela nécessiterait de trop longs développements- qui n’ont qu’une idée très partielle et partiale des contraintes des entreprises, pas assez d’entrepreneurs, mais on ne veut pas de l’administration « coloniale », il faut qu’elle soit locale, ce qui est déjà largement le cas. Mairies, Département, Région sont blanches ? Ah, vous parlez de ceux qui dirigent les services locaux de l’Etat !
    J’ai pourtant une solution simple qui contenterait toutes les positions : que tous ceux qui souhaitent devenir indépendants, qui refusent le pouvoir-blanc-français-colonial émigrent, au hasard en Haïti, et en échange, accueillons les haïtiens qui veulent devenir esclaves de la France, qu’en pensez vous ?

    Et avec ceux qui ont compris la nature de la crise et sa complexité, individus de toutes couleurs et même étrangers, parlons des vrais problèmes, arrêtons les simplifications abusives, mettons en place de nouveaux modes de négociations dont chaque groupe rendrait compte à un LKP débarrassé de ses scories, un processus à plus ou moins long terme suivant les sujets, susceptible à tout moment, en cas d’impasse, de déboucher de nouveau sur la grève. Mais ne faisons pas semblant de considérer que les travailleurs ne sont pour rien dans la situation.
    Et surtout, surtout, débloquons le Guadeloupe avant que mort s’ensuive.

    1402 – Hourra, la raison revient !

    Et la mobilisation va prendre une ampleur nouvelle, le Kolektif recevoir de nouveaux soutiens, la pression sur l’hypocrisie du gouvernement devenir plus forte.
    Il comprend enfin que l’honneur et la lutte ce n’est pas le suicide, que le travailleur sans l’entreprise, ce n’est rien, contrairement à ce que disent certains de ceux qui les dirigent. Il comprend que l’éducation, les possibilités de se déplacer, de manger renforcent la légitimité de son action. Il comprend enfin qu’il faut dénoncer les actes et les paroles de ceux, qui dérapent sur l’intimidation, le racisme, même s’ils font partie du collectif.
    J’ai entendu dire qu’ils laissaient ouvrir des stations service, des magasins approvisionnés, dénonçaient ceux qui pratiquent des prix dont rêvent les grands distributeurs. Miracle !
    Comment ? Ce sont les martiniquais ? C’est l’inverse en Guadeloupe ? Ah, pardon, je croyais qu’ils étaient sortis de la vengeance mortifère, de leur rigidité contre productive.
    Et pendant ce temps, Notre Seigneur botte en touche. C’est pas moi, ça relève des partenaires sociaux l’avenir de la Guadeloupe repose entre les mains de douze personnes, j’ai envoyé des arbitres. Parce que l’Etat ne fait pas d’exonérations de charge en métropole, peut être ?
    Et le Kolektif tombe dans le piège : Sokrazy n’aiment pas les guadeloupéens. Parce qu’il aimerait les travailleurs français de métropole ? Escalade des faux semblants, où l’enjeu véritable n’est jamais dit, sinon sur les effets recherchés, de plus en plus visibles chaque jour : aller à l’affrontement. Et le Kolektif ne voit pas, puisque lui aussi refuse de voir qu’il perd des soutiens, s’isole et s’extrêmise. Mais c’est la faute de l’Etat, n’est ce pas ?
    Sokrazy sait bien que s’il lâche sur les salaires en Outre mer, il a immédiatement les mêmes revendications en métropole !
    Quand le mouvement a commencé, j’ai cru un moment que les vrais problèmes allaient être posés et résolus, au moins partiellement. Mais il aurait fallu pour ça un vrai dialogue, une vraie solidarité, ne pas rejeter dans le camp adverse une bonne partie de ceux qui souffrent de la toute puissance des monopoles, des verrous mafieux de ceux qui empêchent toute concurrence, beaucoup d’entrepreneurs et/ou de blancs. Priver les enfants, le peuple (mais c’est qui ?) dont ils se réclament de l’essentiel. Mais le masochisme, les tendances suicidaires sont incontournables, n’est ce pas ?
    Mais alors, pourquoi les martiniquais ne suivent-ils pas cette voie ? Seraient-ils plus en cohérence avec leurs objectifs affichés ? Plus soucieux de l’avenir de la Martinique et de ses peuples ? Au fond, pour moi, tout est biaisé. Le foku gouvernemental s’opposant au yakafokon syndical, les émotions masquant la réflexion.
    L’Enfer est pavé de bonnes intentions.

    1502 – Elie l’élu

    On ne se méfie jamais assez de ces phénomènes qui nous dépassent : le pouvoir, l’image, sans parler de l’argent.
    Monsieur Domota, déjà désigné comme le messie (quand j’entends le mot sauveur, je sors l’histoire), ou Obama (pauvre Obama, si loin de cette idéologie), ou Robin des bois (mais ce déjà riche ne volait que les vrais riches), n’échappe pas à cette règle.
    J’attendais impatiemment ce mouvement et les débuts ont été enthousiasmants. Malgré l’inventaire à la Prévert des revendications, l’option télé réalité retenue, cette mobilisation portait l’espoir comme la nuée l’orage. Mais dès le début, c’est-à-dire l’acceptation par les élus, les socioprofessionnels et les représentants du gouvernement sarkoziste de la tenue sous forme de grand messe télévisée des négociations sous prétexte de transparence, j’ai compris que cela allait nécessairement rater.
    Et donc, ce qui était prévisible s’est produit : le désengagement, sous une forme méprisante et méprisable du préfet puis du sous ministre Jégo a refermé le piège. La parole du porte parole s’est aussitôt libérée, si je puis dire. Le peuple guadeloupéen s’est aussitôt réduit comme peau de chagrin aux travailleurs « d’origine africaine et indienne », je cite. A la mauvaise foi, nécessaire dans leur logique, des représentants du pouvoir sarkoziste, le collectif a opposé une radicalisation réductrice d’un côté (le peuple, c’est une couleur), à des amalgames scandaleux d’un autre(le gouvernement sarkoziste, c’est l’Etat). On peut alors se poser la question : était ce le but recherché ou seulement une maladresse ? En tout cas, le résultat est là. A la radicalisation des uns correspond mécaniquement la radicalisation des autres.
    Chercherait-on, des deux côtés, l’affrontement ?
    Ou comment une demande de transparence, mal gérée, se transforme, des deux côtés, en une mise à jour de ce qui était implicite, montre que cette transparence n’était qu’illusoire et que les véritables enjeux étaient et sont ailleurs. Ceux du passé et non du futur, ceux d’une race opprimée et non d’une société inégalitaire.
    Et c’est ainsi que de bonnes revendications se transforment en mauvais combat. Car qu’entend t’on depuis : que 95% des entreprises sont locales, fragiles, beaucoup sont déjà en état de coma avancé, que le peuple se précipite vers les stations service et les quelques produits restant dans les quelques magasins ouverts, et en même temps qu’une majorité soutient le LKP. Cherchez l’erreur.
    Merci Monsieur Domota, la Guadeloupe va bientôt mourir mais elle sera doubout ! Et bien les entrepreneurs guadeloupéens, ceux qui font l’économie du pays, pas tous ces négropolitains confortablement installés en France et qui n’envisagent pas de venir aider leurs frères (voir ci-dessous), pas ceux qui devraient être les véritables cibles, tous ceux pour qui la Guadeloupe n’est qu’un (petit) marché et qui ont la plupart de leurs billes ailleurs.
    Que croyez-vous ? Que Sarkozy méprise les guadeloupéens ? Certainement, mais il méprise aussi la plupart des français, ceux qu’il fait payer, dans tous les sens du terme. Ils n’aiment partout que ceux qu’il paie avec l’argent que les français n’ont pas : les bénéficiaires du bouclier fiscal, les banquiers. Et pour mener à bien sa politique, il divise oppose, et ça marche, n’est ce pas, Monsieur Domota ? Mais non, il faut (faire) souffrir pour obtenir quelque chose, surtout d’ailleurs ceux que vous êtes censés défendre.
    Et pendant ce temps, les martiniquais, moins stupides, maintiennent l’approvisionnement des magasins et des stations service. Où le mouvement est-il le plus populaire ?

    1702 – Ça y est, on y est, comme prévu

    Barrages de pneus et de voitures incendiés, caillassage des voitures qui tentent de passer, incendies de magasins, pillages, tirs sur les « forssesdelordre ».
    Blocage total. Plus d’avions, coupures d’eau, sans doute d’électricité bientôt. La marche silencieuse visant à mettre en garde sur la montée aux extrêmes qui devait avoir lieu ce matin a évidemment été annulée. Trop tard : les extrêmistes occupent tout le terrain, les media complaisants.
    Situation insurrectionnelle, pré guerre civile
    Et le prophète dit la messe, faisant reprendre en chœur à ses fidèles ses messages sacrés : La gwadloup sé tan nou, la gwadloup sé pa ta yo.
    Qui nou ? Qui yo ?
    Et plus ça dérape, et plus les adorateurs s’innocentent, les martyrs, ces héros qui pour protéger une femme ou un enfant face à la violence sans cause des « forssedelordre ».sont sur le devant de la scène. Rappel permanent aux émeutes de 52 et de 67. Mise en condition. Nous somme tous des nèg mawon, des héros luttant pour être considérés et dans le même temps, ce mouvement est pacifiste. Bouillie infâme, amalgame.
    Identité des situations, vraiment ?
    Question récurrente : que faire face aux kamikazes ? Le LKP condamne mollement les débordements et fortement la répression nécessairement illégitime.
    Et je lis les commentaires sur le web, j’écoute la prise de parole des guadeloupéens sur les media locaux, dont la stupidité m’effraie : mêmes positions manichéennes, oppositions stériles, invectives, y compris par les charognards politiques. Monologues infinis et dérisoires. Les mots n’ont plus de sens : pacifisme c’est provocation, solidarité c’est intimider, empêcher. Le peuple n’est plus constitué que des travailleurs et chômeurs d’abord et exclusivement noirs. Que faire face à la bêtise généralisée ? Les quelques voix qui s’élèvent, tentant de rendre compte de la complexité, déjà pas entendues en temps normal, sont inaudibles.
    Et des « intellectuels » antillais pondent ça dans le Monde ! « C’est en solidarité pleine et sans réserve aucune que nous saluons le profond mouvement social qui s’est installé en Guadeloupe, puis en Martinique, et qui tend à se répandre à la Guyane et à la Réunion. Aucune de nos revendications n’est illégitime. Aucune n’est irrationnelle en soi ( ! donc peut être irrationnelles si on les met en perspective ?), et surtout pas plus démesurée que les rouages du système auquel elle se confronte. »
    Cette révolte initiée sur les questions matérielles a rapidement été recouverte d’une demande de reconnaissance d’une dignité qui serait niée à cause de la couleur. Et la dimension race, alimentée par les maladresses et provocation du gouvernement a pris toute la place, filtre biaisant paroles et sentiments donc les formes de la lutte. D’une révolte légitime par rapport à un système économique centrifuge, l’entonnoir du passé non dépassé a réduit, exclu de l’ensemble beaucoup de ceux qui tentent de le combattre.

    1802 – Ou quand les prévisions se réalisent

    Premier mort et déjà 2 vérités opposées affirmées. Stupidité du gouvernement (inénarrable MAM qui s’adresse au LPK !), récitation du LKP qui a son premier martyr après la farce Lollia (un syndicaliste héroïque tabassé par les CRS). Il aurait pourtant été si simple de dire, des deux côtés, que l’enquête sera menée et le responsable jugé.

    L’escalade de la connerie, de la haine est le seul mouvement possible ? Un processus qui s’origine certes dans la stupidité du gouvernement sarkoziste qui n’a rien compris et reste dans sa logique gestionnaire. Un processus qui se développe sur une autre logique, celle de l’émotion, où ressurgit, massivement, tout un passé d’humiliations.
    Et les mots fonctionnent alors sur un autre niveau que celui de l’échange quotidien, la dimension symbolique.
    Libérons le peuple en interdisant tout ? Puisque rien ne se passe, c’est que tout le monde est avec nous. Mais qui met les chaines, qui sont les esclavagistes ? Ça dérape, tourne à l’émeute, aux échanges de coups de feu, aux pillages, aux incendies.
    Ah, l’incendie, ce vecteur de pureté !
    Et les croyants, adorant leur idole, forcément et par définition aveuglés, de dire : enlevez les « forssesdelordre », ce sont des provocateurs qui augmentent le désordre. Il faut laisser faire les voleurs, les incendiaires ?
    Qui brûlent d’ailleurs, comme dans le lieu du ban des métropoles françaises, des voitures, sans doute celle de leur voisin. Comment se tromper de cible.

    Et plus ça se radicalise plus Mr Domota est convaincu que la méthode est la bonne, que la mobilisation est de plus en plus large. Tout en appelant au calme, bien sûr. En refusant d’entendre que le radicalisme affiché est l’huile jetée sur le feu. Mais non nous sommes innocents, puisqu’on appelle au calme, puisqu’on travaille avec les jeunes depuis 15 jours. Mais quels jeunes : ceux qu’on retrouve sur les ordures et les épaves ? Du danger des mots qui recouvrent le pire et le meilleur.
    Disparition radicale de la raison, du moindre bon sens. Nous aurons gagné quand la guadeloupe sera en ruine. Mais bien sûr tout ça c’est la faute de l’état-français-colonial-blanc.
    Et cette question toujours : que faire face à la folie, à l’autisme, cette épidémie plus contagieuse et radicale, bien qu’indirecte, que le SIDA pour lequel il existe au moins des traitements. Et l’on est bien obligé de reconnaitre que ce mot superbe, la passion a une autre face, sombre.
    Et ça permet n’importe quelle contre-vérité : ce sont les « autres » qui ont rompu les négociations : alors que 131 propositions ont été faites, qu’une avancée a été proposée par les collectivités locales et même les entreprises. Non, on en reste à l’origine et à « exiger » la signature du pré accord. En fait les moins touchés sont ceux contre lesquels on est censé se battre : ceux qui tiennent l’économie guadeloupéenne, n’est ce pas, messieurs les fonctionnaires qui mordez la main qui vous nourrit (bien). Il faut préciser en effet, contrairement à ce que j’ai lu ici ou là, que les 40% de sursalaire concernent tous les fonctionnaires, y compris les guadeloupéens, qui sont nombreux. Fraternité, solidarité ? Mais je n’ai jamais entendu ces messieurs dames proposer de participer à une justice plus grande en mettant en partie en cause leurs acquis, qui apparemment ne les gênent pas par rapport à leurs frères souffrants.
    Plutôt que de rejeter la responsabilité sur l’autre (seul point où tous les acteurs de ces évènements ont le même discours !), ce qui ne fait que renforcer les forces centrifuges, la seule solution possible est de tout déposer au milieu ce qui permettrait de reprendre langue. Mais je ne compte pas sur l’autiste en chef national ni sur l’autiste en chef local pour cela.

    Seuls les guadeloupéens peuvent montrer qu’ils sont plus intelligents, comme je l’entends enfin de plus en plus dans les media eux aussi innocents (ceux là, pour mettre de l’huile !) et en particulier Lurel hier matin.
    Encore faudrait-il qu’ils aient la possibilité matérielle de le faire.

    1802-2
    Décidément les mots n’ont plus de sens ou plutôt leur sens commun est inversé. Mobilisation générale ? Immobilisation absolue, plutôt. Blocage ? Déblocage au sens de folie, surtout. Négociation ? Exigence, oukase, tout ou rien. Responsabilité de chacun ? Irresponsabilité générale, pour le coup.
    Puisque seul l’autre ne l’est pas, responsable. Affrontement d’innocents. Monologues qui se croisent. Sens uniques qui conduisent nécessairement aux impasses
    Comment peut-on appeler à bloquer en multipliant les barrages partout (barrer, c’est le mot : l’autre parole, les déplacements, les approvisionnements) et en supposant que tous les « militants » seront responsables, justement?
    Comment pouvoir dire que les dérapages n’étaient pas prévisibles. Ah si, pardon, provocation des « forssesdelordre ».
    Comment refuser cette évidence quand on dit que si un membre du LKP est attaqué il y aura des morts. Les mots n’auraient aucun effet ?
    Racisme à sens unique ? Alors que le racisme est la chose du monde la mieux partagée, bien plus que les profits. Mais le même processus est à l’œuvre. Nous devenons racistes parce que Gwanpapablan est raciste. On rejette encore la responsabilité sur l’autre.
    Ne comprenez vous pas que nous sommes dans la cour d’une école maternelle : c’est pas moi, c’est lui. Comment cette régression vers l’infantile pourrait-elle déboucher sur une sortie par le haut. Quand le prévisible arrive, on n’est plus dans un processus où la raison a sa place.

    Il y aurait pourtant une solution incontestable : organiser rapidement un vote sur les revendications et les moyens de les obtenir. On verrait ainsi si le LKP a la grande majorité du pèp gwadloup derrière lui.

    1902-1
    Commentaire adressé à Rue89- Paris doit éviter tout recours à la force

    Gouverner, c’est prévoir ? Diriger c’est exercer des responsabilités ? Alors tous nos représentants devraient être virés pour n’avoir rien prévu, pour avoir affiché leur irresponsabilité : le préfet qui quitte la table des négociations après avoir accepté, première erreur, de s’y asseoir, Jégo qui part comme un voleur après avoir préparé un projet de pré-accord, silence de Notre Seigneur (vous avez remarqué, mêmes initiales).
    Comment s’étonner que cela libère ( ?) le pire dans la parole du Kolektif. A connerie, connerie et demie, telle est la logique quand l’émotion prend le pas sur la raison. Et Domota de devenir le porte parole des racistes (voir les nombreuses vidéos sur le net). Escalade vers l’absurde en marche !
    Voyous dans la nuit, pillages, incendies, affrontements armés. Et appels au calme. Mais il est, là encore, trop tard ! Aucune prévision malgré les quelques mises en garde qui ont été entendus sur les media locaux qui passaient immédiatement à autre chose.
    Là encore contagion de l’irresponsabilité. Et vous croyez que c’est en parlant, en négociant avec des bandes armées que la situation s’apaisera ? La logique générale est celle de l’affrontement. Et les références à 67, comme si on était face à une répression raciale. Comme si ce n’était pas chercher à le reproduire.
    Alors, pas de recours à la force ? Mais il aurait fallu y penser avant, messieurs les donneurs de leçon de métropole qui ne réagissez que lorsque le drame s’est produit. Vous n’écoutez rien, vous faites partie du problème.
    Il faudrait laisser faire les pilleurs, les incendiaires ? Chacun passe à son voisin la patate chaude. La situation ne peut évoluer positivement que si une ou des intelligences arrêtent de réagir, reconnaissent leur responsabilité. Vu l’explosion émotionnelle, cette évolution est peu probable.

