CLOTILDE REISS, ESPIONNE OU VICTIME ?

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Dimanche 16 mai, 13h20, Clotilde Reiss pose le pied sur le tarmac de Villacoublay. Bien que salué par tous, le retour en France de cette jeune universitaire de 24 ans, condamnée à demeurer en Iran pendant dix mois, suscite un certain nombre d’interrogations.


Arrêtée le 1er juillet 2009 par le régime des mollahs
pour avoir informé par mails sur l’avancée de manifestations anti gouvernemental qui ont eu lieu l’été dernier. Elle était attendue en France le 2 juillet. Ne la voyant pas revenir par le vol prévu et n’ayant aucune nouvelle d’elle, ses proches ont contactés le quai d’Orsay et l’Élysée. Clotilde sera localisée par la France 48heures plus tard, à la prison d’Evin, au nord de Téhéran, entassée avec des centaines de détenus, arrêtés pendant les manifestations.
Clotilde Reiss, qui rédigeait officiellement un mémoire de master 2 sur l’enseignement de l’Histoire-Géographie dans les écoles iraniennes, avait été libérée sous caution le 16 août, mais contrainte de résider a l’ambassade de France. Samedi 15 mai 2010, un tribunal Iranien la condamne à deux peines de cinq ans d’emprisonnement. Cette sanction est immédiatement commuée en amende par « décision de clémence » expliquera son avocat, qui versera l’amende de 230 000 euros permettant son retour en France.
Bien que Bernard Kouchner affirme depuis dimanche qu’il n’y ait eu « aucun marchandage » ni « contrepartie » à cette libération, le décision du tribunal iranien s’inscrit dans un calendrier surprenant.

En effet quelques jours plus tôt, un certain Majik Kakavand posait le pied sur le tarmac de Téhéran, quelques jours plus tard, Vakili le rejoignait. Tous deux ont bénéficié d’une libération de la justice française… Le premier est un ingénieur iranien soupçonné de trafic d armes, dont la France refusait depuis des mois l’extradition vers les États unis. Le second a été condamné à perpétuité pour l’assassinat de l’ex Premier ministre iranien, Chapour Bakhtiar. Il a purgé la partie incompressible de sa peine en France et l’ordre d’expulsion lui permettant de quitter le sol français a été signé par Brice Hortefeux 48 heures après le retour de Clotilde.
« Coïncidence ! », le Quai d’Orsay et Téhéran démentent conjointement un lien entre ces dossiers, on a peine à croire à une concordance des calendriers…

Les soupçons sur échange entre les deux Etats sont désormais fondés. Dimanche 16 mai, Pierre Siramy, un ancien de la DGDE lance un pavé qui va relancer l’affaire.

L’ancien sous directeur de la DGSE, de son vrai nom Maurice Dufresse, s’est exprimé sur LCI racontant que Clotilde « aurait travaillé au profit de la DGSE pour collecter des informations qui étaient de nature de politique intérieure et d’autre qui était sur la prolifération nucléaire ». Il a également laissé entendre qu’elle serait « immatriculée » dans ce service. La chaîne LCI raconte que selon Pierre Siramy, ce serait par patriotisme qu’elle se serait présentée à l’ambassade de France dès son arrivée en Iran, un engagement que les autorités iraniennes auraient découvert en scrutant sa correspondance sur internet.
Alors, info ou intox ? Car rappelons le, l’homme a publié en mars dernier un livre intitulé « 25 ans de services secrets » et pourrait simplement vouloir relancer les ventes de celui ci. Clotilde a en tout cas démentie ces accusations dans une lettre adressée a l’AFP ce mercredi, se disant « choquée de trouver un climat de suspicion dans son pays alors que c’est ce qu’elle à vécu en Iran »

Quoi qu’il en soit, le débat est lancé quant à une possible liaison entre de Clotilde Reiss et laDGSE.
Lors de sa première comparution, le 8 août dernier, Clotilde Reiss avait avoué avoir participé à ces manifestations pour « motifs personnels »et rédigé un rapport pour un service dépendant du service culturel de l’ambassade de France. Mais elle reconnaîtra aussi avoir fait un stage au CEA (commissariat des énergies atomiques) où travaille son père, Rémi Reiss et y voir rédigé un rapport sur « les politiques en Iran en lien avec l’énergie nucléaire », affirmant n’avoir utilisé que de source type « articles » et « Internet ».
Sa mère travaille, quant à elle dans l’armée française à un poste qui reste inconnu. Clotilde a également enseigné quelques mois à l’université technologique d’Ispahan, une établissement réputé dans le monde des nano technologies et du high tech.

Il est difficile de penser que son dossier aurait laissé inattentifs la DGSE et les services de sécurité iraniens.
La jeune femme a-t-elle simplement fait les frais des tensions croissantes entre Téhéran et Paris, notamment sur la question du nucléaire, ou a-t-elle, consciemment ou à son insu, effectué des travaux pour la DGSE? En tout cas, Bernard Kouchner, sera auditionné mercredi 26 mai  par la commission des Affaires Étrangères de l’Assemblée Nationale. Affaire à suivre…
Justine Le Cor
Reporter-Citoyenne à Boulogne-Billancourt

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Les commentaires (3)

  1. Contrairement à ce qui se passe pour les reporters détenus en Afghanistan, dont il a été dit que l’Elysée avait désapprouvé la prise de risque-au prétexte que ça coûtait cher à l’état les aventures des reporters-cette fois-ci le chef de l’état a fait profil bas, (pas de déclaration ça ne lui ressemble pas), mais Clotilde a été-ne doutons pas bien briefée !!!

  2. « Espionne ou victime », un entre deux est possible et de nombreux « collaborateurs » des services se passeraient bien des relations qu’ils ont avec nos encombrantes et peu gracieuses barbouzes.

    Qui sait, cette assertion semi-officielle sur une Reis espionne vise peut-être plutôt à nier que la France c’est fait tordre le bras au petit jeu qu’elle à voulu jouer pendant la crise interne iranienne.

    La réalité est probablement entre les deux et il n’y à pas de quoi être fier.

  3. entre espionne et victime, je dirai plutot espionne, car cela fait un peu trop d’element bisarre je trouve. et puis faut dire, tous le mone ne fais pas un rapport a l’ambassade quand on va a l’etranger, ca demarche est pour le moins suspecte.

    apres, comme dirait ma mere, ne donne pas le baton au diable si tu veut pas te faire taper dessus.

    sinon j’ai remarqué que cette clotilde ressemble comme deux goutte d’eau a la fille de betty mahmoody .