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Nanterre: Grève au Collège pour 60 Heures de Cours

Publié le | par

Depuis le 19 février, le collège Victor Hugo de Nanterre organise une « école morte ». Parents d’élèves et enseignants se sont unis pour réclamer plus de moyens. Il demandent l’équivalent de 60 heures de cours par semaine, car le nombre d’élèves ne cesse d’augmenter dans ce collège.

 

Nous voulons, la prise en compte du droit de nos enfants à une scolarité conforme aux valeurs
défendues par notre président.   (communiqué des parents d’élèves)

Mobilisation importante au collège Victor Hugo de Nanterre (Hauts-de-Seine), parents, enseignants soutenus par la municipalité de Nanterre, demandent davantage de moyens pour la rentrée
prochaine. Et pour un collège, les moyens ça se compte en heures. Nous les avons rencontrés les 25 et 26 février dernier, lors d’une assemblée générale et d’une occupation nocturne de l’établissement.
Depuis quatre ans, ils informent l’Inspection Académique de leur désaccord quant au nombre d’heures d’enseignement qui leur est attribué. Ils estiment que les réponses et les engagements pour résoudre ce problème ne sont pas tenus. Convaincus de la légitimité de leur demande, ils sont déterminés à obtenir gain de cause.

Pour se faire entendre, les actions se multiplient : depuis le 19 février, les parents n’envoient plus leurs enfants au collège , les enseignants sont en grève ponctuelle et le mouvement s’organise avec des assemblées générales quotidiennes. Diverses initiatives ont été votées, comme l’envoi d’une délégation mixte (professeurs, parents et élus) à l’Inspection Académique ou encore l’occupation du collège.

60 heures pour les nouveaux élèves

C’est une bataille de chiffres et d’évaluation du nombre des élèves, qui dure depuis 4 ans. A
chaque rentrée, l’inspection académique sous-estime la réalité, comme lors de la dernière rentrée scolaire en septembre 2012, où 28 élèves supplémentaires ont été finalement admis au collège, sans heures complémentaires. Cette fois, les parents et les enseignants ont décidé d’anticiper sur l’année prochaine. Comme d’habitude, les autorités de tutelle prévoient une diminution des effectifs de septembre 2013.
L’estimation de cet effectif est capital, c’est en fonction de ces prévisions qu’est attribuée la DHG (dotation horaire globale) pour l’année suivante, soit le nombre d’heures attribué par élèves à un
établissement.
La mairie de Nanterre quant à elle, pense que la livraison de nouveaux logements dans la ville va mécaniquement gonfler le nombres de jeunes collégiens. C’est pourquoi, avec les parents et les enseignants, elle demande 60 heures de cours supplémentaires à la rentrée prochaine.

D’après la délégation présente au rendez-vous avec l’Inspection Académique, celle-ci aurait en partie reconnu son erreur, et proposerait d’attribuer dix heures supplémentaires aux classes de sixième. « Une partie de nos revendications a été entendue mais ce n’est pas suffisant, car sur l’ensemble du collège, il manque, pour bien fonctionner soixante heures », dénonce M.Ridolfi, conseiller municipal délégué à la politique de la ville de Nanterre. Malgré nos multiples demandes, l’Inspection Académique n’a pas souhaité répondre à nos questions.

On fonctionne avec moins que le minimum

Les collèges classés en ZEP (zone d’éducation prioritaire), obtiennent l’attribution de 10 à 20% d’heures complémentaires. Au collège Victor Hugo, l’an prochain, ces heures de ZEP vont venir combler le manque d’heures de cours, et ne seront pas utilisées pour ce à quoi elles servent généralement, c’est à dire, des doubles niveaux, du soutien et des projets d’établissement.
Les conséquences pourraient être nombreuses : des classes surchargées, des difficultés scolaires accrues pour les élèves les plus en difficulté, ou encore des problèmes de discipline.

Pour les parents d’élèves, les enseignants, et la municipalité, il est important que le collège Victor Hugo soit sur un pied d’égalité avec les autres collèges des Hauts-de-Seine. Tous constatent que depuis plusieurs années le collège a été sous doté en moyens, donc des conditions contraires selon eux , à « la réussite pour tous », prônée par le Président de la République.

Dans ces conditions, même en faisant de notre mieux, on ne peut plus vous garantir la réussite de
vos enfants     (les profs)

N’ayant pas obtenu de réponses satisfaisantes, les parents d’élèves et les enseignants sont déterminés à poursuivre la mobilisation à la rentrée qui aura lieu le 18 mars prochain.
Julia LEGASA
Images : Olivier ROTROU et Vivien CHAREYRE
Montage : Vivien CHAREYRE

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