    1902-2
    A propos des représentants des partis de gauche qui arrivent aux Antilles

    Génial, ils ont réagi plus vite que Sokrazy ! N’avez-vous pas honte, mesdames et messieurs les soi disant défenseurs du peuple, vous n’êtes que des politichiens charognards venus récupérer un mouvement déjà mort et que vous soutenez pourtant sans réserve.
    Déjà mort ? Mais qu’est ce qu’il dit celui là ?
    Il faut vous expliquer, parce qu’il ne me semble pas que vous ayez une vision très juste et très documentée sur ce qui se passe ici.
    Enthousiasmant au début en ce qu’il véhiculait de demande d’une mise à plat des mécanismes pervers à l’œuvre ici et d’émergence d’une nouvelle solidarité, le mouvement a basculé à cause de l’attitude des représentants du gouvernement sarkoziste, que je ne confonds pas, moi, avec l’Etat. A la stupidité-maladresse-volonté gouvernementale de casser le processus, la réponse a été le pire. Le peuple, les opprimés, les exploités s’est soudain réduit aux guadeloupéens d’origine africaine et indienne (tiens, ils n’ont pourtant jamais été esclaves), dixit M. Domota. A la rigidité du gouvernement a répondu l’hyper rigidification du mouvement. Et la question de la couleur a pris toute la place. La forme a tué le fond.
    La multiplication des barrages, la fermeture autoritaire des magasins et des stations service amenait nécessairement les débordements que l’on connait depuis quelques jours. Et le gouvernement rabâche, et le LKP rabâche. Surtout, continuer.
    Et ce premier mort, si prévu et si prévisible.
    Tiens, tout le monde se réveille ? Quelle myopie, quelle surdité.
    La pulsion de mort a pris le dessus, mort réelle d’un homme, mort sociale des salariés d’entreprises guadeloupéennes qui vont déposer le bilan, mort symbolique de cette solidarité nouvelle qui existait à la naissance du mouvement. Inversion complète des buts recherchés. Et ne vous y trompez pas, les vrais profiteurs, eux, survivront.
    Dès lors, la sortie de crise ne pourra être que perdant/perdant.

    1902-3
    Commentaire posté sur Marianne – A propos du « remarquable travail des media antillais»

    Ah, la solidarité des media !
    Je crois que vous n’avez pas une vision très juste de ce qui se passe sur les media locaux
    Oui, ils ont ouvert leur antenne au mouvement, y compris quand celui-ci a basculé pour relayer des messages de haine et racistes, martelant, passant en boucle le slogan du LKP: la gwadoup sé tannou, la gwadloup sé pa ta yo, et la chanson de Jocelyne Labille Nèg
    Certes les voix dissidentes passaient à l’antenne mais sans aucun effet sur les commentaires
    Leur « objectivité » consiste surtout à relayer les paroles du potentat local comme les media métro relaient celle du potentat national et lorsque Lurel ou une auditrice antillaise pointent leur condamnation molle des exactions, que la parole majoritaire est réduite au silence, ils s’empressent de rappeler leur objectivité, leur non responsabilité dans le développement des évènements
    Se sentiraient-ils morveux?
    L’irresponsabilité locale, n’ayez crainte, est aussi développée qu’en france. Ils ne se rendent pas compte qu’ils font partie, comme le gouvernement, de ceux qui ont mis de l’huile sur le feu.

    2002

    Un nouveau palier est franchi vers la folie au sens psychiatrique du terme.
    D’abord l’intervention de not’président. Condoléances aux proches de ce mort inutile, pas un mot sur le fait qu’il se prononce sur l’outre mer quand le pire s’est produit, validation des propositions de l’accord pratiquement acté il y a quinze jours. Et Domota a beau jeu de relever ces aberrations.

    Caricatures, partout. Hier, émission spéciale, bien sûr, sur Tempo. Plein de négropolitains propres sur eux, avocat, patron de radio, doctorante, médecin, psychologue, prof de médecine viennent apporter leur soutien aux souffrances, aux problèmes d’identité du peuple guadeloupéen, au grand mouvement initié par le LKP.
    De qui se moque-t-on ? Hypocrisie qui se révèle lorsque le journaliste leur demande s’ils ne devraient pas retourner en Guadeloupe pour aider leur pays : il n’en est pas question ! Ils préfèrent rester dans ce pays soi disant discriminant où l’on a trouvé sa place, plus sûrement qu’en Guadeloupe ou beaucoup de discriminations existent dans les deux sens. Pensez vous qu’ici le copinage, l’autocratie, le clanisme n’existent pas ?

    2102
    Ne savez vous pas que l’enfer est pavé de bonnes intentions, que de mauvaises décisions produisent des effets contraires à ceux recherchés ?
    Ne comprenez vous pas que cette méthode que vous appelez Mobilisation générale n’est en fait qu’une immobilisation générale. Qu’elle touche surtout les plus faibles, qu’elle pose des problèmes sanitaires et même de simple survie alimentaire. Alors les patrons ont beau jeu d’en rester à leurs propositions dérisoires, ils savent que l’évolution de la situation se fait en leur faveur.
    Mais il ne faut pas se déjuger, n’est ce pas, jouer les Ponce Pilate, les innocents, rejeter la faute sur l’autre. Croyez vous vraiment que vous n’êtes en rien responsable de ce qu’il s’est passé suite à la multiplication des barrages et à la radicalisation que vous prônez. Mauvais signe pour l’avenir si vous êtes vous aussi incapables de reconnaitre vos erreurs stratégiques.
    Vous êtes tombés dans le piège tendu par le gouvernement sarkoziste et les grands patrons. Et si, au début, le mouvement était vraiment majoritaire, je suis sûr aujourd’hui qu’un vote sur la poursuite sur le même mode du mouvement montrerait qu’une minorité de la population vous suit. N’entendez vous pas les appels des auditeurs et des téléspectateurs ? Non, vous êtes sourds à ce qui n’est pas votre logique mortifère. N’entendez vous pas ce qui se passe dans les quelques lieux de vente où les prix explosent, où la pwofytasion n’est pas faite par les békés. Là encore l’exemple montre l’écart grandissant entre les mots et les actes.
    Il faudrait pour cela écouter et surtout entendre, ce que vous êtes incapables de faire, piégés dans le réactif et l’émotionnel produit par le mépris sarkoziste et patronal.
    Il faudrait pour cela avoir une analyse plus nuancée. Vous savez parfaitement que ce que je n’appelle plus que l’Immobilisation générale n’a été possible que par la fermeture des stations service qui certes prenait le prétexte de la lutte pour l’emploi, mais représente aussi la lutte entre des familles ou des groupes de ceux qui tiennent l’économie de la Guadeloupe. Les vrais profiteurs ne sont pas un ensemble homogène, ils se combattent aussi entre eux. Là encore, ne pas avoir pris en compte cette dimension est une erreur stratégique.
    Toutes les positions, les métiers en situation de monopole et de capacité de blocage ont créé des conditions de travail et de rémunération (largement) au dessus de la moyenne. Voulez vous parler des dockers ? des fonctionnaires ?
    Et c’est ainsi qu’un mouvement social légitime se dégrade en mouvement racial qui ratera

    2202

    1 – Une nouvelle étape, décisive, a été franchie dans l’escalade de la folie. Obsèques quasi national du militant du LKP- syndicaliste de la CGTG- membre du groupe Akiyo, hommage au premier mort de ce processus absurde, hommage à la folie, donc.
    Et même en Martinique, où le mouvement me semblait plus intelligemment mené, la stupidité a fait un bond remarquable qui les a fait, d’un coup, dépasser le guadeloupéen : augmentation de 300€ pour tous les salariés, y compris les fonctionnaires à +40 ! Compétition entre les deux îles, liées pas ce lien d’amour/haine : solidarité de race, mépris sur les rapports de chacun avec la métropole.
    Une autre planète, détachée du réel, mélange d’idéalisme social et de revanche raciale, bouillie immangeable qui ne peut que déboucher, compte tenu des intransigeances réciproques, sur les haines entre les forces de vie et les désirs mortifères qui traversent, aussi, la société guadeloupéenne. Guadeloupéen contre guadeloupéen. Mort économique, après le coma actuel, et mort sociale, lutte entre les idéalistes et les réalistes, aussi guadeloupéens les uns que les autres.
    Ne pouvez vous pas, rien qu’un instant, tous autant que vous êtes, voir un peu plus loin que le bout de votre nez et anticiper les effets de vos mots et de vos actes ? Non, c’est trop demander.
    Comment les guadeloupéens vont se retrouver demain, qui sera « nou », qui sera « yo » ?
    Comment les non dits, c’est-à-dire pour certains l’équivalence entre travail et esclavage, service et servitude, pourraient-ils ne pas fausser l’ensemble des rapports sociaux. Pourquoi des entreprises vont-elles chercher des métros ? Par racisme ? Peut être certaines qui fonctionnent à l’ancienne mode, mais beaucoup font ce choix à cause de ce qui précède.
    Quand chacun balaiera devant sa porte, quand existera l’auto critique, rêvons un peu, peut être l’avancée pourra-t-elle se faire dans le bon sens.

    2 – Commentaire adressé au Point (et en partie censuré)
    Excepté deux ou trois, la stupidité des commentaires illustre parfaitement la folie du processus à l’œuvre en Guadeloupe: point de vue partiel, partial, biaisé par l’émotionnel que notre cher président sait si bien utiliser. Et c’est ainsi que se ferment à double tour toutes les portes de sortie jusqu’à l’auto-destruction. Le feu est allumé et chacun l’attise.
    Merci messieurs les responsables si irresponsables, merci messieurs les boulimiques (de fric, de pouvoir) puits sans fonds, merci messieurs les revendicateurs qui mettez dans le même sac vrais exploités et (relativement) privilégiés
    Gouverner c’est prévoir? Mais alors nous n’avons pas de gouvernants, ni au sein de l’Etat, ni dans la sphère économique!
    Mais non, l’autisme est de rigueur, chacun est surdéterminé par son appartenance institutionnelle. Je ne vois que des croyances, pas de réflexions.
    Il est temps de changer les catégories obsolètes qui guident vos (ir)réflexions sous peine de multiplier les effets des injustices du système et de l’épidémie de peste moderne qu’il a provoqué.
    Réfléchir, aujourd’hui, ne voudrait plus dire que se regarder dans un miroir, se dégrader sous forme d’image, paradoxalement seule forme d’existence reconnue socialement.

    Voila, la suite à la prochaine folie. J’espère, sincèrement, que je me trompe. Mais j’ai déjà vécu un certain nombre d’évènements, dont 68, avec, à chaque fois, la trahison des espérances par l’irruption de l’émotionnel.

  8. Oufff… On me reproche parfois d’être long… mais là, je suis battu!! j’ai lu, parfois en diagonale, ton analyse aurba971. Même si je n’ai pas vécu, ni ne suis allé aux Antilles, et même si je ne suis pas forcément d’accord avec toi sur tout, là où je te rejoins complètement, c’est sur le déplacement de thématique pour noyer le poisson (une technique pourtant éprouvée…). En dévoyant le mouvement d’une revendication purement socio-économique en une revendication socioculturelle, le gouvernement a subtilement manoeuvré. En instillant le débat sur la négritude, le colonialisme, dans la lutte socio-économique, il lézarde le ciment des revendications communes des antillais, et provoque des scissions sur la base de revendications. La thématique du colonialisme a été imposée par le gouvernement, sachant que certains allaient forcément se jeter dessus, diluant au passage la force du mouvement, et mettant immédiatement un frein à la généralisation des revendications socio-économiques sur l’ensemble du territoire français. D’une pierre deux coups: j’affaiblis le mouvement aux Antilles, et je confine le problème de la population antillaise aux spécificités de leur contexte antillais, incomparable à celui des métropolitains. Même procédé lors des émeutes en Grèce qui ont été soigneusement confinées à un problème d’éléments anarchistes et d’affaires scandaleuses propres à la Grèce, pour éviter que l’ensemble des citoyens européens ne se disent « nous sommes tous des citoyens grecs!! ». Diviser pour mieux régner… On en reste là.
    Les affaires sont globales, mondiales, mais les problèmes restent individuels, particuliers, spécifiques… Etonnant, non?

  9. « face à ceux, dont un guadeloupéen de la bonne couleur, »
    ?
    « Pas de donneur de leçon qui soit au moins aussi morveux que ceux qu’ils accusent. »

    c’est une fusée éclairante votre contribution, merci.

  10. C’est la guerre sociale, les deux camps sont affreux mais il faut choisir. Et comme d’habitude c’est le plus fort qui devra donner le premier signe de respect.

    Pas de « mais », celui qui adore « mettre sur la table » dois y poser cette fois un gros paquet d’oseille. A partir de là, seulement, il pourra objecter, négocier, tableronder.

    Encore faut il qu’il ait en tête qu’il devra lâcher en gros ce que son ennemi lui demande, a lui de récupérer en gros ce qu’il souhaiterait. Le problème ici c’est que l’etat sarkozyste n’a pas de main, rien à demander, il ne sait que perdre et lâche donc un minimum. Il y aurait sans cela, certainement, une voie paisible et bénéfique pour les deux parties.

  11. Merci de cette contribution, certes très développée, mais plus subtile que d’autres lues ailleurs…

    Nous sommes là dans la forme la plus perverse et pourtant la plus usitée de l’exercice du pouvoir…

    Et ils sont peu nombreux, les révolutionnaires de tout poil à ne pas être tombés dans le piège grossier et réducteur de la division…

    écouter aussi Mermet :

    http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/labassijysuis/index.php

  12. bonjour Shoelcher et merci pour tes eclaircissements notamment sur l epouvoir d’achat.
    le constat est :les mechants béké profitent de leurs monopoles pour faire des prix au dessus du marché.
    pourquoi les citoyens guadeloupéens ne font ils pas appel au specialistes de la grande distributioncomme intermarché ou leclerc? et avec l’aide de ces experts importé des produits US ou mexicain plus proches et donc moins chers.Apres tout c’est le meme raisonnement qu’a tenu Edouard Leclerc en 1955.Son fils qui est tout sauf un idiot pourrait vous aider s’il a conscience du malaise.Qu’en pensez vous? Commercez plus avec les US… sans passer par les monopoles au debut tout petit puis s’agrandir si reellement vous pouvez vous engouffrez dans cette faille.Est ce une question europeenne….

  13. si t’as pas été en guadeloupe tu fermes ta gueule ! tu connais rien ! mai 68 et hiver 69 avec une banane dans le ….

  14. Il parle à sa banane, qui lui réponds : « parle à ma tête ! »

    (Les médecins l’ ont encore laissé sortir.)

  15. pirana si c’est pour moi que tu dis ca je pourrais parler comme toi mais ce serait tout aussi bete.Alors va faire un tour sur le site de l’hopital saint anne.tu verras les chambres sont en centre ville et les GO tout à ton attention mais n’interviens plus jamais sur ce forumOK sinon papa y va se facher et il a de belles dents lui aussi.Dodo là tout va bien je vais bien…

  16. Lettre ouverte à messieurs Le Président de la République, Nicolas Sarkozy, François Fillon, Yves Jégo, madame Martine Aubry*, madame Ségolène Royale* et monsieur Olivier Besancenot*.
    Martinique – A la une
    Mardi, 24 Février 2009 18:02
    Bonjour à tous, gérant d’une micro entreprise de 5 salariés installée en Martinique depuis 1971, je souhaiterai savoir pourquoi nous ne demandons pas à monsieur Sarkozy d’ouvrir le transport maritime et aérien aux compagnies internationales comme c’est le cas en France Métropolitaine.

    Lorsque vous êtes une petite entreprise ou un particulier en Métropole vous pouvez choisir pour exporter des marchandises ou pour voyager n’importe ou dans le monde et même d’un point à l’autre de la Métropole d’utiliser une compagnie Française ou une Européenne ou une compagnie internationale y compris les compagnies law coast étrangères de Paris à Lyon ou Marseille. Résultat pour transporter un tonne ou un mètre cube (les transporteurs choisissent le meilleur rapport poids/volume en leur faveur, législation internationale oblige), vers l’Amérique du nord ou les Antilles non Françaises ainsi que vers Cuba, le Venezuela etc., etc. le prix est inférieur de 50 % tant en bateau qu’en avion à celui du Havre vers les Antilles Françaises.

    Pourquoi ? A cause du monopole de CMA/CGM en maritime qui transporte au moins 90 % du fret, et celui d’Air France qui transporte au moins 90% des passagers et du fret. Cela depuis des années et des années et ce malgré les divers gouvernements successifs de gauche* comme de droite.

    Mes chiffres ne sont peut être pas exacte à 100% mais je suis sur que l’on peut trouver quelque part les chiffres qui confirmeront ce que j’écris là.

    Lorsque l’on sait que les taxes locales (octroi de mer, TVA, et autres) sont calculées sur le prix départ + le fret maritime ou aérien + l’assurance, en réduisant le coût de ces transport de 50 %, on réduit automatiquement et de façon durable les prix de tout ce que nous importons du fait de notre insularité, 98 % de tout ce que nous achetons.

    Car tout est cher dans nos départements d’outre mer, vous voulez la preuve de ce j’écris, un vol Paris Miami, ou New York ou même Los Angeles ou toute autre destination Nord Américaine coute aujourd’hui 400 euros alors que la distance parcourue sur ces vols est plus longue que celles nous séparant de notre France Métropolitaine, comment parce que au départ de la France Métropolitaine toutes les compagnies internationales décollent vers ces destinations, donc les avions de toutes sont remplis en partie seulement, bien souvent à 25 % de leur capacité car la concurrence fait rage entre les divers compagnies aériennes du monde.

    Mais Vers les DOM/TOM, c’est chasse gardée pour Air France, et ce n’est pas Air Caraïbes ou Air Liberté à qui l’état a accordé une petite part du gâteau après d’âpres combats menés durant des années et après que d’autres compagnies est été chassées par le biais de tarifications farfelues, qui pourront contredire cela. Alors on nous dit oui il y a une notion de service donné par Air France, cette notion existe dans tous les pays, par toutes les autres compagnies sauf si British Air Way ou Lufthansa ou toutes les compagnies nationales étrangères sont des sociétés peu fiables.

