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En Direct avec la Résistance de Kobanê

Publié le | par

À Kobanê, 40% des combattants Kurdes sont des femmes. Depuis des mois, les Kurdes se battent contre Daesh dans l’espoir de sauver la ville stratégique de Kobanê à la frontière turque, dans le Kurdistan syrien. Lundi dernier à Paris, la diaspora kurde s’est réunie et a réussi à joindre par téléphone Narin Afrin, commandante de la résistance locale. Une soirée émouvante pour un peuple déterminé.

40% de Femmes au front

Lundi 10 novembre, militants, diaspora, politiciens kurdes, mais aussi français ont participé au grand meeting de soutien à la ville de Kobanê au théâtre du Gymnase à Paris. Parmi eux, Saleh Muslim (Coprésident du PYD), Alain Krivine (NPA), Karima Delli (Eurodéputée EELV) ou encore Julien Dray (Député PS). Une soirée où les femmes kurdes, nombreuses à se battre en Syrie contre Daesh, étaient à l’honneur. Pour cause, ce sont bien elles, les premières victimes de l’obscur groupe État Islamique. Placées sur un piédestal dans la société kurde, elles représenteraient 40% des effectifs résistant contre le monstre Daesh. Parmi elles, Narin Afrin…

Narin Afrin, symbole de la résistance

narin-afrin

Jeune combattante, Narin est codirigeante des Unités de protection populaires (YPG), soit le bras armé du parti PYD, le Parti de l’Union démocratique kurde, affilié au PKK. Oui, tous ces acronymes sont compliqués… Mais le PKK, vous savez ? C’est ce Parti des travailleurs kurdes considéré par la Turquie, les USA et l’Otan comme un groupe terroriste. Et bien il se trouve que ces « terroristes » (car représentant tout de même la guérilla armée au Kurdistan) sont aujourd’hui nos amis et alliés dans le combat contre l’obscurantisme de Daesh. Leur mouvance politique apoïste, socialiste, séculaire et démocratique, laisse une grande place aux femmes. Des femmes qui ont un atout supplémentaire que les hommes dans cette guerre contre le groupe État Islamique… En effet, un djihadiste tué par une femme, n’irait pas au paradis, et n’aurait donc pas droit à ses 40 vierges… La femme kurde de l’YPG serait alors une arme de dissuasion à elle seule. Narin Afrin fait partie de ces combattantes et elle n’a pas hésité à prendre les armes dès le début de la révolte. Depuis l’assaut de septembre à Kobanê, la jeune kurde, commandante de la résistance est devenue le symbole de la lutte dans la région.

Un coup de fil événement

Jointe par téléphone lundi dernier lors du meeting de soutien à la ville syrienne, youyous, slogans et applaudissement ont explosé dans la salle bondée dès que Narin prononça ses premiers mots. J’avais l’impression que nous écoutions une astronaute égarée dans l’espace, tellement elle semblait loin, dans un autre monde qui nous dépasse et qui nous est extrêmement dur d’imaginer. Pourtant, Narin est à 5 heures de Paris. Et elle nous le dit ce soir là : « ce n’est pas seulement un combat pour les Kurdes, c’est un combat pour l’Humanité » que ces femmes sont en train de mener.

À Kobanê c’est la femme qui fait la résistance ! La résistance est menée par la femme à Kobanê ! C’est la résistance de toutes les femmes du Monde !

Narin avoue que les combats sont très difficiles, que les moyens manquent et que la coalition internationale aurait dû réagir beaucoup plus tôt. Il n’y aurait plus de Daesh aujourd’hui si [on] était intervenus plus tôt, confie-t-elle. Néanmoins, la jeune soldate reste déterminée. Son combat est double, si ce n’est triple : en finir avec Daesh, faire que le peuple kurde soit reconnu et puisse faire fonctionner la démocratie; et enfin, mener sur le terrain le « combat des femmes du monde entier ». Ce soir là, face à la puissance des mots de Narin Afrin et son intonation ne laissant transparaître aucun sentiment, aucune faiblesse, il y avait de quoi se sentir tout petit.

Reporter, monteur : @ThibaultPomares
Images : David Nouguès

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Les commentaires (4)

  1. I have the most respect for the defenders of Kobane and admiration. Personally embarrassed my country didn’t help sooner. They should have their own nation.

  2. Bonjour à tous,

    Je vous adresse un petit mot au passage, je viens de voir une de vos vidéos qui m’a plu mais à vrai dire je suis Kurde de France et merci pour ce que vous faites pour nous aussi Télé Libre.
    Je vous soutiens tous, vous êtes vraiment super à regarder car on se croirai dans un film. C’est pas comme BFM et Itélé c’est trop speed. Continuez comme ça . Bonne journée et bon courage. Salman