MonCinéLibre #2 : Mon pire cauchemar

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C’est l’histoire d’une pétasse frigide et friquée qui s’appelle Agathe. Elle rencontre un imbécile alcoolo qui s’appelle Patrick. Conservatrice dans un musée ringard, Agathe s’ennuie au bras d’un éditeur lâche et vieillissant qui s’appelle François. François se tape une jeune blonde écervelée et écolo qui s’appelle Julie. De son côté, Patrick « fourre du boudin » en essayant d’éviter son fils bizarre. C’est une comédie.

Faut-il aller voir Mon pire cauchemar ?

Si vous êtes fan des blagues potaches de Poelvoorde, le film vous garanti quelques bonnes barres. A condition d’avoir raté l’étouffante bande-annonce, on rigole pas mal aux vannes du trublion belge. C’est lourd, mastoc et un peu répétitif, mais l’acteur a un talent indéniable pour jouer les beaufs hauts en couleurs. Face à lui, Isabelle Huppert campe un frigidaire tellement convaincant que c’est inquiétant pour l’actrice elle-même. D’ailleurs lorsque son personnage finit par se lâcher un peu, elle a toujours l’air aussi coincée.

Après un début plutôt marrant, le film commence rapidement à se noyer. André Dussolier et Virginie Efira forment un couple aussi peu crédible qu’il est antipathique. Mal écrits au possible, les dialogues n’aident pas vraiment les comédiens, qui se retrouvent à sur-jouer des effets comiques inefficaces pour se donner une contenance. Impuissants, on souffre pour eux, pendant que l’histoire continue de s’enfoncer.

Au bout d’une heure, les portes du Vaudeville ont suffisamment claqué, alors le film vire au drame. Comme dans Bernie, on arrête de rire en se rendant compte que rien n’est drôle. Les enfants sont exposées à la déchéance et l’égoïsme de leurs parents, tous les personnages adultes sont des sombres minables et le cauchemar culmine dans une scène de beuverie aussi triste qu’un roman finlandais.

Pour compenser des vannes de plus en plus lourdes, le film accumule les ellipses inutiles et les retournements bidons. Mais derrière la farce écœurante, on ne voit que les grosses ficelles d’une histoire bien triste. Pour donner du happy end au public, la réalisatrice tente de monter une histoire d’amour absolument pas crédible entre les deux héros, qui se conclut dans une scène débordante de mauvais goût.

Finalement, la seule morale déductible, c’est que les cons finissent par coucher ensemble, en dépit de leur classe sociale. Et ça, c’est beau.

En Bref :

Il ne faut pas aller voir Mon pire cauchemar. C’est nul. A l’exception de quelques blagues marrantes au départ, le scénario se noie dans une interminable suite de rebondissements tandis que les personnages se complaisent dans leur médiocrité. Bref. Bof.

Corentin Chrétien

Voir son blog: Le Règne de l’Arbitraire

 

 

Réalisatrice :

Anne Fontaine.

Casting :

Isabelle Huppert, Benoît Poelvoorde, André Dussollier, Virginie Efira.

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