    En fret maritime on nous dit que les navires qui arrivent dans nos départements repartent à vide, et que ce ne sont pas les containers de bananes qui peuvent compenser le manque à gagner, mais si les navires qui partent de Hambourg, d’Amsterdam, de n’ importe où en Europe, et même du Havre qui transportent tout le fret Européen exporté vers le continent Nord Américain et les Antilles non Françaises, en passant au large de nos départements étaient autorisé à toucher nos port sur leur chemin du retour plein d’export du marché Nord Américain vers l’Europe, ces compagnies étrangères pourraient charger les containeurs de bananes certainement à un moindre coût. Et avec la même régularité étant donné le volume de fret maritime entre l’Europe et le continent Nord Américain dans les deux sens.

    Enfin pourquoi nos Chambres de Commerce des DOM ne font elles par faire un audit sérieux sur les services des ports et aéroports quelles gèrent afin de faire un appel d’offre pour ces services pour en baisser le coût.

    Pourquoi ? Parce que lorsque vous négocier âprement quelques centimes de moins chez les fournisseurs Français ou Européens sur les marchandises que vous importez voici comment ce décompte les frais d’approche sur les produit à faible valeur marchande comme par exemple les produit de première nécessité que nous consommons dans les DOM.

    Pour un article dont le prix est compris entre 0.01 centime et 1 à 2 euros est dont le poids ou le volume est important par exemple 1 kilo de farine, de semoule, de sucre etc. etc. c’est-à-dire tout nos besoins journaliers pour manger ou vivre, Vous allez payer :

    Pour un container d’environ 19 tonnes ou 20 mètres cubes de ces produits de première nécessité.

    Transitaire au port de départ pour remplir ce container et l’assurer, effectuer les formalités douanières d’export, et enfin pour charger cette boite sur le bateau peut être 350 euros**.

    Pour transporter ce container sur les 7000 km nous séparant de l’Europe 1500 euros.

    Soit au total 1850 euros.

    Et bien pour juste débarquer ce container depuis le pont du navire sur le quai de nos ports, nous devons acquitter à notre Chambre de Commerce la bagatelle de 1000 euros**.

    Puis ensuite nous acquittons les taxes et charges régionales (octroi de mer, TVA, etc. etc.).

    Soit: Un octroi de mer allant de 5 % à 25 %, ainsi qu’une TVA modulable de 7.5 % à plus selon la matière, le pays de fabrication ou de provenance, le tout sur :

    Le prix départ de la marchandise + les frais de transit, le fret maritime, l’assurance et les frais de débarquement. En moyenne nous avoisinons dans le meilleur des cas 32 % et dans le pire 100 % du prix d’usine de nos produits.

    Soit au total : 1850 euros + 1500 euros = 3350 euros x par 32 à 100 %, soit un minimum 1068 à 3350 euros.

    Conclusion en réduisant le coût de fret maritime ou aérien, le coût des frais de débarquement, on réduit d’au moins 60% le coût de tous les produits importés, c’est-à-dire tous ce que nous consommons au jour le jour.

    Tout cela peut être fait sans qu’il en coute rien à l’état et peut être fait par monsieur le Président de la République, seulement au détriment des grandes compagnies nationales qui réalisent des milliards de bénéfice annuels, en bonne partie sur le compte des DOM/TOM avec le consentement depuis toujours de touts les gouvernements successifs de gauche comme de droite depuis plusieurs décennies.

    Je souhaiterai que l’on prenne en compte cette lettre ouverte afin de réfléchir pour tenter de résoudre durablement les soucis des DOM, en libéralisant les prix du transport maritime et aérien, ainsi que des services portuaires et aéroportuaires nous ouvrons de nouvelles perspectives pour les DOM.

    Par exemple de nombreuses entreprises Européennes qui exportant vers le continent Nord Américain et les Antilles de toutes origines, mais n’ayant pas les moyens ou le volume suffisant pour ouvrir une unité de production aux Amériques, pourraient installer une base avancée de production ou de SAV afin de prospecter tout le marcher outre mer et des Amériques afin d’offrir un meilleur service et plus réactif qu’au départ du vieux continent, ce qui créerez des emplois chez nous.

    Voila je rappel que ne suis politiquement ni de droite ni de gauche, je suis un petit commerçant qui a créer 18 petites entreprises depuis 1971 à aujourd’hui, qui employé jusqu’à 21 salariés et au total plus d’une centaine, il m’en restait 2 jusqu’au 10 février, je me suis mis en cessation de paiement le 10 février auprès du tribunal de commerce qui a décider la liquidation de celle-ci, la dernière encore existante mais qui subit la grève soit disant contre les grands groupes, et en train d’agoniser, en effet je dois chaque mois trouver 30.000,00 euros pour payer les salaires des 5 employés, les charges sociales et fiscales, ainsi que les loyers des locaux et des machines nécessaires à l’exercice de notre activité de micro entreprise.

    Je rappel à tous que tout comme en Métropole, les artisans, les micros, les petites et moyennes entreprises regroupe plus de salariés que les grands groupes ou usines gigantesques sur le territoire Français.

    Bonne réflexion avant que nous ne sombrions définitivement dans l’irréparable car tout autour de nous le monde s’enfonce déjà dans la plus grande dépression que la terre est connue depuis le début de son activité sociale et de société humaine et moderne.

    Merci à vous j’espère juste nous aider à tous nous en sortir.

  17. « Nou pèd fil an nou !”
    Mardi, 24 Février 2009 12:42
    Blanc métropolitain, mais guadeloupéen depuis 1970 (j’avais 7 ans), ma scolarité : Anquetil, Raizet, Carnot puis Baimbridge pour le bac. Ensuite direction Lyon pour des études d’ingénieur et ensuite un 3eme cycle de management et Marseille ; puis 10 ans dans une PME marseillaise pour acquérir de l’expérience professionnelle.

    En 1998, je suis revenu « au pays » pour créer une entreprise dans le domaine du tourisme et dans le secteur des nouvelles technologies. Ma motivation : « Prouver qu’il est possible de créer de la valeur en Guadeloupe, créer de l’emploi guadeloupéen, développer une entreprise dans les nouvelles technologies, et ne plus parler du tourisme antillais en terme de potentiel, mais en terme de richesse créée ». Aujourd’hui cette entreprise a développé un savoir faire unique au monde.

    En 1999 j’ai obtenu le prix de l’entreprise innovante du Ministère de la Recherche (Ministre Monsieur Claude Allègre) parmi 3.000 candidats ; en Octobre 2008 le jury du magazine « Inter-Entreprises » me faisait l’honneur de m’élire manager Antilles-Guyane de l’année. Commentaire de Mr Arconte de la Direction du travail en Guadeloupe « je n’ai jamais lu un rapport de mes services aussi élogieux sur une entreprise guadeloupéenne ». Il faut dire qu’avec mes équipes, nous avons toujours été fier de porter haut les couleurs du tourisme antillais, de créer des emplois directs et indirects, et de créer de la richesse de la valeur ajoutée partagée par tous. Il faut dire que nous appliquons toute la convention collective des agents de voyages, et que les salaires de l’entreprise sont en moyenne 30% plus élevés que ceux de la métropole ; il faut dire que nous avons distribué au titre de l’exercice 2007 près de 70.000 euros de participation aux salariés…et pourtant nous allons mourir !

    A cette date l’entreprise comptait 65 salariés à Saint-François, et en janvier 2009 nous avons réalisé 30% de croissance par rapport à l’an passé. Je m’apprêtais à embaucher 5 personnes de plus, à investir encore plus car le tourisme guadeloupéen repartait après 10 années de galère.

    En 5 semaines nous avons annulé plus de 2.000 touristes en Guadeloupe et Martinique, nous avons remboursé plus d’1 million d’euros à nos clients, nous avons perdu plus de 3 millions d’euros de chiffre d’affaires, plus de 500.000 euros de marge brute ; le nombre de clients nous sollicitant pour des séjours aux Antilles est passé de 700 par jour à moins de 200 jours. La haute saison touristique est désormais derrière nous, et nous abordons les ventes de la basse saison (de Mai à Septembre). Il est désormais certain qu’au-delà des pertes accumulées depuis 5 semaines, les 6 mois à venir seront catastrophiques ; non seulement l’entreprise ne s’en remettra pas, mais des centaines d’emplois sont être supprimés dans les hôtels, restaurant, loueurs de voitures, loueurs de bateaux, excursionnistes … (combien parmi les 12.000 salariés du tourisme ? il suffira de regarder les chiffres entre Mars et septembre prochain).

    Alors cette semaine je m’apprête à licencier les 10 premiers salariés de l’entreprise, parmi eux les contrats de formation, professionnalisation, les CDD que nous aurions dû et pu embaucher si on nous avait laisser faire notre métier de créateur de valeur et de richesse. Je sais aussi que ce sont les 10 premiers et que je serais contraint de continuer pour préserver le reste, puis continuer …etc jusque la fin !

    Oui je pleure, je pleure d’incompréhension fasse à un suicide collectif, je pleure de voir la classe politique locale muette, invisible fasse au désastre social qui s’annonce, face aux milliers de chômeurs qui vont grossir les rangs de l’ANPE et les bureaux de pleurs de leur collectivité. Je pleure de voir tous ces politiques venir donner des leçons. Madame Royale vous qui affirmez « …ne me dites pas que les entreprises ne peuvent pas augmenter les salaires de 200 euros ! » alors montrez nous l’exemple du haut de votre poste de Présidente de la Région Poitou Charente, « ne me dites pas que la Poitou Charente ne peut pas le faire ! » et d’ailleurs que toutes les régions socialiste de France nous montrent l’exemple puisque c’est si facile. Votre inconséquence et démagogie récupératrice prive les guadeloupéens de la fierté de créer leur propre développement et générer leur propre richesse. Il est de la responsabilité du politique de légiférer sur la juste répartition de la richesse ! cela passe par les textes de toutes natures (et il en existe de nombreux) , mais pas par les accusations généralisantes, infondées, irresponsables et par l’émotion à 2 euros.

    Je pleure de voir que la seule façon que nous avons de distribuer de la richesse, c’est d’emprunter, c’est par la dette des collectivités locales, de l’état; dette dont nous allons ‘courageusement’ léguer à nos enfants.

    Dans mon métier qu’est le tourisme, je rappelle que la Barbade, état indépendant située à 600 kilomètres de la Guadeloupe, étant 4 fois plus petite que la Guadeloupe, ayant 2 fois mois d’habitants, accueil chaque année 1,2 million de touristes générant 1,2 milliards de recettes par an !
    La Guadeloupe accueillent à peine 400.000 touristes générant à peine 400 millions d’euros. Alors voilà 800 millions d’euros par an, qui sont ni des subventions, ni de la dette, ni de l’emprunt, ni du RMI, ni du RSA, ni « déchoukage » d’une communauté, ni de l’appauvrissement des entreprises, ni des bons sentiments, ni des « y a qu’à, faut qu’on ». Il s’agit de travail de réflexion, de compétence, d’ambition, de stratégie, de qualité, de management de motivation de salariés…. Mais face à cela nous offrons les carcans administratifs aussi bien de l’état que de la région, et le dogmatisme syndical.

    Au lieu de cela nous en Guadeloupe fermons des hôtels depuis 10 ans : (Anse de Rocher, Marissol, Kayé-Là, Domaine de Malendure, Petite Anse, Plantation sainte-Marthe, Callinago, Méridien/Kalenda, Hôtel Tropical, Royal Caraïbes, Village Raisin Clair, Le Hamak,…), et plus récemment pour des périodes provisoires ou définitives : Le Manganao, le Club Med, Pierre et Vacances !

    Alors oui je pleure face aux licenciements que l’on m’oblige à faire alors que je pourrais créer des dizaines d’emplois et générer des dizaines de millions d’euros de richesse à distribuer, parce que les Hommes modernes (tous tant que nous sommes, chef d’entreprise, politiques, syndicalistes, journalistes, simples citoyens !) préférons la facilité de lieux communs au travail, à la compétence, au dialogue, à la réflexion, à l’innovation !

    Notre société est capable de créer ses nouvelles idoles en la personne de nos footballeurs multimillionnaires, mais jette « aux chiens » les entrepreneurs, créateurs de valeurs, de richesses, d’emploi alors qu’ils prennent des risques financiers pour eux et leur famille ; on les jette « aux chiens » avec une seule formule lapidaire « pwofitasyon ».

    Messieurs les syndicalistes fonctionnaires, hommes et femmes politiques biens pensants, vous voulez distribuer de la richesse : or, vous la détruisez ; vous voulez moins de chômeurs, or vous les créés ; comment pourrais-je ne pas pleurer de colère, d’incompréhension et d’impuissance !

    Je veux me battre pour créer de la richesse et je suis enchaîné, je veux me battre pour créer des emplois et je suis enchaîné, je veux me battre pour la Guadeloupe, mon pays « sé ten mwen .. . » aussi!), et l’on me suicide !

    François BENARD
    Nouvelles Antilles
    Manager Antilles Guyane 2008

  18. « VAN LEVE » Solidarité avec l’Outre-mer

    SAMEDI 28 FEVRIER 2009 – 15H00 – PLACE DE LA NATION
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    Soutien au LKP et au Collectif du 5 Février
    Nos compatriotes de Guyane, Guadeloupe, Martinique, Réunion, sont en lutte pour dénoncer la situation d’exception dans laquelle ils vivent depuis trop longtemps.
    Situation économique désastreuse issue de la gestion coloniale des départements et régions d’Outre-mer.
    Vie trop chère : + 40%
    Chômage endémique : + 25%
    Taux important de bénéficiaires de minimas sociaux.
    TOUS UNIS pour le Respect et la Dignité de l’Outre-mer.
    Interventions et soutiens : hommes et femmes politiques, acteurs du monde associatif, du monde artistique, scientifique et littéraire.
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    Artistes invités :
    TIWONY – J DEVARIEU – JAMADOM – DADDY MORY – YVAN VOICE – LYNNSHA – KRYS – SAIK – ROHFF – NEG MARRONS – DJAMATIK – SHAOLIN – TEFE TYPICAL – XMAN – MATTHIEU EDWARDS – Etc…
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    Contact et participation
    [email protected] 06 69 50 94 86

    [email protected] 06 10 02 40 19

  19. Il est des mots que l’histoire a blessés et dont le sang ne coagule jamais.

    Des mots de plaie vive qui suinte d’amertume et que ravive la conscience du toujours et du jamais.

    Des mots d’eau salée qui ont poussé à l’ombre de l’arbre du non-retour.

    Des mots sombres comme les cales des bateaux négriers.

    Des mots couleur de peau, au plus noir du désastre, quand s’effondrent les dieux et que la langue déparle.

    Des mots qui sont des cris que dévorent les îles et des chants resurgis au blues des plantations.

    Des mots qui hèlent des mémoires enchaînées, déchaînées comme des meutes humaines sans jarret pour courir et qui pourtant traversent l’immense tragédie du survivre.

    Parmi ces mots où s’abaisse l’humain, il en est un qu’il convient de retenir comme une « blessure sacrée ». C’est le mot « esclavage ».

    Parmi les esclavages qui furent l’ombre de l’Histoire, l’un nous somme d’exister car il nous fut baptême. Je veux parler de l’esclavage des noirs.

    Esclavage inédit où se forgea le masque d’une altérité radicale commuée en essence par un monde occidental et chrétien avide de légitimer et d’exonérer sa propre histoire.

    Hegel parle volontiers des ruses de la raison qu’il me soit permis d’ajouter la déraison des ruses.

    Esclavage massif au cours duquel furent inventées les Amériques en capitale de la douleur des peuples déportés, en cathédrale baroque du souffrir des peuples exterminés, en banque du sang brûlé aux arbres du lynchage. Un sang couleur de sucre et de coton, d’épices et de produits « exotiques ».

    Toujours l’exotisme fut l’impensé de l’occident devant la raideur de sa flèche et la froidure de sa technicité. La brèche ouverte par où passe la chosification esthétique de l’autre.

    Esclavage où toute la sauvagerie fut convoquée pour déshabiter l’humain au nom du seul profit et du rêve fou de créer un nouveau monde.

    Esclavage ! Le mot se suffit à lui-même et pourtant il fut notre berceau. Notre seul berceau !

    Si la traite symbolise une coupure ancestrale, l’Habitation, elle, négocie une soudure avec cette indomptable énergie qu’on appelle la vie.

    Vint le temps des raccommodages sans autre aiguille que la foi dans cette part d’humanité qu’il fallait préserver malgré tous les malgré.

    Vint le temps des bricolages avec des présences disparues et muettes, des surgissements obscurs et des clignotements de densités nouvelles.

    Vint le temps des syncrétismes, des emmêlements, des poétiques forcées, des langages du divers, de ce tremblement d’une conscience qui cherche dans les décombres les matériaux d’une reconstruction de soi.

    Il suffit de regarder du côté du vaudou, de la santeria, du candomblé, du quimbois, des contes créoles, de la cuisine créole, des danses de mayolè, de la capoïera, du gwoka, et l’on voit l’énoncé d’une anthropologie de la déconstruction-reconstruction.

    L’imaginaire des peuples ne dort jamais !

    Nous sommes la preuve vivante d’un cauchemar converti en lumière avec les éclats multiples d’un inventer toujours recommencé.

    C’est dans la nuit des plantations – alors même que les esprits d’avant, humiliés par l’arrogance du fouet, souillés par « l’omni-niant crachat », rejetés par d’autres baptêmes – qu’est née notre parole intime, protectrice, revendicatrice, réhabilitatrice pour dire au monde l’imaginaire des damnés de la terre et la postulation d’une fraternité à visage d’homme.

    En langue créole, parlant d’un être méchant, on dit : sé figi a moun i ni !

    Autrement dit, il a l’apparence d’un être humain mais il n’est pas un être humain !

    J’aime cette parole venue de nos aïeux. Elle signifie que l’humanité n’est pas dans l’apparence mais dans une posture qu’aucun miroir ne saurait restituer.

    L’humanité est peut-être ce qui ne se voit pas mais ce au nom de quoi nous agissons. Autant dire que l’humanité réside essentiellement dans une éthique, une esthétique…

    L’erreur de l’occident fut de se vouloir l’unique miroir, l’unique forme, l’unique modélisation de l’humain et de cultiver au nom de cet imperium l’exclusion comme seule mode de relation à l’autre.

    On ne confisque pas l’humanité ! Elle revient toujours sur les lieux du crime pour tenter de conjurer la racine du Mal.

    Lorsqu’on privilégie l’idéologie (toujours leurrante) en lieu et place de la philosophie, la barbarie sort de son trou et dévore victimes et bourreaux.

    Il est vrai que l’occident a tenté de vaincre ses démons (nombre de textes célèbres, d’actions importantes en témoignent) mais le combat sera toujours perdu d’avance tant que ne sera pas instauré un autre imaginaire que celui de la domination.

    Et c’est cela un des aspects du crime, d’avoir orchestré un imaginaire de la domination, de la discrimination et du racisme au point qu’il semble naturel et normal à un grand nombre de traiter l’homme noir en espèce inférieure. La race comme représentation de soi et de l’autre demeure cette prison que seule peut briser une psychanalyse collective.

    Des siècles durant, le sang fut dispersé.

    Des siècles durant, des territoires furent pillés.

    Des siècles durant, des cultures furent bafouées, folklorisées, anéanties.

    Des siècles durant, des femmes et des hommes furent dépouillés de leurs droits les plus élémentaires.

    L’occident a tiré profit de ces siècles là intellectuellement, matériellement, culturellement, politiquement, socialement, financièrement.

    Le moindre clochard de l’Europe colonisatrice est, sans le savoir, un bénéficiaire de ces siècles. Je ne dis pas un coupable mais un bénéficiaire.

    La vérité c’est que l’esclavage des noirs loin d’être un à côté de l’histoire de l’Europe, une dérive honteuse, un accident, est constitutive de l’Europe et de ses avancées.

    Ce qui amène à penser que les noirs mis en esclavage sont également les bâtisseurs de l’Europe.

    A côté, l’Afrique marginalisée, piétinée, exploitée, s’enlise dans les bas-fonds de la mondialisation.

    A côté, Haïti sombre dans le chaos.

    A côté les afro-américains sont traités en citoyens de seconde zone. Katrina est éloquent à ce sujet.

    Autrement dit, les effets sont visibles, actifs, malfaisants et ce dans tous les domaines du réel.

    C’est ce que doivent comprendre ceux qui, au nom du passé, ne se veulent pas comptables du présent et de l’avenir.

    « Le crayon du Bon Dieu n’a pas de gomme » affirme la sagesse populaire haïtienne mais s’il est un crayon qui n’a pas de gomme c’est celui des peuples humiliés.

    Je ne parle pas du crayon de la vengeance. Je parle de celui du traumatisme.

    Je parle d’une organisation post-coloniale qui fait qu’un enfant noir des USA a plus de chance qu’un autre de finir en prison, qu’un enfant noir de l’Afrique a plus de chance qu’un autre d’attraper le sida, qu’un enfant noir d’Haïti a plus de chance qu’un autre de mourir de faim, qu’un enfant noir des banlieues a plus de chance qu’un autre de sombrer dans la délinquance.

    En l’occurrence la chance est une malchance ! Une malédiction raciale, sociale, économique et même politique hypothèque dès le départ son devenir.

    C’est dans ce contexte là que se pose la question de la réparation de l’esclavage des noirs. Un contexte d’inégalité existentielle.

    Analyses, Enjeux, Controverses avez-vous prévu. Cela signifie que le terme de « réparation » ne va pas de soi et qu’il requiert toute notre vigilance.

    « On ne répare pas l’irréparable » s’est écrié Aimé Césaire.

    Encore une fois il a raison.

    On peut néanmoins penser qu’il est possible de réparer le réparable, de corriger les effets négatifs, de lever les hypothèques, de lester le monde d’un plus d’égalité.

    Dès lors, une seule question s’impose : comment réparer ?

    Il ne s’agit pas d’une dette à rembourser. Il s’agit d’une nouvelle morale à inventer.

    Je le répète en combattant tous les effets dans les champs de l’éthique, de l’historique, du politique et de l’économique.

    Je pense en particulier à des lieux de mémoire à restaurer, à édifier.

    Je pense à la recherche et à l’enseignement.

    Je pense à une politique de restructuration de l’Afrique.

    Je pense à l’effacement de la dette.

    Je pense à des mesures d’accompagnement.

    Tout cela en vue de partager la mémoire et de créer un espace de lucidité et de générosité politique au service de tous les hommes.

    Le monde porte sur ses épaules non pas seulement ce crime contre l’humanité mais encore de nombreux crimes irréparés.

    Il me semble nécessaire au lieu d’accepter la concurrence des victimes, la hiérarchisation des crimes d’envisager, au contraire, la solidarité.

    La solidarité vraie.

    La solidarité active et ingénieuse.

    La solidarité pan-humaine.

    Nous pourrons reprendre en chœur la célèbre phrase de Martin Luther King : « I have a dream » ! One day, un dia, un jour, on jou !

    Nous serons peut-être tous lavés parce que responsable d’un autre avenir.

    Nous habiterons une insomnie d’étoiles marronnes, une voyance fraternelle.

    Nous effeuillerons le mot « égalité » dans la prière des arbres de la raison et nous ferons du monde une forêt bleue où les mémoires pourront enfin reposer en paix.

    La plus belle des réparations ?

    La réhumanisation tout simplement ! »

    Ernest Pépin

    http://chien-creole.blogspot.com/

  20. La France n’est plus un pays égalitaire pour des centaines de milliers de SDF ou de mal logés. Ce qui participe de la grisaille au quotidien, loin des quartiers où la richesse est de plus en plus insolente. Dans le même temps, les files d’attente s’allongent devant les comptoirs des Restaurants du cœur, du Secours populaire ou du Secours catholique.

    La France est devenue un pays où le travail ne se partage plus, tandis que le chômeur sera bientôt considéré comme un quasi-délinquant, un asocial qui refuse de travailler. Peu à peu, les institutions patronales et les fonctionnaires d’autorité se complètent pour transformer en République bananière un pays bénéficiant d’une constitution démocratique.

    On marginalise, on enferme, on expulse. Il n’y a plus d’âge pour devenir justiciable, et le taux d’occupation des prisons explose. Dans cette surenchère sécuritaire, c’est à qui s’appliquera avec le plus de zèle à grignoter des libertés qui ne seront plus bientôt que formelles.

  21. @Shoelcher c’est vrai tout ca c’est pas bien beau mais regardes plutot le positif.oui il ya trop de SDF et de travailleurs pauvres.Oui les speculateurs font des fortunes colossales à leurs depends. mais il n’y a plus de bidonville comme l’etait nanterre ou puteaux en 70 il ya une sante inegalitaire mais existante .Oui on expulse mais meme Rocard disait que l’on ne pouvait pas avoir toute la misere du monde.Dans les trentes dernieres annees meme si ca s’est fait dans la douleur la france a reussi son melting pot malgre le pen et compagnie.
    moi j’ai jamais ete en guadeloupe mais les guadeloupeens je les vois tous dans les administrations à la piscine à la ville de Paris Ils se debrouillent bien .
    Schoelcher reprends toi va voir les usa et importe des trucs de la bas et fais le savoir si les monopoles te genent .Les monopoles ne sont là que pour etre brisé;

  22. Je recherche un cadre Guadeloupéen à la ville de Paris, si t’as un tuyau Phiver, fais moi signe. Et y’aurait pas quelques bidonvilles dans nos bons DOM et TOM?

  23. je cherche du boulot à la ville de paris:toutes les places de surveillance sont prises par les dom.moi je voulais travailler au grand palais :pas une place! A branly non plus je ne cherche pas la place de cadre je deteste exploiter les autres comme c’est la regle ici .

    travailler la de dans tu fais un boulot pas super mais t’en connais toi des boulots supers avec quasi guarantie de l’emploi et auquel s’ajoutent des avantages possibles significatifs.

    je connais pas la vie dans les dom donc je peux pas avoir d’idée dessus.la seule chose que je proposerai c’est de casser les monopoles avec l’aide des guadeloupeens et de l’etat qui doit faire preuve de transparence sur les taxes diverses et honteuses.

    On a le droit de se battre en proposant de nouvelles choses pas toujours en critiquant.
    regardes dans le post PSA/POINT ROUGE cochet qui crache sur la voitur et qui vient de paris en voiture peut etre meme avec chauffeur!

  24. Ce qu’est en train de devenir notre pays, notre art, notre culture sous la coupe de sombres individus qui tarissent l’esprit a un but : empêcher la connaissance de soi pour éviter que la projection politique, la manipulation politique, apparaisse à la masse ; celle-ci pourrait prendre conscience que certaines valeurs culturelles ne sont ni naturelles ni intellectuelles, elle pourrait prendre conscience que l’abaissement du niveau mental par manœuvres diverses a certaines finalités : unilatéralisme, despotisme… tout ça pour finir dans le gouffre !

  25. Phiver, ne confonds pas tout… Les postes comme tu dis sont souvent attribués par « recommandation » (enfile, piston, etc.), par le haut comme par le bas. Et si tu n’as vu qu’un corporatisme des antillais, c’est que tu n’as pas bien regardé, ni en face de toi, ni autour. Il y a des corporatismes moins visibles, mais tout aussi injustes, dans beaucoup de jobs. Cependant, le pari est souvent fait que celui qui facilite l’accès au job d’un de ses proches constitue une garantie. C’est surtout vérifié dans la « recommandation » par le bas… rarement vérifié par celle qui vient du haut!
    Il y a une histoire que j’aime bien:
    Un riche businessman américain en vacance sous les tropiques s’approche d’un pêcheur qui vient de rentrer de pêche.
    – Alors?… Bonne pêche?…
    – ça va, 7 poissons… je vais vendre les quatre gros, et le reste on va le manger avec ma famille
    – 7 poissons… c’est pas beaucoup…
    – ça va, je les ai pêchés en 1/2 heure…
    – 1/2 heure???…. Mais c’est drôlement poissonneux ici!!
    – ça va…
    – Mais pourquoi tu passes pas plus de temps à pêcher??
    – pour quoi faire?…
    – ben comme ça tu pourrais vendre plus de poissons et t’enrichir!!
    – pour quoi faire?…
    – comment ça pour quoi faire?… mais enfin, réfléchis, avec cet argent, t’achète un bateau, tu payes des pêcheurs, tu ramènes plus de poissons, tu es plus riche, tu achètes d’autres bateaux, tu deviens le patron, tu va plus à la pêche, juste tu commandes, et tu t’enrichis…
    – pour quoi faire?…
    – comment ça pour quoi faire?… ben, j’sais pas moi, une fois que t’es riche, tu fous presque plus rien, tu travailles 1/2 heure par jour et le reste du temps t’as la belle vie, tu restes sur la plage à glander, tu profites!!…
    – et je fais quoi d’autre, moi, en ce moment?…

  26. Phiver, sauf erreur de ma part les surveillants de la ville de Paris sont recrutés sur concours, et si y’a pas de place y’a pas de place. Quant aux conditions: raz du smic, progression zero et traité comme un sous-fiffre, c’est cool? Mieux qu’ailleurs? D’accord, mais on trouve toujours pire.

    Tu veux dire quoi en somme? S’ils se barent pour taffer dans la grisaille au plus bas de l’échelle ils s’en tirent bien? Tu sais que le Canada est très accueillant et plutôt sympa , ils ont peut-être des places de surveillants, là-bas, tu serais pas content d’en être? Il y fait un peu froid mais faut voir le positif aussi :D

    Les gonzes de Guadeloupe poussent tellement des youpis vis à vis de la situation qu’ils sont prêts à s’engager dans un bras de fer de titan, car plus d’un mois de grève c’est énorme. Par contre côté ville de Paris c’est le calme plat, domiens ou pas. Et pourtant y’a matière ! Tout est relatif, ok. La preuve.

    Je te houspille car il est trop tard pour de genre de considérations. Crois tu que personne n’ai tenté de faire progresser la Guadeloupe par d’autres voies? Alors certes on ne tire plus dans la foule et l’esclavage est terminé depuis plus longtemps encore mais le mot de passe est « now is the time », et s’il doit se faire de nouvelles choses, de nouveaux équilibres, de nouveaux dialogues c’est là, maintenant.

  27. La Guadeloupe, ou la Martinique, la Guyane … reflétent les problèmes de la métropole, de l’europe, du monde..

    Ils sont juste plus évidents dans la loupe du microcosme.

    C’est pourquoi il serait regrettable d’en faire un cas particulier et mettre en avant la discrimination uniquement raciale qui occulte la discrimination plus large : celles des possédants, celle de l’administration envers les plus défavorisés là bas et partout !

    Parce que , majoritairement, ils n’ont pas la même couleur de peau, les exploités sont sans doute plus visibles.
    C’est déjà le cas en métro. où les plus ignorés ou rejetés des institutions ne sont pas tout à fait blancs non plus, mais où la misère est sans doute plus métissée…

    Il serait réducteur ( et bien facile pour le pouvoir politique) de n’en faire qu’un problème racial , (sans nier la réalité historique)…
    Ce qui se passe là bas et je salue le courage et la détermination, est précurseur de ce qui va arriver ici…faudra-t-il attendre encore davantage de pauvreté, de désespoir, de ras le bol ?

  28. Now is time, yes !!!
    Sinon la phrase de Rocard disait beaucoup plus que ce slogan, qui employé comme « slogan », …gnagnagnalamisère.com, ne reflète pas le propos dudit Rocard, y’aurai comme un biais dans le raccourci.

  29. Le 30 janvier 2009, Canal + diffuse un documentaire intitulé « Les derniers maîtres de la Martinique »
    Le Lyannaj Kont Pwofitasyon a déjà commencé en Guadeloupe. Mais beaucoup considèrent cet élan
    populaire comme une énième vulgaire grève. Awa. Le gouvernement Fillon et Nicolas Sarkozy président de tous les français (sic) sont dans un autisme étonnant. Une grève est prévue en Martinique, le 5 février…mais, il est dit qu’en France quand il y a une grève ça ne se voit même pas…donc le pouvoir est tranquille. Le documentaire de Romain Bolzinger a franchi les frontières le web est le vecteur idéal pour la propagation. La diffusion Antilles est programmée le 6 février. Trop tard, le ver est déjà dans la pomme. Et les dégâts sont énormes. Poids des mots chocs des images. Alain Huygues-Despointes avouera que ce documentaire c’est pire que Hiroshima…
    A qui profite le crime ? Près d’un mois après diffusion, ceux qui ont tiré les ficelles ont du fil à retordre. Ils ne contrôlent plus rien. Les stratégies se mordent la queue, la dérive est exquise.
    La crise qui sévit actuellement en Guadeloupe et en Martinique s’est beaucoup nourrit du raciale, de la dimension pigmentaire et des plaies mal cicatrisées de l’Histoire. La logique de pourrissement remplace l’interventionnisme sarkozien. il est où celui qui proposait récemment son aide à l’Australie, il est où celui qui proposait que la France aide à la reconstruction de l’Irak ?

    Pourtant, dans son allocution de 5 mn diffusée sur RFO et France O, Nicolas Sarkozy a donné les clés pour démanteler les rouages de notre société post coloniale. Une société qui demeure un des derniers bastions de la Chiraquie…Au fait j’oubliais…à qui profite le crime ?

  30. La crise aux Antilles constitue le creuset d’une révolte. Pas seulement à propos de pratiques de gouvernance politique, économique et sociale. Il y a aussi un volet que d’aucuns appellent « identitaire » comme le Président de la République, volet qui comporte deux aspects. L’un se veut une résistance à l’assimilation pure et dure et va dans le sens du multiculturalisme. Il concerne le respect de particularités géographiques et culturelles des Antilles au sein de la France. L’autre pose le problème général de la tendance naturelle de l’état français à favoriser l’assimilation, les dominations et les discriminations, problème qui se trouve exacerbé aux Antilles.

    Les revendications du LKP en Guadeloupe et du Collectif du 5 février en Martinique contiennent la volonté d’en finir avec des discriminations à l’embauche et une ségrégation de fait entre les riches blancs-pays qui décident parfois « d’importer » des travailleurs métropolitains à des postes peu qualifiés au lieu de faire confiance à des candidats antillais quelque soit leur couleur d’ailleurs. Il y a, dans ces pays, une tendance entretenue depuis longtemps, à voir chez un métropolitain blanc des qualités très difficiles à trouver chez un antillais. Ce sont, sans conteste, les traces d’un racisme hérité de l’esclavage et de la colonisation. Plus étonnant, ce racisme est partagé aussi par certains dirigeants noirs et métis au nom d’une solidarité de classe.

    En retour, pas mal d’antillais voient chez les blancs venus de métropole à travers un mélange de sentiments contradictoires . Voilà ce qu’on peut entendre: « ils sont mieux éduqués », « plus cultivés », « plus « branchés », « ils savent assumer leurs responsabilités notamment professionnelles et familiales ». Mais, « ils sont plus malins », « plus fourbes », « plus hypocrites », « plus cupides », « plus embobineurs », « plus profiteurs », « trop arrogants ».

    On le voit comparaison n’est pas raison.

    L’assimilation est culturelle. Ses principaux vecteurs : la télévision mais aussi l’éducation.

    Il y a des musiques créoles et caraïbes d’une très grande richesse, qui rayonnent et exportent dans le monde entier. Depuis longtemps, il existe une littérature, une peinture antillaises reconnues, primées dont certains artistes et auteurs sont vénérés au delà des frontières. Le monde créole a donné naissance au blues, au jazz, à la salsa, au zouk, au reggae, au martiniquais Aimé Césaire, au Saint-Lucien Derek Walcott , au trinidadien Vidiadhar Surajprasad Naipaul, au franco-mauricien JMG Le Clézio, à l’haïtien Jean-Michel Basquiat et bien d’autres encore. Je ne parle pas des nombreux sportifs adulés dans le monde que sont par exemple, le basketteur des îles vierges Tim Duncan, le guadeloupéen Thierry Henry ou le trinidadien Lewis Hamilton. Et on trouve un peu partout aux Antilles, des modes d’expression artistique très vivants, en constante évolution, ils vont bien au delà de la persistance d’un folklore hérité du monde ancien comme on le présente souvent.

    Naipaul et Walcott ont eu tous les deux un prix nobel

    L’éducation scolaire donnée aux jeunes antillais néglige ces apports culturels essentiels. Non seulement, elle néglige l’étude des langues créoles mais aussi celle de la géographie, de l’économie, de la littérature, de la musique et bien sûr de l’histoire. En France, qui connait l’histoire d’Haïti? Qui connait Toussaint-Louverture? Qui sait que le combat de résistance du commandant guadeloupéen Delgrès à Napoléon est comparable à celui de Jean Moulin aux nazis et à Pétain?

    Ce fut l’un des principaux combats d’Aimé Césaire. Compenser ces carences conduidant à une assimilation pure et simple aux modèles culturels français par un développement et l’accès pour tous à la culture vécue de ce côté-ci de l’océan.

    Un combat réussi mais menacé par l’envahissement de la télévision. Canal Satellite, des réseaux cablés s’incrustent dans les foyers antillais et instillent des programmes faits ailleurs par d’autres. A ma connaissance, sur ces réseaux aux Antilles diffusant une centaine de chaînes, il y a 4 chaînes privées antillo-guyanaises et 4 chaînes publiques (RFO) qui consacrent presque toutes, 70% de leur espace à des programmes importés de métropole.

    En outre, Canal Satellite diffuse une chaïne musicale franco-antillaise Trace FM dont le PDG est un martiniquais. Le réseau câblé propose aussi BET (Black Entertainment Television), une chaîne afro-americaine des USA en anglais.

    Ce qui donne moins de 5% de programmes purement antillais aux Antilles !

    En France métropolitaine, la situation est pire. Certains avaient regretté
    qu’aucune chaïne de la TNT n’aît été réservée à l’outre-mer. La seule radio d’importance à destination d’un public originaire des DOM, Tropiques FM, n’émet que sur la région parisienne !

    Tous les jeunes ont besoin de modèles, de personnages de référence sur lesquels bâtir leur personnalité en devenir.

    Or, que voit-on sur les écrans? Des visages à peau clair dans des environnements européens ou américains. Seuls le sport et la musique échappent à cette pâleur générale !

    Les modèles des adolescents aux Antilles sont partagés entre rappeurs américains et quelques français, chanteurs de ragga et de soul music jamaïcaine de, grandes stars noires du sport français (football) et américain (basket), et des acteurs afro-américains.

    Il faut reconnaître que le cinéma français, la télévision française boudent les personnalités et les acteurs noirs français. Y compris pour le doublage des voix des acteurs américains noirs…

    La télévision a fait quelques efforts sous la pression politique après les émeutes en 2005, le cinéma aucun. Un cinéma français qui fait dans le pathétique en étant capable d’accueillir en grande pompe le réalisateur Spike Lee ou l’acteur Will Smith aux Césars mais dans une salle remplie de visages blancs à 99%!

    L’argument type est que le noir n’est pas vendeur. Même si le scénario est béton. « Pas d’acteur noir français bankable » a-t-on répondu à Claude Ribbe qui proposait l’histoire extraordinaire du Chevalier de St-Georges. Selon les producteurs, il aurait fallu soit une star américaine comme Denzel Washnington ou le chanteur Yannick Noah pour jouer le rôle…

    Quelle belle erreur bâtie sur un préjugé de caste! Pourtant, en France hexagonale, la population d’origine des DOM-TOM est évaluée à 757.000 personnes et figurent en bonne place dans les 5,5 millions dont les origines familiales proviennent du continent africain, de Turquie et des DOM soit 9% de la population française. Cette étude réalisée par le société Solis à partir du croisement de données de l’INSEE et de l’INED donne ce premier chiffre.

    Les habitants des DOM-TOM sont estimés à 2.625.000 personnes. Ce qui signifie que la population française totale des gens les moins représentés dans le cinéma et la télévision française s’élève à plus de 8 millions de personnes, soit 12% !

    L’impression d’éclatement géographique souvent en îles minuscules ne doit pas faire oublier qu’en superficie, les DOM-TOM ont une superficie de 115.000 km² soit :

    12% de la France métropolitaine…

    Ces 12% de la population devraient être retrouvés dans la représentation politique nationale, chez les parlementaires.

    En France hexagonale, il n’existe qu’une seule député originaire des DOM : Georges Pau-Langevin. Mais, c’est au sénat qu’on retrouve quelques parlementaires issues des minorités visibles. Le mode d’élection au sénat le permet car ce sont les élus locaux qui votent pour leurs pairs. La proportion de parlementaires hexagonaux issus des minorités visibles est de 0,81% alors qu’elles représentent 9% de la population métropolitaine.

    Cinquante ans après la présidence du sénat du martiniquais Gaston Monerville, seulement 52% des français se disent prêts à voter pour un candidat issu des minorités visibles, une courte majorité qui montre que les mentalités en métropole changent vraiment très lentement.

    Aux Antilles, en Guyane, à la Réunion, l’élection d’un blanc d’ici ou de « là-bas » n’a jamais posé de problème.

    Le mot « banlieusard » a été créé à la fin du 19ème siècle pour désigner les gens réputés bourrus, peu cultivés et vulgaires de la périphérie de Paris. Aujourd’hui, le mot banlieues s’applique plus spécifiquement dans la presse nationale par exemple, aux populations en périphérie des grandes villes (mais aussi d’ailleurs) ayant du mal à s’intégrer et potentiellement fauteurs de troubles selon elle.

    Quand Eric Raoult déclare, avec sa maladresse coutumière, que le 9ème DOM-TOM est le département de la Seine-St-Denis, il ne fait que consacrer un préjugé qui a la peau dure, la sienne!

    Car le problème concerne les mentalités métropolitaines « gauloises » et d’origine européenne. On est bien obligé de reconnaïtre que la démocratie française ne fonctionne pas très bien au point que certaines composantes du peuple français, en plus de ceux qu’on appelle les indigènes de la république, soient considérés dans le coeur de beaucoup comme des banlieusards de la république.

  31. « Il y a une grève en Guadeloupe ?… »

    Telle est à peu près la question que posent certains Français de l’hexagone à leurs amis guadeloupéens.

    Cela signifie donc qu’il y a quelques infos qui circulent sur les chaînes nationales mais pas suffisamment pour bien comprendre de quoi il s’agit.

    On sait que ça remue de ce côté-là des Caraïbes mais on ne sait pas vraiment pourquoi. Et puis, cela semble être un événement mineur : juste des gens sur une île qui manifestent leur mécontentement. Une bande d’illuminés – noirs de surcroît – qui déambulent au son du Gwo-Ka dans les rues de Pointe-à-Pitre relève du fait divers, tout au plus.

    • Le traitement médiatique de la grève générale

    La Guadeloupe, c’est aussi la France, alors, bien obligé d’en parler au JT…

    Le 22 janvier, soit deux jours après le début de cette grève, le JT de 13 heures de TF1 accorde deux minutes au sujet. C’est un début. Y aurait-il une volonté de ne pas trop ébruiter l’affaire à cause de ce qui se prépare ce Jeudi 29 janvier au niveau national ?… Pourrait-on voir un lien entre les revendications guadeloupéennes et celles qui sont mises en avant au niveau national pour ce 29 janvier ?

    L’Express.fr accorde, au bout d’une semaine de grève générale, une interview au leader de l’UGTG, Elie Domota. Il ne s’agit évidemment pas d’un dossier consacré à la Guadeloupe et aux conditions de vie qui diffèrent tant de la métropole, mais simplement de quelques questions échangées rapidement par le biais d’Internet. [b]Le seul point qui semble véritablement intéresser le journaliste c’est de savoir si ce mouvement de grève engage aussi les indépendantistes. En d’autres termes, savoir si oui ou non il s’agirait d’une lutte pour l’indépendance de la Guadeloupe.[/b]
    Une fois que Domota a éclairci ce point en réaffirmant qu’il ne faut pas tout confondre et que le mouvement qui s’est mis en place depuis une semaine vise la qualité de vie, l’interview n’a plus lieu d’être. Nous pouvons être rassurés, cette île qui représente le faire-valoir, la vitrine de la France ne va pas se détacher de l’hexagone, pas pour le moment…

    Victorin Lurel (PS), président du Conseil régional, a lui aussi eu droit à sa petite interview sur le même site où il s’étonne de l’absence de M. Jégo en Guadeloupe qui préfère aller séjourner à la Réunion pendant cette période de crise alors qu’il est tout de même le secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-mer. Si lui-même se désintéresse de cette crise, on peut se demander ce qu’il en est du reste du gouvernement.

    Lurel termine en soulignant « un réel risque d’explosion sociale » compte tenu du fait que les gens qui sont les plus démunis n’ont rien à perdre et sont déterminés à aller jusqu’au bout.

    • Lutter contre « la vie chère » et pour le pouvoir d’achat

    Concrètement, depuis le mardi 20 janvier, une quarantaine de syndicats regroupés sous le même objectif appellent à une grève générale et reconductible en vue de lutter « contre la vie chère » et d’effacer les inégalités encore largement présentes entre la Guadeloupe et la métropole.

    Ce collectif nommé Lyannaj kont pwofitasyon a fait sortir dans les rues près d’une dizaine de milliers de personnes dès le premier jour.

    À titre d’exemples d’inégalités : le SMIC guadeloupéen représente 80% du SMIC métropolitain mais les fonctionnaires, quant à eux, perçoivent en Guadeloupe leur salaire majoré de 40% établi sur le coût de la vie.

    Conclusion : un fonctionnaire a besoin de 40% de plus pour vivre en Guadeloupe tandis qu’un smicard a besoin de 20% de moins…

    « Tout est parti, raconte Elie Domota, de la dénonciation par les syndicats ouvriers des escroqueries qui entourent le prix des carburants en Guadeloupe. Un flou est largement entretenu par l’Etat colonial français, mais aussi par les collectivités locales et les élus, qui trouvent dans la taxation du carburant une bonne partie de leurs ressources. Chômage de masse, discrimination raciale à l’embauche, taxation abusive des biens de première nécessité, escroquerie des établissements financiers, destruction des espaces naturels, échec scolaire, empoisonnement au chlordécone : autant de problèmes à régler pendant que l’Etat finance les banques et les spéculateurs, qui licencient à tour de bras au nom de la crise. »

    De manière générale, la Guadeloupe souffre des taxes exorbitantes que l’Etat prélève sur de nombreux produits qui conduisent à un coût de la vie excessif et inégal par rapport à la métropole. De même, les importateurs profitent de leur monopole pour pratiquer des marges écoeurantes sur leur produit. Un exemple parmi tant d’autres, le prix du beurre est 80% plus cher qu’en métropole alors que les taxes sur ce produit atteignent au maximum 15%. Il y a un véritable abus.

    De ce fait, les produits de première nécessité atteignent des prix trop élevés pour qu’une famille modeste parvienne à se nourrir convenablement. Le surendettement devient monnaie courante en Guadeloupe et entraîne les plus démunis à la catastrophe n’ayant plus les moyens de se loger ni de payer leurs factures.

    • Les principales revendications

    Les revendications portées par les syndicats – dont l’UGTG en tête – sont les suivantes :

    La baisse immédiate de 50 cts du prix des carburants ;

    La baisse des prix de tous les produits de première nécessité et de tous les impôts et taxes ;

    Une augmentation du salaire minimum de 200 Euros nets ;

    La baisse du prix de l’eau et des transports de passagers ;

    La titularisation de tous les précaires publics et privés ;

    Le reversement des sommes abusivement perçues par la SARA et les Collectivités dans un fonds destiné à la formation et à l’emploi des jeunes et à l’organisation d’un véritable service des transports de passagers ;

    La restitution par la SARA des trois millions d’Euros versés par l’Etat et les Collectivités ;

    La création en remplacement de la SARA d’un service public d’approvisionnement et de distribution des carburants garantissant la transparence, la qualité et l’accès à un carburant au meilleur coût ;

    La sauvegarde du patrimoine de l’Hôtel Kalenda et le reclassement de tous les salariés de Kalenda et Anchorage ;

    Le développement de notre production afin de satisfaire les besoins de la population ;

    Le droit à l’éducation et à la formation pour la jeunesse et les travailleurs de notre pays ;

    La priorité à l’embauche et aux postes de responsabilité pour les Guadeloupéens et le refus du racisme à l’embauche.

    Rappelons que la Guadeloupe subit une crise qui n’est pas neuve. Elle comptait en avril dernier 41 820 demandeurs d’emploi (pop : env. 450 000 hab.).

    Ce chiffre n’est pas près de baisser si l’on considère le millier d’élèves qui quitte chaque année le système éducatif sans l’ombre d’un diplôme. Près d’un quart de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté. Cela fait un paquet de gens mécontents et déterminés qui seront prêts à aller jusqu’au bout. Ils n’ont rien à perdre et souffrent trop des injustices sociales dont ils font l’objet.

    En 1871 lors de la Commune, le peuple parisien ne s’est-il pas soulevé parce qu’il souffrait ? Il avait faim et refusait de continuer de se faire exploiter. Les Guadeloupéens, eux aussi, en ont assez de se faire exploiter. Ils ont suffisamment souffert avec les esclavagistes blancs et refusent à présent que les descendants directs de ces mêmes Blancs continuent d’exercer leur emprise sur eux.

    Depuis, la Guadeloupe vit au ralenti. Les commerces restent fermés et ceux qui étaient encore ouverts ces derniers jours n’ont plus grand chose à vendre. De nombreux barrages bloquent les axes principaux de circulation. Les denrées alimentaires restent bloquées au port. Certaines entreprises se trouvent ponctuellement envahies par les grévistes qui veulent inciter les travailleurs à cesser toute activité.

    Les Guadeloupéens étaient prévenus. Chacun se débrouille avec ses quelques réserves et tout ce que la nature généreuse peut offrir aux habitants. Personne ne craint le manque car toute l’île est solidaire et ne laissera personne dans le besoin. Ce mouvement est bien perçu dans l’opinion publique puisqu’il concerne un pouvoir d’achat que n’importe qui veut voir réévalué. De moins en moins d’essence, de moins en moins de service, de nombreuses coupures d’électricité, toutes les écoles fermées et pourtant la motivation ne s’essouffle pas. On sait que la cause est juste, alors, on accepte sans broncher.

    • Dans l’éducation

    Il est regrettable de souligner que le SNES-FSU (syndicat national des enseignants du second degré), syndicat majoritaire de surcroît, ne se soit pas associé immédiatement aux revendications du collectif Lyannaj kont pwofitasyon.

    Si les établissements scolaires du second degré ont fermé, ce n’est pas à cause de la forte mobilisation des syndicats du second degré (seulement deux ou trois syndicats avaient appelé dès le premier jour à la grève…), mais parce que les parents ont répondu à l’appel du collectif en refusant d’envoyer leurs enfants à l’école tant que les revendications ne seraient pas entendues.

    Le SNES, grand absent des manifestations à Pointe-à-pitre des 24 et 25 janvier qui ont mobilisé plus de 40 000 personnes (presque 10% de la population…), se rallie à présent au mouvement. Au bout d’une semaine de bloquage intensif de toute l’île, le SNES se réveille. Peut-être sent-il que ce mouvement est bien plus important que ce qu’il avait imaginé de prime abord, peut-être que le SNES craint d’être le grand oublié au moment de la distribution des récompenses, peut-être pensait-il rejoindre le mouvement au bout de dix jours seulement, c’est-à-dire lors de la manifestation nationale du 29 ? Toujours est-il qu’à présent, il se dit « partie prenante du grand mouvement social et populaire en cours ».

    Depuis Lundi 26 janvier, le SNES est porteur de revendications urgentes concernant l’éducation. Il a fallu attendre une semaine pour que ce syndicat dit « de gauche » se mêle au mouvement alors que l’éducation reste au cœur des questions concernant une vie meilleure.

    Les constats et revendications sont les suivants :

    • Le manque criant de postes, tant d’enseignants que de personnels de vie scolaire ou médicaux-sociaux. Comment en effet sérieusement affirmer vouloir lutter contre l’échec scolaire et l’exclusion, lorsque parallèlement on supprime tous azimuts postes et moyens, empêchant ainsi les personnels d’accomplir pleinement leurs missions ?

    • Une précarité et des conditions d’exercice insoutenables des personnels non titulaires. Que dire de l’interprétation surréaliste et inacceptable des textes réglementaires relatifs au contrat à durée indéterminée (CDI).

    • Une multiplication abusive des services effectués sur plusieurs établissements conséquemment aux suppressions de postes.

    • La construction rapide de nouveaux collèges pour mettre fin aux trop nombreux collèges en sureffectif, responsabilité directe du Conseil Général. De plus que dire de la vétusté de nombre de collèges, en termes de matériel (chaises, tables, matériel informatique, …)

    • La situation désastreuse du bâti scolaire dans le premier degré, sous l’indifférence de nombre d’élus municipaux qui daignent rarement participer aux CEN !

    • L’attitude de certains chefs d’établissement confondant autorité et autoritarisme ! Et l’interrogation ainsi que l’indignation soulevée par les agissements de quelques responsables du rectorat jouant au « Django », au mépris du devoir de neutralité et du respect du droit !

    D’ailleurs, il semble que l’on comprenne mieux les motivations du SNES à la fin du communiqué lorsque M. Créantor annonce un possible mouvement qui s’étende au niveau national. « Se pourrait-il aussi que le mouvement social guadeloupéen soit le précurseur d’un vaste mouvement social national comparable aux grandes grèves de 1995, voire carrément de mai 1968 ? »

    Il était donc temps que le SNES participe… Lorsqu’on lutte pour une vie meilleure, l’éducation doit être placée au centre du mouvement.

    • Pourquoi les négociations n’ont toujours pas abouti

    Dimanche 25 janvier, après une tentative avortée, les syndicats se sont réunis avec le préfet et autres représentants du gouvernement. Les syndicats ont refusé une trêve du mouvement durant les négociations et demande des actions significatives de la part du gouvernement dans la semaine qui vient. Le préfet maintient que c’est impossible et Elie Domota de rétorquer que lors du blocus pour baisser le prix du carburant, une semaine avait suffi.

    Bref, les syndicats n’ont pas baissé les bras et ont au contraire affirmé qu’on ne faisait pas de trêve dans un mouvement de grève sans avoir obtenu quoi que ce soit.

    Mardi 27 janvier, nouvelle tentative de négociation avortée puisque les dirigeants avançaient le mois de mars pour mettre en place quelques-unes des revendications des grévistes.

    Cela peut donc continuer ainsi pendant un long moment. Mais, si le gouvernement ignore les demandes des syndicats, il pourra s’attendre à une véritable révolte.

    D’autant plus que M. Domota a bien fait d’interroger le préfet à propos des deux avions de militaires qui atterrissent quotidiennement sur l’île.

    Mais ce dernier a feint d’ignorer la question…

    Le but de la manœuvre serait-il de ne rien accorder aux Guadeloupéens et d’employer la force si le mouvement s’embrase ?…

    • Un mouvement départemental qui s’étend au niveau national ?

    Dans quelle mesure ce mouvement peut-il prendre une ampleur nationale si l’information n’est pas relayée en métropole ? Dans quelle mesure peut-il y avoir une passerelle entre les revendications guadeloupéennes et métropolitaines ? Le mécontentement général qui règne en métropole est suffisant pour générer un mouvement national fort.

    Tous les secteurs d’activité sont touchés par ce mouvement.

    La mobilisation sera considérable mais inutile s’il n’y a pas de suites.

    L’exemple d’une Guadeloupe déterminée qui refuse de continuer à se faire exploiter pourrait alors servir de déclencheur à un mouvement plus vaste.

    Des appels à la grève générale et illimitée se font d’ailleurs déjà entendre dans l’Hexagone…

  32. La Guadeloupe vient de connaître une nuit d’intenses violences et d’agitations.
    Oui, la jeunesse de notre pays s’est défoulée.
    Oui, la jeunesse de notre pays a cassé, brûlé, pillé.
    Mais pourquoi ?
    Qui est le véritable agresseur ?
    Ce n’est pas « NOUS ».
    S’il est vrai que de rares violences urbaines se sont produites au début de la grève, elles se sont rapidement essoufflées car NOUS avions TOUS compris que le calme, la dignité et le civisme étaient nos principaux alliés.
    Toutefois quand M. Yves JEGO affirme qu’il saura comment faire pour de nouveau appliquer le droit dans notre pays, n’est-ce pas là de la provocation ?
    N’est-ce pas là un processus d’infantilisation ?
    N’est-ce pas là une menace d’un parent mécontent vis-à-vis de son enfant qui aurait mal agi ?
    Ce discours de M Jégo a été minimisé, presque tu, il a peu ou pas été relayé dans les médias nationaux contrairement à celui de M. DOMOTA qui selon ces mêmes médias nationaux aurait appelé à la violence, à la révolte, à la rébellion, nous demandant ainsi de laisser s’exprimer notre nature première de « sauvages ».

    Car le problème il est là, on veut que NOUS apparaissions encore une fois au lendemain de ces échauffourées comme ceux qui resteront ad vitam aeternam aux portes du savoir-être, aux portes du savoir-vivre, aux portes de la CIVILISATION.
    Mais quand vous entendez ces hommes, ces femmes qui relatent les coups, les humiliations, les vexations, les flagellations racistes infligées par des forces de l’ordre armées jusqu’aux dents et c’est un euphémisme : qui est demeuré aux portes de la Civilisation ?
    Quand vous entendez et voyez un chef de la police qui justifie, excuse, minimise le déploiement et la violence militaires réponse selon lui à des jets de pierres, de cailloux, à des ATTAQUES, n’est-ce pas normal que l’HOMME antillais s’insurge, se sente touché dans sa chair et réagisse ?
    Nous sommes et nous resterons comme le dit Fanswa Ladrézeau, grand artiste guadeloupéen, « on lawmé san fizi » (= une armée sans armes).
    Nos seules armes sont notre foi, notre détermination et notre dignité et elles le resteront.
    La violence dont nous avons été témoins n’est que le cri de souffrance d’une jeunesse qui peut-être n’a pas la sagesse d’ainés qui ont connu Février 1952 (des travailleurs grévistes ont été sauvagement tués), Mai 1967 (répression où des étudiants et travailleurs ont été sauvagement tués), Octobre 1984- Juillet 1985 : affaire Faisan ( un jeune noir reçu un coup de pied de la part d’un professeur blanc et qui déclencha une vive réaction populaire) et qui ont appris a relativisé ?
    La violence dont nous avons été témoins n’est que la réaction peut-être disproportionnée d’une jeunesse qui en a marre et qui use du seul moyen d’expression héritée de la société moderne : la violence.
    En effet, pouvons-nous nier que moult et moult injustices n’ont eu cesse d’ébranler notre fragile équilibre ?
    Pouvons-nous occulter qu’une pléthore d’injustices au soubassement racial est demeurée impunie par « le Pays des droits de l’homme et du citoyen » qui soit dit en passant a toujours usé de la répression que ce soit en Afrique, que ce soit dans « les Iles » pour rétablir l’ordre.
    Ainsi paradoxalement alors qu’on nous reproche de « racialiser » le conflit, on oppose symboliquement des guadeloupéens majoritairement Noirs à des militaires majoritairement blancs.
    Il y a en effet des symboles qui ravivent des souffrances, qui raniment de vieilles querelles, d’anciennes tensions que notre inébranlable HUMANISME antillais n’a cessé de refouler.
    Oui, plus que quiconque nous avons toujours su inlassablement tendre une joue éraflée, blessée, tuméfiée mais n’est-ce pas NORMAL qu’un jour notre exaspération soit telle que nous réagissions ?
    Au-delà des revendications du LKP, au-delà de la crise sociétale et mondiale, l’expression (aussi violente soit-elle) de la frustration d’un Peuple dont on a nié l’histoire, dont on a occulté les souffrances et qui n’a jamais connu que la Répression comme seule et unique mode de dialogue, n’est-elle pas légitime ?
    Non, la jeunesse de notre pays ne s’est pas seulement défoulée.
    Non, la jeunesse de notre pays n’a pas seulement cassé, brûlé, pillé.
    Oui, tout le Pays a mal.

    http://sites.google.com/site/continuitelkp/Home/Liyannajkontpwofitasyon.mp3?attredirects=0

  33. plus de 51% des métro sont pour l’indépendance de la Guadeloupe et plus pour la Corse mais j’ai pas les derniers chiffres !

  34. Beaucoup de choses à réfléchir …

    Il y avait pas un gars de la télélibre sur place ? il y a la un créneau a prendre la, le traitement médiatique de la « crise guadeloupéenne » de la part de la presse « engagée » en métropole est somme toute plus que léger … ça, pour suivre les élections de Obama il y avait du monde sur le pont, John-Paul himself fit le déplacement … aujourd’hui pour la guadeloupe ça fait pschiiiit un peu … Mais ça fait pschiit aussi pour les histoires de monsieur K, les montres à monsieur Dray etc etc …
    Lors de la dernière élection présidentielle vous faisiez preuve d’une relative dextérité médiatique, il serait peut-être temps de recommencer, et aider à ce que les choses changent la bas … mais ici également.

  35. Plus de 51% des métro sont pour l’indépendance de la Guadeloupe et plus pour la Corse…
    Rien d’étonnant à ça , il fallait s’y attendre le « système » veut mettre le feux aux poudres , voilà une de fois plus la méchanceté des « occidentaux » toujours égal à eux mêmes dans le genre , plus-tôt que de négocier ils jouent la politique de la « terre brulée » déjà plus d’un mois de grève et leurs trouvailles c’est l’indépendance…
    Mais c’est pas tellement l’indépendance qu’ils veulent donner, leur idée c’est une guerre « negro contre negro »fratricide entre les indépendantistes et les anti-indépendantistes.
    L’indépendance? OK
    Oui mais avant que la France verse 4 millions d’euros à tous négros antillais pour le « genocide ».
    Pourquoi pas un sondage pour savoir si la France doit payer pour crime contre l’humanité concernant « l’esclavage » ? 4 millions d’€ à chacuns bien-sûr..

  36. Ce ‘Sondage » réalisé par le site LePost.fr qui nous avait habitué à mieux.
    Ce genre d’idées reçues sur « les antilles » sont le fruit d’un manque d’information claires et équilibrées.
    Quand des médias nationaux retracent le fil des événements ils privilégient le sensationnel. Exemple : la brusque apparition de la Martinique dans les journaux télé ce jeudi. Il a fallu que cela dérape pour qu’ils diffusent des images et qu’ils annoncent tranquillement que l’île est en grève… depuis trois semaines.
    Vu de l’hexagone, les images de vols, de cartouches et de jeunes cagoulés sont de saisissants raccourcis pour dépeindre une situation complexe.
    En réalité, ce que dénonce la population en grève c’est UN MANQUE D’ETAT. Où sont les fonctionnaires assermentés pour contrôler les prix ? Que fait lINSEE ? Que fait même le Préfet qui ne vérifie plus les prix ? Il n’y a plus d’autorité forte pour contrer les puissances qui écrasent une population qui se sent prise au piège de l’insularité.
    Ce genre de sondage débiles, surtout réalisés en métropole, sont un puissant signe de mépris. Les Antillais sont français, comme les autres… enfin… ils veulent le croire.

  37. Tant pis, c’est très long, mais ce manifeste est très intéressant !
    Courage !

    C’est en solidarité pleine et sans réserve aucune que nous saluons le profond mouvement social qui s’est installé en Guadeloupe, puis en Martinique, et qui tend à se répandre à la Guyane et à la Réunion.
    Aucune de nos revendications n’est illégitime.
    Aucune n’est irrationnelle en soi, et surtout pas plus démesurée que les rouages du système auquel elle se confronte.
    Aucune ne saurait donc être négligée dans ce qu’elle représente, ni dans ce qu’elle implique en relation avec l’ensemble des autres revendications.
    Car la force de ce mouvement est d’avoir su organiser sur une même base ce qui jusqu’alors s’était vu disjoint, voire isolé dans la cécité catégorielle – à savoir les luttes jusqu’alors inaudibles dans les administrations, les hôpitaux, les établissements scolaires, les entreprises, les collectivités territoriales, tout le monde associatif, toutes les professions artisanales ou libérales…

    Mais le plus important est que la dynamique du Lyannaj – qui est d’allier et de rallier, de lier relier et relayer tout ce qui se trouvait désolidarisé – est que la souffrance réelle du plus grand nombre (confrontée à un délire de concentrations économiques, d’ententes et de profits) rejoint des aspirations diffuses, encore inexprimables mais bien réelles, chez les jeunes, les grandes personnes, oubliés, invisibles et autres souffrants indéchiffrables de nos sociétés.

    La plupart de ceux qui y défilent en masse découvrent (ou recommencent à se souvenir) que l’on peut saisir l’impossible au collet, ou enlever le trône de notre renoncement à la fatalité.

    GRÈVE LÉGITIME
    Cette grève est donc plus que légitime, et plus que bienfaisante, et ceux qui défaillent, temporisent, tergiversent, faillissent à lui porter des réponses décentes, se rapetissent et se condamnent.

    Dès lors, derrière le prosaïque du « pouvoir d’achat » ou du « panier de la ménagère », se profile l’essentiel qui nous manque et qui donne du sens à l’existence, à savoir : le poétique. Toute vie humaine un peu équilibrée s’articule entre, d’un côté, les nécessités immédiates du boire-survivre-manger (en clair : le prosaïque) ; et, de l’autre, l’aspiration à un épanouissement de soi, là où la nourriture est de dignité, d’honneur, de musique, de chants, de sports, de danses, de lectures, de philosophie, de spiritualité, d’amour, de temps libre affecté à l’accomplissement du grand désir intime (en clair : le poétique).
    Comme le propose Edgar Morin, le vivre-pour-vivre, tout comme le vivre-pour-soi n’ouvrent à aucune plénitude sans le donner-à-vivre à ce que nous aimons, à ceux que nous aimons, aux impossibles et aux dépassements auxquels nous aspirons.
    La « hausse des prix » ou « la vie chère » ne sont pas de petits diables-ziguidi qui surgissent devant nous en cruauté spontanée, ou de la seule cuisse de quelques purs békés.

    Ce sont les résultantes d’une dentition de système où règne le dogme du libéralisme économique.
    Ce dernier s’est emparé de la planète, il pèse sur la totalité des peuples, et il préside dans tous les imaginaires – non à une épuration ethnique, mais bien à une sorte « d’épuration éthique 1 » (entendre : désenchantement, désacralisation, désymbolisation, déconstruction même) de tout le fait humain.
    Ce système a confiné nos existences dans des individuations égoïstes qui vous suppriment tout horizon et vous condamnent à deux misères profondes : être « consommateur » ou bien être « producteur ».

    Le consommateur ne travaillant que pour consommer ce que produit sa force de travail devenue marchandise ; et le producteur réduisant sa production à l’unique perspective de profits sans limites pour des consommations fantasmées sans limites.

    L’ensemble ouvre à cette socialisation anti-sociale, dont parlait André Gorz, et où l’économique devient ainsi sa propre finalité et déserte tout le reste.
    Alors, quand le « prosaïque » n’ouvre pas aux élévations du  » poétique « , quand il devient sa propre finalité et se consume ainsi, nous avons tendance à croire que les aspirations de notre vie, et son besoin de sens, peuvent se loger dans ces codes-barres que sont « le pouvoir d’achat » ou « le panier de la ménagère ».

    Et pire : nous finissons par penser que la gestion vertueuse des misères les plus intolérables relève d’une politique humaine ou progressiste. Il est donc urgent d’escorter les « produits de premières nécessités », d’une autre catégorie de denrées ou de facteurs qui relèveraient résolument d’une « haute nécessité ».

    Par cette idée de « haute nécessité », nous appelons à prendre conscience du poétique déjà en œuvre dans un mouvement qui, au-delà du pouvoir d’achat, relève d’une exigence existentielle réelle, d’un appel très profond au plus noble de la vie.

    Alors que mettre dans ces « produits » de haute nécessité ?
    C’est tout ce qui constitue le cœur de notre souffrant désir de faire peuple et nation, d’entrer en dignité sur la grand-scène du monde, et qui ne se trouve pas aujourd’hui au centre des négociations en Martinique et en Guadeloupe, et bientôt sans doute en Guyane et à la Réunion.

    D’abord, il ne saurait y avoir d’avancées sociales qui se contenteraient d’elles-mêmes.
    Toute avancée sociale ne se réalise vraiment que dans une expérience politique qui tirerait les leçons structurantes de ce qui s’est passé.
    Ce mouvement a mis en exergue le tragique émiettement institutionnel de nos pays, et l’absence de pouvoir qui lui sert d’ossature.
    Le « déterminant » ou bien le « décisif » s’obtient par des voyages ou par le téléphone.
    La compétence n’arrive que par des émissaires.
    La désinvolture et le mépris rôdent à tous les étages. L’éloignement, l’aveuglement et la déformation président aux analyses.
    L’imbroglio des pseudos pouvoirs Région-Département-Préfet, tout comme cette chose qu’est l’association des maires, ont montré leur impuissance, même leur effondrement, quand une revendication massive et sérieuse surgit dans une entité culturelle historique identitaire humaine, distincte de celle de la métropole administrante, mais qui ne s’est jamais vue traitée comme telle.

    Les slogans et les demandes ont tout de suite sauté par-dessus nos « présidents locaux » pour s’en aller mander ailleurs.
    Hélas, tout victoire sociale qui s’obtiendrait ainsi (dans ce bond par-dessus nous-mêmes), et qui s’arrêterait là, renforcerait notre assimilation, donc conforterait notre inexistence au monde et nos pseudos pouvoirs.

    Ce mouvement se doit donc de fleurir en vision politique, laquelle devrait ouvrir à une force politique de renouvellement et de projection apte à nous faire accéder à la responsabilité de nous-mêmes par nous-mêmes et au pouvoir de nous-mêmes sur nous-mêmes.
    Et même si un tel pouvoir ne résoudrait vraiment aucun de ces problèmes, il nous permettrait à tout le moins de les aborder désormais en saine responsabilité, et donc de les traiter enfin plutôt que d’acquiescer aux sous-traitances.

    La question békée et des ghettos qui germent ici où là, est une petite question qu’une responsabilité politique endogène peut régler.
    Celle de la répartition et de la protection de nos terres à tous points de vue aussi.
    Celle de l’accueil préférentiel de nos jeunes tout autant. Celle d’une autre Justice ou de la lutte contre les fléaux de la drogue en relève largement…
    Le déficit en responsabilité crée amertume, xénophobie, crainte de l’autre, confiance réduite en soi…
    La question de la responsabilité est donc de haute nécessité. C’est dans l’irresponsabilité collective que se nichent les blocages persistants dans les négociations actuelles.
    Et c’est dans la responsabilité que se trouve l’invention, la souplesse, la créativité, la nécessité de trouver des solutions endogènes praticables.

    C’est dans la responsabilité que l’échec ou l’impuissance devient un lieu d’expérience véritable et de maturation.

    C’est en responsabilité que l’on tend plus rapidement et plus positivement vers ce qui relève de l’essentiel, tant dans les luttes que dans les aspirations ou dans les analyses.

    Ensuite, il y a la haute nécessité de comprendre que le labyrinthe obscur et indémêlable des prix (marges, sous-marges, commissions occultes et profits indécents) est inscrit dans une logique de système libéral marchand, lequel s’est étendu à l’ensemble de la planète avec la force aveugle d’une religion.
    Ils sont aussi enchâssés dans une absurdité coloniale qui nous a détournés de notre manger-pays, de notre environnement proche et de nos réalités culturelles, pour nous livrer sans pantalon et sans jardins-bokay aux modes alimentaires européens.

    C’est comme si la France avait été formatée pour importer toute son alimentation et ses produits de grande nécessité depuis des milliers et des milliers de kilomètres.

    Négocier dans ce cadre colonial absurde avec l’insondable chaîne des opérateurs et des intermédiaires peut certes améliorer quelque souffrance dans l’immédiat ; mais l’illusoire bienfaisance de ces accords sera vite balayée par le principe du « Marché » et par tous ces mécanismes que créent un nuage de voracités, (donc de profitations nourries par  » l’esprit colonial  » et régulées par la distance) que les primes, gels, aménagements vertueux, réductions opportunistes, pianotements dérisoires de l’octroi de mer, ne sauraient endiguer.

    VICTIMES D’UN SYSTÈME FLOU, GLOBALISÉ
    Il y a donc une haute nécessité à nous vivre caribéens dans nos imports-exports vitaux, à nous penser américain pour la satisfaction de nos nécessités, de notre autosuffisance énergétique et alimentaire.
    L’autre très haute nécessité est ensuite de s’inscrire dans une contestation radicale du capitalisme contemporain qui n’est pas une perversion mais bien la plénitude hystérique d’un dogme.
    La haute nécessité est de tenter tout de suite de jeter les bases d’une société non économique, où l’idée de développement à croissance continuelle serait écartée au profit de celle d’épanouissement ; où emploi, salaire, consommation et production serait des lieux de création de soi et de parachèvement de l’humain.

    Si le capitalisme (dans son principe très pur qui est la forme contemporaine) a créé ce Frankenstein consommateur qui se réduit à son panier de nécessités, il engendre aussi de bien lamentables « producteurs » – chefs d’entreprises, entrepreneurs, et autres socioprofessionnels ineptes – incapables de tressaillements en face d’un sursaut de souffrance et de l’impérieuse nécessité d’un autre imaginaire politique, économique, social et culturel.

    Et là, il n’existe pas de camps différents.
    Nous sommes tous victimes d’un système flou, globalisé, qu’il nous faut affronter ensemble.
    Ouvriers et petits patrons, consommateurs et producteurs, portent quelque part en eux, silencieuse mais bien irréductible, cette haute nécessité qu’il nous faut réveiller, à savoir : vivre la vie, et sa propre vie, dans l’élévation constante vers le plus noble et le plus exigeant, et donc vers le plus épanouissant.
    Ce qui revient à vivre sa vie, et la vie, dans toute l’ampleur du poétique.
    On peut mettre la grande distribution à genoux en mangeant sain et autrement.
    On peut renvoyer la Sara et les compagnies pétrolières aux oubliettes, en rompant avec le tout automobile.
    On peut endiguer les agences de l’eau, leurs prix exorbitants, en considérant la moindre goutte sans attendre comme une denrée précieuse, à protéger partout, à utiliser comme on le ferait des dernières chiquetailles d’un trésor qui appartient à tous.

    On ne peut vaincre ni dépasser le prosaïque en demeurant dans la caverne du prosaïque, il faut ouvrir en poétique, en décroissance et en sobriété.

    Rien de ces institutions si arrogantes et puissantes aujourd’hui (banques, firmes transnationales, grandes surfaces, entrepreneurs de santé, téléphonie mobile…) ne sauraient ni ne pourraient y résister.

    Enfin, sur la question des salaires et de l’emploi.
    Là aussi il nous faut déterminer la haute nécessité.
    Le capitalisme contemporain réduit la part salariale à mesure qu’il augmente sa production et ses profits.
    Le chômage est une conséquence directe de la diminution de son besoin de main d’œuvre.
    Quand il délocalise, ce n’est pas dans la recherche d’une main d’œuvre abondante, mais dans le souci d’un effondrement plus accéléré de la part salariale.

    Toute déflation salariale dégage des profits qui vont de suite au grand jeu welto de la finance.
    Réclamer une augmentation de salaire conséquente n’est donc en rien illégitime : c’est le début d’une équité qui doit se faire mondiale.
    Quant à l’idée du « plein emploi », elle nous a été clouée dans l’imaginaire par les nécessités du développement industriel et les épurations éthiques qui l’ont accompagnée.

    Le travail à l’origine était inscrit dans un système symbolique et sacré (d’ordre politique, culturel, personnel) qui en déterminait les ampleurs et le sens.
    Sous la régie capitaliste, il a perdu son sens créateur et sa vertu épanouissante à mesure qu’il devenait, au détriment de tout le reste, tout à la fois un simple « emploi », et l’unique colonne vertébrale de nos semaines et de nos jours.

    Le travail a achevé de perdre toute signifiance quand, devenu lui-même une simple marchandise, il s’est mis à n’ouvrir qu’à la consommation.
    Nous sommes maintenant au fond du gouffre. Il nous faut donc réinstaller le travail au sein du poétique.
    Même acharné, même pénible, qu’il redevienne un lieu d’accomplissement, d’invention sociale et de construction de soi, ou alors qu’il en soit un outil secondaire parmi d’autres.
    Il y a des myriades de compétences, de talents, de créativités, de folies bienfaisantes, qui se trouvent en ce moment stérilisés dans les couloirs ANPE et les camps sans barbelés du chômage structurel né du capitalisme.

    Même quand nous nous serons débarrassés du dogme marchand, les avancées technologiques (vouées à la sobriété et à la décroissance sélective) nous aiderons à transformer la valeur-travail en une sorte d’arc-en-ciel, allant du simple outil accessoire jusqu’à l’équation d’une activité à haute incandescence créatrice.

    Le plein emploi ne sera pas du prosaïque productiviste, mais il s’envisagera dans ce qu’il peut créer en socialisation, en autoproduction, en temps libre, en temps mort, en ce qu’il pourra permettre de solidarités, de partages, de soutiens aux plus démantelés, de revitalisations écologiques de notre environnement…

    Il s’envisagera en « tout ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue ». Il y aura du travail et des revenus de citoyenneté dans ce qui stimule, qui aide à rêver, qui mène à méditer ou qui ouvre aux délices de l’ennui, qui installe en musique, qui oriente en randonnée dans le pays des livres, des arts, du chant, de la philosophie, de l’étude ou de la consommation de haute nécessité qui ouvre à création – créaconsommation.

    En valeur poétique, il n’existe ni chômage ni plein emploi ni assistanat, mais autorégénération et autoréorganisation, mais du possible à l’infini pour tous les talents, toutes les aspirations.
    En valeur poétique, le PIB des sociétés économiques révèle sa brutalité.
    Voici ce premier panier que nous apportons à toutes les tables de négociations et à leurs prolongements : que le principe de gratuité soit posé pour tout ce qui permet un dégagement des chaînes, une amplification de l’imaginaire, une stimulation des facultés cognitives, une mise en créativité de tous, un déboulé sans manman de l’esprit.

    Que ce principe balise les chemins vers le livre, les contes, le théâtre, la musique, la danse, les arts visuels, l’artisanat, la culture et l’agriculture…

    Qu’il soit inscrit au porche des maternelles, des écoles, des lycées et collèges, des universités et de tous les lieux connaissance et de formation…

    Qu’il ouvre à des usages créateurs des technologies neuves et du cyberespace. Qu’il favorise tout ce qui permet d’entrer en Relation (rencontres, contacts, coopérations, interactions, errances qui orientent) avec les virtualités imprévisibles du Tout-Monde…

    C’est le gratuit en son principe qui permettra aux politiques sociales et culturelles publiques de déterminer l’ampleur des exceptions.
    C’est à partir de ce principe que nous devrons imaginer des échelles non marchandes allant du totalement gratuit à la participation réduite ou symbolique, du financement public au financement individuel et volontaire…
    C’est le gratuit en son principe qui devrait s’installer aux fondements de nos sociétés neuves et de nos solidarités imaginantes…

    NOUS APPELONS À UNE HAUTE POLITIQUE, À UN ART POLITIQUE
    Projetons nos imaginaires dans ces hautes nécessités jusqu’à ce que la force du Lyannaj ou bien du vivre-ensemble, ne soit plus un « panier de ménagère », mais le souci démultiplié d’une plénitude de l’idée de l’humain.

    Imaginons ensemble un cadre politique de responsabilité pleine, dans des sociétés martiniquaise guadeloupéenne guyanaise réunionnaise nouvelles, prenant leur part souveraine aux luttes planétaires contre le capitalisme et pour un monde écologiquement nouveau.

    Profitons de cette conscience ouverte, à vif, pour que les négociations se nourrissent, prolongent et s’ouvrent comme une floraison dans une audience totale, sur ces nations qui sont les nôtres.

    An gwan lodyans qui ne craint ni ne déserte les grands frissons de l’utopie.

    Nous appelons donc à ces utopies où le Politique ne serait pas réduit à la gestion des misères inadmissibles ni à la régulation des sauvageries du « Marché », mais où il retrouverait son essence au service de tout ce qui confère une âme au prosaïque en le dépassant ou en l’instrumentalisant de la manière la plus étroite.

    Nous appelons à une haute politique, à un art politique, qui installe l’individu, sa relation à l’Autre, au centre d’un projet commun où règne ce que la vie a de plus exigeant, de plus intense et de plus éclatant, et donc de plus sensible à la beauté.

    Ainsi, chers compatriotes, en nous débarrassant des archaïsmes coloniaux, de la dépendance et de l’assistanat, en nous inscrivant résolument dans l’épanouissement écologique de nos pays et du monde à venir, en contestant la violence économique et le système marchand, nous naîtrons au monde avec une visibilité levée du post-capitalisme et d’un rapport écologique global aux équilibres de la planète…

    Alors voici notre vision : Petits pays, soudain au cœur nouveau du monde, soudain immenses d’être les premiers exemples de sociétés post-capitalistes, capables de mettre en œuvre un épanouissement humain qui s’inscrit dans l’horizontale plénitude du vivant…

  38. LES DOM – TOM

    Anne SERRE,

    Emmanuelle BOSC,

    Eric DELANZY (1999).

    DEFINITIONS ET REGIMES.

    – Les DOM (Départements d’Outre-mer) comprennent : la Guyane (française depuis 1605), la Guadeloupe (1635), la Martinique (1635) et la Réunion (1642). Il sont régis par la loi, dite « de l’assimilation » du 19 mars 1946. Celle-ci transforme en départements les 4 colonies les plus anciennes de la France. Des Conseils généraux appliquent la législation métropolitaine ; ils peuvent, grâce à des attributions particulières, fixer le taux de certaines taxes.

    – Les TOM ( Territoires d’Outre-mer) sont : la Polynésie française (1885), la Nouvelle Calédonie (1874), Wallis et Futuna (1887-1885) et les TAAF (Territoires des terres australes et antarctiques françaises) ; ces derniers, n’ayant pas d’habitants permanents, ne désignent pas de représentants dans les institutions de la République. Le statut des TOM leur confère une plus grande autonomie que les DOM. L’Etat français n’y exerce que ses fonctions régaliennes.

    L’évolution de la Nouvelle Calédonie et de la Polynésie française.

    – L’accord de Nouméa du 5 mai 1998 a conduit à :

    1. une modification de la Constitution (le 20 juillet 1998) ;

    2. une consultation de la population de Nouvelle Calédonie,

    3. une loi organique sur la nouvelle organisation des pouvoirs publics.

    Observation : la Nouvelle Calédonie n’est plus un TOM.

    – Le projet de loi constitutionnelle relatif à la Polynésie française (et à la Nouvelle Calédonie) qui devait être examiné le 24 janvier 2000 par le Congrés a été reporté en même temps que la réforme du Conseil supérieur de la Magistrature.

    – Mayotte et Saint-Pierre et Miquelon sont des collectivités territoriales à statut particulier.

    – La Corse est une catégorie sui generis.

    GEOGRAPHIE.

    Généralités ( DOM ou TOM, population, superficie, préfecture, principales ressources).

    Martinique, DOM : 330.000 hab, 1.100 km² , Fort de France ; canne à sucre, rhum, ananas, tourisme.

    Guadeloupe, DOM : 411.000 hab, 1.710 km², Basse-Terre ; banane, canne à sucre.

    Guyane, DOM : 75.000 hab, 91.000 km², Cayenne ; bois, pêche, or, bauxite.

    La Réunion, DOM : 520.000 hab, 2.510 km², St-Denis ; sucre, rhum, vanille.

    Polynésie française, TOM :140.000 hab, 4.000 km², Papeete ; vanille, pêche, tourisme.

    Wallis et Futuna, TOM : 8.600 hab, 255 km² ; ignames, cocotiers, bananiers.

    Nouvelle Calédonie, TOM : 135.000 hab, 19.100 km², Nouméa ; nickel (deuxième producteur mondial), fer, cuivre, cobalt.

    TAAF, TOM : terres vides pami lesquelles la terre Adélie, 432.000 km².

    St-Pierre et Miquelon : 7.000 hab, 240 km², St-Pierre ; pêche.

    Mayotte : 40.000 hab, 375 km², Dzaoudzi ; vanille, cannelle, café, poivre.

    Situation géographique.

    Les DOM-TOM sont tous des îles à l’exception de la Guyane et de la Terre Adélie.

    Ils sont dispersés dans tous les océans du monde ; de l’Atlantique (Guadeloupe, Martinique…) au Pacifique (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie…) en passant par l’ Océan Indien (Mayotte, Réunion).

    Climat.

    La plupart des DOM-TOM sont situés dans la zone tropicale. Ils bénéficient d’un climat chaud. La moyenne annuelle des températures varie entre 23 et 26°.

    Les vents alizés et l’air humide qui provoque des déluges rendent la chaleur supportable. Il tombe jusqu’à 10 mètres de précipitations par an en Guadeloupe.

    Des cyclones, avec des vents soufflant jusqu’à 250km/h, ravagent parfois ces îles.

    En terre Adélie, le climat est polaire ; à St-Pierre et Miquelon, il est froid et brumeux.

    Population.

    Blancs, Noirs, mulâtres et métis constituent 75% de la population d’outre-mer.

    La majorité sont des jeunes de moins de 25 ans.

    HISTOIRE.

    Les DOM-TOM représentent l’héritage du vaste empire colonial que la France possédait au début du XXème siècle.

    Antilles : après l’extermination par les premiers colons de la population indienne locale -les Caraïbes-, la Martinique et la Guadeloupe furent massivement peuplés d’esclaves noirs importés d’Afrique et libérés à la Révolution française.

    Volcans :

    1902 : l’éruption de la montagne Pelée fait 30.000 victimes à la Martinique. 1976 : la crainte de l’explosion de la Soufrière, à la Guadeloupe, provoque l’évacuation de 70.000 personnes.

    PERSONNALITES.

    – TOUSSAINT LOUVERTURE (1743-1803), surnommé le « Napoléon noir ». Il reste le symbole de la lutte contre l’esclavage et l’hégémonie blanche.

    – Victor SCHOELCHER, député montagnard de la Martinique et de la Guadeloupe. Il réussit à faire publier le décret du 27 avril 1848 abolissant l’esclavage et indemnisant les propriétaires.

    – Aimé CESAIRE : Il fait partie des personnalités politiques et intellectuelles ayant souhaité le statut d’assimilation de 1946. Député-Maire de Fort de France (Martinique), il est aussi un écrivain de renom et l’un des pères du concept de négritude.

    FAITS.

    – La France d’Outre-mer couvre 120.000 km2 et compte 1,5 million d’habitants.

    – En raison de la disposition de ces terres (insulaires à l’exception de la Guyane), la France a su devenir une puissance maritime (troisième mondiale).

    – Le territoire le plus proche de la métropole est Saint-Pierre et Miquelon (au large du Canada). Le plus lointain est la Nouvelle Calédonie, à 16.745 km de Paris.

    – Parmi les annexes du Traité de Maastricht (7 février 1992), figure une déclaration commune relative aux DOM qui affirme leur spécificité. Cela s’inscrit dans le cadre du programme POSEIDOM (programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité des départements français d’outre-mer), adopté à l’unanimité par les douze, en 1989, pour prendre en compte les particularités locales (insularité, faible superficie, relief et climat difficiles, dépendance économique vis à vis de la métropole, pour quelques produits essentiels).

    BIBLIOGRAPHIE.

    – J.C. GUILLEBAUD, les Confettis de l’Empire, Collection l’Histoire immédiate, Seuil 1986.

    – J.E. VIE, Faut-il abandonner les DOM ? Economica 1978.

    – P. SCHOENDORFER, Le Crabe-Tambour, Grasset 1976.

    – J.M. TJIBAOU et P. MISSOTER, mélanésien de Nouvelle-Calédonie, Editions du Pacifique 1975.

    – G. MARTIN, Histoire de l’esclavage, Paris 1948.

    – Aimé CESAIRE, Discours sur le colonialisme, Paris 1950.

    – Frantz FANON, Peau noire et masques blancs, le Seuil 1952, Les damnés de la terre, Maspero 1961.

  39. Depuis ce lundi 16 février, la Télé Otonom Mawon occupe KMT tous les soirs à partir de 21h. Un réseau de bénévoles du milieu audiovisuel, artistique et civil s’est constitué pour mettre à l’antenne un espace d’expression libre et indépendante afin de parler du mouvement qui se met en place à la Martinique. Merci à tous pour cette force nouvelle.

    http://vimeo.com/3319831

  40. Ce que vous ne savez probablement pas sur la grève en Guadeloupe

    Sadi Sainton, étudiant en Guadeloupe, a récemment reçu l »appel d »un ami métropolitain lui demandant s »il n »était pas trop difficile de remplir le frigo. Il a alors réalisé à quel point l »image du mouvement de révolte était présentée de manière tronquée par les médias. Son témoignage nous ouvre les yeux sur la réalité guadeloupéenne où les protestations dépassent de loin le cadre du pouvoir d »achat.

    Une grève contre la vie chère ? Non. Pas vraiment
    Le collectif qui mène la grève est un ensemble de 49 associations syndicales, politiques, associations de consommateurs et associations culturelles. Sous le nom de LKP, Lyannaj kont pwofitasyon (Alliance contre le vol et les profits abusifs), il a déposé un cahier de 146 revendications réparties sur 10 chapitres. Parmi ces chapitres, un seul concerne la vie chère ! Il s’agit d’une mobilisation historique soutenue activement par près du quart de la population guadeloupéenne. De plus, la Martinique, la Réunion ainsi que la Guyane emboîtent le pas au mouvement.

    Qu’est-ce que la ‘pwofitasyon’ ?

    Dans le langage courant, ‘pwofitasyon’ désigne l’abus de pouvoir qu’un puissant exerce sur quelqu’un dont il sait déjà qu’il est plus faible que lui, pour le rendre encore plus subordonné. En Guadeloupe, les prix sont beaucoup plus élevés qu’en France. En fait, ils figurent parmi les plus élevés d’Europe et du monde. On constate, pour les mêmes enseignes et pour les mêmes produits, des écarts de plus de 100% que les frais de transport ne justifient pas. Selon tous les experts, après analyse de la chaîne, de la production jusqu’au caddie du consommateur, en passant par le transport, le surcoût par rapport à l’hexagone ne devrait pas dépasser 10%. Les différences de prix constatées ressemblent donc fortement à du vol organisé !
    Mais les revendications du LKP ne se limitent pas à cet aspect. Elles traversent tous les domaines de la société : éducation, formation professionnelle, emploi, libertés et droits syndicaux, services publics, aménagement du territoire et infrastructures. Il s’agit d’un mouvement sociétal qui dépasse largement la grogne contre la vie chère.

    Les guadeloupéens sont asphyxiés et meurent de faim? Mais pas du tout!
    Un ami métropolitain m’a appelé aujourd’hui pour me demander si on tenait le coup. J’ai commencé par répondre que malgré la durée du conflit, la mobilisation était toujours de mise. Il me coupe : ‘Non, je voulais dire… Arrivez-vous à remplir le réfrigérateur ?’ Il est vrai que la Guadeloupe est en grève générale depuis bientôt 4 semaines. Les hyper marchés et super marchés sont fermés. Les petits commerces de proximité sont ouverts, mais les rayons sont de plus en plus vides…
    Cependant, la Guadeloupe s’organise. L’UPG, l’Union des Producteurs Guadeloupéens, ainsi que les pêcheurs font partie du LKP. Les poissons ne sont pas en grève : les pécheurs continuent à pêcher et à vendre leur poisson. Les animaux ne sont pas en grève : les éleveurs continuent à s’en occuper et à vendre leur viande. La terre n’est pas en grève : les cultivateurs continuent à travailler leurs exploitations et vendent leurs denrées. Notre réfrigérateur n’a jamais été aussi plein. En effet, des marchés populaires sont organisés devant les piquets de grève et un peu partout. Les producteurs y vendent leurs denrées aux prix auxquels ils ont l’habitude de vendre aux super marchés. Conséquence : ils ne perdent pas leur récolte ni leur revenus. Et le portefeuille du consommateur apprécie puisque les marges exorbitantes de la grande distribution ne sont plus là. Nous mangeons à notre faim et -fait intéressant- nous n’avons jamais autant consommé local !

    Des slogans racistes ?
    Non ! Depuis le 20 janvier, les manifestants reprennent en cœur ce slogan : « La Gwadloup sé tan-nou, la Gwadloup sé pa ta yo. Yo péké fè sa yo vlé, adan péyi an-nou ». Nous pouvons le traduire littéralement par : « La Guadeloupe est à nous, la Guadeloupe n’est pas à eux. Ils ne feront pas ce qu’ils veulent dans notre pays ». Certains s’inquiètent de savoir qui sont ces « eux » et ces « nous ». Ils craignent de voir le mouvement prendre un tournant xénophobe. Selon moi, le slogan dépasse la dualité du noir et du blanc et vise les responsables de la pwofitasyon, peu importe leur couleur. Nous ne sommes pas prêts à échanger, sous prétexte de race, une pwofitasyon blanche contre une pwofitasyon noire. Il est clair que la société est pyramidale et que plus on monte vers le sommet de la pyramide, plus les peaux sont claires. Le racisme existe et le poids de l’histoire esclavagiste et coloniale est palpable. Mais nous sommes aujourd’hui confrontés à un formidable défi qui consiste! à poser les problèmes tels qu’ils sont, pour les régler et les dépasser. J’ajouterai que je suis assez optimiste sur cette question.

    Evolution statutaire de la Guadeloupe
    Les revendications montrent clairement que tous les fondements de la société sont remis en question. Mais l’indépendance de la Guadeloupe n’est pas à l’ordre du jour. Les pistes avancées sont plutôt celles d’une évolution statutaire, dans le cadre de la République Française, vers plus de pouvoir décisionnel local ainsi que plus de pouvoir législatif et douanier. L’objectif est de mieux répondre à une certaine réalité géopolitique, alors que nous sommes européens et que nos îles baignent dans le bassin caribéen.

    Répression policière
    Les Guadeloupéens sont vraiment fiers de ce mouvement pacifiste initié il y a 27 jours maintenant. Mais la répression a commencé. Le préfet avait promis que les quelques 4000 CRS débarqués en Guadeloupe au début du conflit n’étaient qu’une mesure de précaution à laquelle il souhait de tout cœur ne pas devoir faire appel. Depuis que les négociations sont bloquées, d’autres ont débarqué…
    Une soixantaine de personnes ont été arrêtées parce qu’elles se tenaient sur les barrages pacifiques. Une des têtes du LKP a été blessée et a subi des injures racistes venant des forces de l’ordre. Tous ceux qui connaissent un peu l’histoire de la Guadeloupe savent que c’est le lot quotidien des répressions des mouvements sociaux aux DOM. Le LKP a cependant appelé au calme et à une mobilisation massive et pacifiste pour faire reculer la répression. L’immense majorité des interpellés a depuis été relâchée grâce à la pression populaire de la foule massée pacifiquement devant la police et le tribunal de Pointe-à-Pitre. La tension redescend petit à petit.

    Le traitement de l’information
    Si vous n’avez jamais entendu tout ça, est-ce que la presse nationale fait de la désinformation ? Je n’irai pas jusqu’à dire qu’on vous ment. Disons que parmi tout ce que les envoyés spéciaux des médias nationaux voient, ils décident de n’en traiter que 5%. Et la sélection s’opère de manière assez surprenante.
    La première semaine, ces rédactions ne parlaient pas du mouvement. La deuxième semaine, elles n’ont montré que des images de touristes dont les vacances ont été gâchées par la grève. Je suis sincèrement désolé pour eux, mais c’est la vie ! Les médias ont montré des rayons de super marché vides, signe apparent d’un profond désarroi. On a fustigé une grève qui, paraît-il, pénaliserait de manière irrémédiable l’économie guadeloupéenne.
    Le secrétaire d’état aux DOM est ensuite arrivé en Guadeloupe avec son cabinet et son staff. La presse ne pouvait plus se contenter des petits sujets bâclés. Aujourd’hui, l’information que vous recevez est de plus en plus conforme à ce qui se passe. Pourtant, je suis persuadé que ceux qui liront cet article apprendront beaucoup de choses.

    Texte entier et original : http://hns-info.net/spip.php?article17496
    Source : hns-info.net

    Jamais on n’a aussi bien mangé en Guadeloupe, pas de McDo ouvert, pas de KFC.
    Les glaces et autres caresse antillaise restent sur les étagères et congélos des petites
    boutiques.
    Au début du mouvement, un maraicher a même invité la population à venir récolter des fruits à volonté, et à payer à la sortie en fonction de sa récolte.
    Résultat, tout ce qu’il n’a pas vendu à son principal client (Car…. Mil…), il l’a vendu au même prix aux Guadeloupéens.
    Ce midi, un producteur de tomates a préféré me donner 2 kg de tomates parce que ça allait s’abimer d’ici à demain, plutôt que les jeter.

    Contrairement à ce qu’une infime minorité de personnes affirment, par dépit ou par volonté
    manifeste de critiquer, il y a un esprit « LKP », un nouvel esprit citoyen, une volonté de travailler ensemble à une Guadeloupe post-20 janvier 2009

    Et si des détracteurs viennent apporter des arguments contraires, qu’ils s’en aillent.
    La Guadeloupe post-20 janvier 2009, aime la ou quitte la!

    La Gwadloup sé tan nou (le peuple), la Gwadloup sé pa ta yo (les
    pwofitan), yo péké fè sa yo vlé (la pwofitasyon) adan péyi an nou

    Quel magnifique leçon de citoyenneté et de solidarité…

  41. « Jeudi j’ai reçu un email du LKP nous invitant à changer nos habitudes de consommation qui par un effet de « copier-coller » devrait s’appliquer à la Martinique. En ce samedi 28 février 2009 j’ai pu en constater les premiers résultats.

    En faisant la queue au KFC j’ai à ma grande surprise rencontré des membres du collectif du 5 février -de tous âges- qui faisaient la queue pour se restaurer, après un rapide coup d’œil à la carte des menus je me suis rendu compte qu’il n’y avait aucun produit du terroir Martiniquais (pas de légumes pays, pas de cochon pays, pas de ti-nain, pas de bananes jaunes,…)
    Voilà un comportement patriotique que je tiens à saluer; les membres du collectif ont enfin compris les véritables enjeux économiques de notre île : il faut acheter américain pour lutter contre le grand colon béké maux de tous nos problèmes et nos comportements.
    A long terme cela ne pourra qu’aider le « pays Martinique » et une question me vient à l’esprit : « A-t-on mis les fast-food sur la liste des familles de produits de première nécessité? »
    Je peux sans hésiter répondre par l’affirmative, sinon que ferait les membres du collectifs au KFC d’autant que les abords de la Maison des Syndicats sont jonchés de petits vendeurs, en tout genre, solidaires du mouvement. »

    Extrait du courrier du LKP :

    Essayez de réfléchir à une solution pour réduire voir même supprimer votre dépendance aux choses.
    Canal sat > télé locale
    Orange > téléphone fixe ou internet
    EDF > elctricité solaire, electricité éolienne
    Générale des Eaux > Citerne personnelle
    Voiture > Système de transport très bien organisé et co voiturage – Vélo
    Hypermarché et Fast Food > jardin locale et consommation chez les maraichers locaux.
    Remplacer les plantes ornementales par des légumes et fruits de chez vous.
    Boite de nuit > soirée entre amis et parents …. (Temps, zouk, surprise party hommes boissons/ femmes pâtisseries)

  42. colonisation ?!

    une question me taraude … avant les blancs et les noirs dans les antilles, il y avait quelqu’un du genre des indiens arawak en jamaïque ?

    Si les terres étaient vierges en quoi c’est une colonisation au sens ou nous l’entendons classiquement ?

  43. En réponse à Pierre Pirate …

    « Ils vont nus, s’enduisent la peau de rouge et portent des couronnes de plumes sur la tête. Lorsque Christophe Colomb aborde les Petites Antilles lors de son second voyage, en 1493, les Caraïbes entament un siècle et demi de résistance. Forts de leur réputation de guerriers farouches et cannibales, ces Amérindiens vont défendre leurs îles contre les Espagnols, bientôt concurrencés par les flibustiers français, anglais et hollandais. en sillonnant les mers, ces flibustiers, que les Indiens accueillent ou tolèrent, annoncent une prise de possession qui fera des Petites Antilles des colonies européennes. « …

    Les arawaks ont occupés les petites antilles

    « Ce qui est certain c’est que, entre 160 et 220 ap. J.-C. diverses îles sont habitées par les Arawaks. Les vestiges retrouvés dans les sites archéologiques de Trinidad, de Saint-Vincent, de Martinique, de Guadeloupe, d’Antigua témoignent de cette présence. Il semble que les Grandes Antilles aient été peuplées plus tard vers 700 ap. J.-C. par des groupes arawaks auxquels on a donné le nom de Taïnos. La parenté entre les Taïnos et les Arawaks des Petites Antilles est établie, même si l’on observe des différences. Ce sont les Taïnos qui ont été les premiers en contact avec les Européens de Christophe Colomb et dont les chroniqueurs espagnols ont décrit la culture. »

    Et qu’ils ont laminés !!!

  44. GREVE GENERALE POUR RATRAPER L’INFLATION !

    200 euros d’augmentation des salaires, payés par l’état c’est à dire le contribuable, et une ralonge financière pour la perte d’une saison touristique c’est pas croyable l les patrons se frottent les mains ! Une grève générale c’était fort ! mais la terminer (dégâts matériels très importants) après cette augmentation qui couvre l’inflation de ces dernières années, inadmissible pour moi. Est-ce les syndicats qui ont arrêté cette grève ? Où est la remise en question du capitalisme et du choix de société qui reproduit à court terme les mêmes problèmes ?

  45. Essayez de réfléchir à une solution pour réduire voir même supprimer votre dépendance aux choses

    @ 50 voila votre vraie bataille:arreter le kfc et le mac do pour consommer ce que vous pouvez produire et essayer de tenir le plus possible le temps d’assecher les finances des monopoles.
    Cette idée tout le monde l’a mais bien peu la mette en peatique.
    Moi j’ai balancé ma TV il ya cinq ans et avec le recul ca a été très positif….en produisant ceque vous allez consommer vous allez acquerir une vraie autonomie mais je ne suis pas sur que plus de subventions vont vous aider à plus d’autonomie :c’est plutot le contraire et vous pourrez aller encore plus au KFC!

  46. … ou là-bas, pas la France !

    La Guadeloupe s’enflamme pour les raisons de la colère. Marginalisées, laissées pour compte, les Antilles ont toutes les capacités de mettre fin au régime d’exclusion dont leurs populations font les frais. Les syndicalistes durcissent le ton. Et ils n’ont pas tort. Et, n’oublions pas que si la métropole renie son territoire, elle n’aura à s’en prendre qu’à elle si la Guadeloupe la quitte !

    Il a fallu au Tsar Kozy près d’un mois pour réagir à la situation aux Antilles.

    Lui, pourtant si vif, si actif d’habitude, si emphatique, si pompeux à telle enseigne que dans son esprit de brasseur de vent la vitesse se confond souvent avec la précipitation, n’a pas cru devoir s’intéresser à une ile qui voit, néanmoins, plus du tiers de sa population au chômage, écrasée, en sus, par une vie monstrueusement chère.

    Il a fallu au maitre de l’Élysée, que l’alizé se transforme en blizzard, entrainant grèves, manifestations et mort d’homme pour que Messire daigne tendre une oreille, même pas attentive, aux grondements qui se faisaient entendre.

    Mais… pourquoi s’étonner du comportement du premier homme de France après sa dame, puisque nous savons tous que la Guadeloupe, « tout là-bas aux Antilles », étant une ile en forme de pic-vert… ne peut en aucun cas être… hexagonale. D’autant moins qu’elle n’est qu’une misérable extension bien lointaine de la France, gisant dans l’Atlantique Nord et formant un DROM (Départements et Régions d’Outre-Mer) même pas capable de surveiller les États-Unis.

    Nous savons, également, qu’Alain Finkielkraut, filou sauf, bien connu pour ses positions d’humaniste à la mode de Sion, avait traité les Antillais de « population vivant de l’assistanat ». Or, l’ami Alain est aussi l’ami à l’autre. Et, entre Sionistes… on se tend la main… on s’épaule !

    Pourquoi donc s’intéresser à cette pointe à pitres, qui s’est soudainement acérée ?

    En plus… nos Guadeloupéens sont Noirs… ou Bronzés !

    Sont-ce des Français ? Que nenni !

    Sont-ce seulement des hommes ? Que re-nenni !

    Alors pourquoi devrions-nous avoir une attention particulière pour des gens qui ne sont rien d’autres que nos concitoyens dont les droits seraient identiques aux nôtres… nous dit madame la République bien blanche ?

    Sarkozy avait donc raison… à en perdre la raison !

    Puis… rien ne presse ! Y’a pas l’feu au lac comme diraient mes amis qu’on ne berne pas !

    Il y a des affaires qui « urgent » beaucoup plus… Israël par exemple !

    Il y a des individus qui comptent certainement plus pour notre communautariste premier que ces teintés basanés. Et Gilad Shalid, le mercenaire français capturé par le Hamas, en fait partie… pas Salah Hamouri, pourtant aussi Français que lui… mais pas sioniste !

    Verriez-vous Sarkozy crier du fond de Sharm El Cheikh à la négrophobie comme il a hurlé à l’antisémitisme d’Israël pour le Rudy qu’on nous disait dans un coma alors qu’il s’était enrôlé dans l’ADL de l’État le plus démocratique du Moyen-Orient ?

    Je ne le crois pas ! Il y a des priorités… et la Guadeloupe n’en est pas pour l’homme au bracelet d’or, celui pour qui le libéralisme est tout et les Noirs, rien !

    Détrônerait-il les Blancs, véritables seigneurs de l’ile, qui se partagent le magot et qui, ne se faisant pas concurrence, imposent leurs prix d’où la cherté ?

    Imposerait-il les syndicats aux patrons ?

    Régulera-t-il les marchés ?

    Enrayera-t-il le chômage ?

    Non ! Il ne fera rien de tout cela. S’il le faisait c’est parce que les Antillais auront su s’imposer. Et s’ils veulent leur indépendance… eh bien, il faudra les aider pour qu’ils la conquièrent !

    Pour le moment, Sarkozy est plus apte à redorer le blason d’Israël, sali par la boucherie de Gaza. Et pour ce faire, il sera le chef d’orchestre du refrain qui sonnera comme un chantage à l’antisémitisme.

    Le diner du CRIF en fait, d’ailleurs, l’annonce.

    En somme, en France, on a le droit d’être communautariste, on a le droit de le clamer haut et fort… pour certains, de le condamner pour les autres… mais on n’a pas le droit de le dire sinon on est antisémites.

    Mais tant va la cruche…

  47. ANNONCES INTERNATIONAL
    PROJET PDMP
    REPUBLIC OF CANADA
    REPUBLIC OF ENGLAND
    REPUBLIC OF BELGIQUE
    REPUBLIC OF GHANA

    Projet : Programme de Distribution de Matériels Pédagogiques (Livres,
    Cahiers, Stylos, Tableaux, …) et d’outils d’entretiens (Brouettes,
    pelles, seaux, tuyaux d’arrosage, Machettes, cisailles,…) aux écoles
    primaires et secondaires du monde entier dans tout les continents précisément dans les pays d’Afrique.
    IIIème partie

    Dans le Cadre de la troisième partie de notre programme, nous recrutons
    à travers plusieurs pays dans le monde, des superviseurs qui auront le
    statut de Volontaires Internationaux.
    En effet, tout titulaire d’un Bac +2 minimum et disponible
    immédiatement peut être enrôlé dans le cadre de notre programme sous réserve de
    l’acceptation de son Dossier (C.V.) certifié sincère.
    Concernant, le programme en lui même, il consiste pour le Volontaire
    International à veiller à la bonne répartition du matériel pédagogiques
    (Livres, stylos, ordinateurs, tableaux scolaires, chaises, tables,…)
    et d’outils d’entretien (brouettes, pelles, seaux, tuyaux d’arrosage,
    machettes, etc.) offerts par le Service Coopération de la Belgique, et d’Angleterre
    présent au Canada, précisément à Quebec la capitale économique.
    La durée minimale du contrat du Volontaire International est six (6)
    mois.
    En cas d’acceptation de votre Dossier, en tant que Volontaire
    International vous aurez à votre disposition un véhicule de type Pick Up conduit
    par vous même, mais étant donné que les nouveaux recrut(ées) ne
    connaissent pas bien la ville, nous leur confions à un chauffeur de
    nationalité canadienne employé par nos services. Vous nous ferez au cours de
    briefings réguliers le point sur vos activités sur nos sites de
    distribution. Une «feuille de route» vous sera remis à votre intégration dans nos
    équipes.
    En ce qui concerne votre hébergement, vous serez logé dans un
    appartement entre autres que nous louons pour notre personnel, situé en plein
    centre du zone dont vous etes posté.
    Cet appartement qui jouxte la ville est déjà occupé par trois autres
    Volontaires Internationaux : Eliane FUZARO, une suissesse – Martine
    LARMAILLARD, une française et Issa SANOGO, un Malien. Si vous souhaitez
    louer votre propre logement, il vous sera inclus comme clause dans votre
    contrat une indemnité de 500 EURO .
    La première étape étant la sélection par Dossier, nous demandons donc
    de nous transmettre votre Curriculum Vitae + photo par mail
    [email protected]
    pour analyse par nos services.
    Cordialement,
    Suzanne VANIELLE
    Chargée de Mission
    Coopération Belgique/Angleterre
    Chargé des dossiers depuis LONDRES:
    Mr Julien OKAMBAWA
    Département de Missouri
    Bureau de coordination
    23, Avenue Terrasson des Fougères,
    Tél : 00447031999978
    Mail : [email protected]